Lieu inconnu
4 jours après la Singularité

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Les pas d'Harvey étaient mesurés, presque prudent et les faibles lueurs des quelques néons qui balancaient vainement, en vacillant, d'étranges éons de lumières ne l'aidaient pas vraiment à se sentir rassuré, même en étant accompagné de ses hommes qui gardaient un silence pesant. Ses pensées voguaient, se frayant un passage entre ses moments passés, cette vieille époque où les ennuis ne l'avaient pas encore atteint.

Il dérivait malgré sa marche, voguant avec une certaine inconscience sur la mer des regrets d'une vie qu'il aurait souhaité plus "normale", bien plus ennuyeuse et sans véritable consistance comme c'était le cas aujourd'hui. On pouvait aujourd'hui dire qu'il en semblait presque ivre mort tant la vie de Double Face contrastait avec celle de Harvey Dent, procureur de Gotham City.

Il dérivait parmi les courants de la criminalité agitée de la ville du Chevalier Noir, se demandant encore combien de temps il tiendrait quand des sanglots de souvenirs ne l'envahissaient pas. Et parmi eux, un seul point commun, un seul prénom: Gilda, la seule femme qu'il ait vraiment aimé.

Des souvenirs si intenses qu'il marchait sans véritablement observer le décor qui changeait progressivement, les longs couloirs aux couleurs bariolés se changeaient progressivement en un espace plus vaste, étendu dans lequel de léger brouhahas se faisaient entendre. Cela suffit pour le sortir de sa demi-nostalgie, laissant son demi-regard s'attarder sur l'assemblée qui avait pris place et autant dire: Voir toute la vieille garde avait toujours quelque chose de particulièrement angoissant, surtout en sachant qu'il aurait, à une époque, fait condamner la totalité de ces enculés avec lesquels il était à présent obligé de frayer. Merci, Maroni !!

Tous n'avaient qu'un seul mot à la bouche depuis hier: La mort de Waylon Jones, mis en morceaux, massacré, humilié et exposé comme une foutue pièce de boucherie aux quatre coins des rues de la ville. Ces tarés de la Lignée avaient encore fait parler d'eux comme toujours et faut dire qu'ils en avaient sous le pied depuis que le boss avait dégommé et humilié Batman devant toute la population. Bref, on avait pas revu ça depuis Bane, soit depuis un long moment.

Faisant glisser l'un des rares sièges encore disponibles, Harvey prit place, accompagné de ses hommes qui, eux-même dévisageaient ces deux abrutis de Mugsy et Rhino, ces derniers se tenant derrière cette loque de Wesker. Bordel, mais comment on pouvait craindre un pauvre vieillard désœuvré et une foutu poupée? Et là, on avait ce foutu gras double de Cobblepot, à peine plus haut que trois tas de merde, accompagnée de cette sangsue de Lark !! Faut dire qu'il l'avait vu à l’œuvre, la nana et elle savait latter, c'était sûr. Pas assez pour éclater la Chauve Souris, mais fallait clairement la tenir à l'oeil, la camionneuse. Et l'autre tronché cramée de Firefly, on en parle, tiens??? Quoique, on pouvait bien dire deux mots à propos de ce taré de Te.......tiens, il manquait à l'appel, celui-là, au même titre que cette pétasse de Ivy. Manquerait plus qu'ils soient aussi tombé sous le coup de la Lignée, quoique, avec l'autre plante, pas sûr qu'ils auraient eu la même veine de cocu, ces putains de bridés.

Non, le seul qui en imposait vraiment, c'était Bane qui n'avait plus rien à prouver et son silence éloquent parlait pour lui, le seul qui connaissait Batman comme si il était son frère, le seul qui l'ait écrasé, vu son visage et ayant pourtant toujours refusé de parler en plus de le laisser en vie. Tout le monde se rappelle ici comment ça s'est terminé pour cet abruti. Non, au final, il n'en imposait pas tant que ça puisqu'il n'avait pas terminé le boulot, ce tocard ! Le Sphinx, lui, ne valait même pas la peine qu'on s'attarde sur lui mais Harvey remarquait que ce dernier n'avait pas particulièrement à l'aise. De ce fait, il avait une expression d'angoisse qui était particulièrement bien gravé sur sa figure, un peu comme lors de ses cinquante dernières rencontres avec la Chauve Souris, quand on y' repense.

Et l'autre glacon sur patte, oui, lui, fallait pas trop compter sur sa petite personne puisqu'il était bien trop occupé à vouloir sauver sa pétasse enfermée dans un bocal. Dommage car il avait une bonne force de frappe, ce saligaud. Par contre, ce qui imposait à seconde vue, c'était le nombre de sbires Joker déployés et surtout, la présence de Slade Wilson et Floyd Lawton, tranquillement accoudé contre des un des murs de la salle mais ce qui marquait le plus, c'était la présence de  de........Lady Shiva? Alors là, il avait fort, cet enfoiré. La plupart avaient participé au contrat à 20 millions sur la tête de Batman il y'a quelques années. Qu'il parvienne à les contacter l'étonnait toutefois.

Ce qui contrastait de prime avec les autres rencontres de la vieille garde était aussi le fait que tout le monde semblait sur sa réserve et il y'avait de quoi. Black Mask était mort ! Killer Croc s'était fait massacrer. L'Electrocuteur avait eu droit à une visite de la Lignée et la rumeur raconte que ce cher Carmine, dont il venait d'observer l'arrivée avec de nombreux hommes, avait vu sa fille se faire embarquer la boite de conserve et sa bande de sushis. Et ça, c'était pour les événements les plus softs car outre les carnages sans nom et les nombreuses expéditions punitives de la Lignée, il fallait rappeler qu'ils avaient fait battre en retraite la Ligue des Ombres.

Putain, tu m'étonnes que le Clown ait convoqué tout le monde !! Ce dernier devait tellement en avoir gros qu'à force, il devait en souiller le fond de son calebard à chaque tentative de blague qu'il devait probablement foirer tant sa colère était ultime. Y'avait qu'à entendre sa voix au téléphone: Grave, étrangement calme mais surtout, salement déterminée. Aujourd'hui, il n'avait pas envie de rire et hier non plus. D'ailleurs, ça faisait un moment qu'il ne devait plus rire du tout depuis que l'autre encapé s'était pris la branlée du siècle.

Mais le silence s'abat. Il est épouvantable, lourd d'anticipation, comme précédant le tonnerre s'abattant sur la ville. D'ailleurs, il faisait vraiment un temps de chien depuis 4 jours. Un temps dégueulasse à ne pas sortir dehors, des éclairs, du vent....et quelque chose qui n'était pas naturel. Cela dit, on était à Gotham City, une ville maudite par ses pairs. En quoi cela devait-il être étonnant?

Un seul bruit se détache de tout cela. Structuré, symétrique, coordonné et assuré, c'était des bruits de pas.......les siens.
Ca y'est, Harvey, tu pouvais commencer les paris et tenter de deviner le sujet de cette petite smala improvisée. Mais un conseil: Lance pas ta pièce tout de suite. Laisse le tout un peu mariner et prends ta décision après. C'était le mieux que tu avais à faire.

Son visage est glacial de colère. Son expression à peine voilée, ses yeux plissés glissent lentement sur la foule qui avait répondu favorablement à son invitation et bien entendu, il en manquait, c'était une évidence même à laquelle il s'était préparé. Oh, ce n'est pas non plus comme il attendait une chose aussi misérable d'imagination comme Pyg ou un minable sans envergure comme Moth, non.

