Université de Gotham.
23 heures 30.



Un lieu de sciences, d'études, de recherches, de curiosité. Un lieu où l'être apprend certes a se dépasser, à se savoir meilleur, et chercher à le devenir. Un lieu où chaque jeune de la ville pouvait décemment élever son niveau de vie et devenir quelqu'un dans une société comme la nôtre. Cependant, la curiosité, le savoir et l'intelligence étaient bafoués, même à Gotham City. Dans toutes les villes du monde, les étudiants vivaient des vies de pachas, se laissaient aller loin de papa-maman, et faisaient honteusement mine de s'intéresser à la réflexion et aux autres sujets qui tenaient cœur au Sphinx. Gotham somnolait, elle s'endormait et laissait les loisirs oisifs devenir un culte. Où était passé ce temps de l'intelligence ? Il avait disparu, il avait juste enfiler son caleçon crasseux et avait ouvert une bière devant sa télévision, vue imprenable sur la bêtise inouïe mais hélas, humaine.

Ce soir-là, il fallait frapper un grand coup. L'Homme-Mystère avait été oublié, et cela était inacceptable. Il fallait prendre les devants, dominer la situation, installer un nouveau climat de terreur intellectuelle et agacer les membres de la police gothamite. Bien après les heures de cours, et après le passage des employés de la maintenance, il était temps pour le Sphinx, de redevenir un maitre d'orchestre dans un lieu si faible en niveau de QI.
Dans les longs couloirs vides et glacés, je m'avance, un sourire en coin, mes hommes de main me suivant au pas. Certes, c'était des costauds, mais benêts. Juste bons à cogner et a distribuer les coups comme des bonbons. Que dire d'eux ? Rien ! Ils avaient tout juste le QI d'une vache folle et ne méritaient même pas d'être embauchés par le plus grand des criminels de toute la ville. C'était même des boulets ! Pourquoi s'enticher de ces viles créatures sans la moindre conversation intelligente ? C'était pourtant évident ... J'aimais m'entourer de débiles, sans personne pour contester mes ordres et sans que personne ne fasse le malin en discutant mes ordres. Aucun d'eux ne pouvait même prétendre être plus intelligent que moi, et c'était bien la seule chose de positif à les avoir sous la main.

"Vous avez pris soin de disposer le réactif sur la pelouse centrale du campus j'espère ?"

L'homme qui se trouvait juste à côté de moi s'appelait Vinnie les huit-doigts. Il en avait perdu deux à BlackGate, quand un détenu lui avait coupé les deux doigts inférieurs de la main gauche. Un différent entre bandes rivales qui n'était certes pas intéressant, puisqu'aujourd'hui, Falcone et Maroni avaient sombré dans les tréfonds. L'homme me toisa, malgré sa mine patibulaire, il avait un certain respect pour moi. Qui voudrait d'un homme à qui il manque deux doigts ? Le Joker peut-être, pour s'en faire un bouffon personnel ? Une attraction pour Cobblepot ? Double-Face, en raison des deux doigts manquants ? La liste pouvait être longue et ne m'intéressait pas. Vinnie me répondit en retirant son bonnet vert. Oui, mes hommes doivent être habillés en vert, sinon, cela ne serait pas amusant d'être un criminel excentrique.

Vinnie : "Assurément, on a disposé tout le liquide sur la pelouse, en forme de point d'interrogation, comme prévu."

"Parfait." pensais-je. Maintenant, il fallait attaquer le gros gâteau. Cette section scientifique dans laquelle nous marchions était une insulte à l'intelligence. Spécialement cette plaque qui me faisait horreur. Une plaque commémorative qui me faisait froid dans le dos, en plus d'être cynique, elle symbolisait la réussite et la richesse qui n'étaient pas mérités. Je le voyais plus comme un "trophée" à la gloire de l'intelligence dans ces lieux. Mais tout ça, c'était faux !


L'homme, Bruce Wayne, le rejeton infâme, celui qui était en réalité le Chevalier Noir de Gotham, faisait en sorte que chaque bâtiment de Gotham se larmoie dans le passé d'une ville où les riches se moquaient encore bien des pauvres. Et que tout ce qui est entreprit par ce sinistre individu n'était qu'une pantomime, un simulacre. Il fallait faire d'une pierre deux coups. Claquant dans mes doigts gantés de violet, mes hommes de main vidèrent des bidons d'essence dans ce sinistre lieu. Il fallait me brûler ça, histoire non seulement, d'attirer le Batman, mais en plus, faire passer un message aux habitants. Les enlèvements prévus n'ont pas encore eu soin de commencer, nous n'étions qu'à la phase Une. Attirer le Chevalier Noir était un but qui n'avait pas été atteint malgré les délais, il refusait de se montrer. C'est normal voyons, il a peur de se mesurer à quelqu'un de plus puissant que lui. "Est-ce possible ? A t'il vraiment peur de toi ? Surement ! Sinon, il serait déjà là." Pensais-je tandis que mes hommes continuaient de verser dans les lieux l'essence salvatrice. D'un geste des mains, ils lâchèrent leurs bidons et nous sortîmes du lieu.
En face du bâtiment qui allait prendre feu, se trouvait une statue de Newton, le scientifique reconnu pour ses théories. Dans sa main de pierre qui était vide et tendue vers le pommier, Vinnie y glissa une belle boite verte de mon cru.



