Le coeur de la Maire battait à tout rompre. Mais le coeur de la mère battait beaucoup plus fort encore. Talia avait posé ses doigts blancs, garnis du vernis rouge qu'une vie de politicienne féministe lui permettait, sur son cou et écoutait, les yeux fermés, les pulsations cardiaques, comme autant de chaînes la liant à son père qui se brisaient en même temps, autant de preuves de son inhumanité, de son ataraxie d'immortelle qui se consumaient au fur et à mesure qu'elle s'approchait de son fils. Oui, plus elle sentait des frissons parcourir son corps soudain frais et réveillé malgré l'heure avancée, plus elle sentait sa respiration s'accélérer, monter en célérité et en puissance entre ses deux lêvres, plus elle se sentait délicieusement humaine, et par là même, elle même. Les treize années passer à l'éducation de Damian l'avait éveillée de l'état d'apathie dans lequel elle commençait à basculer, au sommet de son éternité, certaine de ne jamais mourir et privée de sentiments par son métier et son rôle dans la criminalité mondiale. Par son héritage. Pendant treize ans, lentement devenue maire, et désespérément amoureuse, la Fille du Démon était devenue Talia Al'Ghul, jusqu'au jour maudit où la machine à tuer qu'elle avait créé en lieu et place de son fils avait, dans un soubresaut humain qui lui échappait, glissé entre les griffes de la Ligue, à la recherche de son père, le Batman.

Depuis, Talia était redevenue la Reine des Ombres, entité inhumaine, immortelle, intouchable qui avait peu à peu conquis Gotham City et continué à apposer sa mainmise sur Terre-1, en y développant le Léviathan, la pire organisation criminelle jamais réunie. Mais derrière l'appêtit du Démon qui l'avait poussée à annexer Gotham à sa volonté, Talia avait un tout autre désir, beaucoup plus intime : retrouver son fils, à tout prix, et se retrouver elle même, en tant que femme et mère. Ayant trouvé un terrain d'entente avec son amant, malgré la réticence de se dernier à relâcher l'amour qu'il avait autrefois ressenti, elle avait lancé ses troupes - toutes ses troupes : Ligue des Assassins, Léviathan, policiers de Gotham et agents de l'administration - sur les traces de sa progéniture, son seul enfant, le présentant comme une sorte de criminel qu'il ne fallait surtout pas tuer. Vainement, dans un premier temps.

Et ce soir, enfin... la providence l'avait accompagnée. Un des assassins de la Ligue confirmait avoir vu un jeune homme correspondant à la description du dernier maillon de la lignée Al'Ghul, en compagnie de justiciers tels le Robin ou d'autres civils, et avait aussitôt demandé de l'aide pour identifier sa position. Damian était, conformément à l'entraînement que Talia lui avait prodigué, le meilleur des assassins et le meilleur des combattants, malgré son jeune âge. Il avait donc fallu tisser un piège des plus difficiles pour parvenir à le suivre sans se faire repérer et probablement opérer à quelques sacrifices. Mais le résultat semblait à la hauteur : on savait désormais au moins la position d'une des cachettes de l'Elu. Le petit fils de Ra's Al'Ghul utilisait de vieux entrepôts oubliés, comme tout apatride sans identité qui se doit.

Talia avait été aussitôt contactée et la Maire avait réussi à s'évaporer un instant, profitant des très faibles temps libres que ses différents rôles et fonctions lui permettaient, pour monter dans une voiture banalisée conduite par Ubu et remplie d'assassins, en direction du hangar en question. Elle ne savait que penser. L'espoir l'empêchait presque de respirer tant il la tiraillait intérieurement mais même après tout ce temps, elle ne savait pas comment aborder son jeune fils, à qui elle avait tout donné, tout sauf la présence d'une vraie mère, et l'existence d'un père. A vrai dire, il ne devait toujours pas savoir que son paternel était le Batman, à moins qu'il n'ait rencontré ce dernier et que Bruce, tombé des nues, ne l'avait pas reconnu et l'avait laissé à la rue. Dans ce cas, il aurait dèjà fait une visite à Talia pour lui demander des explications. Non, Damian devait encore nécessairement être ignorant, il ne pouvait en être autrement. Comment le ramener alors, à la raison - à la Ligue ? Comment s'excuser d'avoir fait une machine à tuer d'un garçon qui ne demandait à grandir et comment lui expliquer les attentes que son nom d'Al Ghul faisait poser sur ses épaules de fugitif ? Talia avait brûlé bien des nuits pour essayer de répondre à ces questions mais aujourd'hui encore, elle tremblait dans sa voiture, perdue dans le monde humain, le seul qu'elle ne connaisse ni ne contrôle pas.