Mais il manquait des têtes qu'il aurait souhaité voir présentes ce soir, des têtes qui auraient bien eu leur place. On pouvait fortement supposer qu'il y'avait eu des refus, mais aussi des morts, c'était évident. Tetch manquait à l'appel. Roxy Rocket était aux abonnées absentes et Black Mask, lui, servait de nourriture, voire, de compost naturel à la vermine du cimetière de Gotham depuis.....fort longtemps, disons-le. Au moins, il y'avait toujours Bane et les quelques porte-flingues nécessaires. Par contre, étrange, mais Shiva.....il ne se rappelait pas l'avoir invité et vu que cette dernière restait sur les talons de Deathstroke, il fallait parier qu'elle était avec ce dernier.

Freeze, disons qu'il allait devoir réitérer l'appel de manière plus insistante car il était inconcevable de se passer de lui pour les jours à venir histoire qu'il accepte de partager sa puissance de feu.
Quant à Zsasz, ce dernier était introuvable et les rumeurs sur sa mort enflaient de plus en plus. Oh, cela dit, Victor n'était pas connu pour être un petit homme en porcelaine mais sa prudence laissait à désirer.......HA QUELLE BLAGUE, VOUS NE TROUVEZ PAS??

Mais il ne riait pas, se contentant de toiser ce petit monde tandis qu'il prit la chaise en bout de table, s'installant rapidement et en silence tandis qu'il sentit le regard de tous sur lui, attendant de savoir ce qui avait motivé ce dernier à envoyer les invitations. C'est donc sans fioriture, et donc, sans préliminaires qu'il démarra la séance.

"Bien, remontons de.....allez, 5 ans, dirons nous." dit-il d'une voix assurée mais très sérieuse, presque lugubre.

"Nous étions les rois de la ville avant de devoir faire cette......hum......thérapie de groupe en pleine journée. A une époque, les flics n'osaient pas toujours la ramener quand nous savions nous montrer....convaincants. Il y'avait nous.....et il y'avait Batman......et voilà qu'aujourd'hui......il y'a nous......et une bande de sushis sauvages dont le seul but est de nous découper finement en lamelles.  Toutefois, nous pouvons tous aviser que le travail laisse à désirer question finesse, n'est ce pas, Cobbie? Oh et en tout bien, toute amitié, je ne pensais pas du tout à toi, Shiva quand je parlais de sushis, bien sûr"

Un nouveau surnom pour Oswald, qui avait vu ses affaires péricliter, entre la perte de plusieurs armes et le coffre fort forcé du Iceberg Lounge, lui faisant perdre près de 20 millions, ce qui était difficile à encaisser. Pire encore, le Joker avait entendu une étrange rumeur disant que Jay et Raven, les deux autres garde du corps du Penguin, avaient eu droit à une raclée d'une très rare violence à laquelle elles avaient survécu......mais avoir les fesses visées dans un lit avec un tube qui vous descend dans la trachée.....pouvait-on appeler cela "survivre"? Ce jour là, ce fût un massacre car outre les gardes du corps, Oswald perdit la quasi totalité de ses mercenaires, ce qui motiva bon nombre d'entre eux de quitter définitivement le monde de la criminalité de Gotham. Cela leur valu de finir la tête en bas.....enfin, la tête, c'était vite dit puisqu'on ne les retrouva jamais, au même titre que leur peau, arrachée d'un bout à l'autre. Une véritable orgie de Sade !!

Il marque un moment de silence, posant son regard brièvement sur Bane. Oui, la finesse, il ne connaissait pas non plus, aussi bien pour étaler que pour se faire repasser. Il en avait d'ailleurs gardé quelques mois de vacances au frais avant de se faire la malle.

"Et ça, voyez vous.......c'est quelque chose qui a tendance à m'énerver. Vous voyez, quand nous étions les rois de la nuit, nous voguions au gré du vent et j'aimais voir les expressions des gens de cette bonne vieille ville quand j'apparaissais sous leurs yeux. Parfois, une terreur abjecte.....puis un sourire franc. Bien sûr, vous vous en doutez, ces expressions se croisent rarement, sauf quand on y mets du sien."

Ses dents se serrent un peu plus, alors qu'il dirigeait son regard sur la chaise vide qu'il avait disposé pour Tetch dont l'absence était des plus problèmatiques. Une grande partie de son plan à venir reposait principalement sur le travail du Chapelier et ce dernier lui refusait un conciliabule pourtant sécurisé. A croire que la peur lui avait un peu trop toqué sur le galurin.

"Vous voyez, c'était ça, le talent, celui dont on se devait de faire à la fois profit et étalage. Et aujourd'hui..................AUJOURD'HUI, IL Y'A EUX, CES PETITS SALOPARDS QUI NOUS VOLENT NOTRE VILLE !!! Mais pas seulement......non, pas seulement eux.......mais il y'a plus encore qu'une bande de tueurs enragés que les flics laissent délibérément agir sans bouger" rajouta il, la voix tremblante, serrant un peu plus les dents et les poings, jusqu'à taper de ce dernier sur la table devant l'assemblée.

"Il y'a la bête de Gotham, celle qui se loge dans le cœur de chacun des habitants, oui, oui......celle qui, un jour, leur fera comprendre que Batman est du passé et qu'il faut se tourner vers un avenir sans peur, sans ombre et surtout, sans NOUS !! Un futur emplis de monstres qui briseront le dernier interdit, tous de griffes et de crocs, les yeux injectés de sang !!! Voilà ce qui nous attends dans la partie "hors d’œuvre" de cette bonne vieille Gotham."

Les mains serrées sur son parapluie, Oswald ne cachait que difficilement sa colère à l'égard de ce que la Lignée lui avait fait subir. Déjà que deux jours avant, il avait perdu une somme d'argent conséquente face à Anthony Marchetti, dit "Little Italy" et son gugusse endormi, un tricheur qui pourtant, ne semblait n'avoir aucun moyen visible sur lui. Cette greluche de Lois Lane, qui avait fait le trajet depuis Metropolis jouissait même de la scène.

Mais cela n'était rien face à ce qui était arrivé peu de temps après. La partie de Poker lui avait fait perdre près de 450000 dollars mais il aurait préféré ne perdre que cela. Non, le pire, c'était de voir le coffre fort vide, les soldats en morceaux et surtout, le corps tuméfiés de Jay et Raven, inconsciente sur le sol, à coté de Lark, qui avait encore assez de souffle pour tenir jusqu'à l'arrivée de son patron.

Lark avait toujours été la plus solide des trois. Certes, elles étaient fortes, puissantes en trio, voire, imbattables sauf face à la Chauve Souris mais la donne avait changée et chaque jour, Oswald se rendait au Mémorial Hospital en espérant voir deux des seules personnes qu'il ait vraiment respecté et apprécié durant toute sa vie, se remettre prochainement bien que les médecins semblaient se montrer peu rassurants dans leurs pronostics. Tout au plus, si elles se réveillaient un jour, il ne resterait plus rien de celles qu'il avait autrefois connu, les lésions cérébrales étant trop importantes. Bien sûr, il aurait pu leur payer des soins plus adaptés, dans des hopitaux ou des cliniques privées mais ça, c'était avant que la Lignée ne le dépouille de la quasi totalité de sa fortune.

"Je rêve ou tu nous fais un speech parce que tes baloches se sont fait les voiles, Joker?? Au cas où t'as pas remarqué, on a tous pris cher depuis que l'Empereur et ses hommes nous ont pris la ville et plus encore. J'ai tout perdu à cause de ces ordures au point de devoir hypothéquer mon établissement et je n'ai plus personne, à part Lark pour protéger mes arrières. Alors, je vais te dire, j'espère pour toi que tu as une solution vu que tu nous a amenés ici, car dans le cas contraire, je me permettrai de proposer la mienne et autant dire que tu vas pas l'aimer."
"Au moins, toi, tu as quelqu'un pour te protéger."