Nous applaudîmes quand Vinnie redescendit, nous avions fait notre bonne action et l'allumette allumée concrétisa nos rêves, mes rêves les plus fous. Se dirigeant vers le bâtiment, celui-ci allait se consumer, tandis que la pelouse allait dessiner un sublime point d'interrogation dans l'herbe, un feu magnifique. Il s'illuminera tandis que je prendrais la fuite. Cette énigme sera ardue, je l'espère, et je souhaite qu'il se trompe lamentablement. Ce serait une ode à ma gloire. Un triomphe du grand Edward Nigma !


La boite contenait une énigme. Une énigme qui n'attendait que le Chevalier Noir.



Je peux sentir une odeur ancienne, un relent de nostalgie peut-être.
Toucher n'est pas permis, mais s'en imprégner dans sa mémoire est possible.
Des cadavres s'y entassent, petits ou grands, on y soigne cependant.
Toi et Moi, nous ne sommes pas frères, ni mêmes amis.
Cependant, nous y avons nos origines.
Te souviens-tu de ton histoire, Batman ?

Le Bat-Plane me renvoie les images des caméras de l'université. Il y'avait si longtemps que Nygma et ses énigmes tordues ne s'étaient pas présentés à moi ni à cette ville. Je sais ce qu'il compte faire et ce que cela risque d'engendrer si le feu se repend sur le campus.

"Ordinateur, calcul de trajectoire, protocole 8"

Edward est accro aux énigmes mais je sais comment m' y prendre afin de pouvoir le contrer. C'est un homme dangereux qui est comme un enfant enragé lorsqu'il n'a pas ce qu'il veut.
Le pouvoir? Cela ne l'a jamais intéressé.
La reconnaissance? C'est une évidence, lui qui avait toujours été traité comme un moins que rien par ses pairs...et c'est exactement ce qu'il est ce soir en tentant de me prouver qu'il est plus intelligent que tous. Cela aurait passé pour un caprice de plus si il n'avait pas eu l'intention de mettre le feu au batiment et par la même occasion, mettre en danger les étudiants.

Cela devait être une patrouille comme une autre, une surveillance de certains secteurs sensibles comme toujours et un passage par Bludhaven pour m'assurer que Dick s'en sortait, comme toujours. Je lui fais confiance mais je continue de m’inquiéter pour lui. Il m'a prouvé qu'il était capable de se défendre et de défendre la cause de la ville, mais plus d'une fois, j'ai failli le perdre...comme j'en ai perdu d'autres, Jason....Jennifer...trop pour affirmer que cette ville est plus que jamais malade.
Edward Nygma est le reflet d'une psyché détruite en mal de reconnaissance, voulant à tout prix prouver à tous sa supériorité. Ce soir, je vais lui montrer qu'une fois de plus, il se trompe et je vais le renvoyer dans sa cellule d'Arkham.

Ma main gantée se pose sur la console de bord et tapote sur l'écran tactile à ma gauche. Malheureusement, j'arrive trop tard et son oeuvre est déjà faite.
Le puissant moteur du Bat-Plane gronde au dessus du groupe et éclaire le groupe de criminels. J'ai longtemps toléré les exactions du Sphinx mais ce soir, je ne vais plus prendre de gants avec lui.
Trop de vies perdues par sa faute.
Trop de douleur engendré par narcissisme.

C'en est assez.

Je m’éjecte pour atterrir face au groupe alors que le feu parcourt le gazon et les couloirs de l'université. Seulement, Edward a oublié un détail important dans son plan, un détail qui fait que son feu de joie ne pourra avoir lieu ce soir.

La cape ralentit ma chute et je me réceptionne sur le gazon, face à eux. Dans quelques secondes, le système de sécurité de Wayne Tech se mettrait en route et éteindrait les premières flammes qui apparaitront dans les couloirs, me laissant amplement le temps de m'occuper du cas du groupe.

"Ca suffit" disais je sur un ton menaçant. Ils sont peu, puissants mais forcement lourds et lents dans leurs mouvements. Comme une arme, un corps puissant ne peut frapper ou se déplacer rapidement. Je dois en tirer avantage. Nygma, quant à lui, n'est pas un combattant mais je parierais fort qu'il cache quelques gadgets dans sa canne. Mon masque analyse l'ensemble du groupe, scanne leurs armes et autres objets pouvant représenter un danger.

"Tu va venir avec moi, Edward."

Il était là.

