La nuit.
Toujours et encore la nuit.
Le moment préféré des criminels et des mafieux, pour faire fructifier leurs affaires.
Pour Kagi, la nuit était un moment agréable où il passait son temps à converser...avec la Lune...
C'était comme ça depuis quelques temps.
Sa mercenaire préférée ne parlait presque plus, s'enfermant presque dans un silence total, une sorte de mutisme.
Sa fiancée, en convalescence, devait beaucoup se reposer, le temps que les os se ressoudent entre eux.
Et sa brochette de tarés était...partie.
Elle était au Japon, pour quelque chose...la sûreté...peut-être...
Et ses hommes de main, sa brochette de sous-doués, il ne les aimait pas. Il les détestait.
Il prenait un malin plaisir à les faire souffrir, les humilier...les tuer...
Mais il s'ennuyait. Il s'ennuyait, alors il montait de temps à autre sur le toit de l'entrepôt, avec une chaise pliante. Là, il la dépliait, s'asseyait, regardait le ciel et parlait.
C'était inutile mais ça faisait du bien.
Il était cinglé de parler tout seul, mais il n'avait pas vraiment le choix.

Ce soir-là, c'était pareil.
A un détail prêt.
Il avait réussi à contacter quelqu'un qui pouvait avoir besoin de lui. Une personne qui avait besoin de certains composés chimiques.
Kagi l'avait alors contacté et l'attendait maintenant, cette nuit.
Et cette nuit-là il était sur le toit de son entrepôt, discutant et guettant l'arrivée du Docteur Crane.
Une silhouette masculine se profilait à l'horizon.
Il fit signe aux sbires, qu'ils pourraient laisser cet homme passer, si c'était bien Crane...sinon...
Et si jamais c'était lui, Kagi descendrait du toit pour l'accueillir lui-même.
ça manquait de visiteurs vivants ici, alors, il aimait à accueillir les vivants lui-même...

"Crane, je vous attends!" pensa Kagi.

Traîner dans les rues de Chinatown étaient un réel déplaisir pour moi. Affirmer que je n'étais pas dans mon élément avait tout son sens mais ce Kagi m'avait intrigué. Cet homme prétendait pouvoir me fournir quelques composés chimiques que l'on trouvait difficilement sur le marché. Lesdits composés pourraient m'être fort utile dans mon étude des phobies et des peurs hallucinatoires.

Je m'avançais silencieusement près de ce qui semblait être un entrepôt délabré et laissé à l'abandon. Je ne vis personne mais même face à la porte d'entrée, je n'osais pas m'introduire dans le bâtiment.
Je levais donc légèrement la voix.
" Y a t'il quelqu'un ? Je suis le docteur Crane de l'hôpital psychiatrique Elizabeth Arkham. "

Je ne vis rien. Le silence me sembla interminable avant que je n'entende ce bruit...

" Y a t'il quelqu'un ? Je suis le docteur Crane de l'hôpital psychiatrique Elizabeth Arkham. "

Suivant ses ordres clairs, nets et précis, ses sbires avaient laissé place libre au Docteur Crane pour qu'il puisse entrer.
Bon ok, vu leur quotient intellectuel, il avait fallu en tuer un pour que les autres comprennent que non, il ne fallait pas interdire l'accès à Crane et que non il ne fallait pas le tuer!
Le cadavre de l'incapable du jour avait été mis dans un cercueil en bois, et attendait que sa famille le découvre au lendemain devant la porte de chez eux, avec une couronne de fleurs sur le couvercle et un petit mot "Gomen nasai, mais votre fils était vraiment stupide!".
Bref...

Kagi avait vu la silhouette de Crane arriver, puis il l'entendit.
Mais il n'entra pas.
Avait-il peur de se faire tuer? Hmm...normal.
L'aspect du lieu pouvait facilement effrayer les gens, et pourtant...il n'y avait pas de quoi..ou pas...
Le yakuza sur le toit sourit, et se pencha.
La pleine Lune derrière lui empêchait de distinguer nettement ses traits, ça faisait presque classe. Il regarda Crane qui avait l'air de se demander s'il y avait quelqu'un.
Un silence total était tombé.
Oh! Qu'il aimait observer longuement les gens avant de daigner leur parler, si seulement ils sont intéressants.
Lui, oui. Il n'était pas venu pour rien.

Le yakuza tapota joyeusement quatre petits coups sur un certain rythme sur une gouttière pas loin de lui.
Il attendit que Crane lève la tête pour lui lancer:

-Ne bougez pas! Je descends! Hi hi hi hi!