Une nouvelle voix venait de l'assemblée. Une ombre se détachait progressivement des Ténèbres, marchant petit à petit vers la groupe attablé dont le ton était déjà monté de quelques crans. Le Docteur Crâne, bien sur lui et sur son 31, ne tarda pas à s'assoir parmi les quelques convives. Peu rassuré de par ses expressions faciales qui le trahissaient, il tenta malgré tout de ne pas trop en laisser paraitre. Après tout, que serait la Peur si elle était elle même en proie à son propre poison?

"Les rues deviennent difficilement praticable pour les gens comme nous en ce moment, mais je ne vous apprends rien, messieurs. Cela dit, je vous en prie, continuez donc et faites comme si je n'étais pas là!!"
"Tiens, je pensais que tu t'étais déballonné. Faut croire qu'elles sont plus grosses chez toi qu'on ne pourrait le croire."
"La prudence, mon cher Oswald.......La prudence, tout simplement. Mais je serais curieux d'entendre ce que le Joker doit nous dire car je suis persuadé qu'il a bien plus à nous dire qu'il ne le laisse paraitre, n'est ce pas?"

"Difficile d'avoir tort quand on fait soi-même les questions et les réponses, hein, Johnny Boy...."

Une citation de Groucho Marx. D'habitude, cela permettait toujours de détendre un peu l'assemblée mais comme dit précédemment, rien ne pouvait véritablement l'aider à lui faire esquisser ne serait-ce qu'un vague sourire, ce qui était inhabituel et particulièrement inquiétant chez le clown. Et à vrai dire, le Docteur Crâne ne venait que de lui offrir un vague mal de crâne de supplémentaire avec sa logorrhée tellement vaseuse qu'il en perdit le fil durant un court instant.
Bon sang qu'il pouvait détester quand il faisait cela, toujours cette habitude de prendre le contrôle d'une conversation et de la tourner à son fou avantage. Cela lui rappelait vaguement quelque chose comme......ha oui, les médecins qui ont eu à le psychanalyser et qui ont conclu qu'il était un dingue irrécupérable. Un avis défavorable qui fût le dernier pour eux.....hélas, comme on dit car le coup du crayon magique fonctionnait toujours aussi bien et les pauvres en étaient morts de rire, radicalement parlant.

"Mais la prochaine fois, je te serais gré de te taire, surtout lorsqu'on arrive en retard."

Une menace qu'il valait mieux prendre très au sérieux quand on connaissait à la fois les célèbres penchants psychopathes du prince du crime et surtout quand on savait qu'il était très mal luné, comme depuis ces quelques derniers jours.

"Cela dit, je peux bien encaisser une misérable tentative d'humour de ta part, ne serait ce que par ce retard qui ressemble à un vilain cliché de film de gangsters."

A cela, il joignit le geste, attrapant avec rapidité le premier objet sur la table qui lui tomba sous la main, un simple verre à whisky vide qu'il envoya sans le moindre avertissement en direction du visage de l'Epouvantail, ce dernier n'ayant pas eu le temps d'esquiver, voyant le verre s'écraser sur sa figure en plantant quelques morceaux de verre sous sa peau. Les hurlements du Docteur ne se firent que plus bruyants tandis qu'après impact, il tenta de retirer deux morceaux restés plantés au niveau de son front ainsi que de sa tempe gauche.

"Mais en fait.........non. Je pourrais te tuer tout de suite, mais ce serait du gâchis tant trop d'entre nous sont déjà tombés durant ces dernières semaines. Et puis, tu as de la chance car à cet instant, JE SUIS A COURS DE BALLES, HAHAHAHAHAHAHAHA!"

Les fous sont dingues, pas vrai? A cet instant, la partie la plus loufoque du personnage semblait ressortir et le Joker que tous connaissaient semblait réapparaitre, ce qui aurait eu tendance à rassurer tout ce beau petit monde. Un instant qui n'était qu'une éphémère et évanescente façade et progressivement, il reprit son air le plus sérieux, reprenant place en croisant les mains au niveau de son visage, les coudes posés sur la table.

"Et quant à toi, Dent, si tu voulais bien regarder du bon côté.....Tu sais, celui ou tu vois que dalle !! A moins que te tourner soit un peu trop ardu pour la meilleure moitié de ta personne."

Une mauvaise journée, c'était ça qui avait fini par le rendre dingue à une époque. Il faut croire que les vieux schéma psychologique ont la vie dure et pour cause: Voir ce bon vieux Croc en morceaux et se dire qu'il était potentiellement le prochain le rendait malade. Pas parce qu'il avait peur, non mais parce que partir de la main d'une bande de minables sans envergure ni la moindre inspiration artistique le rebutait. Bon, d'accord, les corps écorchés et décapités, pendus par les pieds à Robinson Park, c'était pas mal....mais c'était tout !! Le reste était si banal, si petit et sommaire.

"Ou alors, as-tu dis quelque chose et je n'ai qu'à demi-écouté. Enfin, peu importe. Mon envie de rire est passée. Alors, reprenons depuis ce moment......heu....attendez, ha oui: Nous étions les Rois de la Nuit et maintenant, ce foutu samouraï et sa bande de ploucs nous ont tout volé. Et pire encore, ce qu'ils ont fait à Killer Croc était de trop. Bon, je reconnais que ce bon vieux Croc aimait mettre un coup.....de CROC !!!! HAHAHAHAHA, elle est bonne, non? Donc, je disais qu'il aimait bien mettre un coup de croc mais il semblerait qu'il ait eu........comme un os dans son repas."

Un silence de mort s'abat sur la salle, à peine troublé par un des petits gémissements de douleur de l'Epouvantail, encore occupé à tenter d’empêcher sa tête de saigner. Sa tempe avait été salement amochée et les quelques flots de sang visibles semblaient altérer à la fois sa coordination mais sa vue. Au moins, cela n'allait pas lui donner l'idée de faire joujou avec son gaz en plein milieu de l'assemblée. Crane avait son utilité dans le système hiérarchique criminel de Gotham mais il était parfois bon de lui rappeler où était sa place, c'est à dire au bout d'une table à gémir comme une petite catin en tentant vainement de soigner une blessure qui ne serait probablement pas la plus grave de sa vie.....SI IL NE LA FERMAIT PAS DANS LES DEUX MINUTES A VENIR !!!

"Oh, je t'en prie, Johnny. Ce n'est qu'une petite goutte. Imagine ce que tu ressentiras quand la Lignée mettra la main sur toi avec leur nouvelle copine. Hein, Eddie, tu en sais quelque chose, toi?"

A ce moment précis, Eddie rongeait son frein, non pas par envie de parler, de révéler ce qu'il savait mais parce qu'au fond de lui, il savait, connaissait l'horrible vérité que tous risquaient fort de déformer par des propos inadéquat.
La vérité, c'était que Eddie faisait dans son froc car il savait, que par une nuit orageuse, il avait offensé une déesse et qu'elle lui avait répondu à sa manière. Il pressentait au fond de lui que sa fin approchait et lui, qui d'habitude, si loquace et avenant, semblait présenter une supériorité flagrante par rapport à tous.....ressemblait à cet instant à un enfant perdu qui n'avait plus de voix.

Seule restait la terreur gravée sur son visage et cette horrible sentiment que les pendules allaient être remises à l'heure. Pire encore, il savait bien plus de choses qu'on ne pouvait le supposer, laissant sa gestuelle parler un peu plus pour lui. Le regard fuyant, ce silence aux lèvres crispées jusqu'aux tremblements incontrôlées de ses deux mains, il ne lui restait plus que la flaque jaune à ses pieds pour compléter le tout.

