"Un homme vit dans ce penthouse : il s'appelle Julien Morgan, et est actionnaire principal de la Green World Corporation. Je sais depuis peu que tout ceci n'est qu'une couverture pour des activités illégales, et il a récemment été lié à une mafia japonaise récemment arrivée ici. Que sais-tu de tout ceci ? Connais-tu les nouveautés de l'activité criminelle en ville ?"

Julien Morgan ? Le nom me dit quelque chose. Ah oui. Lorsque que j'ai rencontré le criminel Franck Morand, celui ci, après un interrogatoire musclé si j'ose dire, m'as mis sur la piste d'un certain actionnaire de la Green World Corporation. Ce dernier, selon les propres termes du cannibales, avait fait des choses pas très très jolie : "Monsieur Taylor était le PDG de la Green World Corporation et si il mourrait une liste de personnes était prêt pour la succession du poste. Est-ce une coïncidence que tout les successeurs prévus avant Julien Morgan soient mort peu avant le décès de Samuel Taylor ? " Au moins, cela avait le mérite d'être clair. Il était maintenant temps d'aller l'interroger. Et cela semblait être un bon test pour moi de voir comment je me débrouillais, et peut être bien un moyen de revenir dans les bonnes grâces de Bruce.

J'observe soigneusement l'immeuble, tout en réfléchissant aux informations à ma disposition. Je sors de ma ceinture une petite paire de jumelle à infrarouge, pour observer les lieux. L'appartement est disposé simplement, bien que possédant beaucoup de chambres. La présence d'une salle de bal et d'une piscine ne sont effectivement pas totalement conventionnel. Je remarque la présence de plusieurs hommes de mains, ainsi qu'un homme allongé dans un des lits. Julien Morgan. Ou alors ... Sa doublure. Lors de l'attaque de la cour des Hiboux sur son penthouse, Morgan s'était fait remplacé par une doublure. Il est sans doute capable de le refaire. Il faudrait que j'en parle à Bruce. Ma voix est calme quand je répond à Bruce. La soirée promettait d'être intéressante.

J'ai affronté un certain Kagi il y a quelque temps. Faiblesse au coeur. Son ennemi juré est Morgan. Un certain Franck Morand, qui semble lié à la fois à Morgan et à Kagi, m'a mis sur la piste de Julien Morgan. Je l'ai déjà rencontré, il n'y a pas longtemps. Il venait d'abattre un homme de sang froid, et était terrifié par la Cour des Hiboux. Je ne crois pas à son existence, mais en tout cas, il risque de s’être fait remplacer par une doublure. En observant un peu l'endroit lors de la réception, je sais qu'un passage un peu plus facile d'accès que l'entrée directe est la conduite d'aération qui passe par le système de climatisation. Au niveau du 56ème étage se trouve un accès. Je suis venu observer il n'y a pas très longtemps. On pourrait passer par là et se glisser directement dans sa chambre.

L'heure tournait et Julien Morgan était bien éveillé. Il dormait très mal, il lui arrivait de se lever dans la nuit en craignant que l'ennemi était encore entré dans le penthouse.
Il entrait dans son bureau alors que trois hommes de main patrouillaient sur la terrasse, d'autres étaient installés dans une petite pièce d'où ils surveillaient les écrans de surveillance. Arnold Jones avait revêtu un costume trois-pièces noir truffé de scalpels en cas de danger. Arnold était myope mais il avait un talent inné pour le lancer de couteaux.
Julien était dans son bureau et il relisait quelques rapports sur les bateaux qui sont récemment arrivés aux Dixon Docks. Il glissa les feuilles dans la déchiqueteuse à papier et jeta le tout dans une poubelle. Il rangea les données compromettantes sur un cd et effaça tout les rapports de livraisons d'armes de l'ordinateur. Il prit un petit cadre où on voyait le visage timide de Laure Langlois. Il glissa le cd derrière la photo là où personne ne penserait à fouiller.
Il était négligé ce soir-là. Il portait un blue jean et une chemise blanche à manches longues. Il se baladait encore une fois pieds nus dans le penthouse. Il resta dans le bureau et alluma la télé pour voir les infos récentes.
" Encore une attaque à main armée. Aucune revendic... "

Il éteignit aussitôt et se posa sur sa chaise, les bras recroquevillés sur ses genoux. Il fixait son regard intense sur les feuilles de papier déchiquetés dans la poubelle. Il avait le regard dans le vide.

