Je suis approché à l’extérieur du Penthouse de Morgan, accroché plus précisément sur la façade ouest, au niveau des liaisons électriques et internet. Me servant d'un petit diamant, je tranche une partie du mur en plexiglass, avant de le jeter en arrière dans le vide. Une grande série de câbles se trouvent à présent là. La Cour m'a appris à m'infiltrer n'importe où, et cela inclus désactiver des systèmes de sécurité. Mon poignard vole, et tranche les câbles appropriés. Plus d'électricité à l'intérieur, ce qui inclut plus de système de vidéo surveillance. Il était temps de s'occuper de Morgan.

Chambre de Julien Morgan, environ cinq minutes plus tard. Je m'étais infiltré sans la moindre difficulté, ne blessant pas le moindre hommes de mains, me glissant d'ombre en ombre, sans faire le moindre bruit, sans alerter le moindre homme de ma présence. J'entend dans mes écouteurs les indications de Clark. Selon lui, venir parler à Morgan était une très bonne idée, car celui ci s'était fait agressé par un Ergot, ou un être équivalent. L'homme dort encore à moins que ce ne soit une doublure.

Ma voix est calme, et plutôt froide, au moment où j'ouvre la bouche. Je sors un couteau de son fourreau, avant de le jeter dans le mur, jusqu'au dessus de l'homme endormi. Le bruit allait sans doute le réveiller, tout comme ma voix. J'avais bien entendu penser à verrouiller la porte. Personne ne pouvait entrer, si je ne le voulais pas.

Monsieur Morgan. J'ai une offre à vous faire.

Je t'aime...

Il était encore avec elle. Son visage lumineux et souriant. Elle lui redonnait confiance en lui. Plus rien n'existait, il n'y avait qu'eux deux. Brusquement, il regarda le ciel qui devenait noir. Un orage allait éclater et son visage disparaissait. Enfin peut-être que non...
Il ouvrit les yeux de stupeur et vit un couteau se ficher contre le mur juste au dessus du lit. Il entendit une voix calme et observa la silhouette en face de lui. Il était torse nu et ne portait qu'un pantalon de pyjama blanc. Il se leva et attrapa une robe de chambre pour être un peu plus présentable.

" Une offre à me faire ? J'ai connu bien peu de gens prenant de telles mesures pour me faire une offre. Que voulez-vous vraiment ? "

Julien avait peur pour sa sécurité. Depuis l'intrusion de la Cour des Hiboux, il avait des armes toujours à proximité de lui et un réseau de surveillance encore plus élaboré qu'avant. Julien avait les mains dans les poches de sa robe de chambre. Sa main droite caressait l'objet froid et métallique assurant sa sécurité en cas de danger. Il fallait être un idiot pour ne pas être armé quand un étranger probablement dangereux entre chez vous.
Julien le regardait et attendait une réponse. Il le fixait de son regard froid et espérait qu'il ne s'agissait pas d'un assassin envoyé par ce crétin de Yakuza où par un autre ennemi.

Je le vois caresser un objet dans sa poche. Sans doute une arme à feu. Il ne se doute pas d'à quel point je suis dangereux. J'ai passé ma vie à m'enfuir et à survivre. Ce n'est pas une misérable arme à feu qui allait m’arrêter. Mon but n'est pas de l'intimider, mais de m'en faire un allié. Je n'apprécie cependant pas qu'on me menace, aussi implicite soit la dite menace. Ma voix est terriblement moqueuse quand je lui répond.

Voyons, monsieur Morgan. Vous pensez sérieusement qu'une arme pourra m’arrêter. Je n'ai pas passé trois heures à escalader ce foutu immeuble sans en piéger les moindres parcelles. Si vous essayez simplement de tirer, tout l'étage explosera. Vous pensez que je plaisante ?

Je sors de ma ceinture à équipement un petit détonateur. Le but est de simplement l'impressionner, il est factice. Maintenant, il est temps de lui faire mon offre. Selon mes informations, la Cour des Hiboux l'a attaqué dans son propre penthouse, il y a très peu de temps. Obtenir sa revanche serait sans doute une bonne motivation.

La Cour des Hiboux vous a attaqué. Je veux "les" attaquer. Il y a sans doute moyen de collaborer ?

Voyons, monsieur Morgan. Vous pensez sérieusement qu'une arme pourra m’arrêter. Je n'ai pas passé trois heures à escalader ce foutu immeuble sans en piéger les moindres parcelles. Si vous essayez simplement de tirer, tout l'étage explosera. Vous pensez que je plaisante ?

