En cage, le pyromane |Pv Firefly|

Sujet: En cage, le pyromane |Pv Firefly| Lun 3 Déc - 22:58

Je feuillète brièvement le dossier entre mes mains, prenant gare de ne pas rentrer dans quelqu’un en traversant le couloir qui me mène à la salle d’interrogatoire. On vient d’appréhender le responsable de la pagaille de cette nuit prés du Diamonds Exchange. Encore un. Mais au lieu de piquer les diamants, celui-là s’est fait une joie de foutre la frousse à la populace et nous a démontré ses talents de pyromane. Il a massacré des gens à coups de lance-flamme – un sacré malade, qui se fait appeler Firefly, mais de son vrai nom Garfield Lynns. Et il est pas à court d’antécédents le bougre en plus de ça – il a déjà fait un petit tour à Arkham après que Batman lui soit tombé dessus mais il a réussi à s’en évader. Bref, encore un bon taré que j’ai sur les bras. La nuit s’annonce réjouissante. Il doit être prés d’1h du matin quand j’entre dans la pièce où m’y attend le dénommé Lynns, menotté. On s’est évidemment assuré qu’il n’ait plus aucune arme sur lui – il ne lui reste que son costume sur la peau et j’examine brièvement son masque avant de le déposer sur la table qui nous sépare.

« Monsieur Lynns, je suis l’inspectrice Lulla Brogan et je suis chargée de votre interrogatoire. » – Je porte sur lui un regard voulu neutre même si les victimes qu’il a fait sont plutôt nombreuses. J’en vois à la pelle des tarés et des tueurs – le plus dur, c’est bien de rester de marbre parfois. Les preuves qu’on a contre lui sont plutôt évidentes, mais l’on ne peut pas éviter ce genre de formalités. « Bon, j’imagine que vous n’allez pas contester le fait d’avoir menacé tous ces gens avec un lance-flammes et d’avoir fait des victimes ? »

Je plante mon regard dans le sien avec froideur, réfrénant le dégout qu’il m’évoque. Plusieurs individus ont pu être sauvés malgré leurs brûlures mais un jeune homme est mort, carbonisé. Je connais assez bien ce genre de psychopathe, qui voit de l’art dans un acte criminel. Autant dire que Lynns ne lésine pas sur les moyens spectaculaires. Un pyromane, ça n’est jamais à prendre à la légère. Le type a le choix de se la jouer réglo et de ne pas me faire tourner en bourrique, ou il peut la jouer provocation et je sens que ça va m’agacer. Mais bon, quand on est flic, la patience se travaille. Je tire ma chaise pour m’asseoir face à lui et je le scrute, l’interrogeant du regard.

Garfield Lynns était menottés dans une salle d'interrogatoire du commissariat. Son visage tuméfié le lançait et la lumière crue du plafonnier lui faisait mal aux yeux. L'horloge indiquait qu'il était pas loin d'une heure du matin. Les flics l'avait enfermés dans la pièce et laissé seul depuis deux heures...il espérait peut-être qu'il craquerait mais Firefly n'était pas un novice à ce jeu-là.

A ce moment, une magnifique jeune femme se présentant comme étant l'inspectrice Lulla Brogan fit son entrée. Lynns la détailla des pieds à la tête. Il se demandait ce qu'une gonzesse pareil trouvait de plaisant dans le fait de jouer au flic alors qu'elle aurait pu sans problème être mannequin. L'inspectrice jetait un regard plein de dégoût à Lynns et il pensa que si il n'y avait pas toutes ses caméras de surveillance et un de ses collègues qui observait la scène, elle prendrait un malin à lui fracasser la tête. Il fut tiré de sa rêverie par la première question de la flic:

« Bon, j’imagine que vous n’allez pas contester le fait d’avoir menacé tous ces gens avec un lance-flammes et d’avoir fait des victimes ? »

-"Je serais stupide de contester cet état de fait mais néanmoins j'aimerais précisé que je n'ai tué qu'une seule personne ce soir... Je ne dis pas qu'il n'était dans mes intentions d'en tuer davantage mais ce foutu prodige de mes deux à mit un terme à ma fête!"

Il se tut une seconde, il voulait voir la réaction que sa déclaration provoquerait sur l'inspecteur Broggan. Il voulait avoir l'ascendant sur elle, il voulait l'ébranler. Après tout, il ne devait pas y avoir longtemps que cette fille était inspecteur, elle lui semblait fragile et ça lui plaisait même plus ça l'excitait. Il poussa un soupir et reprit:

-"Vous avez vu mon oeuvre? Si c'est le cas, j'espère que ça vous a plu à vous, vos collègues et à tous les habitants de Gotham!... J'ai voulu rappeler à tous qu'il n'y a pas que le joker et son procès qui compte! Ceci étant dit, je vous dirais ce que vous voulez mais avant, je voudrais bien une cigarette et qu'on me retire ces menottes."