Eddie était un génie mathématique, un tacticien hors pair, un roi des énigmes...mais combattre physiquement, cela n'avait jamais été son truc et il faisait parti de ceux qui se faisaient pincer si facilement par Batman à chaque apparition. Alors, comment devait il réagir quand il voyait une créature puissante briser le cou de Killer Croc en deux mouvements tout en semblant faire équipe avec ceux qui les traquaient déjà depuis fort longtemps?

Cela n'avait pas échappé au regard de Carmine qui fit montre de bien plus de réserves. Il faut avouer qu'il ne portait pas cette bande de "stronzo" dans son cœur et encore moins (Bien qu'il pensait aussi bien à ces tarés qu'aux membres de la Lignée.) depuis que sa fille avait été kidnappée. Oh bien entendu, il avait graissé des pattes, organisé des battues et tué bien des types de la Lignée mais aucun n'avait parlé et pire encore, ils n'avaient même pas desserré les dents lorsqu'ils en avait coulé certains dans du béton. Pour autant, il n'avait pas désespéré de retrouver Kitrina, son seul enfant encore en vie, Mario ayant été victimes des actions de ces tueurs pas plus tard que la semaine dernière. Celui-ci avait été enterré hier, lors de funérailles privées. Oh oui, cela le rendait malade de devoir faire équipe avec ces "bastardos" mais ils avaient un ennemi commun et surtout, en tant que père, Carmine était prêt à toutes les concessions pour retrouver sa fille, quitte à laisser son honneur d'italien derrière lui.

Au fond, Deathstroke, Deadshot et Shiva avaient à peine échangé quelques mots en compagnie de Firefly. Bane avait pris soin de les rejoindre, ayant décidé qu'il avait mieux à faire que de voir le Sphinx repasser le fond de son pantalon. Sur les huit, cinq étaient encore en activité et Shiva semblait la plus inquiète et menait la conversation. Quiconque tendait l'oreille pouvait comprendre qu'elle parlait du Akuma et cela ne la rassurait pas pour le moins du monde. Sa voix n'était aucunement tremblante et sa gestuelle gardait une parfaite maitrise mais le ton qu'elle employait démontrait qu'elle semblait prendre très au sérieux cet adversaire qu'elle s'était contenté d'observer durant ces quelques dernières années. Oh, elle pourrait le vaincre, c'était une certitude mais le prix à payer serait énorme et elle refusait cette alternative....du moins pour le moment.

Trois sur les huit n'étaient plus, mis en morceaux par le Démon Japonais et cinq devaient à présent faire équipe pour tenter de retrouver ce "Oni" et lui faire payer une fois pour toute. L'époque des 20 millions de Black Mask était loin à présent, bien loin et il n'était plus question de travailler chacun de son côté. Toutefois, ce qu'ils ne savaient pas, c'était ce qui allait suivre et qui risquait fort de changer la donne parmi de nombreux criminels.

"Est ce que je dois tout FAIRE MOI-MEME ICI??" joignant l'acte à la parole en envoyant la mandale du siècle au pauvre Eddie qui crachotait des filets de sang par la bouche, la lèvre inférieure visiblement fendue par le coup. Étant déjà à fleur de peau, il était évident que le Joker n'allait pas supporter que les choses trainent parce que le petit Edouard était en train de souiller le fond de son calebard.

"Tu n'es vraiment qu'une pauvre petite merde, Eddie. Un chiotte ambulant sur lequel j'ai bien envie de m'assoir histoire de te faire comprendre que la pire merde que tu mangeras ne sera pas forcément celle que tu penses." conclua il en lui envoyant cette fois un coup de pied dans les côtes, arrachant un dernier cri de douleur de la part du Sphinx. A une époque, ce dernier se serait probablement permis une pique bien envoyée sur la vengeance tardive ou une autre connerie vomie par un vulgaire auteur anonyme enfoncé dans la fange de l'oubli mais il souillait tellement son calebard qu'il préférait la fermer.

"Bon, puisque ce pauvre Eddie semble être......indisponible, au vu de l'odeur qui résulte de ce dernier et à qui je conseille prestemment d'aller changer de caleçon avant de tous nous empoisonner dans une variante scatologique et pitoyable des blagues de ce bon vieux Joker, je vais donc vous résumer les faits des derniers jours. Oh, regardez le, il semble tellement en chier, le pauvre, mais ne comptez pas sur moi pour mettre les mains dans le cambouis comme on dit."

Durant cette longue minute où il repartit s'assoir à la table, il aurait souhaité avoir un moyen de détendre un peu plus sa propre personne. Pas que l'agilité physique de Harley ainsi que son habilité du bout des lèvres ne le déstressait pas, loin de là mais sa colère semblait devenir plus brûlante au fur et à mesure des minutes qui s’égrenaient. Aussi, reprit-il un peu plus calmement, bien que fébrile, son petit laius, non sans se demander si coller une balle, un peu au hasard, ne serait pas une solution plus efficace qu'une pipe de Harley.
En temps normal, beaucoup auraient ris des déboires du pauvre Nygma mais tous préféraient se taire.

M'oui, cela valait mieux.

"J'en ai marre. A chaque fois, je suis à deux doigts de vous sortir les plus belles répliques Gothamites du monde criminel, et chaque fois, je suis interrompu par un problème, aussi, vais-je rajouter une condition à cette belle et magnifique thérapie de groupe, en tant que medecin traitant de ce beau petit monde."

Et celle-ci se présenta sur la table, d'un geste rapide, du bruit de simple vêtement jusqu'au bruit sourd du métal froid posé sur le meuble qui servait de support à tout le monde et comme pour donner l'exemple, il décida finalement de s'en saisir et d'abattre, dans le plus grand des calmes apparents, un de ses hommes dont le seul crime avait été d'être là au mauvais moment et à la mauvaise heure. Une détonation, un seul tir, et la tête du pauvre Gutsy avait été transformé en melon éclaté. Voilà qui redonnait à présent le sourire à ce bon vieux clown. Cela ne calmait pas totalement sa colère mais il sentait un peu moins les braises de la haine le dévorer. C'était plaisant et il allait pouvoir en profiter et enchainer à nouveau en tant que maitre de maison. Pas besoin de lidocaïne ou des lèvres baladeuses de cette chère Harley, qui, malgré l'âge, ne perdait rien de son agilité. Oh putain, chaque nuit à ses cotés valait bien 100 pignoles intenses tant elle était chaude quand elle le voulait.
Ha, cette chère Dr Quinzell, bien mieux que la branlette et suce comme une reine, jouissait comme une déesse à chaque coup de boutoir de son cher Roi de la Nuit, déjà lui-même très capable dans l'affaire de chaque soir. Chacun de ses cris était comme une ode à la folie à l'égard de cette ville et se répercutait dans la nuit jusqu'à l'explosion de jouissance ultime pour les deux êtres qui se voulaient fusionnels!! Autant dire qu'il allait tout de même requérir ses services ce soir et pourquoi pas, un jour, se faire un petit partage. Oh, il aurait bien penser à Ivy mais cette dernière risquait fort de lui faire comprendre à sa manière que jamais il ne pourrait poser ses mains sur elle. Bon, qui sait, une solution serait trouvée mais ce n'était pas encore le sujet.

"Oups, peut-être ai je menti quand je disais être à cours de balles. Enfin, pauvre Mr Gutsy !! Dommage pour lui, il ne verra pas la suite du spectacle, mais j'espère que ce qu'il a vu l'a quand même bien éclaté, HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA...............Bon, reprenons....et Marteau, sois un gentil garçon et débarrasse moi de cette petit merde inutile. Ça fait tâche au milieu de tout ce sang." termina-il en posant son arme, vide d'une balle dans le barillet. Le colosse, Abramovici, quand à lui et malgré un unique bras, n'eut aucun mal à soulever le corps de Gutsy pour l'emmener ailleurs.