Il avait repris son éternel rire lugubre.
Un rire qu'il affectionnait tant.

Il descendit le plus vite possible, laissant Crane seul, dans le silence des alentours de l'entrepôt.
Quelques minutes plus tard il était là, devant lui.

-Konbanwa! Hi hi hi hi! Je suis Kagi, le parrain de la famille Akumu. Hi hi hi hi! Un peu de thé?

Je levais la tête pour voir l'homme à l'allure étrange m'observer. Ses long cheveux cachaient une partie de son visage.
-Ne bougez pas! Je descends! Hi hi hi hi!
Je ne pus m'empêcher de croire que soit cet homme était dérangé mentalement soit il se donnait volontairement des airs excentriques.

-Konbanwa! Hi hi hi hi! Je suis Kagi, le parrain de la famille Akumu. Hi hi hi hi! Un peu de thé?
- Volontiers.

J'acceptais l'invitation à boire le thé même si je doutais de cet homme.
- Quels genres de composés pouvez-vous me procurer ?
J'attaquais de front et je décidais de ne pas tourner autour du pot. C'était la meilleure tactique à aborder selon moi.

- Volontiers.

Ah! Enfin quelqu'un qui acceptait de prendre le thé!
C'était bien.
C'était toujours bien vu par le parrain yakuza en tous cas; ça permettait d'éviter sa mauvaise humeur...
Le thé!
Le thé, c'est sacré...pour lui du moins...

- Quels genres de composés pouvez-vous me procurer ?

Eh bien! Il perdait pas le Nord lui!
Tant mieux. Franc et direct, parfait!

-N'importe quels composés chimiques pourvu que vous me donniez leurs noms exacts. J'en ai tellement...

...oui, tellement qu'il ne savait même plus leurs noms.
Il savait juste une chose...ils lui servaient depuis si longtemps à entretenir une certaine crainte chez ses ennemis nippons.

Kagi laissa entrer le Docteur Crane, le priant de s'asseoir sur une chaise pliante, tandis que le parrain s'assit sur une caisse.
Devant eux, une autre caisse, plus grosse, servait de table.
Il y avait une théière et deux tasses.

-Thé vert menthe, vous aimez?

-N'importe quels composés chimiques pourvu que vous me donniez leurs noms exacts. J'en ai tellement...
Je souris à l'annonce de Kagi.
- Je n'ai aucun nom exact à fournir car j'ai crée mon propre composé. J'ai juste besoin d'ingrédients complémentaires à ma recette. J'ai fabriqué un gaz déclenchant les peurs de la victime à l'extrême par des hallucinations. J'aurais uniquement besoin de champignons hallucinogènes psychotropes.

Kagi me laisse s'asseoir sur une chaise pliante et s'assit sur une caisse.
-Thé vert menthe, vous aimez?
- Cela me convient.

Je sortit un chiffon de ma poche et essuyai mes lunettes.
- Qu'avez-vous à me proposer ?

- Je n'ai aucun nom exact à fournir car j'ai crée mon propre composé. J'ai juste besoin d'ingrédients complémentaires à ma recette. J'ai fabriqué un gaz déclenchant les peurs de la victime à l'extrême par des hallucinations. J'aurais uniquement besoin de champignons hallucinogènes psychotropes.

Kagi tilta quand son interlocuteur parla du gaz pouvant déclencher les peurs d'une victime à l'extrême, via hallucinations.

"Pourquoi ça me rappelle Roy C. soudainement?" pensa t-il.

Kagi lui servit son thé, préparé avec des feuilles de thé venant tout droit de son pays natal.
Ah! Le Japon! Ce que cela lui manquait...enfin...surtout sa brochette de tarés...

- Qu'avez-vous à me proposer ? dit l'homme en essuyant ses lunettes.

"Des champignons hallucinogènes? Rien d'autre?" se demanda le yakuza.

Kagi sourit.

-J'ai bien des champignons hallucinogènes que m'a laissé mon scientifique avant que je ne parte pour Gotham, mais j'ignore totalement si ce sont ceux-là que vous voudrez...Je ne suis qu'un parrain yakuza, pas un scientifique...

"Et un charcuteur psychopathe et anciennement nécrophile aussi...mais bon...on va peut-être éviter de lui dire ça..." se dit Kagi au fond de lui-même.

-Je vais vous chercher ça...

Kagi s'absenta quelques minutes pour se rendre dans son laboratoire secret de fortune, en courant.

"Où les ai-je mis?"