Une certaine Jade Enigmo, allié du dit Kagi, a été agressé par le Morgan dont nous parlions précédemment. On dirait que tout un cycle de vendetta et d'affrontement se met en oeuvre, juste sous notre nez. Trop occupé à nous déchirer, les justiciers ne s'étaient encore rendu compte de rien. Jiro est un ancien ennemi du dit Kagi. J'ai d'ailleurs travaillé quelque temps avec lui lors de mes voyages en tant que Red Robin à travers le monde. Une paix provisoire à Chinatown ? Je suis impressionné. Bruce fait réellement du bon boulot.

Effectivement, Bruce et moi arrivons aux même conclusions. Comme c'est étonnant. Il m'a bien appris, et il doit sans doute se rendre compte que mes compétences de détective n'ont pas pâli avec le temps. Il ne me l'a jamais dit en face, mais je l'ai déjà entendu admettre devant d'autres justiciers que mes compétences de détective égalent, voir dépassent les siennes. Cela doit être dur à admettre pour le plus grand détective du monde.

"Je te suis. Je suppose que tu as vu les gardes : j'attends que tu les évites ou les immobilises. Allons-y."

Très bien, à moi de jouer le jeu. Rien de très très compliqué. Je ne fais pas attention à Bruce, je sais pertinemment qu'il me suit. Je me laisse tomber dans le vide, avant d'activer mon grappin. Je suis immédiatement projeté sur l'une des gargouilles du gigantesque gratte ciel de style gothique. En regardant par la fenètre, je constate en voyant l'ascenseur que nous sommes au 57eme étage. Il y a une gargouille tout les deux étages. L'entrée se trouve au 56eme. Merde. Je m'accroche grâce à mon grappin à la gargouille, avant de descendre 3 mètres plus bas, juste en face de la conduite d'aération prévue. Ma botte entre en contact avec la grille, avant que je ne me glisse à l'intérieur. J'avance à genou, me dépêchant d'aller vers la haute conduite ascendante. C'est le moyen le plus discret d'accéder au 70eme étage. Mon grappin s'active, et je monte immédiatement là haut. Bruce est derrière moi, je suis prêt à le parier. Je sors de ma ceinture mes fidèles lunettes infrarouges, pour observer rapidement le reste de l'appartement.

Julien Morgan se trouve dans son bureau. 7 hommes de main au final. Deux dans une salle d'observation, trois patrouillant, et deux autres gardant une porte. Très bien. Il faudrait cependant désactiver les caméras, donc commencer par la salle d'observation. Par chance, une conduite d'aération se trouve au dessus de celle ci. J'élimine les deux hommes, puis je demande l'avis de Bruce sur la suite des évènements.

Une minute plus tard, les deux hommes sont au sol, et je pirate rapidement les systèmes de sécurités. La soirée pouvait commencer.

Julien était toujours dans son bureau. Il se décida à bouger et à faire autre-chose qu'attendre. Il revêtit une veste noire et s'habilla de sorte a récupérer son apparence de business-man. Il était temps de renaître et d'oublier cette dépression. Il entrouvrit la porte d'un tiroir et voyait l'objet rassurant et froid. Ce glock 9mm qui servait à accueillir les visiteurs qui n'étaient pas invités à entrer. Depuis que sa sécurité avait été fragilisé, il faisait tout pour se défendre lui-même.
Il se rappela de ses années d'entraînement au maniement des armes dans un gang parisien. Il leur avait offert son talent inné pour les affaires et eux lui avaient offert un hobby.

Pendant ce temps, Arnold Jones patrouillait dans la salle de bal. Il portait son éternel costume trois-pièces avec des scalpels cachés dans les manches. Il était le tueur le plus dangereux au service de Julien et sa précision dans le lancer de scalpels était celle d'un médecin. Il n'aimait pas les armes à feu mais il portait quand même une arme de poing classique à sa ceinture.