Il semblait avoir de la ressource. C'était hélas nécessaire dans une ville pareille. Il fallait tout prévoir si on ne voulait pas se faire bouffer par cette ville. Il ne plaisantait pas d'après lui où il était très doué pour le bluff.

Je ne pense pas non. Vous pouvez comprendre qu'un homme ayant subi plusieurs tentatives de meurtre tente de se protéger et qu'une entrée par effraction est pour le moins suspecte.

L'homme avait montré un détonateur. Julien était expert en armes à feu mais il était plutôt amateur en matière d'explosifs. Il ne voulait tout de même pas prendre de risques.

La Cour des Hiboux vous a attaqué. Je veux "les" attaquer. Il y a sans doute moyen de collaborer ?

Avait-il bien entendu ? La Cour des Hiboux ? Julien avait une rancune tenace. Il voulait se venger mais il avait peur depuis qu'il avait été atteint malgré toute sa sécurité. Comment cette personne pouvait l'aider à s'en prendre à la Cour des Hiboux.

Possible. Vous les connaissez ? Je n'ai aucun moyen de m'en prendre à eux car je n'ai aucune information. Je suis né en France et je n'avais jamais entendu parler de cette comptine avant.

Julien ouvrit un placard au niveau du mur et mit un peu de cognac dans un verre. Il en but une petite gorgée et reprit.

Je suis curieux. Comment comptez-vous les attaquer ? Ils ne semblent pas être des cibles faciles ni très voyantes. Vous avez une idée sur ce point ? D'ailleurs, vous savez peut-être qui je suis mais je ne connais rien de vous.

Possible. Vous les connaissez ? Je n'ai aucun moyen de m'en prendre à eux car je n'ai aucune information. Je suis né en France et je n'avais jamais entendu parler de cette comptine avant.

Je parle, murmure à mi voix. La comptine de la Cour des Hiboux. C'est ce qui m'a précipité dans l'enfer de ma vie actuelle. Il peut sans doute m'entendre. Mais je m'en fiche. Que je le veuille ou non, je suis et serais toujours un Ergot de la Cour.

Gare à la Cour des Hiboux qui d'en haut scrute Gotham
Au tribunal des chouettes qui sait tout de nos âmes
Car par delà les murs, il entends chaque mot
Gare à son émissaire dont le nom est l'Ergot

Je suis un Ergot. Et je le serais toujours. Pourquoi ?! Pourquoi ? Je suis perdu dans mes pensées, ce qui fait que j'entend à peine les paroles suivante du français. Il me demande qui je suis, et comment je compte les affronter. C'est bien simple. Je compte me servir des Serres du Hiboux pour les tuer. Et ensuite, seulement ensuite. Je serais libre. Je serais enfin libre.

Je suis un Ergot. J'ai échappé à leur contrôle. Et ces dagues ...

J'attrape mes deux fourreaux les plus stylisées, et en fait jaillir deux dagues, marqué au pommeau d'une tête de Hibou.

... Vont me permettre de les tuer. Cependant, l'argent est le nerf de la guerre. Et c'est pour ça que j'ai besoin de vous. Je vous venge, et vous m'aidez à me procurez l'équipement bien spécifique dont j'ai besoin.

Il l'avait entendu il y avait peu. C'était tout ce qu'il avait pu tirer de cette enquête, aucune information sûre. Juste une comptine, cette comptine obsédante et vague. Trop vague pour apporter quelque-chose à celui qui réclamait vengeance. L'homme en face la connaissait par coeur. Il avait sûrement eu des rapports avec la Cour.

Je suis un Ergot. J'ai échappé à leur contrôle. Et ces dagues vont me permettre de les tuer. Cependant, l'argent est le nerf de la guerre. Et c'est pour ça que j'ai besoin de vous. Je vous venge, et vous m'aidez à me procurez l'équipement bien spécifique dont j'ai besoin.

Julien commençait à faire confiance à l'homme en face de lui. Un ennemi intérieur chez les hiboux, un atout majeur qui pourrait conduire cette secte à sa perte. La Cour connaissait-elle l'existence de ce traître dans ses rangs. Julien se le demandait bien. Tant que les armes frapperont la Cour, il sera prêt à fournir.

" Vous avez besoin de moi pour vous fournir les armes nécessaires pour éradiquer la Cour, ai-je bien compris ? "

Julien était confiant soudainement car ce n'était pas les armes qui manquaient.

" Je marche. Il y a une salle cachée sous le penthouse regroupant des stocks d'armes militaires très variées. Il a été très difficile d'installer toute cette technologie ici mais nous avons réussi cette prouesse technique. Je possède de quoi équiper une petite armée, cela vous suffira ? "