"Comme je tentais D'EXPLIQUER depuis tout à l'heure, je pensais que les choses étaient claires à l'époque: Cette ville était à nous, peu importe Batman et cet imbécile de Jimbo. Et puis un jour, on la découvre entre de mauvaises mains et on se dit que les propriétaires de ces petites mimines prétentieuses seraient mieux morts que vivants. Oui, ces personnes dont la simple présence est nocive, vomitive et dont l'existence même est une anomalie génétique dans la conception entière de cette ruche dans laquelle nous butinons à notre bon vouloir. Ils nous mettent tellement à l'épreuve que j'en PERDS MA PUTAIN DE PATIENCE!! C'EST DINGUE, CA, NON??? Gotham est à présent remplie de ces gens là, assoiffés de vengeance, motivés par des "prétendants" au cœur empli sois-disant d'une morale et une vertu aussi pure que la merde que je chie chaque matin au sein même de ce chiotte qu'est devenue cette ville grâce à nous autrefois. Aujourd'hui, ce que nous voyons.........c'est une bande d'attardés agités par des tics nerveux de violence et leur rage contenue explose à notre contact. Voilà la blague !!! C'est qu'au final, tout comme nous, ils RÊVENT DE SAUVAGERIE !!! Ils sont comme des bombes attendant l'étincelle propice pour nous exploser à la figure......mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que la PLACE EST A NOUS !! Mais je sais que......le combat à venir risque d'être.......d'une grande violence car je détiens une solution tout simple: ON TUE LA LIGNEE ET LEUR COPINE !!"

Leur copine? Cela faisait deux fois qu'il parlait d'une "alliée" de la Lignée et tous avaient un regard interrogateur. Aussi, un fois de plus, il décida de joindre la preuve à la parole, allumant le gigantesque écran derrière lui, diffusant des images dont l'origine allait être discutée pour examen.

"Ce que vous voyez, ce sont les dernières choses que Croc ait vu avant de mourir. Ce cher Eddie avait décidé d'une.......comment dire........une petite expérience scientifique et sociologique avec notre ami......sans tenir compte des risques potentiels.......et comme vous voyez. Enfin, observez donc !

Des hommes de l'Empereur fauchés les uns après les autres, le Samourai se prenant sa raclée et une jeune femme tentant vainement de blesser ce pauvre Waylon. A vrai dire, les choses sur la vidéo semblaient bien parties pour une victoire totale. Un plan parfait et sans accroc pour Eddie qui avait peaufiné le travail dans le plus grand des secrets professionnels. Et vint la suite: Cette femme aux cheveux blancs sortie de nul part et ayant pris l'apparence d'une monstrueuse créature louve qui s'était ruée sur lui. Un combat de titans s'était alors engagé, les deux êtres montrant les crocs pour mettre en morceaux l'autre et plus encore, la "louve" semblait déterminée à massacrer ce bon vieux Waylon, l'envoyant à deux reprises au sol avant de lui briser le cou et au passage, détruire la caméra implantée dans son crâne suite aux nombreux chocs. Ainsi se terminait la ballade de Killer Croc qui rêvait de gloire, de sang et de victimes.
Merci Eddie de l'avoir envoyé à la mort et d'avoir signé notre arrêt de mort !!

L'écran s'éteignit après deux minutes et le regard de tout ce petit monde s'était changé. Entre terreur, interrogation, froideur, tous y'allaient de leur propre avis intérieur. L'un des plus expressifs était apparemment ce bon vieux Carmine qui s'était levé de sa table, les poings fébriles et les yeux écarquillés. La suite allait devenir des plus comiques, tiens.

" Et voici, mes très chers amis, comment on foire lamentablement un plan pourtant simple en sacrifiant un des nôtres. A propos, mon petit Eddie, tu n'as pas quelque chose à dire à Mr Falcone?"

Et effectivement, la réaction de Carmine ne se fit pas attendre. Quelques secondes avant, il observait, via une vidéo filmée dans la demeure de la Lignée, sa fille, son propre sang, manquer de se faire tuer par un de ces putains d'échappés d'Arkham. Ce n'était pas de la colère, pas encore.
D'abord vint la surprise, celle qui montrait que contre toute attente, sa fille était encore en vie et au fond de lui, il en ressentait un profond soulagement...puis vint la colère quand il vit celle-ci se prendre une volée si puissante qu'elle manqua de peu de la tuer.

C'est à ce moment précis qu'une nouvelle colère émergea de l'Italien, déjà particulièrement agacé par les derniers événements en cours. Si le Joker voulait envenimer les choses, autant dire qu'il était parvenu à un résultat plutôt convaincant, puisque c'est un Carmine possédé par la colère infernale qui se leva de sa chaise pour ramasser un Eddie Nashton déjà amoché qu'il allait achever, refusant de tenir compte d'un léger détail qui n'avait pas échappé à l'assemblée: Kitrina se battait aux cotés de la Lignée....et nul doute qu'on allait lui rappeler cet état de fait.

Mais quant au Sphinx, il venait lui même de se faire soulever par le Romain, ce dernier le plaquant sur la table, fébrile, hors de lui avec l'intention de lui arracher les yeux bien qu'avant cela, il se laissa aller à diverses insultes et coups dans la figure.

"TU AS LÂCHE CE MONSTRE......SUR MA FILLE !!! MIA FIGLIA !!! MIA UNICA FIGLIA!!
"......C'était un accid......."
"VAFFANCULO, STRONZO !!"

Une autre volée de coups s'écrasa sur la visage du pauvre maitre des énigmes qui n'en menait pas large depuis que sa petite opération avait mis en danger les nombreux criminels de Gotham. Une scène qui aurait pu se prolonger jusqu'à ce qu'un tir en direction de Carmine ne se fasse entendre. Cela stoppa net la violence du chef Falcone qui détourna son regard en direction de l'origine du tir. Un pistolet braqué en sa direction, Harvey le tenait en joue, visiblement prêt à viser avec plus de précision si il continuait son sale petit jeu.

Mais ce ne fût pas celui-ci qui prit la parole, au grand étonnement du mafieux qui venait de relâcher son emprise sur le Sphinx qui allait avoir besoin de soins après la bastonnade qu'il avait subit.

"Dis donc, Falcone, je veux pas dire mais tu manques pas d'air pour un petit piaf italien......parce qu'aux dernières nouvelles, en plus de l'ouvre boite et de cette espèce de grand méchant loup, c'est bien ta gosse qu'on voit, n'est ce pas?"
"J'ai comme l'impression que ce vieux Falcone ne nous dit pas tout." rajouta Harvey, un ton accusateur dans sa voix. Faut dire que depuis quelques temps, ce sale rital avait une tendance à trahir un peu trop son petit monde.
"Ouais, bé moi j'ai l'impression que Falcone est une balance et qu'on devrait le buter tout de suite."