Une pléthore de souvenirs accompagna son voyage et son mal-aise grandissant. Elle essaya par contre de ne pas penser à l'Heretic, clone de son fils qu'elle avait caché à tout le monde et dont elle avait accéléré la croissance pour disposer d'un Damian adulte et donc virtuellement intouchable, capable de battre le Batman et confronter le Deathstroke. L'Heretic avait été blessé par une bombe, lors d'une opération conjointe du Léviathan et du Todeskorp de Dr.Death, et voilà que la nature lui rendait maintenant son vrai fils. Il s'agissait maintenant de ne surtout pas rater le coche.

La voiture s'arrêta dans une ruelle proche de l'entrepôt et Talia prit une grande respiration avant de sortir, laissant ses hommes fermer les portières. Après un instant de réflexion, elle se délesta de son shamshir et de toutes ses armes voyantes, ne laissant qu'une dague gainée dans une ceinture à son genou gauche. Tous ses hommes portaient shamshir, tachi, et naginata et se mirent aussitôt en quête de caméras et de tout ce qui aurait pu prouver que la Maire, Talia Head, se trouvait dans un entrepôt desaffecté à une heure du matin avec des assassins surarmés. Lorsqu'ils revinrent, ellle prit avec elle Ubu et une jeune femme issue de sa garde personnelle, datant du temps où son père s'inquiétait du sort de sa fille, et marcha en avant de la troupe, jusqu'à la porte de l'antre de son fils qu'elle fit sauter discrètement. La Ligue et la mère qui se tapissait au millieu entrèrent, sous la lumière des reverbères...

Comment savoir qui on est quand on ne sait pas d'où l'on vient ? Et même si Damian savait qui était la femme qui lui avait donné La vie, il ne connaissait pas encore son père. Celui qui aurait du être son modèle masculin, son repère, celui à qui Damian aurait voulu ressembler au prix de tout les sacrifices.
"Comment lui pardonner ? Comment lui pardonner de m'avoir élever tel une machine de guerre qu'on bricole pour la rendre plus puissante, tel un robot qu'on met à jour pour qu'il soit toujours plus compétent ? Comment lui pardonner de ne pas m'avoir traiter comme un enfant, mais comme un homme, dés le jour de ma naissance ? Comment faire. Dit moi, toi tout la haut. Si tu existe vraiment, si il y'a quelqu'un. Dit moi"
Pensa Damian, assis en tailleur sur l'espèce de matelas qui lui faisait office de lit. Il était tellement désespéré, qu'il venait à s'en remettre à Dieu.
"Quelle enfoiré, celui-là !"
Pensa Damian en vers cette être à priori supérieur. Il n'avait rien fait pour lui. Il ne l'avait pas aidé. Mais en y réfléchissant bien, personne ne pouvait rien pour ce pauvre enfant, descendant d'une grande lignée d'assassin sans foi ni loi.

Il n'avait pas le droit de pleurer en présence de sa mère, et de toute sa famille. Il le savait. Mais ici, seule, dans ce hangar, il n'y avait rien ni personne pour l'interdire de faire quoi que ce soit. Il cria désespérément, sa petite voix rauque et plaintif résonnant dans tout le hangar comme un appels au secours, des perles salées roulant sur ses petites joues vides de toutes émotions. À son âge, les enfants ont des petites faussets adorable sur les joues, qui montre leur bonheur. Lui n'avait que des marques de ses précédents combat, qui montrer à quelle point ce pauvre enfant était triste et désabusé.

