Un sifflement dans la nuit. La sensation rêche et violente d'une corde agrippée autour de son poignet. L'odeur de la peur qui coule lentement par toutes les pores de sa victime. L'obscurité, les ténèbres, comme seule vision. Et le goût de l'inconnu, de bile qui remonte de son ventre.
Voilà ce qu'il doit ressentir - voilà ce que je veux qu'il ressente.

Deux mètres au-dessus de la scène, je maintiens le bras de l'agresseur en l'air. J'ai lancé quelques secondes auparavant un Batarang suivi d'une corde, l'objet allant s'encastrer dans le mur sur le flanc gauche de la victime, la corde ayant entouré la main presque mortelle.
Je ne connais pas l'ennemi. Vêtu d'une chemise colorée et de lunettes de soleil, il donnait l'impression d'être un touriste perdu en ville, mais sa façon professionnelle d'agresser le consommateur d'alcool et son discours indiquent le contraire. C'est un chasseur, un prédateur, et je n'aime pas l'idée de ne rien savoir de lui. Je n'ai pas besoin d'un nouveau serial-killer en ville, et je crains même qu'il n'agisse depuis longtemps sous mon radar. Cela ne me met pas de bonne humeur.

D'un geste sec et puissant, je tire la corde vers moi, espérant faire reculer et même chuter mon adversaire.
La première chose à faire est de libérer la victime et de le faire fuir - la protection de l'innocent, toujours. Puis, il convient de mettre hors d'état de nuire l'ennemi, si possible le plus rapidement et le plus définitivement possible.

Accroupi sur un rebord de fenêtre, ayant accompli ma ronde nocturne jusqu'à entrapercevoir l'agression, j'enroule la corde autour d'un tuyau et me laisse lentement glisser dans les airs, ma cape freinant ma chute.
J'arrive et me relève à un mètre de mon ennemi, usant de toute ma théâtralité pour terrifier l'adversaire et en imposer - oui, c'est un des aspects de ma mission que je préfère. Je laisse ma cape recouvrer tout mon corps, seule mon crâne masqué se distinguant de cette masse de ténèbres que j'incarne. Et je ne dis rien, je le laisse attendre et espérer, réfléchir et s'apeurer, et finalement se jeter dans la mêlée en commettant moults erreurs.

Le combat va commencer.
Et sa prochaine action le lui fera peut-être déjà perdre.

(HJ/ Je me suis basé sur ton EDIT dans ta présentation pour ton aspect physique. Merci de me dire si je dois modifier, et accentuer ou non l'aspect "vieux" du personnage. /HJ)

Vieux, imbécile, suffisant, lent, stupide, arrogant... vieux, surtout.
Et définitivement stupide.

L'ennemi est rapide, trop rapide pour que je puisse l'empêcher d'égorger sa victime. J'ai voulu jouer, j'ai voulu être impressionnant, et j'ai perdu de vue ma priorité : la vie de mes concitoyens. J'ai échoué à sauver le cadavre qui gît à nos pieds - je n'échouerai pas à le venger.

"C'est en attendant le costume pour ton enterrement."

Mes bottes claquent lentement sur le sol sale et humide de la ruelle. Mes poings se crispent, se serrent avec fureur tandis que la distance entre lui et moi se raccourcit. Il est rapide... mais moi aussi.

Ma main droite se lance vers son visage, mais je sais déjà qu'il va vouloir l'éviter. J'enchaîne avec un véritable coup, un violent uppercut dans son ventre. Je refuse de lui laisser une quelconque seconde pour récupérer, et envoie directement mon genou gauche dans la main de Mr Sunshine, celle-là même qui tient son arme.

Un premier aigu se fait entendre - celui de la chute de l'objet coupant sur le sol.
Mon autre pied s'écrase sur sa cheville, et mon crâne vient violemment frapper le sien. Je recule alors, m'emparant à ma ceinture de deux Batarangs, au cas où. A mon avis, il doit avoir très mal après ce qu'il vient de subir, mais il est tellement rapide que je ne peux prendre aucun risque. Je l'ai sous-estimé quelques secondes plus tôt, et j'ai encore plus de sang sur les mains par cette erreur ; il est temps que cela cesse.

Il est rapide - moi aussi.

Il fonce vers moi pour me frapper avec une serpe, et je parviens à l'éviter de justesse. Son arme râcle mon torse, et entaille légèrement mon armure au flanc, là où la protection est la plus faible. Une petite douleur naît dans mon cerveau, que je force au mutisme pour me concentrer sur la contre-attaque ; je m'en occuperai plus tard.

Nos deux corps se frôlent, mais j'abats mon coude sur son dos dès qu'il passe suffisamment près de moi. La mâchoire serrée, je jette un oeil sur le corps sans vie au sol et sent ma détermination s'amplifier - il ne s'en sortira pas ainsi.
Mon genou remonte avant que mon adversaire ait eu le temps de tomber, et vient violemment frapper son visage ; son nez, ou ses dents, ont dû le sentir passer.

