Le My Alibi était le bar le plus mal fréquenté de toute la ville. Il n'y avait pas que des ivrognes, dans cet endroit. Tous les violeurs, les voleurs, les tueurs, les dealers, les proxénètes et les trafiquants se donnaient rendez-vous pour discuter de leurs méfaits et des dernières nouvelles dans le monde de la criminalité. Si la police venait mettre les pieds ici, ils pourraient arrêter les 3/4 de la clientèle. Seulement, la police n'osait jamais mettre les pieds ici. Parce que si ne serait-ce qu'une seule voiture de police venait à passer dans la rue dans laquelle se trouvait le bar, on pouvait être sûr de la voir flamber quelques dizaines de mètres plus loin. Et on pouvait être sûr de lire dans les journaux du lendemain la mort d'un, de deux ou de trois flics.
Depuis que Park Row était devenu un endroit abandonné et désert, c'était encore pire qu'avant. Tout était permis. Ce quartier qui ne faisait plus partie de New Gotham City et dont la rénovation avait été abandonnée pouvait désormais accueillir librement les criminels de Gotham qui n'avaient pas encore été arrêtés. Si la fréquentation du My Alibi avait nettement diminué avec les projets Arkham City et New Gotham City, maintenant qu'il était à nouveau du côté "sein" de la ville, sa popularité envers les criminels était remontée.

Comme tous les soirs depuis sa hausse de fréquentation, le bar bondé était extrêmement bruyant. On riait de tous les côtés, parfois il y avait des disputes souvent dues aux alcooliques, mais les gorilles du bar engagés par le patron se chargeaient de faire respecter la seule loi de My Alibi : les règlements de compte et les bagarres se faisaient à l'extérieur du bar, dans la rue.
Soudain, un homme mystérieux ouvrit la porte du bar et pénétra à l'intérieur. C'était un géant baraqué qui dépassait largement les deux mètres de haut. Vêtu d'un long manteau, les mains dans les poches et un chapeau bien enfoncé sur son crâne, il était impossible de distinguer son visage dans la pénombre, ce qui faisait de lui un être très mystérieux.



Lorsqu'il rentra, un court silence s'installa alors que les regards se dirigèrent vers lui. C'était rare qu'un inconnu vienne ici, et quand cela arrivait, c'était jamais bon. Si l'homme n'avait pas été si imposant, on lui aurait sans doute cherché des noises pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas à venir ici. Un cliquetis caractéristique de quelqu'un qui arme le chien d'un révolver se fit entendre. Les yeux de l'inconnu se dirigèrent vers l'endroit d'où provenait le bruit, il remarqua alors que le révolver et la main qui le tenait étaient sous une table, pointé dans sa direction.



Aussitôt, une autre main se posa sur celle qui tenait le révolver, pour l'abaisser, comme pour dire à son voisin de se calmer. L'étranger marcha alors lentement en direction du bar, toujours en restant caché sous son chapeau et ses nombreux vêtements longs et larges. L'un des videurs lui attrapa le bras droit pour l'arrêter.

"On doit te fouiller."

Le mystérieux inconnu dirigea alors son regard vers le videur qui, bien que grand, faisait une tête de moins que lui.

"N'essaie même pas." répondit-il, avec une voix grave et extrêmement sombre.

Il fit un brusque mouvement du bras droit pour le dégager de là, et continua sa marche jusqu'au bar, se mettant légèrement à l'écart des autres types. Le patron se dirigea vers lui et le regarda d'un air suspicieux, sans rien dire. L'homme au chapeau le fixa dans les yeux, et de sa voix sombre et caverneuse, prononça :

"Whisky."

Quelques secondes plus tard, les conversations et les rires reprirent. C'était un endroit définitivement trop bruyant pour lui, et dés qu'il aurait ce qu'il cherche, il partirait. Il n'aimait pas les endroits trop peuplés ou trop bruyants.
Le patron du bar lui servit son verre et le posa brusquement sur le bar qui les séparait. Puis il le fixa durant plusieurs minutes, toujours du même air suspicieux. Peut-être était-il intrigué par le fait que l'homme mystérieux se cachait et ne laissait voir aucune partie de son visage. Peut-être était-il juste curieux du fait qu'il s'agissait d'un inconnu. Dans tous les cas, le fait de sentir le regard du type posé sur lui gêna l'inconnu. Il détestait qu'on le dévisage. Il abaissa d'avantage son chapeau, et lui tourna le dos, tout en dégustant son Whisky.

Au bout de quelques secondes, un jeune brigand vint le voir.

"Hey, t'es nouveau, toi, non ?"

Le colosse baissa ses yeux vers le petit jeune pour le fixer, sans répondre.

"Tu sais, faut faire gaffe à là où tu mets les pieds ici."

Seuls les yeux brillants de l'inconnu pouvaient être distingués dans la pénombre de son chapeau. Et on pouvait remarquer qu'il venait de les plisser, comme s'il fronçait des sourcils.