C'est en entendant la porte du hangar sauter qu'il comprit ce qu'il était en train de ce passer. D'un seul coup il se redressa, regarda autour de lui, puis il entendit des bruits de pas. Coordonnées, silencieux, parfaitement cadré. Il ne connaissait que trop bien ce bruit. C'était les bruits de pas qui caractériser la ligue des ombres. Il enfila alors sa veste, mis sa capuche, et se leva du matelas avec une discrétion de loup. Il voulu s'enfuir par la porte de derrière, mais il constata que celle là aussi était cerné. Il se cacha derrière les cartons, avançant silencieusement dans le hangar. Mais par où allait il s'échapper ?! Comment avait elle fait pour le retrouver ?! Il avait pourtant était très discret. Mais c'est la ligue des ombres. Rien n'est impossible pour eux.

"La voie est libre !"
Pensa t il. Il fonça alors vers la porte principale quand il vit qu'il n'y avait personne devant, mais quand. Il vit tout les hommes armées sortirent de derrière les cartons, ainsi que sa mère, ses yeux s'écarquillèrent autant que possible, puis il s'empressa de faire demi tour en courant, quand il entendit un "ATTRAPEZ LE !!"

- NOON !!-

Hurla t il en voyant qu'il était cernés. Il sauta alors sur les cartons pour échapper aux hommes de mains de la ligue des ombres.

- Jamais vous ne m'attraperez ! Tu ne m'empêchera pas de le rencontrer tu entends ?! JAMAIS !!-
il sauta alors dans la troupe d'homme, les évitant tous un par un avec agilité, pour se glisser jusqu'à la sortie. Mais il n'avait pas mangé depuis deux jours. Les forces commencer à lui manquer, et sa vue devint flou. Il se sentit saisis avec une force sur humaine par les bras, un coup derrière la tête, puis plus rien.

L'éducation ne consiste pas à gaver, mais à donner faim - Michel Tardy

Talia soupira, peu étonnée par la résistance de son fils mais pourtant surprise par la forme que celle-ci prenait. A vrai dire, elle aurait dû s'y attendre. Durant les treize années passées sous sa tutelle, le jeune homme avait été surveillé pour ne se construire que comme un tueur exceptionnel, et avait nécessairement sauté toutes les étapes d'enfance et de pré-adolescence, axant toutes les zones de son cerveau, toutes ses capacités cognitives vers les subtilités martiales et les stratégies de combat. Il avait appris à être un tueur, et non un enfant, voilà pourquoi Talia s'était attendu à le voir se battre pour résister aux hommes de sa mère. Et pourtant, il ne s'était pas battu, il s'était débattu. Réaction infantile, réaction apeurée, à des lieues de ce dont il était capable. Elève de Lady Shiva, David Cain, Cricket et Talia Al'Ghul, Damian était le seul homme au monde capable de se défaire, avec patience et volonté, des assasssins présents dans la pièce, isolant sa mère et Ubu, pour exprimer toute sa haine en sécurité et sans spectateurs. Il n'en avait rien fait. Damian Al'Ghul s'était débattu, les cheveux ébourriffés, des larmes au coin des yeux, ses petits pieds battant le vide alors qu'un assassin lui appliquait un coup contondant à l'arrière du crâne. Comme une claque administrée à un jeune homme de 13 ans un peu trop turbulent. La nuance entre "turbulent" et "dangereux" faillait créer en Talia une douleur littéralement physique, les griffes de sa culpabilité déchirant le voile de son âme et le vernis de sa raison pour lui entailler le coeur.

Elle se mordit la lèvre inférieure et s'assit dans un coin de la salle alors qu'on lui apportait le corps inconscient de son jeune fils. Avec une précaution infinie, elle manipula elle même le petit garçon, lissant les cheveux bruns ébourriffés, dégageant les bras hypermusclés qu'elle avait passé treize ans à dessiner du torse, et essuyant du bout des doigts les fins vestiges lacrymaux qui différenciait - et c'était la seule différence, elle le vérifia rapidement - le jeune homme apeuré qu'elle avait entre les bras de la machine à tuer qu'elle avait élevé pendant treize ans. Elle se rappelait avoir employé des dizaines et des dizaines de nounous, tuant ces dernières à chaque fois qu'elles essayaient de parler de ce client étrange ou qu'elle le traitait mal, lui donnant le mauvais lait, ou la mauvaise leçon. Elle ne rentrait elle même que le matin, et quelques soirs, durant lesquels elle contait à Damian l'histoire de ses ancêtres et perfectionnaît elle-même l'entraînement intensif que tous ses maîtres lui faisait endurer. La Mère étouffa un sanglot. La Maîtresse de la Ligue demanda à ses hommes de rester à distance et de ranger leurs armes. Seul Ubu, la montagne mobile que Damian connaissait bien, resta derrière Talia, silencieux et invisible, comme à son habitude, malgré toute la place qu'il prenait.