Julien regarda l'écran de son ordinateur. L'accès à la vidéo-surveillance avait été coupée. Il fouilla dans le tiroir de son bureau et mit un chargeur dans le glock. Il se leva, entrouvrit la porte et visa avec son arme dans l'interstice en attendant de voir quelque-chose.

"Mène-nous à Morgan. Sois efficace."

En écoutant Bruce, j'ai clairement compris mon erreur. J'ai été trop rapide, trop précipité. J'aurais du observer soigneusement le modèle électronique dont il s'agissait, et surtout, me renseigner sur les modèles les plus récents. Je me suis beaucoup trop focalisé sur mes capacités de combattants ces derniers temps que sur mes capacités de détective, d'informaticien, ou encore d'acrobate. D'une certaine façon, mes capacités et mes méthodes commencent à se rapprocher de celle de Jason. Et c'est très loin d'être une bonne chose... Il est le Robin ayant le plus failli, même si nous trois avons échoué au moins une fois. Bruce a eu la gentillesse de ne pas m'accabler de remords, et de simplement me laisser deviner ma maladresse. Plutôt courant de sa part de nous laisser apprendre de nos erreurs.

Je sors les lunettes infrarouges de ma ceinture, et observe à nouveau soigneusement les lieux pour voir ce que je risquais d'avoir à affronter, et pour prévoir ma stratégie. Je remarque par exemple que Morgan n'est pas dans sa chambre, mais dans son bureau. Il est également armé d'un flingue. Rien de bien dangereux, mais on dirait qu'il s'attend à avoir de la visite. Quatre hommes de mains patrouillaient, dont un plus massif et à l'aspect plus dangereux que les autres dans la salle de bal. Je vais d'abord me débarrasser des hommes de mains, avant d'aller affronter Morgan, ce qui m'évitera les mauvaises surprises. J'espère surtout qu'il n'y a pas d'erreurs dans ma façon d'agir. Commençons par les deux hommes de mains en pleine discussion dans le couloir adjacent. Les éliminer vite, et surtout, sans le moindre bruit.

Je sors de la pièce, en ayant bien entendu vérifier que ces deux hommes sont les seuls dans le coin, histoire de ne pas se faire chopper. Je me glisse silencieusement dans les ombres, ma cape me recouvrant, me transformant en une simple ombre noire. Les deux hommes ne m'ont pas vu, et, observant toujours la salle à manger situé de l'autre coté, se trouvaient dos à moi. Je me relève toujours sans le moindre bruit, mon bâton à la main. Celui ci se place devant la gorge des deux hommes et est tiré en arrière dans la même seconde pour les plaquer au sol. Un mouvement tournant de l'arme, et leur deux visages sont percutés, les projetant dans l'inconscience. Un autre homme se trouve dans la salle de bal, et un dernier devant la porte du bureau de Morgan. La salle de bal étant contingente à la salle à manger, cela sera ma prochaine cible.

Je me jette brusquement dans la salle de bal, et active mon grappin avant que mon adversaire n'ait le temps de dégainer la moindre arme. L'homme est attiré à moi, et reçoit ma botte en plein visage avant de s'éclater au sol. Je l'attrape par le pied, et le traîne jusqu'à un balcon. J'ai l'impression que Bruce surveille la moindre des actes, vérifiant comment je me débrouille. J'attache rapidement sa jambe droite et la balustrade, avant de le jeter dans le vide. Un noeud langue de diable, a peu près impossible à défaire pour celui qui n'en connait pas le secret. Au moins, il ne tomberait pas une centaine de mètre plus bas. Et si il se réveille, il aura tellement peur qu'il ne reviendra sans doute pas au crime avant un bon moment. Il ne reste plus qu'un dernier homme de main ... et Morgan. Notre cible.