Monstrueusement mal habillé comme toujours, et si théâtral dans sa façon d'être. Au final, ce n'était qu'un petit garçon effrayé, brisé, qui tentait par tous les moyens de soustraire au drame qu'il avait vécu. La famille Wayne avait certes été abattue comme un chien, mais le petit Bruce avait maintenant des poings et une cape de chauve-souris. Navrante histoire, mais force est d'avouer qu'il était le meilleur en matière de cerveau à Gotham. Un cerveau ? NON ! Ce n'était qu'un tricheur ! Il utilisait ses ordinateurs et ses gadgets ! Il avait la richesse et la technologie pour ! Il devait tricher c'était inéluctable.
Masquant un sourire sur mon visage, je fis tourner ma canne nonchalamment avant de la pointer vers le Chevalier Noir. Mes yeux se tournaient automatiquement vers lui, si imbus de son pouvoir, si ténébreux et si triste quand on apprenait l'histoire de ce petit être qui se cachait derrière ce costume.

"Je t'en prie, Batman ... Crois-tu sérieusement que je n'avais pas pris en compte que tu viendrais ? Que je n'avais sans doute pas prévu mon coup ? Les garçons, occupez-vous de lui."

Regardant ma montre, je chronométrais automatiquement le résultat que cela apporterait. Mes hommes ne tiendraient pas face à lui, c'était une évidence. Et au fait ? Pourquoi continuais-je à les embaucher s'ils étaient si nuls ?

"Tu mettras a peu près 52 secondes a te débarrasser de mes hommes de main. Ce qui est un temps plutôt satisfaisant, connaissant ton parcours, ton nombre d'année et bien entendu les techniques que tu emploies. Mes hommes n'ont aucune chance et c'est là, un problème qui ne m'intéresse absolument pas. La plus belle énigme, c'est le pourquoi de cette confrontation ne trouves-tu pas ?"

Alors que mes hommes de main fonçaient bêtement vers leur sort funeste et semé de plâtre et de rééducation. Je me mis a regarder l'incendie qui ravageait ce lieu de connaissance et de savoir. C'était certes, une douleur pour moi, mais une agréable ... Surprise ? Le système de WayneTech avait dut être implanté, mais comment ? Il n'en avait pas été question dans les plans du bâtiment ! Comment cela pouvait-il être possible ? Maugréant contre Wayne et son identité, je me permis de rager intérieurement. Il avait certes contrecarré mon plan, mais j'avais d'autres pions en réserve.
Regardant ma montre une nouvelle fois, je baillais, je continuais a compter les secondes et le spectacle du combat était si navrant ... Si nullissime ...

"Une fois que tu auras mis mes hommes hors de combat, je te suggère de me retrouver auprès de la berge. Une petite conversation d'homme de science face à un tricheur est nécessaire si nous voulons trouver le bon Yin et Yang. Oh Vinnie, quand vous vous réveillerez, vous êtes virés."

Je me dirige maintenant vers les marches de bois qui borde les alentours de l'université. Les étudiants aiment se complaire ou conter fleurette à l'élu de leur désir. L'âge de l'insouciance et de l'imbécilité surement. Le Chevalier Noir viendrait, et il aurait intérêt a écouter mes paroles. Il était temps qu'on mette les cartes sur table. Après tout, on avait quand même collaboré jadis, surtout durant le Long Halloween.

Je ne vois qu'un homme empli de narcissisme et d’orgueil comme toujours. Me traiter de tricheur est le seul argument qui lui parait valable pour me rabaisser, chose qui est des plus inefficaces contre moi.
J'en veux à Edward, je lui en ai toujours voulu, à lui et Tommy pour ce qui est arrivé à Harold. Je n'ai pas oublié...je ne peux pas pardonner...je ne le pourrais jamais et j'en ai plus qu'assez. Pourtant, il m'a aidé autrefois....mais cela, c'était autrefois. Je laisse le passé de coté pour me focaliser sur les gorilles qu'il m'envoie. Une simple formalité que je maitrise assez vite grâce à quelques coups bien placés au niveau des genoux pour l'un et un autre coup violent au plexus après avoir évité un coup en traitre de sa part dans mon dos. Frapper les points vitaux, paralyser les membres, endommager les nerfs et enfin, les laisser gémir au sol, comme je l'ai toujours fait. A la fin, il ne reste plus que des inconscients en train de se tordre de douleur au sol. J'en ai assez de prendre des gants. Maintenant, cela doit cesser.

Pendant longtemps, j'avais songé à livrer Edward à Ra's, pas seulement pour proteger mon identité, mais pour lui faire payer ce qu'il nous avait fait subir à tous, moi, Alfred, Helena, Barbara, Tim, Dick, Selina....et pour ce qu'il avait osé faire de Jason avec l'aide de Gueule d'Argile. J'ai toujours cette sombre mascarade en travers de la gorge et pire encore, j'ai pensé plus d'une fois à le tuer ou le dénoncer à Ra's........J'y pense encore à cet instant précis.