Il baissa les yeux une seconde pour contempler ses entraves et releva la tête. Sur son visage, un hideux sourire s'était dessiné. Il leva ses poings enchaînés et les tendit en direction de la jeune femme et implora d'une voix douce:

-"Enlevez-les moi et nous parlerons!"

Je reste de marbre, mes yeux dans ceux du coupable. J'attends patiemment qu'il daigne me répondre et je sais pertinemment que j'ai une chance sur deux de tomber sur un provocateur. Je suis habituée aux regards appuyés et sexistes – cet homme, comme tous ceux que j'ai interrogé dans cette salle, ne m'effraie en rien là-dessus. Leur offrir une réaction emportée ou une émotion vive est le genre de choses qu'ils désirent ardemment. Ça les amuse. Lynns me répond qu'il ne conteste pas mais se permet de préciser qu'il n'a tué qu'une personne – et cela avec un détachement culotté. Manifestement, le fait que Red Robin l'ait interrompu dans sa petite sauterie le fout en rogne. Je pourrais jouer du sarcasme en disant que je suis chagrinée mais ça ne ferait que nous éloigner du sujet. Je reste immobile, adossée contre mon siège, et sûrement pourra-t-il déceler une étincelle de moquerie dans mon regard pourtant voulu froid. Il me prend à partie dans son discours, me demandant si j'ai vu ce qu'il a fait et si ça m'a plu. Je vois bien ce qu'il essaie de faire. Me faire réagir. Peut-être que ça l'amuserait que je le frappe ? Putain de malades. Avec ce qu'il dit, je présume qu'il est mégalo – qu'il considère que brûler des gens, c'est tout un art. Il est jaloux que le Joker fasse autant parler de lui. C'est si pathétique. Il affirme qu'il me dira ce que je veux entendre après que je lui aurais enlevées ses menottes et donné une cigarette. J'hausse brièvement les sourcils – comme si j'allais considérer sa demande avec sérieux. Il se penche, un sourire inquiétant aux lèvres tout en me demandant de lui retirer ses menottes.

« Je suis navrée mais je ne peux pas accéder à votre requête. » – Que je tranche sur un ton doucereux. Je me rappelle encore de cette fois où le Chapelier m'a manipulé pour le sortir de la prison et le reconduire à Arkham. Faudrait être dingue pour détacher un type pareil – et évidemment qu'il sait pourquoi je ne le ferai pas. « Nous parlons déjà en réalité. Parce que, Lynns, vous êtes parfaitement le genre d'individus qui aime ça. Vous adorez confesser vos crimes car vous avez un égo surdimensionné. La preuve est là. Le Joker fait trop parler de lui à votre goût, alors vous nous donnez un peu de spectacle pour nous rappeler que vous êtes là ? »

La question est rhétorique évidemment. Me prend-t-il pour une naïve petite inspectrice ? Une blondinette que l'on peut manipuler. J'ai peut-être pas la gueule de l'emploi, mais je sais parfaitement comment faire mon boulot – chose qu'il pourra constater à la fin de notre entretien.

« Ce que l'on peut dire, c'est que votre intervention tape à l'œil, même si je reconnais que ça a fait parler de vous, va aussi vous donner droit à un bon séjour à Arkham. » – Je me penche vers lui, coudes posés sur la table qui nous sépare. « Et tout le monde vous oubliera, encore. Alors soit, vous êtes extrêmement malin et vous comptiez vous faire attraper, soit vous êtes orgueilleux et stupide, monsieur Lynns. »

Mes lèvres se joignent dans une moue dubitative avant que je ne reprenne sur un ton de nouveau doucereux.

« Pour moi, cette affaire est close. Vous êtes coupable d'un homicide volontaire, et je vous souhaite bon courage pour vous échapper, cette fois-ci. » – Je lui jette une œillade venimeuse avant de me caler contre mon siège.

]Lynns bouillait de colère, sa tentative d'intimidation avait échoué lamentablement! Pire, elle avait osé lui répondre et lui balançait des propos des plus injuste et le comble de son effronterie atteint son paroxysme quand elle s'assit face à lui et attendit sa réaction. La première réaction de lynns fut de tenter de se lever mais ses entraves aux chevilles lui interdisait tout mouvement et il retomba sur sa chaise:

-"Ferme la, comment oses-tu me parler sur ce ton ,je suis Firefly, bordel der merde. Je suis l'un des criminels les plus craint de toute cette putain de ville! Il est hors de question que je laisse un minable flic et encore moins une femme me parler sur ce ton!"