Il fouilla et trouva une petite boîte, la petite boîte donnée par son scientifique et qu'il n'a ouvert qu'une seule fois, pour en vérifier le contenu.
Oui, les champignons étaient toujours dedans.

Rapidement il les rapporta au docteur Crane.

-Ils sont dedans; vous pouvez vérifier.

-J'ai bien des champignons hallucinogènes que m'a laissé mon scientifique avant que je ne parte pour Gotham, mais j'ignore totalement si ce sont ceux-là que vous voudrez...Je ne suis qu'un parrain yakuza, pas un scientifique...

L'homme n'y connaissait pas grand-chose dans ce domaine mais je pense qu'il pourra me servir s'il possède vraiment certains des composés que je recherche.

Je ne l'écoutais plus tandis qu'il allait chercher lesdits champignons hallucinogènes. Jonathan Crane, imagine ce que tu pourra faire avec ce genre d'hallucinogènes. Insinuer la peur chez mes ennemis ? Oui, c'est bien cela. J'allais insinuer la peur chez eux et ne leur laisser aucun répit. Je partagerais ma peur avec vous tous, citoyens de Gotham.
Je serais l'annonciateur du chaos et de la panique. Vous tremblerez tous en entendant mon signal.

Mais aujourd'hui ? Je reste le Dr Crane destiné à un grand avenir en tant que psychiatre. Kagi était apparemment revenu avec une boîte dont il vérifia le contenu.
-Ils sont dedans; vous pouvez vérifier.

- Merci
J'ouvrais la petite boîte et sentait l'odeur familière de ces champignons. Ce sont bien ceux que je cherchais, totalement interdits sur le marché.

- Cela me convient. Combien vous voulez ?
Je sortais mon porte-monnaie que j'avait spécialement renfloué en retirant pas mal d'argent à la Gotham National Bank. Je fixais maintenant Kagi pour savoir quel serait le prix de mes champignons hallucinogènes.

[Désolé pour le retard mais j'étais en manque d'inspiration sur ce sujet.]

- Merci.

Il avait ouvert le coffret et avait vérifié.
Apparemment c'étaient bien les bons champignons hallucinogènes, interdits sur le marché d'après son scientifique C. Que c'était énervant d'oublier son nom...Toujours et encore.

- Cela me convient. Combien vous voulez ?

Il avait sorti un porte-monnaie, prêt à payer.
Hum? Combien devait-il le faire payer?
Les champignons hallucinogènes n'étaient pas son domaine et ce n'était pas son genre de faire payer quelque chose qui sortait de son domaine de connaissances. Il était plus doué pour fixer les prix quand il s'agissait du trafic d'êtres humains...

-Bon...vous savez quoi? Je suis de trop bonne humeur ce soir et ceci n'est pas mon domaine d'affaires. Alors je vais simplement vous demander en paiement autre chose que de l'argent. Je veux le plus grand rire qui soit! Racontez-moi quelque chose qui me fasse rire aux éclats et les champignons sont à vous! Vous n'aurez rien d'autre à débourser...

Kagi le fixait maintenant avec un regard intéressé pour savoir ce qu'il allait sortir - même si on ne voyait pas ses yeux - et il souriait.
Un grand sourire joyeux...
Il ne manquait plus que le paiement...

-Bon...vous savez quoi? Je suis de trop bonne humeur ce soir et ceci n'est pas mon domaine d'affaires. Alors je vais simplement vous demander en paiement autre chose que de l'argent. Je veux le plus grand rire qui soit! Racontez-moi quelque chose qui me fasse rire aux éclats et les champignons sont à vous! Vous n'aurez rien d'autre à débourser...

Je fus surpris par une telle demande. Je n'étais pas friand des blagues, déjà qu'entendre celles du Joker dans l'asile me fatiguent. Je comptais bien faire une tentative même si je craignais l'échec.

C'est deux mecs dans un asile de fous...
Et un soir ils décident qu'ils en ont marre de vivre dans un asile de fous.
Ils décident donc s'évader!
Alors ils montent sur le toit de l'asile et de là, ils voient tous les toits de la ville, qui s'étendent loin sous le clair de lune...
La liberté est à leurs pieds...
Le premier ne fait ni une ni deux, il saute le vide qui les sépare des autres toits. Mais son copain n'ose pas...
Il a peur de tomber.
Alors le premier a une idée...
"Hé, j'ai ma lampe de poche!" dit-il.
"Je vais l'allumer. T'auras qu'à marcher sur le rayon de lumière jusqu'ici!"
M-mais le deuxième secoue la tête.
Khhfn...il...il dit...
Il dit "T-tu me prends pour un fou?
Quand je serai à mi-chemin, tu éteindras ta lampe!"