Il s'est enfui, me donnant rendez vous ailleurs. Il ne pourra aller bien loin et pire encore, il m'invite à le rejoindre. Je me demande ce qu'il mijote mais tout cela n'est qu'un piège de plus auquel je dois me rendre afin de faire cesser la folie d'Edward Nashton. Avant, je me dirige vers la boite qu'il a laissé et je l'ouvre, ce qui me dévoile encore une de ses petites énigmes d'enfants. J'en sourirais presque si je le pouvais et si j'étais d'humeur.
Edward, je t'ai connu plus inspiré que ça. Même un enfant l'aurait trouvé. Je garde le papier et je prends le chemin de la berge en me faisant aider de mon grappin afin de progresser plus vite. Il me faut que quelques secondes pour le rejoindre en suivant les résidus thermiques qu'il laisse derrière lui...et il me faut encore moins de temps pour lui passer devant et lui barrer la route en atterrissant face à lui en dépliant ma cape, jetant le papier au sol face à lui.

"le muséum d'histoire naturelle, Edward....Je te croyais capable de mieux." disais je sur un ton neutre. Ce soir, une grande catastrophe a été évitée mais une autre peut se profiler très vite. Je dois me tenir prêt à toute éventualité de sa part car il peut se montrer parfois plus retord que le Joker lui-même. Une fois de plus, je repense à tout ce qui m'est arrivé depuis la réapparition de Tommy. Edward n'est pas un combattant et un simple coup me permettrait d'en finir tout de suite, contrairement à la fois ou Bane l'avait drogué. Il n'a pas la force mais il a cette addiction maladive pour les énigmes et ce besoin de prouver à tous sa supériorité, ce qui le rends bien plus dangereux que ce qu'il fait croire.

Serrant les poings, je me montre plus menaçant. Je sais que cela ne l'impressionnera pas, loin de là, mais il restera prudent dans sa manière de s'exprimer et de se mouvoir. Techniquement, il n'a aucune chance et il le sait, mais son bâton peut se révéler parfois surprenant quand il le veut et il m'est arrivé plus d'une fois de m'être fait avoir...lors de nos premières rencontres.

"Fini de jouer. J'en ai plus qu'assez de toi. Que cherches tu encore à me prouver?"

"Mais je n'ai rien à te prouver, Chevalier Noir. Si ce n'est mon génie qui est largement plus évolué que le tiens."

Je sors un petit appareil, capable de brouiller les transmissions et autres micros. Histoire de ne pas être entendu. Un grand sourire sur mon visage, je me tiens devant lui, lui qui essayait tant bien que mal de se cacher derrière ce masque de terreur. Un sourire supérieur face à lui. Je le jauge, et je l'estime en tricheur. Quel dommage que l'Université n'ait pas brûlée comme il se doit, c'était mérité pourtant. Le simple fait qu'en plus, il ait déjoué mon énigme aussi rapidement m'agace. Certes, c'était simple, mais j'avais de la ressource, et c'était ça qui me plaçait en haut de la montagne de la connaissance.

"Nous pouvons parler, pas vrai Bruce ? Entres hommes masqués, nous savons tous les deux énormément de choses. Et oui, j'ai retrouvé la mémoire. Mais ce n'est pas pour ça que j'ai attiré ton attention."

Je joue avec ma canne, dirigée vers lui néanmoins, on ne savait jamais quand il se mettrait à jouer et des poings, et il était assez fort pour m'envoyer au tapis en une seconde et quelques dixièmes. Autant ne pas l'agacer le plus longtemps. Mon visage se fit plus dur, plus sérieux, malgré ce sourire qui pouvait agacer.

"J'ai appris tes déboires avec une certaine Cour de volailles ambulantes. Non pas que cela peut me faire plaisir qu'ils te démolissent, mais cela me serait une espèce de concurrence à mes yeux. Réfléchis, si tu en est capable, s'ils te mettent en échec et qu'ils te tuent, je perds un opposant de qualité, même si tes méthodes sont douteuses. En revanche, si on les met à bat, cela serait un arrangement pour chacun d'entre nous. Tu en est débarrassé et moi j'y trouve mon compte en élucidant l'énigme que le fameux Détective ne résoud pas. Je sais que tu as besoin d'un cerveau comme le mien, ne le nie pas, Chevalier Noir. Je suis en passe de découvrir l'identité de ces nuisibles, et cela pourrait même te donner tout le loisir pour te défouler."

Bien entendu, la Cour des Hiboux pouvait se révéler problématique. Imaginons qu'ils tuent Batman, quels êtres étaient les concernés après ? Les Flics ? Non, trop corruptibles. La mafia ? Pareil. Mais des gens comme moi, sans attache, sans prix, sans perception "normale" de la réalité, on était des cibles de choix. Et je ne tiendrais surement pas face à des saletés pareilles. Remuant ma canne plantée dans la terre, j'observais la moindre des mimiques de mon adversaire.

"On pourrait qualifier ça de coopération, et ce serait comme avant, ne trouves-tu pas ? Toi, moi, main dans la main, comme au bon vieux temps."

"........"