"Oh j'dis pas ça contre toi, t’inquiète pas ! C'est juste que, arriver comme ça tout seul, ici, et envoyer balader le gorille du gérant... Enfin voilà, y en a qui s'sont fait buter pour moins que ça !"

"J'en prends note, merci." répondit l'homme mystérieux avant de porter son regard sur l'ensemble de la salle, donnant nettement l'impression de ne pas s'intéresser au p'tit gars.

"Tu sais, comme t'es nouveau, j'pourrais p'tet t'apprendre 2-3 p'tits trucs à savoir sur la ville ! Qu'est-ce t'en dis ? Hein ?"

"Qu'est-ce que tu me veux ?" demanda calmement le géant.

Le jeune homme eut l'air étonné.

"Hein ? Moi ? Comment ça ? Non non, je parlais de t'aider toi ! Toi, qu'est-ce que tu veux savoir sur cette ville ?"

"Tu me connais pas et je te connais pas. Je crois pas que tu veuilles m'aider juste comme ça, pour le plaisir. Alors maintenant dis-le moi franchement : qu'est-ce que tu me veux ?"

La voix de l'homme au chapeau s'était faite un peu plus menaçante. Plus sombre encore qu'habituellement.

"Booon... oook... Y a trois types, ils ont piqué ma moto et m'ont roué de coups l'autre jour. Ils veulent plus me voir dans ce bar, d'ailleurs s'ils me voient, j'suis mort ! T'as l'air plutôt balèze, alors j'me suis dis que..."

"Tu t'es dis que j'pouvais leur casser la gueule pour que tu sois tranquille."

"Ben..."

"Amène-moi à ces trois gars. Ensuite, on discutera."

Le géant mystérieux finit son verre de Whisky et le posa sur le comptoir. Le patron vint le voir et lui dit d'un air mal aimable :

"Ça fera quatre dollars et trente cents."

L'étranger le fixa dans les yeux un moment. Le patron soutint le regard. Plusieurs secondes s'écoulèrent. L'étranger sourit, mais dans la pénombre qui cachait son visage, on ne pouvait pas le voir. Il sortit un billet de cinq dollars et le posa sur le comptoir.

"Garde la monnaie, papy."

Ce n'était pas son argent, de toutes façons. C'était celui qu'il avait volé sur son dernier repas.
Il se dirigea alors lentement vers la sortie du bar, suivi du jeune brigand.

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Le géant et le jeune homme s'approchèrent d'un squat, où trois punks étaient assis près d'un feu. Les punks se levèrent, l'un d'eux prit la parole.

"Tiens mais c'est la p'tite fiotte de l'autre jour ! Alors, on a appelé papa ? On sait pas se défendre tout seul ?"

"Rendez-moi ma moto ! Et on vous laisse tranquille !"

"Ooooh mais c'est qu'il nous donnerait des ordres !... Tu vois, ça va pas être possible, ça, mon pote... Parce que ta moto, vois-tu... j'l'ai vendue ! Après m'être fait ta mère dessus, bien sûr !"

Ils se mirent à rire. Puis ils sortirent des couteaux.

"T'aurais dû écouter mon conseil et pas réapparaître devant nous, petit. Ça t'aurait évité beaucoup de bobos ! Et ça m'aurait évité de me salir les mains ! Allez les gars, on va s'faire le môme et son popa !"

L'un des punk brandit son couteau en direction du géant pour le lui planter. Mais rapidement, l'homme mystérieux attrapa son bras avec ses deux mains, et retourna son articulation du coude dans un craquement douloureux. Le punk hurla de douleur et lâcha le couteau, tandis qu'un deuxième arriva par la droite du géant. Ce dernier l'attrapa à la gorge avant qu'il n'ait pu faire quoique ce soit, le souleva puis le projeta contre un mur situé en face, ce qui le mit KO. Celui au bras cassé se prit alors un énorme coup de poing, si violent que la rotation brusque de son visage déplaça quelques vertèbres avant qu'il ne tombe.
Le dernier qui restait était donc celui qui avait parlé.

"Ok ! Ok !.... Tu veux le fric de ta moto ? Je l'ai ! Là ! Attends, j'vais t'le filer !"

Il chercha quelque chose dans sa veste, mais au lieu de sortir des billets, il sortit un révolver ! Aussitôt, un coup de feu retentit. Le révolver tomba, du sang coula de la bouche du punk.

"Ark... Putain.... Merde.... Enfoiré...ark..."

Il se teint le bas de son ventre, juste en dessous du nombril, se vidant de son sang.
Le révolver encore fumant était tenu par le géant. Il avait dégainé le premier. Mais il n'était vraiment pas bon viseur. Pas fichu de viser la tête ou le cœur à seulement cinq mètres. La balle s'était logé dans les intestins, voire peut-être même dans la vessie. Ça faisait mal.

"Dommage pour toi. T'as choisi la mauvaise façon d'en finir. T'aurais moins souffert si je t'avais brisé la nuque." affirma calmement le géant de sa voix grave et caverneuse.

Le punk tomba au sol, se recroquevillant et gémissant de douleur. Le géant mystérieux rangea son révolver dans sa veste et commença à s'en aller. Le petit jeune récupéra l'arme du dernier punk et le suivit.

