Rencontre au coin d'une table [PV BurnHead ] [Terminé]

On pouvait entendre le bruit des casseroles sur les feux, la voie du chef ordonnant au deux cuisiniers qui se trouvaient dans la cuisine de se dépêcher. Du moins c’est ce que l’on pouvait comprendre du fait de l’intonation de sa voie et du flot de ses mots, même si on ne parlait pas l’italien.
Dans la salle du restaurant, la musique traditionnelle du sud de ce pays du continent européen, couvrait tout juste cette voie forte et chantante. L’homme quitta la cuisine et se dirigea vers la table, à laquelle était assis un trio, deux hommes et une femme. Il passa devant diverses photos en noir et blanc, sur lesquelles on pouvait voir des hommes aux visages durs et burinés par le soleil. Certains tenaient un fusil de chasse, d’autres étaient assis à une table savourant une liqueur. Ces photos et la musique rappelaient aux clients la beauté et la dureté des hommes et des paysages du sud de l’Italie. Mais pour une personne ne s’interessant pas aux murs ou à ces photos, il suffisait de regarder la décoration pour avoir l’impression de se trouver dans un restaurant traditionnel italien.

Le chef et surement le propriétaire du restaurant s’approcha de la table, on pouvait lire sur son visage de l’inquiétude, presque de la peur. Une fois arrivé à la table, il s’inclina presque devant celui des deux hommes portant le costume le plus cher. Une chevalière un or, sa montre sur laquelle on pouvait voir de petits diamants, ainsi que sa coupe gominée faisait de ce dernier la caricature parfaite du mafieux. Mais Luiggi Escaponne était loin d’être une caricature, il était le capo, un des lieutenants de la famille mafieuse qui régnait sur ce quartier. A ces côtés se trouvait son garde du corps, lui aussi semblait sortir tout droit d’un film sur la mafia, comme il ne s’en faisait plus. Le propriétaire, ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil à la jeune femme qui faisait face à ce duo. Il se dégageait d’elle comme une aura, elle aurait plus à sa place au bras d’un riche magna ou d’une star du cinéma qu’à la même table qu’un criminel, un mafieux issue de la rue.

"Escusez moi, votre commande va arriver, puis je vous offrir un verre de mon meilleur Quianti en attendant."

D’un geste nerveux, le propriétaire fit signe au serveur de lui apporter la fameuse bouteille. La jeune femme regarda la scène sans rien laisser transparaitre. Elle joua un instant avec la perle qui pendait à son collier en argent, puis d’une main parfaitement manucurée but une gorgée de son verre afin que le fameux Quianti puisse y être versé. Félicia n’appréciait pas l’homme qui lui faisait face, il n’avait aucune éducation et sentait la sang et la merde du caniveau dont il s’était extrait à la seule force de ses mains. Elle lui reconnaissait ce mérite, mais elle n’aimait pas sa manière de la regarder, de se comporter avec elle comme si elle lui appartenait. La jeune femme travaillait pour la Mafia, mais n’était pas membre de cette organisation. Le Don utilisait ses talents, pour régler certains problèmes, c’était à sa demande que Félicia se trouvait à cette table. Mais la jeune femme était une professionnelle et savait s’adapter et se montrer patiente. Elle se doutait que le patron du restaurant devait la prendre soit pour une poule de luxe, soit pour une de ces jeunes filles de bonnes famille qui cherchent le frisson en fréquentant les voyous de Little Italy. Félicia ne cherchait nullement à le détromper, après tout il n’était pas nécessaire que ce dernier se doute de sa véritable nature.