Enfin, Talia appuya sur un point de pression de sa connaissance, dans les flancs du jeune homme et l'enfant élu se réveilla, ouvrant ses yeux sans fonds d'Al'Ghul, empli de la connaissance de l'immortel, de la résignation du tueur, et ... des larmes de l'enfant. Elle réprima un nouveau soupir. Damian avait vraiment dérivé, à la recherche de son père, dans tout ce qu'il avait raté durant ces treize années d'entraînements et de voyages au fin fond du Sahara. Quelque chose était né. Elle savait qu'il ne l'écouterait pas longtemps -il avait hérité de son caractère bien trempé et de celui, bien plus borné de son père, et profita donc de son état sonné pour exploiter les précieuses minutes que requérait ses explications. Elle dut aller droit au but.

- Damian... Tu as fait une terrible erreur.. Réfléchis un peu.. Tu tiens inconditonellement à savoir si ton père vaut le coup d'être connu mais... Si ton père tenait un tant soi peu à toi, crois tu vraiment qu'il aurait disparu ainsi sans laisser de traces ? Crois-tu qu'il t'aurait laissé sans connaissance de son existence, et crois tu qu'il t'aurait laissé devenir un assassin ? Damian.. La Ligue est ta famille. Ton père ne voudra jamais de toi, et.. peut être.. peut être haîra il l'idée seule d'avoir un fils. Je t'en ai pourtant dèjà parlé, tu es un Al'Ghul, et c'est tout. Tu n'as pas besoin de savoir qui m'a aidé à te concevoir, puisque cette personne n'a fait QUE ça. Crois moi.

Tu es un Al'Ghul, Damian, tu es bien trop important pour défier ainsi ta mère et la Ligue, j'imagine que tu as eu le temps de parcourir Gotham ces derniers mois. As-tu vu ? As-tu vu l'oeuvre du mal, omniprésente, omnipotente ? Le monde a besoin de toi pour éradiquer ce chancre, reviens moi vite. Je suis ta mère, j'ai veillé sur toi toute ton enfance et tu veux me repousser pour un père qui n'existe peut être même plus ?

Le vide. Le noir. L'inconscience. Il n'avait vraiment pas assuré sur ce coup là. Il s'était débattu comme un enfant appeuré et désésperé, et il ne s'était non battu comme un valeureux guerrier. Il entendait des bruits de pas. Sourd. Lointain. Puis il sentit les mains chaude de sa génitrice sur ses bras, ton ventre, ses bras. Mais il n'arrivais pour autant pas à se réveiller. En réalité, il n'avait peut-être pas envie.

Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il ouvrit enfin ses grand yeux profond bleu fonçé d'Al Ghul, pour découvrir le visage de sa mère. Il écouta ce que cette dernière avait à lui dire. C'était faux. Tellement faux dans la tête de Damian. Son père ne pouvait pas le rejeter. Parce que c'était son père. Parce qu'il devait l'aimer. Il attendit quelques instants, et se dégagea de l'emprise de sa mère, pour se lever, et se mettre dos à elle.

- Pourquoi ne m'a tu pas porté dans ton ventre pendant ces neuf mois ? Pourquoi m'a tu exclu de ton corps dés ma conception ? (Il éleva la voix de plus en plus) c'est le début d'une longue liste de chose que tu n'a pas fait, et que tu aurais du faire !-

Il tenta de se calmer, serrant les poings en fermant les yeux.

- Tu ne m'as pas aimé. Tu ne m'as pas élevé. Tu m'as façonné à ta guise, pour que je devienne ce que TOI tu voulais que je sois ! Tu m'a traité comme une machine tôute ma vie ! Tu me considérer déjà comme un homme qui pouvait tôut endurer dés ma naissance ! Tu m'a sur estimer, tu m'en a trop demandé, et moi je n'ai rien dit, tout simplement parce que je n'était qu'un enfant, et que je ne pouvais pas comprendre que tu abusait de moi ! Tu en as trop profiter mère. Mais aujourd'hui j'ai compris. Je sais que je peux devenir qui j'ai envie d'être. Et si je ne veux pas devenir l'héritier parfait des Al Ghul, c'est mon droit. Même si pour ça je dois me mettre à dos tout les criminelles de la ville.-

Il se retourna vers sa génitrice.