Il se tut et essaya de contrôler le tremblement de sa main. Il fit un effort surhumain et après de longues secondes de silence, il reprit sur un ton neutre:

-"Je suis désolé de m'être emporté, ce n'est pas dans ma nature. Tant pis pour la cigarette... Après tout, je ne fume pas, je voulais juste voir la cendre rougeoyante, cela me rappelerai de merveilleux souvenir mais ce n'est pas grave!"

Il pensait au fond de lui tout le contraire mais il ne voulait plus montrer de faiblesse susceptible de l'enfoncer davantage. Il eut soudain une idée et ne put s'empêcher de sourire. Il pourrait incriminer une autre personne et il savait très bien qui il allait faire plonger:

"-Il y a plusieurs nuits, j'ai attaqué la bijouterie Hansen sur Gotham Plaza mais j'ai été pris de vitesse par le chapelier fou. Il m'a implanté un contrôleur cérébral cette nuit-là et ce carnage que j'ai provoqué ce soir n'est pas de ma faute! J'ai été manipulé par Jervis Tetch!

Il fit une pause et s'enfonça dans son siège et jaugea la flic. Un mensonge aussi gros passerait sûrement.....

Si au début, Lynns avait tout l’air de s’amuser à me provoquer, ma réponse a l’air de faire mouche. A son visage, je vois qu’il ne s’attendait pas particulièrement que je lui rétorque ça – ce dont je retire un petit plaisir personnel que je garde néanmoins pour moi. Lorsqu’il tente de se redresser, furibond, je ne bouge pas de ma chaise. Après tout, il est menotté aux bras, comme aux chevilles et bien que je prendrai beaucoup de plaisir à lui coller la tronche contre la table, je vais éviter de m’emporter. Le voilà qui m’ordonne de me la fermer et qu’il se jette des roses. Il m’insulte, d’abord sur ma condition de flic pour ensuite démontrer une misogynie dont j’ai l’habitude. Et ouais, dans ce boulot, on n’est jamais tranquille quand on est une femme. La moitié des mecs sont convaincus qu’une femme ne peut faire preuve d’assez d’autorité ou de force pour contraindre les tarés qu’on arrête. J’ai prouvé à la moitié qu’ils avaient eu tord de croire ça depuis. Je continue à fixer Lynns, l’expression neutre, presque ennuyée et ce dernier tente manifestement de se calmer. T’as raison, mon vieux, donne moi encore plus de raisons de te coffrer. Il s’excuse et j’hausse brièvement un sourcil, daignant lui offrir quelques secondes pour s’expliquer. Voir la cendre rougeoyante – de merveilleux souvenirs ? Espèce d’enfoiré…

« Outrage à agent. Non, mais continuez, je vous en prie. Vous êtes le criminel le plus craint de cette ville après tout. » – Lui glissé-je finalement avec sarcasme.

En détaillant le faciès de mon interlocuteur, je me rends soudain compte qu’il sourit. Que va-t-il donc me trouver comme excuse ? Il m’explique alors sur un ton bien plus calme qu’il a attaqué une bijouterie mais que le Chapelier Fou est intervenu. Il évoque la puce de contrôle mental, spécialité de ce dernier – et ça m’évoque des souvenirs bien agaçants. Qu’il affirme avec autant de virulence que le crime de cette nuit n’est donc pas de son ressort me fait sourire. Je me rappelle très bien ce que ça m’a fait.

« Pour un type qui semblait pourtant si fier d’avoir tué, vous êtes du genre à rapidement retourner votre veste monsieur Lynns. » – Que je lui dis sur un ton franc. Est-ce que c’est vrai ? J’en doute, même si c’est plausible. « Vous n’en êtes pas à votre première arrestation. Vous avez quelques désordres psychologiques. Vos penchants de pyromane ne sont plus à prouver. Et en plus de ça vous venez de m’affirmer de vive voix que vous êtes un redoutable criminel. Espérez-vous sincèrement que l’on vous relâche monsieur Lynns ? »

Je l’interroge du regard puis j’affiche un demi-sourire.

« Mais dites toujours. Comment ça s’est passé exactement ? Combien étaient-ils ? Pourquoi avoir tenté de vous contrôler juste pour tuer un jeune homme dans la rue ? Je sais que le Chapelier Fou est difficile à cerner, mais je ne pense pas qu’il perdrait son temps avec vous… » – Encore des mots pour blesser. Sous entendre qu’il n’est rien – que même le Chapelier Fou est plus craint que lui. Voilà qui devrait le pousser dans ses retranchements.