Et bien sûr vint alors la traditionnelle scène où tout le monde braqua tout le monde. Les hommes du Joker avaient leurs armes braquées sur Falcone et ses hommes, au même titres que ceux de Dent et du Pingouin. Vous vous en doutez, les hommes de l'Italien, eux, se répartissaient les cibles, avec une furieuse envie d'en découdre. Seuls restaient en retrait l'Alliance des cinq, qui avait décidé de ne pas se mêler de cette histoire. Et pour cause, car si tu le monde semblait faire une fixette sur la fille de Falcone qui n'était en rien l'élement central du problème, ils eurent une expression d'une très rare surprise en observant la scène de cette immense louve capable de mettre en échec un des leurs avec une si grande facilité que c'en était déconcertant. Floyd, lui, vit en cette créature l'une des plus belles cibles qu'il pourrait jamais abattre dans sa carrière de tueur. Une telle bête, si elle était abattue, lui rapporterait à la fois la postérité et une assez belle somme d'argent qui lui permettrait de mettre Zoé à l'abri du besoin pour le reste de sa vie.
Garfield Lynn, lui, n'avait qu'une question en tête: Est ce que la peau de loup brûlait bien? Une question qui lui dévorait à présent l'esprit. Slade Wilson, quant à lui, voyait en cette être singulier un énième méta-humain, certes, surpuissant mais ayant forcément un point faible, une zone dont il pourrait tirer parti pour l'abattre une fois pour toute. Toutefois, il ne négligeait pas la puissance de cette dernière ni son envie de la combattre. Il était, parmi les Cinq, le premier à désirer un combat avec cette créature.
Shiva, quant à elle, réfléchissait profondément malgré le tumulte ambiant, repensant à certaines légendes des peuples asiatiques. Bien que chinoise, elle avait parcourue le monde et entendu moult légendes sur des déités dont une en particulier: Amaterasu, déesse du Soleil ayant apporté la prospérité à son peuple. Seul souci: le physique de la concernée ne collait pas. Il fallait donc tabler sur une nouvelle venue qui pouvait effectivement rappeler les histoires issues du Shintoisme.
Et enfin, vint Bane qui avait semblé fasciné par la bête. Un sourire sournois pouvait être distingué sous les traits de son masque comme si cela produisait un étrange changement dans l'esprit de ce colosse. La simple vue de la louve excita son imagination, devenant presque instantanément sa nouvelle obsession, celle qui allait alimenter ses rêves pour les jours à venir comme cela fût le cas pour le Batman, qu'il écrasa sans la moindre vergogne. C'était un tout nouveau défi qui se présentait à lui, une nouvelle manière de revenir sur le devant de la scène après ce que "l'imposteur" lui avait fait subir. Tous le prirent pour un menteur, un idiot et un moins que rien, tentant de se trouver une justification à son échec quand il expliqua vainement que celui qui l'avait terrassé n'était pas la véritable Chauve-Souris.....mais personne ne le crût.
C'était donc avec une réputation détruite qu'il devait se relancer, reprendre la ville, faire valoir ses droits....et démontrer en réalité qui méritait de diriger. Pas le Clown, ou ce minable avec son parapluie ou n'importe qui dans la salle.

La ville était à lui et à lui seul !!! Et c'est pour cela qu'il se garda bien de réagir face à la future fusillade qui se préparait.

"Tu me prends pour une balance, Cobblepot?"
"Je pense que c'est ce que t'es et qu'en plus, ta sale môme dégénérée est une putain comme le reste de ta famille!! Ça te va comme réponse?"
"C'était ta dernière insulte! TUEZ LE!!"

Un ordre qui ne se concrétisera jamais. Il y'eu bien une détonation mais elle ne vint d'aucun des belligérants dans la salle, mais du seul et unique maitre des lieux, tel qu'il se considérait. L'impact qu'il avait laissé dans le mur fût puissant, assez pour détruire en grande partie ce dernier et il n'avait pas eu besoin du Venin pour le faire. Sa propre force lui suffisait largement.

"Donc, vous avez tous peur de cette chose? Quel magnifique exemple de couardise de ceux se prétendant l'élite de Gotham."

Ainsi avait parlé Bane, le seul qui, à ce jour, avait probablement une chance de vaincre cette louve sur un plan physique.
Tel était le destin qu'il s'était tracé à partir d'aujourd'hui: Affronter cette créature, la suivre dans l'abîme, la défier et l'anéantir......ou être anéanti.

Je lui ferai hurler mon nom.....et ce jour là, elle demandera grâce. Ensuite, je lui montrerai qui est son supérieur !!!"

"Haaaaa, tout cet acier et ces muscles. J'en frissonnerais presque de jouissance si Harley n'était pas déjà occupé à chibrer sous la table. Chérie, tu veux bien arrêter, à présent? J'ai du boulot et ça va devenir très sérieux."

Et en guise de réponse, tous eurent la surprise de voir l'ancienne psychologue sortir de sous la table, ayant apparemment terminé d'appliquer ses propres méthodes pharmaceutiques à un patient dans le besoin. Il était rare que le Joker se laisse aller à la défiance aussi profonde en public mais ces derniers temps, on ne pouvait pas dire qu'il était dans un état véritablement normal. Enfin, l'avait-il été un jour, dirons nous? En tout cas, cette chère Harleen semblait contentée comme en attestait son sourire et cette étrange goutte blanche qui semblait perler du coin de sa bouche. Cette dernière quitta la pièce sans un mot, dandinant comme jamais un arrière train qui semblait dire que le match était encore loin d'être terminé.

"Elle mérite bien son nom, cette petite. Dire qu'il y'a pourtant des jours où j'ai très sérieusement envie de la balancer à travers une vitrine et de la voir peiner pour s'extirper les quelques immenses morceaux de verre qui se seront plantés sous sa peau."

Reboutonnant son pantalon qui laissait encore entrapercevoir quelque chose de visiblement turgescent, le clown eut un regard pour ce cher Bane qui avait fait un choix des plus logiques, selon ce dernier. Ce colosse, un personnage qu'il avait appris à craindre depuis qu'il avait brisé la Chauve Souris et pour cela, le clown ne lui avait jamais vraiment pardonné. Oh, bien sûr, il n'en avait rien dit car tenter de tenir tête à Bane, c'était courir au suicide à une époque. Et puis, il avait quand même réussi à écraser Batman........enfin, jusqu'à ce qu'il décide de revenir lui coller la putain de branlée du siècle devant toute la population de la ville et l'ensemble du G.C.P.D.

"Tu sembles vraiment sûr de toi, mon petit Banou........mais dis moi, DOIS JE TE RAPPELER CE QU'IL S'EST PASSE QUAND BATMAN EST VENU TE REPASSER?? Et dois je te rappeler POURQUOI ça s'est mal fini pour toi?"

Et en guise de conclusion, le clown tira une fois de plus en direction du colosse qui n'eut pas le temps d'esquiver. Oh, une balle, ça n'aurait été rien pour lui mais une bonne seringue hypodermique empli d'une composition bien à lui. Assez puissante pour sonner presque immédiatement l'ancien taulard de Santa Prisca qui mit presque instantanément genou à terre.

"Tu vois mon petit Bane, c'est vrai que tu es balaise.....mais tu accumules beaucoup trop les tares. Car non content d'avoir un organisme de junkie qui encaisse TRÈS MAL un produit autre que le Venin, tu es impulsif, irréfléchi, vaniteux, et surtout, particulièrement idiot quand tu fais une fixette et c'est pour cela que Batman est parvenu à te marbrer comme je viens de t'envoyer à terre juste avec un seul tir d'une seringue emplie d'une de mes sympathiques compositions........Oh, et ne tente pas de lutter, ton système nerveux est déjà hors service et ce, pour les trente minutes à venir. Ça te laissera l'occasion de mieux tendre les oreilles afin de comprendre pourquoi tu n'as pas la moindre chance face à elle dans l'immédiat."

Maintenant que Bane et son orgueil étaient hors de la surface de jeu, ce fût le tour de Dent et Cobblepot de subir les affres d'un Joker qui, bien que dévoré intérieurement par le feu le plus destructeur de l'Enfer, semblait en avoir encore sous le pied. Il avait toujours ce sourire narquois au coin de lèvres, comme si en plus d'avoir le contrôle absolu sur les événements, il semblait en prime en tirer un amusement qui semblait une fois de plus visible, non par seulement sur son visage mais sur la partie la plus basse de sa personne.

"Et vous deux, voyons voyons, si vous tuez ce brave Carmine, là, maintenant,  sans vous poser les bonnes questions, c'est tout un jeu qui s'arrête pour nous tous. Autant faciliter le travail de la Lignée et tous nous massacrer, C'EST BIEN CA???" hurla il en tapant du poing sur la table, refusant d'offrir plus d'explications.