"La vache ! T'es plus que balèze, même ! J't'en dois une ! Tu m'as sauvé la vie !"

"Ouais... Maintenant tu vas me dire ce que je veux savoir si tu veux pas la perdre."

"J'te dirai... Tout c'que tu voudras ! Mais d'abord... C'est quoi ton nom ?"

"..."

Son nom ? Son nom civil était inutile. En tant que criminel, il lui fallait un meilleur nom. Quelque chose qui le rende célèbre, qui fasse qu'on le retienne facilement. Un surnom.
Et pourquoi pas le surnom qu'on lui a attribué à la foire ? Ça sonnait plutôt bien.

"Croc. Tu peux m'appeler Killer Croc."

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Croc et le jeune homme étaient retournés au My Alibi et s'étaient assis à une table pour deux, pour être tranquilles. Le jeune avait été tellement content des exploits du géant qu'il lui avait payé un coup. Un deuxième Whisky. Il lui raconta alors pas mal de petites choses typiques à Gotham City.

"Alors, tout d'abord, la première chose à savoir à Gotham City, c'est à propos du Batman."

"Le Batman ?" demanda Croc, intrigué.

"Un type qui se déguise en chauve-souris la nuit et qui combat les criminels ! C'est le premier justicier de la ville, enfin c'est plus vraiment un justicier depuis qu'il est recherché par les flics et qu'il a refusé de faire partie des justiciers d'état..."

"Il est fort ?"

"Très ! Pendant des années, il a nettoyé Gotham à lui seul ! Un conseil, si tu le vois : fuis ! Batman est imbattable. J'veux dire, même quand tu le bats, il revient pour te mettre la branlée !"

"J'ai pas peur de lui."

"Sois pas si sûr de toi... J'ai vu c'que t'étais capable de faire, tu es extrêmement fort. Mais Batman... C'est pas comparable avec ce que j'ai vu ou ce que toi tu as pu voir ailleurs. Il n'a pratiquement jamais perdu un combat !"

"Pratiquement."

"Il peut se battre contre dix gars en même temps ! Et pas des majorettes, hein, attention ! Des gars au moins aussi baraqués que les gorilles que tu vois là-bas !... Enfin bref, fais comme tu veux, mais moi, si j'étais à ta place, j'me tirerais à la première cape volante ! Surtout que Batman a pété un boulon... Il était déjà pas net avant, mais là il tue carrément les criminels !"

"S'il les tue, alors il est comme nous. Ça me rassure. Ça veut dire que je peux le briser."

"J'te l'ai dis... Tu fais comme tu veux. Enfin, bref, à part lui, y a pas mal de célébrités que tu te dois de connaître dans le monde du crime. T'as le Joker, Double-Face, le Pingouin, le Sphinx, Mr. Freeze..."

"Ils ont tous des surnoms ?"

"Ouais, et ils sont à peu près tous tarés. Tu peux essayer d'bosser pour l'un d'eux. Avec ta force, t'iras loin. Mais le problème avec ces tarés, c'est qu'on peut pas s'y fier. Si tu veux un boulot plus fiable, et moins dangereux, j'te conseille de rencontrer Falcone."

"Falcone, hein ?"

"Le parrain. C'est pas un surnom, cette fois, c'est son vrai nom. Il fait le mal, mais il le fait tellement bien qu'il ne peut pas être arrêté! Il a la main mise sur la justice à Gotham. Et même Batman a du mal à changer ça."

"Hum-hum... Au fait... J'ai deux-trois petites bricoles à faire partager dans ma piaule. A qui je pourrais les vendre ?"

"Ça dépend, il s'agit de quoi ?"

"De tout... Drogues, armes, organes..."

"Pour ça, on peut aller voir un type. Julien Morgan. Un trafiquant d'armes. Je sais où il loge, suis moi..."

Les deux hommes se levèrent pour aller voir ce fameux Julien Morgan.

Pour réussir, il ne suffit pas de prévoir. Il faut aussi savoir improviser.

Les nuits étaient longues à Gotham et il n'était pas temps de dormir pour certaines personnes. Les assassins psychotiques laissant aller leurs pulsions où encore les mendiants se changeant en voleur dès la nuit tombée étaient monnaie courante. C'était un monde souillé et riche en luxure, un monde que certains hommes d'affaires évitaient en temps normal. Julien Morgan faisait partie de ces gens qui voulaient éviter de voir leur nom associé à la pègre mais ils devaient faire des concessions pour faire leur chiffre d'affaires.