Luiggi Escaponne avait un rendez-vous et elle devait être présente. L’homme que le Capo devait voir, était le chef d’un gang nouvellement arrivé et qui essayait de se faire sa place sur un territoire qui ne lui appartenait pas. Le rendez-vous avait pour objectif de trouver un moyen d’éviter un conflit. Félicia se doutait qu’elle n’était pas là pour sa plastique et que la solution au problème, si ce dernier se présentait, était, elle et ses talents.
Lorsque la porte s’ouvrit, Félicia perçut une certaine tension chez le garde du corps du dénommé Luiggi et une certaine surprise. Le patron du restaurant quitta la table et se dirigea vers le nouveau venu, lui expliquant que le restaurant était fermé. A première vue ce n’était pas leur invité qui venait d’ouvrir la porte. Félica observa la scène grace au reflet que lui renvoyait une des photos acrochée en face d’elle. L’homme qui venait d’entrer n’avait rien du client habituelle, mais ne ressemblait pas non plus à un membre d’un gang. En l’observant, elle comprit la nervosité du garde du corps, cet individu sentait le danger et la poudre. La jeune posa ses mains bien à plat sur la table, attendant de voir la suite des évènements.

Un belle journée commençait et le soleil brillait sur Gotham. Celui-ci n'éclairait que très peu le logis de BurnHead grâce à une unique petite fenêtre qui dépassait sur le trottoir. Miller était assis à la petite table de sa cuisine, et s'affairait à nettoyer ses deux précieux magnum. Son dernier contrat remontait à un peu plus de deux semaines environs, et la prime n'était que minime. BurnHead avait vraiment besoin d'argent et surtout besoin de se défouler, car il avait eu encore une dispute avec les fédéraux, ce qui avait mis Drake dans un état de profonde colère.

Miller avait fini son nettoyage et commença a remonter les pièces de ses armes lorsqu'il entendit des pas descendre l'escalier du sous-sol puis traverser le couloir. Normalement, seuls Drake et les agents d'entretiens empruntaient ce couloir, mais ce n'était pas le jour du ménage. Puis les pas s'arrêtèrent devant la porte d'entrée de chez BurnHead, et on frappa. Ce dernier se leva, pris un long couteau de chasse, et alla ouvrir à son visiteur, apparemment seul. C'était Danny, un homme de petite taille, vêtu d'une veste beige et d'un chapeau gris. Drake connaissait ce jeune homme, car c'est lui qui apportait ses contrats. Danny regarda Drake et baissa les yeux sur son énorme couteau.

"Charmant accueil, Drake... Je n'en attendais pas moins de toi" dit-il.

Drake, rassuré, laissa entrer Danny.

"Je préfère prendre mes précautions, désolé, répondit-il. Tu as quelque chose pour moi?"

Danny sortit un morceau de papier de la poche intérieure de sa veste, le déplia et le déposa sur la table de la cuisine à côté des armes démontées.

"Emilio Valzitio, tueur à gage de 27 ans qui offre ses service à la mafia italienne de Gotham. On ne sait pas exactement pour quelle famille ou quelle organisation il bosse, mais il bénéficie d'une excellente protection judiciaire. Son employeur est certainement puissant, car il a dû offrir d'innombrables pots-de-vin pour étouffer les méfaits de Valzitio. Les flics ne le foutront jamais à Blackgate. La seule preuve qu'on ait, c'est cette photo."

Drake regarda la photo de sa cible, un jeune homme assez charmant, aux cheveux mi-longs brossés en arrière. Son regard était froid et pénétrant. Il parcourut rapidement le contrat des yeux et regarda la prime.

"500? Vous vous rendez compte des risques que je prends en m'attaquant à la pègre? Mon pauvre vieux il va falloir allonger la somme."

"Eh, c'est pas moi qui fixe les prix, Drake, j'y suis pour rien.!"

"Tu peux pas faire quelque chose?"

"Tu peux pas aller te plaindre au bureau toi-même?"

BurnHead regarda Danny droit dans les yeux et laissa le silence parler à sa place. Danny tourna son regard.

"Bon... Je vais essayer d'arranger une petite augmentation de la prime, détends-toi... Mais je promets rien hein..."

"Tu es adorable, Danny."

Ce dernier partit, et Drake finit d'assembler ses armes rapidement, enfila son imperméable et sortit.

Sa cible allait peut-être être assez difficile à trouver, mais s'il s'adressait aux bonnes personnes, il devrait terminer cette affaire rapidement. Il décida d'aller droit au but, et prit le chemin de là où il trouvrait soit des réponses, soit des ennuis: Little Italy.