"Au cas où vous n'avez pas compris, la fille de Carmine est........secondaire dans nos problèmes. Nous tombons les uns après les autres et n'importe qui ici peut être le suivant........ou la suivante."

Son regard s'attarda particulièrement sur Shiva qui avait gardé un calme relativement absolu malgré la scène. A vrai dire, il se posait beaucoup de questions sur les raisons de la présence d'un Maitre Assassin dans ces lieux. Il fallait croire que la vieille goule n'avait pas l'intention de lâcher la ville dans l'immédiat. Mais peut-être y'aurait il temporairement un terrain d'entente entre les deux camps. Après tout, Ra's avait lui aussi eu droit à son bottage de fesses express avant d'être sommé de quitter la ville dare dare avant de finir empalé.........Ha tiens, en parlant d'empalement, voilà que ça le reprenait. C'était maintenant clair qu'un deuxième round allait prochainement secouer la nuit entre le clown et son médecin traitant.
Bref, Ra's avait compris que si il ne voulait pas finir avec la tête au bout d'une pique ou d'une épée de samouraï, il se devait de quitter la ville.

Oui, cette brave Shiva était l'assurance même que la Ligue des abrutis des ombres ne lâcheraient pas l'affaire. Bah, chaque chose en son temps et de plus, il allait clairement leur trouver une utilité. Peut-être la fabrication de la plus grande balançoire sanglante à base de viscères humaines.....ou peut-être comme trophée de chasse empaillés et accroché à son mur.

"Maintenant, je vous pose une question très sérieuse: Comment débusque on une louve enragée et son copain ouvre-boite?"

*Totalement malade.......* était le terme le plus adéquat pour définir le Joker en ce froide soirée à Gotham, en proie à des tempêtes d'une rare violente et étrangement, non prévues par la météo locale. Harvey en venait à se demander ce qu'il foutait là. Ce taré de clown prenait apparemment un malin plaisir à maltraiter l'ensemble de ses "invités" au point qu'on se demandait si il n'avait pas organisé tout cela dans le seul but de se vider les nerfs en plus de ses couilles comme il avait eu le culot de faire pendant ces longues minutes où Harley faisait le tapin à quatre pattes sous la table.

Et on osait lui reprocher sa relation avec Gilda? Non mais merde, fallait pas abuser là. C'était quoi la suite? Un gang bang à ciel ouvert entre le Joker, ses hommes et cette pétasse surmaquillée comme une pute? C'en était assez et l'envie de quitter les lieux était à présent impérieuse.
Pourtant, il n'osa pas. Son esprit lui hurlait et pire encore "L'autre" lui ordonnait de bouger son cul et d'aller voir ailleurs mais aucun muscle ne lui obéissait. Ouais, il fallait dire les termes comme il le fallait: Harvey se chiait allégrement dessus depuis quelques minutes et il se demandait comment ceux du fond, ces "foutus" mercenaires, faisaient pour garder leur calme.

A coté du terme "Fou Furieux", Slade se disait que le portait du Joker aurait bien sa foutu place au sein même de la petite encyclopédie des malades mentaux de Gotham. Pas étonnant que Ra's l'ait envoyé avec Shiva histoire de le tenir à l’œil.

Le Joker avait toutefois une lueur inquiétante dans le regard. Bon, la même que d'habitude mais autrefois, c'était une expression qu'il réservait à sa Némésis de toujours lorsqu'ils se croisaient lors d'un énième affrontement entre eux. Il y'avait toujours eu quelque chose de "morbide", comme une relation entre ces deux là. C'était difficile à expliquer mais Slade avait juré avoir entendu une fois Talia parler de "complémentarité" quand on parlait du Batman et du Joker.

Un énième truc de barjot pour le mercenaire qui, en vérité, tentait de réfléchir quant à l'approche à adopter avec la créature louve qui semblait à présent hanter les rues de Gotham City. Le premier point et le plus important, c'est qu'il allait avoir besoin d'une sacrée puissance de feu pour en venir à bout mais cela n'était pas un problème car la Ligue des Ombres disposait de tout le matériel nécessaire et d'autant d'hommes fanatisés et dévoués au Démon.

Dans l'immédiat, avant de l'affronter, il fallait la traquer et l'observer et pour cela,  trouver la position de la Lignée était une nécessité absolue et cela tombait bien puisque si le Sphinx avait été assez intelligent, nul doute qu'il ne se serait pas contenté de poser une caméra sur cet abruti de Croc.

"Soit, on la traque et après? On finit entre ses crocs? On a tous vu comment elle a tué Waylon Jones en deux coups. Même Bane n'avait pas fait mieux à l'époque....sans vouloir t'offenser, bien sûr. Cela dit, on sait tous que Killer Croc n'était pas le futé d'entre nous tous ici." rajouta Slade en portant son regard sur le luchador qui tentait de combattre les effets du poison que le Joker lui avait envoyé dans les veines. Il valait mieux que ce dernier ait une autre carte dans sa manche car le cas échant, Bane allait lui faire payer très cher cet affront.

"Tu veux sa peau? Soit, mais faire cela n'importe comment nous vaudra la mort, à toi comme à nous. Alors, comment comptes tu t'y prendre pour la faire sortir de sa cachette? En faisant du grabuge ou en allant la traquer dans son nouveau domaine, en espérant que tu aies sa position ?" termina le mercenaire borgne, interrogatif sur la suite de l'histoire. Toutefois, Slade allait très vite vivre une grande déception quant à la réponse qu'il attendait car ce fût un Nygma particulièrement amoché qui répondit à ses espoirs......en effaçant d'un coup de balai ces derniers.

"Hé bien...........malheureusement, la "tempête magnétique" qui a frappé la ville.......a mis hors de service la balise de localisation que je lui avais implanté et de plus, le fait que cet idiot ait emprunté les égouts.......ne me permets pas de trianguler avec exactitude sa dernière position.........à part le moment où il est entré dans les égouts."

En clair, Killer Croc avait emporté dans la tombe la position exacte de la Lignée et de la Louve, ce qui allait une fois de plus lui être imputé, il ne faisait aucune doute.

"Je peux toutefois tenter d'utiliser les méta-données de la vidéo pour affiner le rayon de recherche mais cela.......ne sera pas d'une grande exactitude."

"TU N'ES VRAIMENT QU'UNE PETITE MERDE INUTILE, EDDIE !!"

Le coup qui atteint le maitre des énigmes est aussi rapide qu'il se montre violent, envoyant à nouveau ce dernier au sol sans toutefois que le clown ne daigne en rajouter, de peur "d'effrayer" ses invités qui ne semblaient pas rassurés par la tournure des événements de par le fait qu'au final, aucun d'entre eux ne souhaitait vraiment prendre la parole de peur de froisser ce bon vieux Joker.

"Est ce donc moi qui doit donc faire preuve de créativité pour attraper un maudit cabot? Moi qui pensait que tu faisais parti de l'élite, mais j'ai le sentiment de m'être lourdement trompé sur toi, mon petit Eddie."

Ce pauvre Ed qui se relevait une fois de plus péniblement adressait cette fois un regard lourd de reproches à l'égard du clown qui semblait amusé par ce début de retour de flammes. Il était enfin temps que le message passe enfin dans sa petite tête de linotte mais de là à craindre des coups, c'était encore très discutable.

"Heureusement que je suis là pour pallier à votre incompétence crasse ou votre peur des coups. Dire qu'à une époque, aucun d'entre vous ne craignait de faire face à Batman et voilà qu'aujourd'hui, tout ce beau petit monde se chie dessus face à une psycho bande de ninjas adeptes de sushis. Cela en serait presque drôle si c'en n'était pas navrant......."