Un night-club pouvait servir de couverture à des activités toutes autres dans les coulisses du bâtiment. Le club The Red Lady est géré par un russe du nom de Sergueï Ivanov. Le bâtiment mélangeait une ambiance de pub anglais mêlé à un style moderne pleins de néons. Il y avait une piste de danse mais sa taille était ridicule pour une boîte de nuit. Il n'y avait que quelques escrocs, mafieux et autres malfrats qui fréquentaient ce lieu. La musique devenait entraînante et quelques alcooliques habitués à ce lieu dansaient comme des zouaves.
BANG
La musique stoppa quelques instants avant de reprendre de plus belle. L'accident avait duré deux secondes. Un blondinet à lunettes entra dans le club. Il était bronzé et son accent trahissait ses origines australiennes. Arnold Jones était à l'aise dans son costume trois pièces, costume truffé des ses jouets favoris. Arnold avait une passion pour les scalpels et la précision chirurgicale de ces lames qu'il utilisait pour éliminer les ennemis de son patron.
Arnold alla voir le barman. Il posa un revolver sur la table et prit la parole.
" Range ça dans un coin et sers moi une bière. "
Le barman, prudent, tenta d'engager la conversation.
- Alors Arnold ? C'était quoi ce coup-ci ?
- Il a oublié de payer et il a oublié pour qui il travaillait. Je préférais la compagnie des crocodiles dans mon pays plutôt que celle des rats ici.
- C'est vrai, tu chassais le croco avant. C'est ça ?
- Exactement, le boss est toujours derrière ?
- Affirmatif, il t'attend.

Arnold Jones poussa une porte et entra dans une pièce lugubre. Une table de billard était au centre de la petite pièce.
" Alors ? "
Cette voix calme et doucereuse à l'oreille avait quelque-chose de terrifiant comme toujours.
" Il ne vous posera plus aucun ennui patron. "
Une ombre s'avança. On pouvait voir l'homme arborant une veste de lin grise sur une chemise pourpre.
" Il fallait prévoir la trahison de ce type. Tu aurais dû le tuer avant mais ce n'est pas grave. Il ignorait mon nom "

Julien Morgan passait certaines soirées dans ce genre de clubs et utilisait le bouche à oreille pour avoir des clients où des revendeurs qui se présenteraient au bar. Arnold n'aurait qu'à vérifier s'ils étaient clean et ils auraient peut-être droit à un entretien avec le millionnaire français.

[Joli post. J'ai crû comprendre que Julien était ailleurs qu'au My Alibi sur la fin de ton post donc j'ai préféré inventer un lieu. Tu me dis s'il y a un problème.]

[HRP : Aucun souci, à vrai dire je ne savais pas trop si je devais dire que tu étais dans le bar ou pas, j'aurais dû te demander, désolé. ]

Le géant et le petit jeune marchèrent une bonne vingtaine de minutes en empruntant des ruelles sombres dans lesquelles ils étaient sûrs de ne rencontrer aucun flic.

"Par contre, j'dois te dire un truc à propos de Morgan. Morgan est un homme d'affaire, il n'a pas de problèmes avec la justice. C'est évident, mais il gère son trafic dans le plus grand secret. Ça veut dire que pas beaucoup de criminels connaissent son nom, et encore moins l'ont rencontré. Ça veut aussi dire que maintenant que je t'ai dis ça, s'il a un problème avec la justice un jour, on va peut-être penser que la fuite vient de toi, et on essayera de te tuer. J'ai pensé qu'il était bon que tu le saches !"

Croc ne répondit pas, mais n'en pensa pas moins. Le gamin aurait peut-être pu lui dire ça dés le début et ne pas lui révéler le nom de Morgan. Ça aurait peut-être été aussi bien qu'il ne le connaisse pas. En théorie, s'il ne révélait rien à personne, il ne risquait pas grand chose, mais on n'était jamais à l’abri d'un quiproquo. Et comme il était nouveau et inconnu, tous les soupçons, en cas de fuite, se poseraient sur lui.

"Toi, tu connais son nom. Tu bosses pour ce type ?"

"J'ai déjà fait quelques affaires avec, ouais. Je pense qu'il a confiance en moi. Enfin, j'espère."

"Il ne l'aura plus en apprenant que tu as révélé son identité civile à un inconnu."

"J'ai peut-être fait une erreur en te parlant de lui, c'est vrai..."

Ils finirent par arriver devant un Night Club dans lequel on pouvait le trouver. Le jeune type entra en premier, suivi du géant, et ils allèrent voir le barman.

"Est-ce que Arnold est là ?"

Barman - "Ouais. J'vous sers quoi ?"

"Une bière."

Le barman se tourna vers le géant mystérieux, qui cachait toujours la moindre petite parcelle de peau et laissait son visage couvert par la pénombre de son chapeau et de son col pour ne pas avoir à subir le regard des autres.

"Whisky."

"Encore ?" s'étonna le jeune.

"Pas de mélange."

Le Barman leur servit leurs verres puis entra dans la salle de billard située à l'arrière.

Barman - "Arnold. Y a le p'tit jeune de la dernière fois, Luke je crois, qui te demande. Il est accompagné d'un grand type baraqué. Jamais vu."