Me voici devant la porte du bureau de Morgan. L'homme de main est au sol, les mains attaché au pied avec une corde de grappin. L'homme d'affaires doit s'attendre à notre arrivée. Et pourtant, je vois qu'il a fait une erreur de débutant. Son flingue se trouve légèrement en avant par rapport à la porte. Un coup de pied dans celle ci, et son flingue volera comme son poignet. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Avant qu'il n'ait le temps de récupérer son arme, je tiens Morgan par la gorge, serrant suffisamment pour lui permettre à peine de respirer, et prend mon air le plus intimidant. J'espère qu'il est prêt à parler. Ma main se porte sur l'une des siennes, avant d'appliquer une violente pression sur l'un de ses doigts. J'accentue la pression jusqu'à entendre le sinistre craquement que j'attendais. Cassé. Il faut toujours faire mal pour montrer qu'on ne plaisante pas avant le début de l'interrogatoire.

"Morgan ... Que prépare tu ? Parle si tu ne veux pas que je brise tout les os de ton misérable corps un par un .... "

Tout était allé trop vite. La porte envoya l'arme valdinguer et le justicier le prit à la gorge avant qu'il n'ait le temps de se défendre. Un craquement signifia qu'il cassa un des doigts du français en serrant sa poigne. La voix était dure.

"Morgan ... Que prépare tu ? Parle si tu ne veux pas que je brise tout les os de ton misérable corps un par un .... "

Julien avait fermé les yeux pendant un instant pour lutter contre la douleur. Cuirasser son esprit pour ne rien laisser trahir. Julien foudroyait le justicier du regard. Son regard était plein d'une rage. Elle bouillonnait dans ses veines et l'empêchait d'avoir simplement peur.

" Je ne suis qu'un vulgaire commerçant. J'achète et je vends, c'est la loi de l'offre et de la demande. Ce que je prépares ? Précise, je prépare tellement de chose dans ma vie que c'est difficile de voir de quoi tu parles. "

La moquerie était volontaire. Il voulait le provoquer et le pousser hors de ses gonds. Il allait sûrement souffrir mais il pourrait ensuite faire une conférence de presse pour accentuer la haine anti-justiciers et en insistant sur le fait qu'on a tenté de l'assassiner.

" Red Robin c'est ça ? Même si je te disais mon plan, tu n'aurais aucun moyen de prouver ma culpabilité et encore moins de moyens pour m'arrêter. Il n'y a qu'un moyen mais je crois que tu l'as déjà compris. "

Il regardait le justicier avec un regard sûr de lui. Le visage de Morgan devint soudainement dur et haineux. Il se mura dans le silence en attendant de voir ce que comptait dire où faire le justicier. Il serait prêt à subir les coups s'il le faut mais il voulait prouver sa force mentale. Il est puéril, vaniteux et il déteste perdre.

"Vous venez d'arriver à Gotham City, monsieur Morgan. Vous n'avez aucune idée de nos moyens pour vous arrêter, et vous n'avez aucune idée de nos limites."

La silhouette sombre de l'homme chauve-souris se détacha dans un coin de la pièce. Il avait la visite de Batman. Il n'espérait pas le rencontrer aussi tôt mais cela devait arriver un jour où l'autre. Il avait prévu de rencontrer des justiciers à un moment où à un autre mais il avait détruit les preuves. Tout ce qui pouvait l'inculper avant était entre les mains de tierce personnes. C'était un plan bien minuté.

"Red Robin, lâche-le. Monsieur Morgan a besoin de respirer."

Le justicier lâcha l'homme d'affaires français. Julien porta sa main à son doigt qui était cassé. Il sentait de la douleur mais il luttait avec cette rage qui lui avait permis de survivre aux pires situations. Il aurait voulu se moquer et sortir à Batman qu'il dressait bien son toutou mais il était devenu très sérieux subitement.

"Nous sommes ici pour connaître vos projets, monsieur Morgan. Nous savons que vous avez orchestré l'assassinat de votre prédécesseur pour prendre le contrôle de l'entreprise dont vous étiez, auparavant, simple actionnaire. Nous savons que vous avez agressé une certaine jeune femme, et que vous avez organisé une tentative d'assassinat qui n'a finalement pas fonctionné. Mademoiselle Jade vous passe le bonjour, et monsieur Akumu vous envoie ses plus sincères voeux de douleur."