Un regard d'un côté puis d'un autre, le clown jaugeait au cas par cas chacun des membres ici présent une fois de plus et le moins qu'on ne puisse dire, c'est qu'il n'était pas franchement bien entouré. Un oiseau de mauvaise augure, un gringalet, un idiot, un cramé au 100ème degré et quelques brutes. Rien qui ne puisse réellement lui permettre de faire face dans l'immédiat et Deathstroke marquait le point: Impossible de faire face à cette saloperie sans une puissance de feu maximal et cela sous-entendait de faire un petit détour par les réserves de la Garde Fédérale. Rien d'insurmontable en soi quand on connaissait les bonnes planques et de plus, les soldats ainsi que les abrutis de survivalistes qui zonaient dans les environs de Gotham City étaient des idiots finis. Il ne serait donc pas difficile d'aller faire quelques "courses" sur place et de payer avec un magnifique sourire franc, sincère......et mortel.

"Mais c'est vrai que notre ami borgne n'a pas tort: Une puissance de feu phénoménale sera requise pour en finir avec cette nouvelle venue. Oh, je pourrais bien tenter ce que j'ai fait avec Batman et de nombreux autres pendant des années mais il parait que la folie, c'est de refaire inlassablement la même chose en s'attendant à de nouveaux résultats."

Et bien sûr, aucune réponse ne vint à lui. Oh que c'était lassant, mine de rien....

"Oh, vous tirez de ces tronches. Si vous déprimez, faut consulter. Ca a fonctionné à merveille pour le monstre que je suis ! Oh allez, souriez voyons...........je ne mords pas.......enfin, j'aimerais,hein, mais cela ferait mauvaise mesure et je ne suis pas un gros cabot blanc, hein !!!"

Ce fût sur ces derniers mots qu'il conclua sa logorrhée qu'on pouvait plutôt qualifier de babillage à peine drôle pour ses invités mais terriblement hilarant à s'en pisser dessus tant il s'agitait sur son siège en proie à un de ses nombreux rires qui avaient pour effet de glacer le sang de toute une assemblée.

"Rooooh, que ça fait du bien de rire un bon coup. C'en est presque libérateur quand on doit accepter de faire équipe avec ceux qui vont bientôt mourir, n'est ce pas, César?" dit il en tournant son regard vers le petit groupe de Slade, qui ne pipait pas un mot.

"Si tu as l'intention d'affronter une incarnation d'Amaterasu, grand bien te fasse mais ne compte pas m'inclure dans ce projet."


Après de longues minutes à écouter, Shiva décida enfin de briser le silence dont elle faisait preuve depuis son arrivée. Tout n'avait été qu'analyse et écoute de sa part comme il lui fût demandé et c'est ainsi qu'elle décida d'agir durant une longue partie de cette "invitation" à laquelle elle répondit favorablement. Par cela, il fallait comprendre qu'en tant que Maitre Assassin de la Ligue, elle se devait de garder un œil sur ce que Gotham City vivait depuis que Ra's Al Ghul et ses hommes s'étaient retirés et le moins qu'on puisse dire, c'est que tout cela avait pris une tournure des plus ésotériques.

Shiva, Jade Canary, Sandra Wu-San, L'Agent Silver, La Mort Ecarlate, peu importe les noms qu'on lui donnait quand elle parcourait le monde, avait appris auprès des plus grands, ayant vaincu ces derniers en combat singulier mais plus encore, elle avait pris connaissance des nombreuses légendes de ce monde, ayant eue la possibilité d’accéder à des connaissances que l'on croyait autrefois perdues dans les limbes de l'oubli. Ce qu'elle avait appris ne se limitait pas seulement à l'apprentissage des arts martiaux, se focalisant aussi sur les us et coutumes des pays comme leurs croyances. Parmi elles, l'une d'entre elles vint alors se juxtaposer dans son esprit comme l'évidence même: Cette créature n'était autre que ce qu'elle supposait être la Déesse Amaterasu, la déesse louve du soleil et si il ne s'agissait pas d'elle, autant dire que cette nouvelle arrivante à Gotham semblait en avoir toutes les caractéristiques.

"Tu ne trouveras que la Mort si tu l'approches. Elle est celle qui défend la Vie et pour cela, elle sera prête à toutes les concessions. Retiens mon avertissement car en ce qui me concerne, je ne suis pas assez folle pour me jeter sur elle malgré ma soif de victoires."

A cela, c'est Deathstroke qui joignit ses paroles à celles de la jeune femme, s'étant avancé d'un pas vers le Joker, ne le quittant pas du regard malgré une certaine nervosité qu'il ne laissa aucunement transparaitre.

"Tu veux te jeter sur une adversaire dont on ne sait absolument rien. Son nom, son visage, ses faiblesses. A vrai dire, ton plan est totalement bancal, le clown. Shiva a raison. Tu nous demande de nous jeter en direction du suicide, surtout si il s'agit bien de ce qu'elle énonce. On a déjà du mal à tenir tête à la Ligue de Justice alors il va falloir que tu m'expliques comment tenir tête à cette.......chose, quelle qu'elle soit."

Slade marquait le point. Si ils avaient en face d'eux une déesse (Et cela faisait sens avec l'existence de nombreuses autres créatures connues en dehors de la ville du Chevalier Noir.), leurs chances de victoires semblaient bien minces et provoquer cette dernière serait la pire des idées si ils n'avaient pas de moyens efficaces d'en venir à bout. De ce fait, sa présence en ville aux cotés de la Lignée pouvait signer leur fin à tous. Même Bane, encore paralysé, semblait partager leur opinion de par le regard perplexe qu'il affichait et quant à Firefly......il se contentait de garder le silence, se disant intérieurement une seule chose: Tenter de lui offrir un feu de joie car tout ce qui brûle peut mourir. C'est mathématique et indéniable.

"Il y'a encore un instant, je pensais que nous aurions une chance mais à présent, je commence à réviser mon jugement."

Étonnamment, ce fût Cobblepot qui reprit la parole à l'instant même où Slade termina de donner son avis.

"Et puis, je te rappelle une chose: Autant Batman, lui, il se contentait de nous cogner et de nous envoyer en cellule. Autant l'Empereur et sa nouvelle copine, je te rappelle qu'ils n'hésiteront pas à nous massacrer et je n'ai franchement pas envie de finir entre les crocs de cette chose ! Alors, tu fais ce que tu veux mais en ce qui me concerne, tu m'oublies.........et compte pas sur Grundy !Ca fait un moment qu'il s'est carapaté et j'ignore où cet abruti de zombie se trouve. Parce que là, on a bien compris que tu voulais nous envoyer au casse-pipe sans garantie de retour et j'ai clairement bien envie de t'envoyer te faire foutre!" éructa le proprio du Iceberg Lounge, presque en crachant sa salive sur la table, cachant difficilement ses mains tremblantes.

"En fait, on a du bol qu'ils se soient contentés de Waylon pour le moment et qu'ils n'aient pas décidé de tous nous purger histoire de se venger de ce que cet abruti de Nygma leur a fait. Mais compte sur eux pour réagir quand l'envie leur viendra et là, vaut mieux que tu aies un bon dieu de plan en réserve."

Et comme pour répondre à la question que tous se posaient quant à une véritable position et des réponses quant à comment en finir avec tout cela, ce fût l'écran de la salle de réunion qui s'alluma une fois de plus pour laisser apparaitre une figure que certains ne connaissaient que trop bien. L'apparence presque filiforme de l'homme, portant des lunettes noires et aux cheveux ébouriffés semblait faire face à cette étrange assemblée.


"Je pense pouvoir pallier à ce problème." répondit l'étranger, d'une voix calme et pleine d'assurance.