Je regardais anxieux le japonais. Il n'allait sûrement pas rire à cette blague pitoyable racontée par le clown prince du crime quand il s'ennuyait dans sa cellule.

Alors ?

Kagi souriait toujours et attendit le fou rire.

C'est deux mecs dans un asile de fous...
Et un soir ils décident qu'ils en ont marre de vivre dans un asile de fous.
Ils décident donc s'évader!
Alors ils montent sur le toit de l'asile et de là, ils voient tous les toits de la ville, qui s'étendent loin sous le clair de lune...
La liberté est à leurs pieds...
Le premier ne fait ni une ni deux, il saute le vide qui les sépare des autres toits. Mais son copain n'ose pas...
Il a peur de tomber.
Alors le premier a une idée...
"Hé, j'ai ma lampe de poche!" dit-il.
"Je vais l'allumer. T'auras qu'à marcher sur le rayon de lumière jusqu'ici!"
M-mais le deuxième secoue la tête.
Khhfn...il...il dit...
Il dit "T-tu me prends pour un fou?
Quand je serai à mi-chemin, tu éteindras ta lampe!"

Tiens...on dirait qu'à un moment donné, le docteur Crane hésitait.
Hum...
Il avait l'air anxieux.

Alors ?

Le sourire avait disparu du visage de Kagi. Doucement il pencha sa tête vers la droite comme pour regarder Crane sous un autre angle.

-C'était pas drôle...on me l'a déjà raconté. Essayez encore...vous avez droit à quatre essais au total...Je suis sûr que vous pouvez faire mieux...Sans hésiter...sinon la blague n'est plus drôle...

-C'était pas drôle...on me l'a déjà raconté. Essayez encore...vous avez droit à quatre essais au total...Je suis sûr que vous pouvez faire mieux...Sans hésiter...sinon la blague n'est plus drôle...

Je n'avais jamais été capable de raconter une blague correctement. Ce n'était pas mon domaine et je devais bien me l'avouer. J'étais nul, tout ce qu'il y a de plus nul dans ce domaine. Que dire au Yakuza ? Tout lui avouer où refaire une tentative ? Je réfléchissais et prenait mon courage à deux mains. Mon autre main fouillait dans mon cartable pour sentir la présence réconfortante d'un objet froid et métallique.

" Quelle est l'antithèse de l'argent n'a pas d'odeur ? "

Ma voix était calme et assurée. Il s'agissait plus d'une énigme que d'une blague mais je pense que cela pourrait m'aider.
Je regardais le Yakuza en essayant de déceler un regard sous les mèches de cheveux grises.

" Quelle est l'antithèse de l'argent n'a pas d'odeur ? "

La tête de Kagi se pencha brutalement vers la droite, signe de son incompréhension TOTALE. Dans ses yeux - qu'on pouvait maintenant voir, vu que ses mèches venaient de glisser vers la droite - se lisaient l'incompréhension et la surprise et il ne cessait de cligner des yeux pour bien marquer son incompréhension. Et en guise de réponse il lâche un simple:

-Gné?

Il continua à laisser sa tête telle qu'elle, mais croisa cette fois ses bras sur sa poitrine en fixant cette fois le Docteur Crane.

-J'espère que la réponse est aussi mortelle que prévue...Parce que je vous jure que je ne comprends rien à cela...

Pour Kagi, c'était tout bête.
Si la blague avait un lien avec la mort, c'était gagné...sinon...aucun rire aucun sourire, tout simplement.
Et là, tel que c'était parti...

- J'espère que la réponse est aussi mortelle que prévue...Parce que je vous jure que je ne comprends rien à cela...

Je me décourageais en voyant ce que demandait l'homme en face de moi. Je bouillonnais de colère. Je ne sais pas raconter de blagues, je ne perds pas mon temps avec ça. Dois-je continuer à me ridiculiser où dois-je lui prendre ces champignons de force.

- Eh bien, je vois que vous n'aimez que les blagues morbides c'est ça ? Vous voulez en entendre une vraie. C'est l'histoire d'un garçon seul ridiculisé par tout ses camarades. On lui donnait le surnom d'épouvantail car il s'isolait très souvent dans une vieille cabane près d'un champ de tournesols. Il était fou amoureux d'une fille mais elle ne voulait pas de lui. Alors qu'elle copulait avec un autre homme, le jeune garçon les terrifia tellement en se grimant qu'ils se tuèrent dans un accident de la route.