Le trafiquant d'armes français tournait autour de la table de billard puis choisit enfin de tirer dans un angle tel qu'il entrerait deux boules d'affilée et pourrait rejouer. Il fût perturbé par l'entrée du barman. Julien l'ignora néanmoins comme s'il se fichait totalement de ce qui pouvait bien se passer, Arnold s'en chargerait.
"Arnold. Y a le p'tit jeune de la dernière fois, Luke je crois, qui te demande. Il est accompagné d'un grand type baraqué. Jamais vu."
Arnold suivit le barman dans le bar en prenant soin de fermer la porte de la salle de billard.
" Messieurs, laissez-moi payer. "

Il posa quelques pièces sur la table et sourit à Luke.
" C'est ma tournée. "
Il se retourna vers le barman.
" Sers-moi une bière "
Arnold Jones tentait de jauger l'autre du regard. Il était costaud mais Arnold ne parvenait pas à voir son visage. Il se dégageait une aura de mystère et de force de cet étrange personnage. Il se retourna vers Luke.
" Alors ? Tu me présentes ton nouveau copain et tu me dis ce que je peux faire pour vous. "

Julien Morgan était toujours dans la salle de billard en train de mettre les dernières boules. Il avait fini la partie en peu de temps. Il se dirigea dans le fond de la pièce pour allumer un ordinateur et activer le dispositif de surveillance du club. Il pouvait observer le comptoir grâce à la caméra de surveillance cachée entre deux bouteilles de vodka que personne n'achetait plus car elle était imbuvable. Il observait l'homme mystérieux qui accompagnait Luke.

Mais qui est tu ?

Le barman revint en compagnie d'un autre homme, le dénommé Arnold, un blond qui portait des lunettes et un costard. Il paya leur commande d'un air sympathique, et demanda au jeune de lui présenter son nouvel ami.

"Il est nouveau à Gotham, il se fait appeler Croc et ne connait personne pour le moment. Il cherche un acheteur, j'ai pensé que tu pourrais peut-être faire quelque chose pour lui." fit Luke à voix basse.

Croc restait silencieux pour le moment, laissant son partenaire temporaire parler à sa place et fixant Arnold. Lorsqu'il eut fini de le présenter, Luke se tourna vers le colosse :

"T'as quoi déjà, comme matos ?"

Sa voix sombre et caverneuse put enfin se faire entendre :

"Quelques armes, dix kilos de cocaïne... J'ai aussi plusieurs organes, au frais."

Il ne valait mieux pas se demander d'où venait toute cette marchandise. Depuis quelques jours, Croc opérait du côté des docks, et tuait les types qui avaient la mauvaise idée de squatter au bord de l'eau. Certains d'entre eux, des criminels venu pour l'un des nombreux trafics qui se faisaient là-bas, avaient quelques trouvailles intéressantes sur eux. D'autres n'étaient que de la viande fraiche qu'il ramenait chez lui. Et ce qu'il ne mangeait pas, il le conservait. C'était encore en bon état, ça pouvait toujours servir et se vendre assez cher.

"Je pense que j'aurai des trucs à refourguer assez souvent. Si ça intéresse..."

L'ironie, c'était qu'il y avait des chances pour que ce Morgan connaisse les armes que Croc avait trouvé. C'était peut-être lui qui les avait vendu aux types que le géant avait massacré.

"Il est nouveau à Gotham, il se fait appeler Croc et ne connait personne pour le moment. Il cherche un acheteur, j'ai pensé que tu pourrais peut-être faire quelque chose pour lui."
Arnold hocha la tête d'un air entendu à l'affirmation du jeune homme.
" Je vois, un mystérieux costaud qui est affublé d'un surnom et qui cache son identité sur le territoire de mon patron. Jouer ce genre de jeu est dangereux mais ce n'est que mon avis. Luke, je sais que t'es un type bien et je veux bien aider ton ami à vendre son matos mais nous n'achetons pas n'importe quoi. "

Luke demanda au colosse ce qu'il avait à revendre.
"Quelques armes, dix kilos de cocaïne... J'ai aussi plusieurs organes, au frais."
" Intéressant. Les armes iront directement à mon patron qui vous paiera grassement. Pour ce qui est de la drogue et des organes, ça pourrait l'intéresser mais je serais obligé de lui demander. "

"Je pense que j'aurai des trucs à refourguer assez souvent. Si ça intéresse..."
Arnold sourit quand il entendit cette voix calme et douce à l'élocution parfaite dans son oreillette.
" Amène le ici. Je veux entendre sa proposition et lui parler de vive voix. "
" Compris patron. "

Arnold se retourna vers Croc et Luke.
" Veuillez me suivre. Il veut vous voir. "
Luke n'avait jamais vu Julien Morgan avant car le millionnaire avait toujours tout fait pour cacher son identité.
Arnold poussa les doubles portes menant à la salle de billard.

" Bienvenue messieurs et précisez-moi ce que vous comptez me vendre. "

Julien Morgan devrait les faire éliminer si jamais ils ne l'intéressait pas. Ils avaient intérêt à faire un marché avec le requin français.

Le dénommé Arnold affirma que son patron voulait les voir. Il s'agissait probablement de ce fameux Julien Morgan. Les deux hommes suivirent Arnold jusque dans une pièce sombre, avec une table de billard en son centre. Luke baissa légèrement la tête pour saluer Morgan par politesse, en disant :

"M. Morgan, c'est un honneur de vous rencontrer enfin !"