BurnHead arriva devant un restaurant typique, où se trouvaient certainement les personnes qui pourraient l'aider. Il entra dans le restaurant et un homme se leva pour venir à sa rencontre. Le regard de BurnHead s'attarda sur un trio assis dans un coin de la salle principale...

Lorsque le patron du restaurant arriva devant le nouveau venu, il se figea voyant le visage de ce dernier. Cet homme même si il était habitué à voir des mafieux et voyous autours ou dans son restaurant, il n’était pas membre de ce milieu et n’avait pas l’habitude de se retrouver face à des hommes au visage si détruit. En réalité, Félicia doutait qu’un grand nombre de personnes resteraient de marbre face à ce visage et elle comprenait la réaction du restaurateur. Par contre Luiggi Escaponne était du genre à ne pas être dérangé par ce genre de visage, tout comme la jeune femme.

Le mafieux, planta son regard dans celui de l’homme, avant de se reconcentrer sur la jeune femme qui lui faisait face. Félicia le regarda, attendant de comprendre ce qu’il voulait. Il suffit qu’il fasse un geste de la tête pour que Félicia comprenne ce qu’il attendait d’elle. La jeune femme le regarda, sans cacher qu’elle n’appréciait pas ce genre de comportement. Après tout elle n’était pas sa poule ou son larbin, pour les basses œuvres ou s’occuper des inopportuns, il avait son gros bras pour cela. Mais Félicia ne voulant pas s’attirer les foudres de celui avec qui elle allait devoir travailler, elle se leva.
La jeune femme lissa sa jupe et remis en place son collier, puis elle cola un sourire des plus amical sur son joli visage. Ce fut d’une démarche des plus souples que la jeune femme se dirigea vers l’homme au visage ressemblant à un masque d’horreur. Pour une raison qu’elle ne comprit pas, Félicia ne voulait pas jouer avec cet homme, même si sa tenue, sa démarche, pouvait laisser penser qu’elle n’était qu’une poule à voyous, même de luxe. Le regard de la jeune femme ne quitta pas le visage de ce nouvel arrivant, le regard fixe et totalement neutre. Arrivée au côté du patron du restaurant, Félicia posa sa main sur son épaule et lui parla à l’épaule.

"Retournez-vous occuper de la cuisine, je m’occupe de cet homme."

Puis Félicia désigna de sa main, le bar qui se trouvait en peu en retrait.

"Monsieur Escaponne attend un ami, il vous recevra après, je vous tiendrais compagnie et si je peux vous aider, n’hésitez pas."

Le barman regarda avec plaisir la jeune femme s’approcher de lui, mais se figea lorsqu’il vit celui qui l’accompagnait.

Le patron du restaurant, planté devant BurnHead, lui posait plusieurs question en bégayant, concernant son identité, la raison de sa venue... Car il semblait mal à l'aise à l'idée que quelqu'un pourrait provoquer un gangster. Mais ce n'était pas l'objectif de Drake, du moins pas pour le moment. Il venait en quête d'information et ne voulait surtout pas être venu pour rien. Il n'écoutait pas son interlocuteur, il se concentrait uniquement sur le petit groupe assis au coin du restaurant, car il y repéra une source potentielle d'informations, un homme à l'air dur, bien habillé, sûrement un membre important d'une organisation mafieuse. D'ailleurs, ce dernier regarda le chasseur de têtes dans les yeux un instant avant de faire signe à la jeune femme en face de lui de se lever.
C'est alors que, pendant un court instant, Drake eu un certain choc en voyant la beauté fatale qui venait vers lui dans une démarche des plus élégante, avant de s'arrêter au niveau du pauvre patron du restaurant et de lui chuchoter quelque chose.
Ce dernier s'écarta et recula, et la sublime femme s'adressa à BurnHead:

"Monsieur Escaponne attend un ami, il vous recevra après, je vous tiendrais compagnie et si je peux vous aider, n’hésitez pas."