Je recule légèrement, pour tenter une autre attaque, quand je sens que le picotement sur mon flanc s'intensifie. Un bref regard me suffit pour comprendre que l'entaille est finalement plus profonde, et qu'un filet de sang coule lentement de son armure.
Mes mains s'emparent rapidement d'une compresse et d'un bandage à ma ceinture, que je scotche avec rapidité et habitude dessus. Cela ne m'a pris que quelques secondes, mais elles seront certainement suffisantes à mon ennemi pour se relever et reprendre la lutte. Habituellement, je ne m'occupe guère de mes blessures en plein combat, mais j'ai appris de mes rencontres avec Victor Zsasz que mieux vaut profiter de chaque instant pour préparer un éventuel long affrontement - mais ce ne sera pas le cas ici.

Mon adversaire, qui qu'il soit, va payer pour son crime.
Et j'aurais grand plaisir à l'enfermer à Blackgate.

Une grimace déforme mon visage - autant de colère que de douleur.

Malgré les blessures que je lui ai déjà infligées, l'ennemi vient de me frapper au visage. Une petite plaie horizontale apparaît rapidement, suivie d'un filet de sang qui glisse le long de ma joue. Ma mâchoire se crispe, mes poings se serrent encore plus qu'avant et je sens cette bonne vieille rage exploser au fond de mon coeur et de mes tripes.

Il m'a blessé.
Malgré ses blessures aux yeux et au nez, ce monstre a réussi à me toucher et à me faire saigner. J'en ai assez de prendre des coups, de laisser les adversaires me frapper et rentrer chez eux avec une bonne histoire - j'en ai assez de leur laisser une chance. Ils ne le méritent pas.

Je me précipite vers mon ennemi, faisant lourdement tomber sur son crâne ma main droite. Aussi dur que la pierre, mon poing s'acharne sur lui par deux fois avant que mon genou ne rencontre sa mâchoire - et la mâchoire ne gagne pas. Le tibia de l'autre jambe frappe ensuite son oreille, avant que mes doigts ne s'infiltrent dans sa chevelure pour le maintenir debout.

"Bien sûr que je suis Batman. Et moi, au moins, je suis encore conscient."

Mon poing frappe brutalement son ventre, avant que mes doigts ne lâchent définitivement ses cheveux pour le laisser tomber.
Objectivement, je me suis acharné sur lui en allant loin dans la violence, mais je n'ai pas supporté la blessure. Peut-être va-t-il encaisser et se relever, peut-être va-t-il s'enfoncer dans l'inconscience comme je le pense, mais une chose est sûre : il a perdu. C'est ça de se frotter à moi - il est temps que j'en reprenne conscience.

(HJ/ Merci de jouer le jeu et d'accepter que ton personnage souffre autant. Par souci de réalisme, Batman t'arrête et je vais ouvrir un sujet au commissariat pour toi, mais je te garantie que des possibilités d'évasion seront possibles. En cas de souci, envoie-moi un message privé. /HJ)

La combativité est une valeur qui se perd : rares sont ceux qui continuent de se battre quand tout semble perdu, rares sont ceux qui ont assez de courage et de tripes pour se relever, serrer les dents et affronter ce qui apparaît comme invincible. Il est juste dommage qu'une des dernières personnes à posséder cet atout ici soit un de mes ennemis.

Ma gorge pousse un hurlement de douleur quand le sel envoyé par mon adversaire atterrit sur moi. N'étant pas une créature surnaturelle, je ne crains pas la matière en tant que telle, mais les quelques grains tombés sur la plaie de ma joue me brûlent - et renforcent mon envie d'en finir au plus vite.
La main sur mon visage ensanglanté, je pose des yeux de haine vers la silhouette qui déambule difficilement vers une avenue bondée. Il semble ne plus rien voir ou entendre, et sa dernière attaque avait tout de l'ultime baroud d'honneur d'un homme qui se sait déjà vaincu, mais refuse l'inévitable - c'est noble. Totalement inutile, mais noble.

Il n'est plus qu'à quelques mètres des véhicules, qui vont trop vite pour l'éviter. Si je le laisse continuer, il sera fauché et ce qui reste de cervelle sera étalé sur la voie publique.
Mon regard tombe sur sa victime, égorgée, dont le sang coule encore dans cette ruelle sombre et sordide. Mes mains se crispent, et le doute effleure une nouvelle fois mon esprit - agir ou non. Sauver ou abandonner.

Je pousse un long soupir, et agrippe un Batarang à ma ceinture. Je l'envoie rapidement, et un filin suit l'objet qui s'enroule avec grâce autour des bras et du torse de mon adversaire. En quelques secondes, il est emprisonné, et je tire de toutes mes forces sur la corde pour le ramener vers moi.
Après l'avoir traîné jusqu'à ma position, je pose ma botte sur son visage et l'écrase par terre.

"Je vais faire courir le bruit en prison que tu es un violeur d'enfants."

S'il a une once d'intelligence, ma victime saura qu'il risque de passer des moments difficiles si je mets à exécution ma menace. Je n'en suis pas encore sûr, mais je ne supporte pas l'idée qu'il ait pu tuer un innocent devant moi et espérer s'en sortir. Il est temps de faire un exemple.

Je traîne à nouveau son corps et m'en vais vers le commissariat. Leurs cellules conviendront très bien pour les premières heures à ce pauvre type qui a fait l'erreur de me croiser.

:arrow: Dépôt de Sunshine