Julien prit un air pensif et dit tranquillement.
" Agresser une jeune femme ? Je ne me le serais jamais permis. Mademoiselle Jade ? Monsieur Akumu ? Ces noms ne me disent rien du tout. Je vous rappelle que Samuel Taylor a fait une mauvaise chute car il avait trop bu. La police n'a rien trouvé de concluant pour parler d'un meurtre. "

Pour les noms, Julien ne mentait pas. Il n'avait connu ces gens là que sous le surnom de Miss Nazo et de Kagi. Le nom d'Akumu lui disait vaguement quelque-chose mais il ne voulait rien laisser paraître.

"Vos hommes sont loin ou incapacités. Vous êtes seul avec nous, monsieur Morgan. Je vous encourage grandement à vous livrer, à nous confier vos projets et à vous engager à quitter Gotham City. Red Robin n'a pas de patience pour les menteurs, ce soir."

Julien sourit en entendant cette remarque. Non, ça ne se passera pas comme ça. Après tout le mal qu'il s'était donné, il n'allait pas abandonner et quitter Gotham City maintenant. Cette ville avait encore beaucoup à lui offrir.

" Eh bien pour être honnête. Je comptais m'installer ici pour établir un petit commerce d'armement militaire et ce serait trop bête que je parte maintenant. J'ai d'autres projets mais je ne vais pas vous parler de ma vie intime. Vous vouliez la vérité, vous l'avez. Vous avez des questions ? "

Un sourire narquois traversait son visage. Il se moquait bien d'eux et leur dire la vérité sur son trafic d'armes ne leur servirait strictement à rien. Il avait pris une voix un peu plus aigu et moins reconnaissable. Il se méfiait des justiciers qui avait peut-être amené des systèmes d'écoute et d'enregistrement.

"Avez-vous l'impression que nous sommes stupides ?"

Une question méprisante, un regard de Bruce vers moi. J'ai parfaitement compris le message. Morgan se retrouve brutalement plaqué contre le mur, avant de recevoir un coup de genou au niveau de l'abdomen, suffisamment violemment pour le plier en deux. Cela devrait suffire pour l'instant. Bruce s'approche ensuite, et se retrouve nez à nez avec le Français. Il est temps pour lui de l’impressionner.

La phrase suivante de Bruce est parfaitement claire. Nous ne sommes pas au dessus des lois. Nous ne sommes pas des criminels. Nous n'écoutons pas les lois. Nous nous en passons. Nous n'en avons pas besoin. La justice n'a pas besoin de loi. Elle n'a besoin que de volonté.

Bruce montre ensuite qu'il connait parfaitement les agissements de Morgan. Grace à moi lorsque je le lui ai expliqué un petit peu plus tôt dans la soirée ? Où avait il lui même fait sa propre enquête ? Je parie plus sur la deuxième option. Bruce fait toujours une enquête bien précise avant d'aller interroger quelqu'un. Un signe de la main m'indique de le lâcher. Deux options. Soit je lui pose une question, soit je vais interroger son PC. Une très bonne idée.

"Batman, je vais interroger son PC. Laisse moi quelques minutes."

Mes doigts volent rapidement sur les touches du clavier, ouvrant l'interface du PC, incluant tout les fichiers cachés. Avoir relié le câble de mon gantelet au PC me permet également de télécharger un virus bien spécifique à l'intérieur de la machine. Celui ci va copier toutes les données, et les transférer sur mon propre ordinateur. Quelque chose de bien particulier attire mon attention. Un dossier extrêmement protégé que même moi n'arrive pas à craquer. Un dossier nommé : Icarus. Il va falloir demander à monsieur Morgan.

"Morgan... Le projet Icare, ça te dit quelque chose ?"

J'ai quitté mon attitude de méchant flic, et commence à reprendre ma véritable personnalité. Tim commence à redevenir Tim. Il commence à redevenir le meilleur.

"Avez-vous l'impression que nous sommes stupides ?"