Croc ne fut pas pris d'autant de marques de politesse. Il se contenta d'entrer dans la pièce et d'écouter Morgan. Toutefois, il fut surpris de voir la réaction du jeune homme qui l'avait amené là. Ça voulait dire qu'il ne l'avait jamais rencontré avant. Et dire qu'il pensait qu'ils se connaissaient bien... Si Luke n'avait jamais rencontré Morgan avant aujourd'hui, ça voulait aussi dire qu'il pouvait les faire tuer tous les deux sur le champ sans le moindre scrupule.

Puisque c'était le colosse qui avait des choses à vendre, ce fut à lui de prendre la parole.

"Je ne sais plus exactement ce que j'ai à refourguer en armes, mais tout est dans ma piaule. Quelque part, à Gotham City."

Il n'allait pas dire où. S'il le faisait, Morgan aurait peut-être l'envie de le cambrioler, et il ne pourrait plus faire affaire avec. Et dans ce cas, Morgan essayerait de les tuer. Mieux valait rester prudent avec les gens qu'il ne connaissait pas.

"Mais je peux déjà vous dire qu'il y a trois révolvers, un fusil à canon scié et un pistolet mitrailleur. J'y connais pas grand chose en armes à feu, alors je ne pourrais pas donner les noms exacts, il faudrait que vous les voyiez vous-même."

Il resta silencieux un court instant pour voir la réaction de Julien Morgan. Il resta toujours tapi dans l'ombre, pour s'assurer qu'il n'y ait pas de rayons lumineux mal placés pour éclairer son visage. Il ne souhaitait pas que les gens ici présents sachent qu'ils marchandaient avec... un monstre. L'apparence comptait beaucoup, et si jamais ils s'apercevaient de sa différence, ils pouvaient décider de couper net à tout trafic. Waylon en avait fait les frais trop souvent. Il ne pouvait plus risquer de se dévoiler au grand jour, de mettre en avant son apparence. Tant qu'il restait ainsi, on ne se moquait pas de lui, et bien qu'on le dévisageait à cause de la part de mystère qui l'entourait, c'était d'un air intrigué et non pas effrayé ou écœuré comme c'était habituellement le cas.

"Ça vous intéresse peut-être moins, mais j'peux aussi faire dans le trafic de drogues ou d'organes. Dans tous les cas, ces échanges pourraient se faire assez régulièrement, c'est pas simplement l'histoire d'une fois. Je cherche pas à m'débarasser de ce que j'ai, je cherche à m'enrichir."

Et puisque Croc pensait faire ce genre de trafics assez souvent, une idée avait germé dans son esprit. Peut-être qu'il pourrait s'arranger avec Julien pour qu'ils s'enrichissent tous les deux sur le dos de ses clients. Il savait comment faire. Mais il voulait d'abord jauger Julien, voir ce qu'il allait dire de tout ça, et éventuellement, voir sa réaction dans le cas où il constaterait que les armes que Croc voulait lui refourguer, il les avait déjà vendues à d'autres.

"M. Morgan, c'est un honneur de vous rencontrer enfin !"
Julien Morgan sourit et s'avança pour mettre son visage dans la lumière et voir de plus près ce Luke que Arnold commençait à bien connaitre.
" Ce cher Arnold m'a souvent parlé de vous et je suis, moi-même, heureux de vous rencontrer. "

Arnold savait pertinemment que c'était un mensonge que Julien lâchait avec un tel naturel que ça passait tout seul. La voix de Julien, comme à son habitude, ne manifestait aucune émotion. Elle était douce mais froide à la fois.
"Je ne sais plus exactement ce que j'ai à refourguer en armes, mais tout est dans ma piaule. Quelque part, à Gotham City."

Julien tenta d'observer de plus près son interlocuteur mais l'étranger avait pris soin d'éviter la lumière.
"Mais je peux déjà vous dire qu'il y a trois révolvers, un fusil à canon scié et un pistolet mitrailleur. J'y connais pas grand chose en armes à feu, alors je ne pourrais pas donner les noms exacts, il faudrait que vous les voyiez vous-même."
Julien émit un petit rire avant de reprendre la parole.
" Je n'aurais hélas pas le temps de voir vos armes moi-même mais mon expert, ce cher Arnold, sera ici le jeudi et le vendredi soir. A moins que vous n'ayez la possibilité de repasser ici dans la soirée avec les armes. "

"Ça vous intéresse peut-être moins, mais j'peux aussi faire dans le trafic de drogues ou d'organes. Dans tous les cas, ces échanges pourraient se faire assez régulièrement, c'est pas simplement l'histoire d'une fois. Je cherche pas à m'débarasser de ce que j'ai, je cherche à m'enrichir."
" Pour ce qui est de la drogue et des organes, revendez-les au barman. Il est plutôt riche et trempe dans pas mal de trucs douteux. Vu que je lui prends son argent toutes les semaines, ce sera comme si vous me l'avez vendu mais je ne veux pas que mon nom soit rattaché à la drogue ni au trafic d'organes. Vous me comprenez ? "

Julien Morgan trouvait ce type intéressant et n'avait aucune raison d'avoir peur car il était maître du jeu dans cette pièce. Un millionnaire comme lui paye cher sa sécurité et des hommes de main armés observaient la scène cachés derrière une vitre sans tain.