Elle l'invita donc à se diriger vers le bar et ils s'exécutèrent. Drake en profita pour reprendre ses esprits, car une personne telle que cette jeune femme rendait BurnHead honteux de son visage ravagé. Mais il se reprit et redevint le chasseur en quête de sa proie. Lorsqu'ils s'assirent au bar, Drake remarqua que le barman était extrêmement mal à l'aise. Drake s'adressa donc à son interlocutrice:

"Je vois que le mafieux a engagé une très jolie secrétaire... mais je ne vous conseille pas de traîner avec ces types, ils peuvent vous attirer d'énormes soucis, mais, enfin, c'est vous qui voyez... Vous proposiez de l'aide, et j'en ai en effet besoin. Je ne suis pas venu ici juste pour boire un coup avec une nana, mais pour m'informer. Je cherche quelqu'un, qui a peut-être un lien avec votre boss."

Sur ces mots, il glissa la photo d'Emilio Valzitio sous les yeux de la jeune femme.

"Vous avez déjà vu ce gars là, miss?"

L’homme la suivit, son regard n’avait pas échappé à Félicia, mais la jeune femme ne laissa rien transparaitre. Elle était habituée aux regards que les hommes posaient sur elle, après tout, son apparence faisait partit de ses atouts dans sa profession. Plus d’une fois la jeune femme avait mis en avant sa plastique afin de détourner les regards de son visage. Et aujourd’hui, elle se servait du même stratagème, même si le but n’était pas identique. Aujourd’hui, elle se servait de sa beauté pour se rendre moins dangereuse, il était surprenant de voir que pour un homme, une femme représentait rarement un danger, une menace.

Lorsqu’ils arrivèrent au bar, ce dernier ne fit que confirmer le comportement qu’avait la plupart des hommes en compagnie d’une belle femme. Il ne semblait pas imaginer, que cette créature aux côtés d’un mafieux, d’un homme sentant le sang et la poudre, pouvait être aussi, si ce n’est plus dangereux que ce dernier. Elle avait aussi remarqué que l’homme, faisait preuve d’un sentiment de honte devant elle, sentiment issue de ce visage ravagé.

Félicia ne montra pas plus de réaction, à ce comportement, qu’elle n’en avait montré devant son regard ou ses mots. Elle se contentait de se tenir à ses côtés, un sourire amical sur les lèvres. Une musique traditionnelle du sud de l’Italie se fit entendre et une odeur des plus alléchante sortit de la cuisine, la commande du Capo allait bientôt être servie. Félicia garda son attention sur l’homme qui lui tenait compagnie. Ce dernier sortit une photographie, représentant un homme.

"Vous êtes donc un chasseur de prime, Monsieur … ?"

Félicia n’avait jeté qu’un regard rapide sur la photographie, mais cela lui avait suffi pour détailler l’homme qui se trouvait sur la photographie et le reconnaitre. Si elle ne connaissait pas son nom, elle l’avait déjà vu. Félicia pris la photographie et lui prêta plus d’attention.

"J’ai déjà vu cet homme, mais il ne fait pas partie de l’entourage de Monsieur Escaponne. Il traine souvent sur les docks et est en affaire avec un dénommé Vicks, une petite frappe qui rend divers services en échange d’une certaine protection. Si vous allez le voir, évitez de vous montrer trop vindicatif avec lui, même ceux qui se prennent pour les Seigneurs de la Ville ont besoin de rats de temps en temps."

Tout en disant cela, Félicia croisa ses jambes découvrant sa cuisse droite, puis elle posa sa main sur celle de l’homme, rapprochant sa bouche de son oreille, d’une manière des plus sensuelles.

"Pour vous remercier de vous être soucié de mon bien être, même si ce ne fut que des mots."

A peine eut elle dit cela qu’elle déposa une bise sur la joue brulée. Il n’y avait aucun dégout ou pitié dans le comportement que Félicia abordait avec cet homme.

Drake avait à peine déposé la photo de sa cible que la jeune femme lui demanda :

"Vous êtes donc un chasseur de prime, Monsieur … ?"