- Si comme tu le dis, mon père ne veut pas de moi, alors pourquoi ne pas vouloir que je le rencontre ?! Pourquoi ne pas simplement me laisser me faire rejeter par le Batman ? Tu ne m'empêchera pas de faire ce que j'ai envié de faire. Et tu devrais le savoir, mère. C'est bien toi qui ma fabriquer non ? C'est bien toi la coupable ! C'est bien toi la responsable de ce que je suis devenue !-

Il avait dit ces derniers mots en criant sur sa mère comme jamais il ne l'avait fait.

- Laisse moi. Laisse moi partir. Ne m'empêche pas de découvrir la personne qui est le point d'interrogation dans ma vie. Tu n'as pas le droit de faire ça...-

HRPG : Désolée, je me rattrapperais... Promis.

Talia fit un signe de tête à ses assassins, lesquels se concertèrent rapidement avant que l'un d'eux n'aille fermer la porte et réparer le verrou brisé pour les besoins de leur récente intrusion. Le cri de Damian les avait totalement réveillés et tous étaient assis en seiza, prêt à se relever dans un même geste souple pour rattraper Damian s'il décidait de fuir. S'il faisait l'énorme erreur de fuir. Chacun se savait prêt à fondre sur le jeune garçon mais tous avaient peur d'être aussitôt neutralisés par l'Assassin qu'ils avaient formés. Dans un cadre individuel, seule Talia était réellement en mesure de l'arrêter, s'il décidait de se rebeller. Le cri glissa sur elle, plus picotant que douloureux et elle attendit qu'il ait fini de ricocher entre les hauts murs du hangar pour leur répondre, sans avoir cligné des yeux ni manifesté la moindre réaction devant l'ire de son fils. Elle était debout, comme lui, se sentant étrangement la mimésis de la mère qu'elle auraît du être, en plein théatre devant le public que constituait ses hommes et sa garde, assis et attentifs.

- Damian...

Tu ne sais pas ce que tu dis. Tu es trop jeune, tu ne comprends pas. J'aurais dû élever un peu plus ton âme au lieu de me concentrer sur le corps.. Réfléchis un peu, fais moi plaisir. Tu es un Al'Ghul, Damian. Je t'en ai parlé, n'est ce pas, tu te souviens ? Pendant des soirs et des soirs, je t'ai transmis notre héritage..

Aujourd'hui, tu dois l'assumer, tu m'entends ? Tu ne peux pas fuir et aller te cacher dans les jambes de ton père, qui de toute façon te recevra avec un coup de pied. C'est une attitude de petit garçon, ça, Damian. C'est une attitude de lâche. Et tu n'es rien de tout ça. Tu es un Al'Ghul, tu es le plus important d'entre nous et c'est pour ça que je t'ai élevé. C'est pour ça que je t'ai OFFERT - tu m'entends ? c'est un cadeau, les gens de ton âge réveraient d'avoir eu cette vie - que je t'ai offert tout cet entraînement, tout ce train quotidien. Bien sûr, c'était éprouvant. Mais tu es devenu l'homme le plus fort du monde - bien que tu restes mon petit homme - et le monde, en ce moment a besoin de toi. Tu ne désires vraiment penser qu'à toi ? Pleurnicher sur les traces d'un inconnu alors que tout le monde réclame à cors et à cris que tu les sauves ? Je t'ai élevé pour que tu sois notre ange à tous, que tu rendes la justice mais tu t'en fiches.

Tout ce à quoi tu penses, c'est te cacher dans un hangar et pleurnicher avant que ta mère ne vienne à ta recherche. Qu'est ce que c'est, une partie de cache cache ? Tu te vois comme une machine à donner la mort, très bien. Réfléchis dans ce cas : qu'est la justice ? Tu es plus intelligent que tous, sur cette planète : de quoi le monde a il besoin ? C'est exactement pour ça que ton grand père a créé la Ligue, pour ça que tu es né, tu n'as pas été pensé pour courir Gotham en te cachant, mais pour nous aider, et c'est pour ça que j'ai dû te concevoir à distance et t'élever à distance. Pour que tu sois parfait.