Il n'est plus question de lui accorder le moindre crédit, plus aucune chance. Je lui ai tendu la main plus d'une fois et comme toujours, il a gâché ses chances d'une manière tout aussi puérile que ce soir. Cela impliquerait de le laisser en liberté hors, il m'a prouvé, ce soir, qu'il pouvait être dangereux. Non pas comme un animal blessé mais comme un démon qui devait être renvoyé de là d’où il venait. Je savais par où il était passé, ce qu'il avait subi durant son enfance, son adolescence ainsi que le mépris qu'il dut essuyer durant tout ce temps....et ce n'était pas une excuse. Il y'a encore peu, j'ai connu une enfant qui avait encaissée les pires atrocités que l'humanité puisse engendrer. Elle avait subie des monstruosités qui auraient pu faire d'elle une créature destructrice et sans âme. Malgré ça, elle a acceptée mon aide, retrouvée son humanité...et donnée sa vie pour cette ville...et pour moi. Cette pensée renforce ma colère face au chemin de facilité que le Sphinx a emprunté.

Quant à la Cour, je ne suis pas étonné qu'il soit au courant. Elle a été peu discrète, très offensive dans ses propos et ses actes et pire...ils s'en aussi pris à mes alliés. C'est une raison de plus pour que j'en fasse une affaire personnelle.

Pourquoi est il si intéresse par la Cour? Si il m'en parle, cela n'a rien d'un hasard. Je dois le faire parler, quitte à ce que j'emploie des méthodes moins orthodoxes. Si il sait des choses que je ne sais pas, cela m'aidera dans mon combat. Bien sûr, cela sera analysé et décortiqué à la Bat-Cave afin de dissocier le vrai du faux, en supposant qu'il mélange vérité et mensonges pour me mettre sur une fausse piste. Quant à son brouilleur, mon masque a depuis longtemps repéré sa mise en route et bipasse la fréquence émise afin de le brouiller, lui. Lorsqu'il me dit qu'il est sur le point de savoir de qui il s'agit, il gagne un peu plus de mon attention. Je dois rester calme pour le moment, écouter ce qu'il désire me dire. Ensuite, je le ramènerais dans sa cellule d'Arkham.

"Si tu sais effectivement quelque chose, je te recommande de parler sur le champ."

"Que d'empressements Chevalier Noir ! Tu me surprends. Cela voudrait-il dire que moi, l'Homme-Mystère, aurait battu ce cher Wayne sur un terrain qu'il ne connait pas ? Je suis ravi ! Et pour te récompenser de cette belle défaite, je m'autoriserais bien à te donner quelques indices."

Je jubilais. Si le Chevalier Noir en venait à ça, qu'il venait a requérir mes facultés, c'est qu'il était effectivement dans une belle tourmente. Cependant, je pouvais comprendre son modus operandi, et qu'après avoir dévoilé mes informations, il me passerait à tabac. Autant prendre les devants.

"Je m'accorderais à quelques révélations si tu me laisses vagabonder dans Gotham. On ne sait jamais, après tout, je pourrais très bien découvrir leur repaire et le nom de leur chef qui sait ? Tu sais que j'aime relever les défis et que j'ai toujours la réponse à tout."

Ma canne était fortement serrée dans ma paume. Je me méfiais particulièrement du Chevalier Noir mais je savais qu'il devait faire fonctionner le peu de méninges qu'il avait pour tirer les bonnes conclusions. Baissant la tête, la relevant ensuite avec un sourire, je fixais la chauve-souris qui se tenait devant moi. La cour des Hiboux avait fortement marqué Gotham ces derniers temps, et personne ne savait comment gérer tout ça. Cependant, le nombre de morts orchestré par cette même cour avait surpris et laissé pantois gros jean comme devant, les Justiciers de Gotham. Cependant, il ne fallait pas être idiot pour déterminer un bon nombre de choses.

"Quelles sont tes informations ? Que sait-tu du peu que tu as sur eux ? Désolé d'être familier, mais je préfère te donner des nouvelles fraiches, avant de recevoir un poing dans la figure et d'être trainé jusqu'à Arkham avant d'entendre que tu connaissais déjà mes informations. Commençons par le commencement, et toujours par cette éternelle question. Pourquoi s'en prennent-ils à Gotham, à ses représentants et surtout aux industries Wayne ?"

Je prenais un risque en le provoquant comme ça, en le tutoyant, mais il était forcé de m'écouter. Malgré la folie que je disposais dans ma boite crânienne. NON ! Je ne suis pas fou ! Je suis l'homme le plus intelligent sur cette planète ! Et il serait forcé d'entendre mes versions, de connaitre ce que moi, Edward Nigma, ait découvert ! J'étais un génie, et je pouvais égaler Batman sur le terrain de la connaissance. Que dis-je ? Non ! Je suis le plus grand et je le surpasse. Le détective peut feindre et tricher, c'est normal, c'est son style.

"A ton avis, Batman. Pourquoi ressurgissent-ils en ce moment ? Ce n'est pas le plus grand mystère du monde, mais ça reste une chose agréable a rechercher non ?"