*désolé pour le retard

Lynns eut toute les peine du monde à se contenir mais au prix d'un effort surhumain, il parvint à ne pas exploser. Il leva les yeux au plafond et contempla longuement le néon puis reposa son regard sur Brogan:

-"Ce crétin de Tetch ne m'a pas lavé le cerveau. Je suis fier de ce que j'ai accompli et je ne vois pas pourquoi, j'en attriburait le mérite à un autre.... La vérité, c'est que Jervis s'est pointé un peu après moi et a essayé de me coiffer au poteau. Finalement, nous nous sommes fait avoir tout les deux, les bijoux étaient faux."

Lynns fit une pause, il était en train de tout avouer, il finirait sans doute sa nuit dans la cellule de détention provisoire du commissariat et serait envoyé à Arkham à la première heure. Il pouvait donc retarder l'échéance encore un peu, il n'était pas pressé de finir dans une cellule. Il inspira profondément et reprit son discours:

-"J'aimerais tant voir votre corps convulser et s'embraser, voir la terreur dans vos yeux pendant que je vous flambe. Vous êtes un très joli ptit lot, ma chère Lulla... vous permettez que je vous appelle Lulla! Amenez de quoi signer mes aveux mais avant, je voudrais une chose, une chose insignifiante... une cigarette... et aussi la certitude que mon chef-d'oeuvre d'hier soir sera demain matin en première page de tous les journaux!

Lynns se renfonça dans son siège. Cette garde à vue toucherait bientôt à sa fin mais il était tout de même curieux de voir comment réagirait l'inspectric à sa dernière déclaration.

Lynns se met à éviter mon regard et je sens qu’il bouillonne devant mon comportement. Alors que je suis toujours penchée vers lui, doigts noués posés sur la table, son regard revient avec insolence dans le mien et il reprend la parole pour m’expliquer sa version des faits. Le voilà assumant parfaitement le fait d’avoir tué. Il dit ne pas avoir été manipulé par Tetch mais juste que ce dernier s’est pointé dans le but de voler les bijoux – et qu’ils se sont faits tout deux avoir car ils étaient faux. Je fronce légèrement les sourcils, pensive. Il va falloir que j’aille éclaircir ça, histoire de savoir si une tierce personne mal intentionnée est mêlée à cette affaire. Quoiqu’il en soit, j’ai ce qu’il me faut pour coller Lynns au trou – de quoi lui faire passer l’envie de semer la pagaille. Je daigne me redresser, rangeant le dossier de Lynns sur le coin de la table.

« Et bien… Merci pour votre témoignage Monsieur Lynns. Vous devez être familier avec la manœuvre ? J’ai des aveux à vous faire signer… » – Articulé-je sur un ton calme, écartant ma chaise.

Au final, ça ne se sera pas si mal passé que ça ! Du moins, c’est ce que j’ai l’insolence de penser jusqu’à ce que Lynns reprenne la parole, particulièrement attentif. Lorsqu’il prononce ses menaces à mon égard, j’hausse brièvement les sourcils. Que croit-il que je vais faire ? Cauchemarder à son sujet ? Je baisse légèrement la tête avant de glisser une mèche de cheveux derrière mon oreille, flegmatique, puis je fais quelques pas sur le côté avant de reporter mon attention sur mon interlocuteur.

« J’espère que vous en rêverez longtemps, monsieur Lynns, histoire qu’à chaque fois que vous ouvriez les yeux, la frustration sera telle que vous serez désespéré. » – Murmuré-je, mes yeux plantés dans les siens. « Oh… J’aurais passé le pas de cette porte que je vous aurais d’ores et déjà oublié, comme le pathétique criminel que vous êtes. »

Mesquine, cruelle. Il y a vraiment quelque chose qui s’est brisé en moi depuis cette affaire avec Zsasz.

« Je ne vous offrirai pas de cigarette monsieur Lynns. Et l’on parlera sûrement de ce qu’il s’est passé – du pauvre homme que vous avez tué – mais sûrement pas de vous. Il y a tellement mieux à dire concernant les récents méfaits à Gotham. » – Mon regard est venimeux. Je me sens même l’envie d’attraper les cheveux de mon interlocuteur pour lui faire violemment manger la table. Je me redresse alors, tournant les talons vers la porte pour quitter la pièce.

On me cueille à la sortie. Les collègues n’ont pas l’air très content que je provoque le criminel. Qu’importe, il sera bientôt enfermé à Arkham, avec tous les autres. J’attrape les papiers, un stylo, puis je reviens vers la salle d’interrogatoire pour faire de nouveau face à Lynns. Je lui pose les feuilles et le stylo devant les yeux avant de m’éloigner d’un pas et de le fixer.

« Tout est là monsieur Lynns. Signez ça et je vous ficherai enfin la paix. »

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En cage, le pyromane |Pv Firefly|

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