Et tu l'es. Mais ne gâches pas tout en faisant des gamineries que tu regretteras plus tard...

- Je me comporte comme un petit garçon ? Vraiment ?-

Il se retourna vers sa mère, le visage dur, transperçant ton regard.

- C'est ce que je suis. Je ne suis pas une machine. Et je ne penses pas que tout les gens de mon âge rêvent d'être traité comme un robot, mort de fatigue à l'entrainement, et insulté au moindre faux pas. Je pense que tu ne regarde pas assez autour de toi. Ouvre un peu les yeux, Maman.-

Il se retourna, et marcha vers la sorti.

- Laisse moi juste du temps. Je n'ai pas encore décidé de ce que j'allais faire. Je n'ai jamais dit que j'allais m'allié à Batman et abandonné la ligue. Je te l'ai fait comprendre pour te faire douter. Pour te faire un peu douter de toi, et de ton éducation sois disant parfaite. On inverse la tendance. Je reviendrais quand tu te seras assez torturé l'esprits, et que tu aura réfléchit à l'erreur que tu as élevé. Ne fait pas l'erreur de m'empêcher de partir. Parce que tu fera la plus grosse erreur de ta vie. Je te le demande une dernière fois, avant de m'enfuir par mes propres moyen. Laisse moi.-

Il te regarda dans les yeux avec un regard suppliant. Il avait juste besoin de comprendre certaine chose, et de répondre à certaines question qui rester des points d'interrogation dans sa vie.

Innacceptable.

Ce n'était assurément pas là le comportement d'un Al'Ghul, surtout pas de celui qui avait été taillé pour devenir le plus parfait des Al'Ghul et le plus Al'Ghul ds parfaits. La seule chose qui cautionnait la scène pour Talia était la témérité et le courage avec lequel son fils, connu pour son caractère bien trempé, qui restait debout et affrontait sans trembler le regard de la maîtresse de Gotham, la Ligue et le Léviathan, sous la surveillance de plusieurs membres de l'élite de l'assassinat et de la perfection martiale. Des masses de muscles, des nuées mystérieuses et létales, cachées sous la cape de la faucheuse et qui laissait seulement la mort sur tout ce qui entrait en contact avec eux, et pour lesquels un ennemi était nécessairement mort au moment même où ils développaient la volonté de l'attaquer. Petit, Damian s'était battu parmi eux, il avait gagné leur respect et les avait finalement surpasser pour devenir la plus terrible des Ombres.

Désormais, il les défiait, non pas avec l'arrogance du meilleur, le mépris du maître mais celle du petit garçon insouciant. Toujours était il qu'il l'osait, et c'est tout ce qui rassura Talia sur l'existence d'un prolongement de la lignée des Al'Ghul dans son fils. Pour le reste...

Inacceptable.

La demande de Damian était tout simplement ridicule et Talia ne pouvait aucunement laisser passer une telle faute. Elle adressa un nouveau geste de la tête à ses assassins, veillant à ne pas envoyer ses longs cheveux trop violemment, incommodée plusieurs fois par ces démons du cheveux qui vont un peu partout. Ces derniers comprirent immédiatement et se mirent aussitôt en mouvement, sans prévenir Damian. Un cercle sombre se dessina autour du fils de Batman et de Talia, cercle sans vide et faiblesses, dans lequel brillèrent cimeterres, tantos et dagues plus subtiles, dressées vers Damian avec force détermination. Elle ne comptait pas le faire tuer, mais l'attraper et le ramener de force aux quartiers de la Ligue où elle le forcerait à revenir à la raison, d'une façon ou d'une autre.

Pendant un terrible instant, Talia se sentit soudain glisser dans le corps de son père, vieux tronc musclé dressé au millieu de la pièce alors que la petite Talia et ses yeux verts se tenait à la place de Damian, rebelle et insolente, entourée par les assassins de son père. Eadem sed aliter. L'Histoire se répétait. Elle chassa aussitôt ces souvenirs, se persuadant qu'elle était obligée d'accomplir ce geste, et qu'elle avait de bien meilleures raisons que son père pour se montrer aussi froide et violente. Sa voix tremblait tout de même un peu lorsqu'elle prononça, pour la seconde fois, ses prunelles ancrées au plus profond des yeux de son fils.