C'est bien ce qui me semblait. Il se paye ma tête depuis le début et ne sais absolument rien en fait. Il veut négocier une liberté que je me refuse de lui donner pour soi-disant traquer la Cour des Hiboux à ma place. Pour chacun des points, je me refuse de le laisser en liberté et plus encore, je ne peux accepter qu'il risque sa vie pour une affaire ne concernant que moi. Je mémorise chacune de ses paroles, chacune de ses répliques pour mieux les interpréter. A cet instant, je me rends compte qu'il n'a pas l'air de réaliser ce qu'il dit et laisser le Sphinx en liberté serait en plus une insulte envers ce pauvre Harold qu'ils ont manipulé contre moi, lui et Thomas. Je ne peux accepter une telle proposition, ne serais ce que par égard et respect envers Harold.

Et pourtant, j'ai besoin d'aide....je dois en savoir plus sur la Cour afin de mieux les affronter. Je dois faire payer ce qu'ils ont fait à Dick, à Jennifer, Jason, Lulla...Je dois trouver leur repaire, les mettre à bas et en finir avec cette comptine idiote de cette ville. Gotham est MA ville et ils vont vite le comprendre. Alors je fais ce que je n'aurais jamais pensé faire...et ma main ganté s'écrase sur le visage du Sphinx à qui je rappelle la terrible menace qui pèse sur lui si il continue de jouer avec mes nerfs. Ce qu'il aura à craindre, ce ne seront pas des simples coups. Ce que je vais lui offrir, cela ne sera pas de la peur condensée mais une terreur primaire qui va rester à jamais dans son esprit, une terreur qui doit lui rappeler les moments les plus sombres de sa vie pour avoir osé jouer avec moi.

"Il y'a quelques temps, je t'avais promis de te livrer à la Ligue si tu t'évertuais à me tenir tête. Cette menace tient toujours. Alors parle ou je peux te jurer que tu passera le reste de ta vie à trembler dans un coin d'une pièce en attendant qu'on vienne te tuer."

La colère, mauvaise conseillère est mon recours pour le faire parler. Sur l'instant, je suis obligé d'être le plus menaçant possible, ferme et déterminé. Mon coup a été assez puissant pour le projeter au sol et je le relève prestement pour le coller contre le mur, prêt à lui gommer ce sourire à coup de poing si il s'évertue à résister et à oser m'affronter.

"Tu voudrais que je te laisse en liberté dans les rues après ce que tu a fait? Je pensais que tu me connaissais mieux que cela, Edward."

Le coup fit atrocement mal. Un grand coup en pleine gueule, douloureux, dur, pénible. C'était moche et ça faisait mal. Au moins, aucune dent ne semblait être portée disparue. Il me saisit alors, et commençait son petit jeu de terreur. C'est que ça marchait néanmoins, j'étais pratiquement soulevé du sol. Avec un fébrile sourire, je le regarde, même si c'est douloureux, je l'observe avant de lui dire ceci.

"La Cour des Hiboux ... Elle tue les Wayne, elle les a toujours poursuivit, comme les autres grandes familles ... Les Cobblepot, les Elliott ... Ils sont sur leur liste. La cour traque ceux qui changent le visage de Gotham. La modernité n'est pas de son envie."

Je place ma main sur son gant, déterminé a au moins amortir le prochain coup. C'est vrai, dans un sens, je triomphais, car j'allais là où il n'allait pas. Je plongeais le regard dans les deux pupilles blanchâtres qui me fixaient. Mon sourire se transforma en une moue, puis en un visage de haine, de pure haine.



"Tu n'as pas encore saisi, Chevalier Noir ? Tu es l'élément d'attention de la Cour des Hiboux. A Gotham, rien n'est fait au hasard, et les preuves sont sous ton nez, même sous celui de ton premier Robin, mais tu n'as encore rien trouvé. Le plus anodin et le plus vertueux endroit peut être le théâtre des pires horreurs. Pense à ceci Batman, qui voudrait empêcher Gotham de changer ?"

C'était pourtant évident. Gotham City était une ville abominable, et comme du temps de Victor Hugo, la Cour des Hiboux s'était spécialisée dans une technique d'horreur, semblable aux Comprachicos. Ces riches hommes d'affaires européens qui achetaient des enfants et en faisait des créatures de haine, de destruction ou même d'attraction pour les cirques. C'était une horreur, même pour moi. Cela me tourmentait dans mon être mais sans plus. Encore une fois, ce n'était que de riches nababs qui se permettaient tous les excès dans une société où tout s'achète, et c'était malheureusement l'ordre moral des choses.

"Et quant à la question du savoir si je peux m'en aller ou non, sache qu'une jeune femme de 29 ans a été enfermé dans un lieu encore secret, qu'il ne lui reste que 2 heures a vivre. Mais ça, c'est ton choix."

Je finis par le lacher sur le sol en essayant de refréner ma colère. Je peux savoir être agressif mais je me dois de ne pas franchir la ligne comme j'ai failli le faire pour Erebius...et comme tout le croit avec Sharp.
Il se montre bavard, sans doute à cause du coup et la menace. J'aurais aimé ne pas avoir à utiliser ces méthodes mais je ne peux me permettre de perdre du temps. Il me parle de choses dont j'ai déjà une idée, comme la rénovation de Gotham. Il est vrai que j'ai tenu, en tant que Bruce Wayne, un meeting dans lequel mon alter-égo est parvenu à charmer les plus déterminés des investisseurs en leur promettant que tous avaient à y' gagner...y' compris moi puisque j'avais pour idée d'installer quelques moyens supplémentaires de garder un oeil sur ma ville.