Julien ne pouvait qu'admirer leur détermination. Il craignait pour sa sécurité si Batman était vraiment le tueur qu'on dépeignait. Il attendait d'avoir les mains libres pour échapper à ce démon.
C'était une question rhétorique n'appelant pas de réponse. Julien laissa durer le silence en foudroyant l'autre justicier qui le tenait du regard. Il avait peur mais il était surtout en colère. Il savait qu'on viendrait tôt où tard le visiter mais il ne l'espérait pas si tôt.
L'homme chauve-souris était en face de lui. Il avait peur mais la masquait comme il pouvait. Son regard était inquiet mais il attendait toujours une erreur de leur part pour reprendre le contrôle. Ils sont dans ce bureau, cette pièce a subi déjà plusieurs attaques et a donc été équipé en cas de nouvelles visites.

Le discours de Batman était axé sur le fait que les justicier obtiennent ce qu'ils veulent en dépit des lois.
"Je sais que vous avez fait assassiner votre prédécesseur. Je sais ce que vous avez fait, et je refuse de vous laisser mener à bien vos plans dans ma ville, monsieur Morgan. Vous avez encore une chance de quitter cette ville et de retourner dans votre pays. Saisissez-la."

Morgan eut un petit sourire. Le justicier l'avait lâché et fouillait l'ordinateur.
- Quitter cette ville peut-être mais ce pays jamais. Je ne vais pas mettre à néant mes efforts pour devenir citoyen américain. De plus, je n'ai plus rien à faire en France. Quitter Gotham ne dépend pas que de moi maintenant que le conseil administratif de Green World Corporation a décidé de s'installer à Gotham. Que puis-je y faire ?

Le choix était unanime. Gotham serait le théâtre du renouveau de cette entreprise. Une reconversion vers une activité beaucoup plus rentable. Cela engendrerait des bénéfices mais ce serait à double tranchant pour tous ceux qui travaillaient dans le même secteur.

"Morgan... Le projet Icare, ça te dit quelque chose ?"

Icare : Change the World. Un dossier crypté par bien des experts. Un secret basée sur la double utilisation de quelque-chose qui permettrait de sauver mais qui possède aussi le pouvoir de détruire.

" Icare vous dites ? Il s'agit d'un projet secret de l'entreprise lancé il y a quelques années par Samuel Taylor en personne. Il aurait été abandonné avant que je n'arrive à la tête de l'entreprise. Des laboratoires ont été fermés en France car les expériences étaient jugées trop dangereuses. Le but était de créer une source d'énergie pure qui serait capable d'alimenter tout appareil sans polluer. Seulement, une telle matière si elle existe pourrait devenir une arme entre de mauvaises mains. Certains en ferait une bombe à énergie peut-être où une arme moderne et mortelle. "

Pendant qu'il parlait à Tim, Julien avait tourné autour du bureau jusqu'à arriver à côté de Tim. Il s'appuya contre le bureau et appuya sur une partie amovible sous la table. Cela déclencha une grenade aveuglante lié à une nuisance sonore insupportable. Il s'agissait d'une alarme résonnant dans tout le penthouse. Julien avait profité des quelques secondes pour se ruer dans l'un des accès cachés de la pièce. Le faux mur s'était refermé derrière lui. Il arriva dans l'une des chambres qui était fermée en général. Une série de télés étaient alignées et empilées le long du mur. Elle ne marchaient plus, il allait être aveugle pour piéger les justiciers. Il fouilla dans le tiroir et se saisit d'un beretta classique prêt à tirer. Il attendait de voir ce qui allait se passer. Il en avait dit bien assez sur Icare et il ne quitterait pas cette ville.

Il est rapide. Il est vraiment rapide, surtout pour un homme d'affaire. En une fraction de seconde, il a détalé, des fumigènes ont éclaté, et une alarme stridente à retentit. J'ai sorti en aussi peu de temps de ma ceinture des bouchons d'oreilles, et les protèges oeils de mon masque me permettent de voir à travers la fumée. Par réflexe, ma main a immédiatement rattrapé mon bâton.

Je suis loin d'avoir apprécié les réponses de l'homme d'affaire. Il sait beaucoup plus de choses qu'il ne semble vouloir le laisser penser. Et sa fuite ne fait que renforcer mes doutes. Quand nous allons mettre la main desssus, ça allait être beaucoup plus violent qu'auparavant.