- Attrapez le, on rentre à la maison.

Sachant bien qu'ils risquaient tous la mort, les agents de l'Ombre fondirent sur le jeuen garçon...

Elle ne va pas oser.

Pensa t il. À croire qu'il ne connaissait pas sa mère. Qui aurait cru qu'il se retrouverait dans une tel situation ? Entourer d'assassins alors que lui même en était un. Il était d'ailleurs le pire criminel. Le meilleur assassin. Il le savait. C'était grâce à elle, mais jamais il ne lui dirais merci pour l'avoir éduquer comme une machine. Quand il comprit à son mouvement de tête léger et discret, qu'elle venait d'ordonner aux assassins de se mettre en cercle autour du petit garçon, il la transperça du regard.

- Oserais-tu ?-

Demanda t il avec une expression du visage fermé, le corps prés à exploser au combat, et les sourcils froncé. Mais quand il entendit les mots de sa mère, tremblant, incertains, il ferma les yeux et serra les poings. D'accord. C'était la guerre. Elle avait osé.

- Parfait..-

Dit il doucement avec un grand sourire sadique et meurtrier. Tout le monde connaissez ce regard. Satisfait. Enragé. Brûlant de rage. Alors que les gardes était entrain de fondre sur lui, Damian sauta hors du cercle, et piétina la tête de quelques un des hommes pour arriver à en sortir. Il se mit à courir aussi vite que possible, comme si il avait le diable à ses trousses. Guerrier, mais pas que ! C'était aussi un stratège. Plus loin, il repéra une immense pile de grosse boîtes en bois qui ne tenait qu'a un file, et qui menaçait de tomber à chaque instant. Poursuivi par les gardes, il se précipita de foncer dans la pile pour la faire tomber. Les hommes étant bloqué de l'autre coté, Damian courus jusqu'a la porte de derrière, qui était elle aussi encerclé. Il repéra alors une barre de fer en haut de la porte. Alors que les hommes foncer sur lui, il fonçait aussi sur eux. Il prit de l'élan au sol avant de sauter en l'air, appuyant ses mains sur les épaules d'un garde. Il fit un salto périlleux en l'air, puis il se rattrapa de justesse à la barre en métal en haut de la porte, avant de sauter à l'extérieur.

Alors qu'ils croyaient en avoir finis avec les sbires de sa mère, Damian se retrouva une fois de plus encerclé. Il ne pourrait pas fuir cette fois. Il devait se battre. Il sortit une dague de sa botte en cuir noir, et la brandit vers les assassins. Il attendit alors qu'ils s'approchent. Lentement, mais surement. Et au moment où ils s'y attendaient le moins, Damian sauta en l'air comme à son habitude, puis il écarta les jambes en grand écart pour frapper les deux têtes de meurtrier à ses extrémités. Il retomba au sol accroupi, profitant que les hommes soit à terre pour leur planter sa dague dans le coeur. Deux de moins. Il devait en rester une bonne dizaine. Un valeureux s'approcha férocement de lui, mais Damian le fit tourner en rond pendant quelques secondes. Assez pour détourner son attention, lui voler son épée, et lui planter dans le dos. Il élabora alors une stratégie en quatrième vitesse : il fallait qu'ils se tuent entre eux. Mais pour ça, Damian devait les aider un peu.
Il s'arrêta net, et resta planter la, attendant que les hommes lancent l'assaut. Au bout de quelques minutes, alors que les autres devait surement avoir compris le piège, un idiot s'approcha en courant de lui avec sa massue. Damian couru vers les autres hommes. Son but ? Foncer dans le tas pour qu'ils s'entretuent. Et il avait réussi.

Alors que l'autre idiot lui courrait toujours après, Damian sauta sur la tête d'un homme pour venir se nicher directement au coeur de la bataille : entre tous les assassins. Il se prenait bien quelques coups par ci par là, mais rien de bien grave. Lui, il avait l'avantage d'être petit et rapide. Avantage qui lui permit de voler leurs armes pour tous les tuer. Une fois tout les hommes au tapis, c'est tacher de sang que Damian courut pour aller se réfugier dans une petite ruelle de la ville.

- Quelque chose me dit qu'elle ne va pas être contente.-