J'enlevais mes lunettes et fixai le Yakuza.

- C'est une histoire vraie bien sûr. Cela vous suffit j'espère car je perds mon temps a essayer de vous faire rire alors que j'ai une préférence pour la peur.

Kagi écouta le récit, toute ouïe.
L'histoire avait l'air bien macabre et vers la fin un sourire s'était dessiné sur ses lèvres et il se mit alors à rire.
Un rire des plus lugubres, encore plus que d'habitude.
Puis il redevint enfin sérieux, sa voix aussi l'était, mais c'était aussi très sombre.

-Pauvre, pauvre jeunes gens, si stupides qu'ils étaient au point de ne pas faire attention au danger qui au-dessus de leur tête qui planait. Pauvre, pauvre garçon martyrisé qui de douleur d'être rejeté finit par tuer, déclama t-il comme de sombres haïkus qui n'en étaient pas pour lui, juste sa pensée qu'il exprimait à sa manière. L'humanité court à sa perte avec des gens comme ce couple mort, pourquoi ai-je dit "pauvres jeunes gens" alors qu'ils l'avaient bien mérité en vérité? J'aimerai bien aider ce garçon dont vous m'avez parlé, si c'est une histoire vraie, il doit bien exister. Je pense qu'il mérite aide et attention...Qu'en pensez-vous?

Kagi lui tendit la boîte en souriant. Il savait bien ce que c'était d'être rejeté et ridiculisé.
Bien sûr, non, lui n'avait pas vécu ça, mais il savait qui dans son entourage l'avait vécu.
Ketsueki était LE grand exemple qu'il avait en tête. Il Elle avait vécu tellement de choses douloureuses que c'en était à pleurer parfois! Kagi avait même versé une larme lorsqu'il elle avait raconté son histoire au Yakuza Gris, après qu'il l'ait trouvé presque mort. Et bien sûr, Kagi avait d'autres exemples en tête, mais on ne va pas tout citer, la liste serait longue.
Non, franchement, il comprenait parfaitement la situation.

-Tâchez d'en faire bon usage, dit simplement Kagi, toujours son sourire aux lèvres. Pour quelqu'un qui ne sait pas raconter de blagues, vous racontez bien les histoires. Moi aussi je préfère la peur, mais le rire permet d'évacuer certaines choses. Si vous saviez tout ce que j'ai vu, je pense notamment que vous vous entendrez bien avec celui qui m'a donné ces champignons. Très bien même.

Il se leva et commença à se diriger lentement vers ce qui lui servait de chambre.

-Sayonara Crane san. Si un jour il vous prend l'envie de revenir parce que vous êtes en manque de champignons, revenez ici, vous serez toujours le bienvenu. Et si vous avez besoin de cobayes, je vous en fournirai.

Puis il rentra dans sa chambre et ferma la porte, laissant le docteur Crane seul dans le hall avec d'autres sbires qui le surveillaient.

-Pauvre, pauvre jeunes gens, si stupides qu'ils étaient au point de ne pas faire attention au danger qui au-dessus de leur tête qui planait. Pauvre, pauvre garçon martyrisé qui de douleur d'être rejeté finit par tuer, déclama t-il comme de sombres haïkus qui n'en étaient pas pour lui, juste sa pensée qu'il exprimait à sa manière. L'humanité court à sa perte avec des gens comme ce couple mort, pourquoi ai-je dit "pauvres jeunes gens" alors qu'ils l'avaient bien mérité en vérité? J'aimerai bien aider ce garçon dont vous m'avez parlé, si c'est une histoire vraie, il doit bien exister. Je pense qu'il mérite aide et attention...Qu'en pensez-vous?

Je souriais à cette annonce qui se voulait très encourageante.
- Il le mérite peut-être mais n'en a jamais profité avant. Ce garçon, vous l'avez devant vous. Encore merci.

L'homme aux long cheveux gris me tendit la boîte de champignons. Je la pris de mes deux mains et regardait le Yakuza s'éloigner.

-Sayonara Crane san. Si un jour il vous prend l'envie de revenir parce que vous êtes en manque de champignons, revenez ici, vous serez toujours le bienvenu. Et si vous avez besoin de cobayes, je vous en fournirai.

J'étais seul encore une fois. Je décidais donc de sortir de l'entrepôt en réfléchissant à ce que je ferais du cadeau de Kagi. Je pourrais isoler le jus des champignons et les mélanger à un gaz aérosol. Le plus important serait le dosage pour que les peurs phobiques envahissent le sujet et ne lui laissent que peu de chances de survie mentale et même physique.