Mais là où il parvient à éveiller mon attention, c'est lorsqu'il mentionne ma famille. Je connaissais la célèbre comptine, j'ai été mis au courant des attaques sur des gens important, même Alexander Knox que je n'ai pas su protéger mais je ne pensais pas que la cour avait déjà attaqué ma famille. Et là, une vieille affaire me revient en tête, une histoire qui avait failli faire passer la famille Wayne pour des fous. Ça remontait à l'Hiver 1922 alors qu'un de mes ancêtres, Alan Wayne, bâtisseur de la moitié de la ville, avait été pris en chasse par des agresseurs inconnus avant de disparaitre au fond d'une bouche d'êgout.

Gotham a été le nid de nombreuses superstitions et légendes, comme beaucoup de villes, qu'elles soient abandonnés ou non. Gotham avait ses contes et ses mythes.

Une chose sur laquelle je suis d'accord avec le Sphinx, c'est que rien n'est du au hasard. Je l'ai compris au fur et à mesure des années où je me suis forgé et Ra's me l'a encore rappelé, il y'a peu. Si la Cour me veut tant que ca comme il le dit, alors je serais prêt à les cueillir comme je l'ai toujours fait avec chacun de mes adversaires, le tout avec beaucoup de soin et un plan bien préparé.

Un autre point m'intrigue: Quel est le lien entre Dick et la Cour? Pourquoi mentionne il Nightwing dans ses propos? Est ce un délire de plus dans son esprit tordu ou est il aussi sérieux qu'il y'a un instant? Ses paroles me poussent à repenser à ce jour où j'ai adopté Dick en pensant pouvoir rendre son calvaire un peu moins difficile à gérer....ce terrible jour au cirque Haly.......
Je pense que quelques recherches seront nécessaire. Je pensais tout savoir de Dick et j'en suis persuadé, mais ses parents où le lieu où ils travaillaient pourraient avoir un lien avec cette fameuse Cour.

"Le Cirque Haly."

Quant à la jeune femme qu'il prétend retenir en otage, il est fort probable qu'il dit la vérité. Ce qu'il a commis comme infamie à Arkham City avec ces pauvres gardiens et médecins montre que le kidnapping fait parti du mode opératoire du Sphinx pour m'attirer. Ma priorité change à l'instant et je me focalise sur ce qu'il me dit et ce chantage dont il fait preuve pour tenter de me manipuler. Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes.

"Où est elle, Edward? Je serais prêt à t'écouter si tu me dis où elle se trouve."

"Je ne sais pas pourquoi, mais je ne te fais absolument pas confiance sur ce coup. Qui ne te dit pas que tu me ficelles par la suite et que tu m'envoies à la casa des cinglés ? Je te connais trop bien. Par contre, je veux bien en rajouter un peu."

Bruce était d'un tenace quand il s'agissait de la vie d'un petit, d'un citoyen inutile et non intéressant. Mais il appréciait les femmes en tant qu'otage, c'était déjà pas si mal non ? Quitte a choisir la victime, autant qu'elle fasse plaisir à son sauveur. J'observais, je réfléchissais et au final, je le regardais avec un certain mépris.

"Tu percutes, chevalier noir ? Le cirque fournissait cette organisation en gosses abandonnés. L'odieuse vérité fermerait entièrement le cirque et ruinerait la vie de ces pauvres artistes qui ... Oh et je m'en moque. Rappelle toi que ces hiboux sont partout, et qu'en ce moment même, ils pourraient très bien être en train de nous observer, toi et moi."

Mon sourire laisse place à la neutralité, ma main sur le menton. Je le regarde, interrogatif, ennuyé, peiné de ne pas pouvoir encore répondre à toutes les questions.

"Je n'ai pas encore compris comment ces hiboux utilisaient cette technique pour prolonger la vie de leurs ergots, ou les renforcer, mais comment pourraient-ils utiliser la technologie de Mister Freeze alors que cela fait près de deux siècles que nous entendons parler d'eux ? Contresens intéressant tu ne trouves pas, Chevalier Noir ?"

J'observe le Chevalier Noir. Il devait être entièrement dubitatif, en pleine réflexion, en plein moyen de travail, comme c'était charmant. Le voir enfin travailler, sans tricher, sans prendre des raccourcis.

"Nous connaissons tous deux Gotham. Et je ne serais pas étonné que nos amis se cachent dans un des lieux les plus vieux de Gotham. Tu sais ce que l'on dit sur les hiboux n'est-ce pas ? Ils choisissent toujours le plus vieil arbre dans lequel s'installer."

Puis, je regarde ma montre, un sourire vers le Batman. Comment faire en sorte qu'il se débrouille sans moi ? Au final, il n'était rien.