Julien répondit qu'il pourrait repasser avec les armes le jeudi et le vendredi, ou bien ce soir-même. Il indiqua également qu'il pourrait vendre ses autres "marchandises" au barman. Une réponse qui l'arrangea bien : il avait de toutes façons prévu de lui demander où il pourrait vendre ces choses là si Julien lui avait fourni une réponse négative, mais le fait que le Barman puisse s'en charger lui-même était une bonne nouvelle puisqu'il n'aurait qu'à venir au même endroit pour chaque vente.

"Je comprends. J'vais aller chercher la marchandise, je reviendrai d'ici une heure."

Croc aimait que les choses soient vite expédiées. Pourquoi attendre jeudi quand on pouvait tout faire le soir même ?
Il se tourna vers ce Arnold pour qui Julien semblait avoir une confiance aveugle.


"Tu seras encore là ?"

Arnold répondit par l'affirmative et Croc quitta le bar, suivi de près par le jeune homme.

Les rôles semblaient s'être inversés au fil de la soirée : Luke n'osait plus dire un seul mot et c'était Croc qui gardait la parole désormais. A présent qu'il avait ce qu'il voulait, il n'avait plus besoin de ce jeune gringalet. Pour le moment...
Il se tourna vers lui.

"Ne me suis pas. Je retrouverai le chemin. Tu peux rester là ou déguerpir, je n'ai plus besoin de toi." affirma t-il.

Luke fut un peu surpris de sa réponse, ne répondit rien et décida de retourner dans le bar. Croc n'était pas du genre à se faire des amis, et il n'avait pas envie que quelqu'un sache où était sa planque. Il marcha durant une bonne vingtaine de minutes dans Park Row. Il avait repéré les lieux, et son bon sens de l'orientation qui s'était développé lorsqu'il avait vécu seul dans les marais de Floride lui permis de ne pas se perdre.

Lorsqu'il arriva chez lui, il mit toutes ses armes dans un sac de sport noir. Il mit les organes congelés dans une glaciaire qu'il plaça dans un deuxième sac, avec la drogue. Il prit un sac dans chaque main, et reprit la route en sens inverse, mais en évitant les grandes rues, ce coup-ci. On ne sait jamais. Mieux valait passer dans les ruelles désertes.

Il revint donc au night club une heure et douze minutes après qu'il l'ait quitté, portant les deux gros sacs noirs. Cela faisait un peu louche de voir un grand type baraqué comme lui entrer avec deux énormes sacs de sport, on aurait pu croire qu'il portait des morceaux de cadavres. C'était en partie le cas...
Il posa les deux sacs derrière le comptoir du Barman.

"On m'a dit que le contenu d'un des deux sacs pourrait t'intéresser. L'autre est pour Arnold, toujours là ?"

"Y a quoi dans ces sacs ?" demanda le Barman, suspicieux.

"Tu verras. Mais un conseil : l'ouvre pas devant tout le monde. On négociera le prix après."

Le Barman alla donc chercher une fois de plus Arnold.

"Je comprends. J'vais aller chercher la marchandise, je reviendrai d'ici une heure."
Julien Morgan s'était assis sur la table de billard et souriait à cette annonce. Croc s'était retourné vers Arnold Jones.
"Tu seras encore là ?"
Julien ne laissa pas le temps à Arnold de répondre.
" Nous serons encore présent à votre retour. Ne vous en faites pas. "
Le géant repartit. Julien et Arnold disputèrent quelques parties de billard durant l'absence de Croc.

" Que penses-tu de lui ? "
" Il est intrigant mais vraiment très intéressant. "
" Veille à ce qu'il ait la paie qui mérite mais reste prudent. Ce ne serait pas le premier mouchard qu'on croise ni le dernier. "
" Bien patron. "

Croc arriva finalement au bout d'une heure et douze minutes. Le barman fit venir Arnold dans le bar.
" Alors, on est de retour ? Tant mieux, tu n'imagines même pas le nombre de menteurs qui ont voulu jouer les malins avec nous. Tu es honnête et j'aime bien ça. "

Arnold passa derrière le comptoir et entrouvrit légèrement les sacs en les mettant au sol pour que personne ne voie. Arnold se releva et se servit dans la caisse du barman pour payer Croc. Il sortit trois mille dollars qu'il déposa devant Croc.
" Voilà ce que te doit le barman. "
Et il sortit une autre liasse de billet valant huit mille dollars.
" Et voila l'argent que te doit mon patron. Il te fait cadeau de mille dollars supplémentaires comme tu à l'air sympathique. "

Arnold fit un signe pour que le barman fasse sortir tout le monde du bar.
" C'est la fermeture. "
Julien sortit de la salle de billard et Arnold lui passa le sac rempli d'armes. Il les prit une par une et visa les posters sur le mur. Il les examina attentivement puis arrêta son examen quand il vit le fusil à canon scié.