En parlant de violence, la botte de Bruce se fracasse sur la porte secrète, la faisant voler à son tour. Batman a cependant laissé tomber un étrange objet avant de passer à l'attaque. Une sorte de petite sphère métallique, qui a éclaté sans un bruit. Une bombe IEM ? Bruce aurait réussi à la rapetisser à ce point ? Il me faudra clairement ce genre d'équipement lors de mes prochaines missions.

Quelque chose n'allait pas au moment où l'on entre. Il tenait une arme. Ce n'était pas le moment de flancher. C'était le moment d'être précis, rapide et efficace. Le batarang de mon partenaire vole et percute la main de notre adversaire. Le bouclier présent dans mon bâton est prêt à être déployé à la seconde où il essaiera de tirer. Il ne s'en tirera pas cette fois.

Je me jette rapidement vers les jambes de Morgan, ne lui laissant pas le temps de tirer. Ma chaussure entre brusquement en collision avec son tibia, et le jette au sol. Je me relève d'un saut, et plaque mon pied sur son poignet, le forçant à lâcher son arme sous la douleur. Il peut encore la rattraper de l'autre main, mais mon bâton situé à coté de son visage devrait suffire à le dissuader. J'attend juste de voir ce que compte faire Bruce.

Tout dispositif électronique était maintenant hors de combat. Julien attendait dans la pièce mais il connaissait déjà la suite. Tout avait été prévu et tout ces justiciers, flics et ennemis de Julien Morgan ont passé leur temps à chasser le dahu. Ils n'avaient donc toujours pas compris tout ce qui se préparait dans l'ombre, quels nouveaux acteurs étaient arrivés et qu'est-ce qu'ils préparaient.
Le projet Icare avait été le parfait pantin attirant l'attention de l'ennemi pendant que la vraie menace subsistait. Ils croyaient que le projet Icare de Green World Corporation était une arme mais tout ça n'était qu'un instrument médiatique manié avec précaution et professionnalisme.
Même le plus grand détective qui soit avait dû croire à l'illusion construite de toutes pièces par Julien Morgan. La mort d'Edward White lâchant le mot "Icare", l'assassinat de Samuel Taylor, l'achat de l'East End et bien d'autres pièces du puzzles auraient permis de reconstruire la solution. Le moment est-il venu pour eux de comprendre ?

La porte éclata et Julien brandit son arme en direction de la porte mais un batarang l'empêcha de faire feu. L'autre justicier s'était jeté sur le français. Il sentit la violence de la chaussure contre son tibia. Il était a terre et tenta de se servir de son arme quand il sentit une botte s'appuyer sur son poignet l'obligeant à céder et lâcher le Glock.
Il leva les yeux et regarda le justicier qui écrasait son poignet. Il ne souriait plus. De la haine bouillonnait mêlée à un mélange de joie et de peur. Ils n'avaient pas encore compris ce qu'il se passait réellement et Morgan pouvait tourner autour du pot pendant un moment et les obliger à aller plus loin.

" J'admet avoir perdu et que ma tentative était ridicule. J'étais certain que le plus grand détective du monde était capable de m'avoir facilement. Le seul problème, c'est que je ne vois pas vraiment ce que je dois vous avouer. J'ai fait tuer Samuel Taylor et quelques autres pourritures gaspillant mon temps et mon argent, j'ai fourni en armes des criminels tels que le Chapelier Fou où Black Mask et j'ai établi des relations avec quelques politiciens et flics du coin. Pour quelle raison vous êtes venus me voir, c'est la seule chose qui pourrait faire avancer cet interrogatoire et vous le savez pertinemment. Alors posez la question qui vous dérange ! Posez la qu'on en finisse une bonne fois pour toutes. "

Il était toujours au sol. Il avait peur des justiciers mais gardait toutes ses forces pour faire paraître son discours irréprochable. Ils ne pourraient rien faire, ils n'avaient toujours pas compris. Il n'y a jamais eu de projet Icare.

[Je vous donne l'indice majeur dans ce post et c'est à vous de recoller les pièces du puzzle où tenter de me faire avouer mais vous pouvez me démontrer que Batman où Red Robin a compris le petit jeu que je mène depuis le début. Bon courage pour la suite.]