"Evergreen Street, 428 LeftSide. C'est là que se trouve mademoiselle Walker. Charmante demoiselle blonde ligotée entre quelques bombes artificielles inoffensives. Plus de peur que de mal, mais je ne suis pas Crane. Je voulais juste un moyen de t'attirer, et tu sais qu'au GCPD, on ne voudrait pas de moi."

"Je ne te donne pas le choix, Edward."

Un ton sec et déterminé le coupe à sa première réplique, mais ayant besoin d'un maximum d'informations, je prends le temps de l'écouter...ou plutôt, de le faire parler. Comme souvent, il se montre bavard, parfois trop et mon ordinateur enregistre chacune de ses paroles que je passerais au crible une fois revenu au manoir. Plus il avance dans son récit plus ma colère monte. Le Cirque Haly aurait donc fourni la Cour en Ergots depuis toutes ces années......Encore des enfants, j'en ai plus qu'assez de voir des lâches se servir de moyens détournés pour m'avoir.

Je pourrais croire qu'Edward, connaissant mon passif, se sert de cette faiblesse pour attiser ma colère, mais je ne crois pas assez fou pour ca. Il me regarde bien en face, sans sourciller, ne présentant aucun tic du regard ou dans sa gestuelle. Il dit la vérité, c'est un fait et à ce moment, une question subsiste: Comment a il eu accès à ces informations?

Un autre pièce du puzzle vient se rajouter à cette énigme: Victor Fries, alias Mr Freeze, encore un nom que je n'ai que trop entendu. Je n'ai jamais nourri d'animosité envers Victor et je pouvais comprendre sa douleur...mais je ne tolérais pas se actes. Il ne vivait que pour sa femme, pour pouvoir la ramener mais malheureusement, un de mes employés avait voulu faire un peu trop de zèle. J'en ai voulu à Ferris Boyle pour cela...et je lui en veux toujours. Aujourd'hui, il paye son erreur dans le pénitencier de Blackgate. J'ai du mal à croire que Victor se soit mis au service de la Cour mais je le connais assez pour savoir qu'il serait prêt à tout accepter pour que Nora puisse revenir...Brisé et crédulé...à moins qu'ils ne l'ait enlevé et le forcent à travailler pour eux.

Je me rappelle autrefois quand cette comptine avait en partie mené mes pas dans les vieux faubourgs de Gotham. J'avais si longtemps cru que la mort de mes parents avait un rapport avec cette vieille légende. Aujourd'hui, je ne suis plus sur de rien. L'image de Joe Chill appuyant sur la détente reste dans mon esprit. Il est et restera l'assassin de mes parents. Pourtant, nous avons fait la paix...Que dois je en conclure? Dois je dire ce que j'ai fait il y'a de nombreuses années, bien avant de quitter Gotham? Ou devrais je m'abstenir de tout commentaire?

Enfin, Edward accepte de me dire où se trouve la jeune femme. Je ne peux m'y rendre pour le moment, mais je sais qui envoyer. Ma main tapote ma console sur mon avant bras et je suis maintenant en liaison directe avec Oracle.

-Oracle.....Evergreen Street, 428 LeftSide
-Pardon?
-Envoie ton équipe la-bas. Une jeune femme a besoin de votre aide.
-Très bien mais toi?
-Je suis occupé ailleurs.....Terminé.

Je coupe brusquement la transmission. Si ce qu'il dit est vrai alors je reconnais qu'une aide, même indésirable, ne serait pas de refus. Certains m'ont prouvé qu'ils pouvaient changer, oublier leur passé pour sortir de l'ombre. Jennifer me l'a prouvé et je voudrais qu'Edward me le prouve aussi....Hélàs, je sais qu'à un moment ou un autre, il rechutera et je serais à nouveau obligé de le poursuivre.
Je m'avance d'un pas vers lui. Une fois de plus, je vais le laisser en liberté, mais.....

"Je vais te laisser partir......mais maintenant...."

J'attrape son bras gauche brusquement et je sors un petit pistolet injecteur de ma ceinture. Indolore mais rapide, une petite puce GPS est injectée dans son bras. Je ne lui fais pas confiance mais au moins, j'aurais un oeil sur lui pendant toute cette enquête. Et si jamais il retombe dans sa folie, je saurais où le trouver.

".....On joue selon mes règles, Edward. Tu va travailler pour moi, dorénavant. Je saurais où tu est, ce que tu fais. J'aurais un oeil sur chacun de tes gestes. Si tu joue le jeu, alors je t’enlèverais cette puce...et je ne te conseille pas de tenter de la pirater ou de l'enlever par toi-même car je doute que tu ai envie de te retrouver manchot."

Je le lache et je rengaine le pistolet injecteur dans ma poche. Mon ton est toujours des plus autoritaires.

"Si tu fais en sorte de nous aider, je saurais m'en rappeler mais dans le cas contraire...tu sais ce qui arrivera."

Ma menace de la Ligue tient et tiendra toujours. Edward est en sursis et je suis décidé à appliquer toutes les mesures nécessaires pour le réguler un maximum. A lui maintenant de jouer. Il a encore de nombreuses cartes en main.