" Je l'ai déjà vu quelque-part celui-là. Acheté en 2011 à un dictateur déchu du nom de Carlos Ruiz. Revendu ici à Gotham par mes hommes à de vulgaires voyous responsable d'un braquage de banque il y a deux semaines. "
Julien se rapprocha de Croc.
" Vous devez avoir de la ressource. J'imagine que vous avez tué ceux à qui on a vendu ces armes. Peu importe, elles sont faites pour passer entre de différentes mains mais c'est la première fois qu'on me revend une arme que j'avais déjà vendu. "

Julien se retourna vers Arnold.
" Ajoute cinq cent dollars à ce que tu lui as déjà donné et laisse-le partir. "
Arnold rangea dans la cache le Desert Eagle qu'il s'apprêtait à utiliser pour abattre le vendeur.

" Considère-toi comme un de nos amis et tu peux revenir quand tu veux pour te détendre où bien nous revendre du matos. "

"Avant de partir, j'ai une proposition à vous faire."
Julien Morgan se retourna pour écouter la proposition du colosse.
"Vous l'avez deviné : j'ai tué des gens pour avoir ces armes. Et je recommencerai. Si je vous revends des armes que vous avez déjà vendues, disons à la moitié de leur prix de vente... Vous gagnerez au final la moitié du prix de votre arme, mais vous allez la récupérer, et donc la revendre. Si on fait ça plusieurs fois, on peut vite s'enrichir tous les deux, et vous récupérerez toujours vos armes."


Julien Morgan sourit et prit la parole.
" Je vais devoir refuser pour trois raisons. La première, mon nom risquerait d'être associé ensuite à ces meurtres et personne ne pourrait m'acheter d'armes sans mourir. La deuxième, il faut que j'écoule mes stocks. Chaque jour, je reçois des dizaines d'armes de dictateurs déchus, de gouvernements peu scrupuleux où même de la Pègre. Pour business, il faut savoir garder les bons clients et je n'ai pas envie que tous ceux à qui je vends des armes meurent automatiquement. Je veux garder une clientèle, c'est ma troisième et dernière raison. "

Julien Morgan revêtit un manteau noir avant d'ouvrir la porte du club.

" Bonsoir monsieur Croc et à bientôt. "

Julien Morgan monta dans la voiture grise argentée garée en face. Arnold était déjà au volant et Julien fit un signe de la main pour dire au revoir à Croc et au barman.

[Pas trop d'inspiration. Je préfère finir ce RP là.]

Le géant comprit les raisons qui poussèrent Morgan à refuser son offre. Son refus n'était pas vraiment étonnant, c'était un pari risqué, et apparemment Julien était un homme prudent et discret. Croc aussi restait prudent et discret, tachant de faire ses meurtres dans l'ombre pour pouvoir vivre sa vie tranquillement le jour. Il ne souhaitait pas retourner en prison, il avait déjà gâché 18 ans de sa vie, et plus encore si on comptait ses aller-retours en maison de redressement durant son adolescence. A présent, tout ce qu'il voulait c'était avoir une vie tranquille, mais il était bien obligé de gagner sa vie. Et avec sa tronche et son statut d'ex-prisonnier SDF, il ne pouvait pas trouver un job normal. Il avait déjà essayé pendant un mois mais tout le monde l'avait refusé.

"Pas d'blèmes." répondit-il à la réponse négative de Morgan.

"J'essayerai d'pas trop m'en prendre à la clientèle alors..." ajouta t-il pour le rassurer.

Ça allait être un peu difficile vu qu'il ne connaissait pas les clients de Morgan. Il continuerait simplement de faire ce qu'il faisait jusque là, sans choisir vraiment ses victimes, et en espérant ne pas tomber trop souvent sur un acheteur de Morgan. De toutes façons, si Morgan trouvait qu'il tuait trop souvent ses clients, il le lui dirait, et peut-être qu'ils pourraient s'arranger autrement. Par exemple, en donnant à Croc une liste de personnes à ne pas tuer, même si ça serait difficile pour lui de choisir ses victimes vu qu'il tuait tous ceux qui le voyaient pour pas faire de témoins. Il aimait bien l'aura de terreur qu'il avait créée autour des docks de Dixon, cette rumeur sur un monstre marin mangeur d'hommes.

Croc réajusta son chapeau, comme pour faire un signe de salutations à Julien qui s'en alla dans une voiture argentée. Nul doute qu'ils se reverraient très bientôt.
Il sortit à son tour du bar, et rentra chez lui d'un pas assez lent, les mains dans les poches comme à son habitude, arpentant de petites ruelles sombres. Il venait de passer une belle soirée, et commencer un peu à rentrer dans les sombres affaires de Gotham City. 11 500 dollars pour une douzaine d'heures de travail, c'était un très bon salaire. Avec ça, il allait pouvoir rénover un peu sa piaule, et s'acheter de nouvelles fringues.


[HRP : Aucun soucis Merci pour ce RP, il est très important pour faire débuter mon personnage