Drake hésita un moment et répondit :

« Miller. On ne peut rien vous cacher miss… Mais contentez-vous de répondre à ma question. » repondit Drake.

Il était inutile de nier quoi que ce soit, cette femme avait tout deviné, ce qui surpris Drake, car pour lui, ce n’était qu’une simple fille que la mafieux avait chopé pour « faire joli ». Peut-être avait-elle un autre rôle ? Elle semblait maligne et sûre d’elle, pas comme toutes ces gourdes que l’on peut voir au bras de certains autres gangsters.

"J’ai déjà vu cet homme, mais il ne fait pas partie de l’entourage de Monsieur Escaponne. Il traine souvent sur les docks et est en affaire avec un dénommé Vicks, une petite frappe qui rend divers services en échange d’une certaine protection. Si vous allez le voir, évitez de vous montrer trop vindicatif avec lui, même ceux qui se prennent pour les Seigneurs de la Ville ont besoin de rats de temps en temps."

Plusieurs questions vinrent à l’esprit de BurnHead, comme cela lui arrive souvent, car il faut en effet envisager toutes les possibilités. Un tueur à gages au casier presque clean, traiter avec « une petite frappe » ? Bizarre… Comme le pensait Drake et comme l’avait dit son collègue Danny, Valzitio devrait plutôt bosser avec des gens puissants, qui bénéficient de grands moyens. Drake se méfie toujours lorsqu’il recherche des infos sur ses cibles. En effet, il lui est déjà arrivé qu’on lui tende un piège, qu’on le fasse se jeter dans la gueule du loup, et ceux qui lui avaient fait ça le regretteront toute leur vie car même si BurnHead n’a le droit de tuer uniquement ses cibles, cela ne lui empêche pas de faire des misères à ceux qui lui posent problème.

Il s’apprêtait à questionner la jeune femme lorsque celle-ci posa sa main sur la sienne et lui murmura à l’oreille :

"Pour vous remercier de vous être soucié de mon bien être, même si ce ne fut que des mots."

Et pour ensuite lui embrasser la joue. Un sentiment étrange s’empara soudainement de Drake. La dernière fois qu’une femme s’approcha et toucha Drake remontait à très longtemps, car il inspirait un grand dégoût pour la gente féminine. Cela lui rappela l’époque où il était un homme beau, bien vu et respecté.

« Cela fait si longtemps… » murmura-t-il lentement, le regard perdu.

Mais il se força à revenir à la réalité.

« Ecoutez, je n’ai rien contre vous mais… Je suis du genre très prudent, et je tiens à être sûr que ces infos sont fiables, que vous n’essayez pas de tendre un piège… Ce pourrait être votre boss qui vous demande de vous débarrasser de moi je ne sais pas. Mais il me paraît étrange qu’un tueur à gage, qui à l’air de bénéficier d’une solide protection, soit de mèche avec un simple gangster. Je m’attendait plutôt à quelqu’un de puissant, qui a une grande influence… J’espère que vous me comprenez, miss … ? »

Il avait reprit son assurance, mais BurnHead, le prédateur, était tout de même chamboulé face au comportement de son interlocutrice…

Devant la réaction de l’homme suite à sa bise, Félicia ne put s’empêcher de sourire, bien malin qui aurait pu dire ce qui se cachait derrière ce dernier. Etait-ce de la satisfaction d’avoir réussi à quelque peu déstabiliser cet homme que Félicia devinait être de la race de prédateur, ou bien était-elle seulement satisfaite d’avoir pu faire plaisir à ce dernier. En tout cas la jeune femme reprit une position moins familière, tout en regardant vers la table du Mafieux qui n’avait rien raté de la scène.
Comme elle pouvait s’y attendre, elle avait pu lire dans le regard du Mafieux, une certaine irritation. Après tout, Félicia savait que ce dernier avait des vues sur elle. Ne se prenait il pas pour un dur, un seigneur devant qui on baissait la tête et réalisait ses désirs, du moins dans ce quartier. Mais Félicia n’était pas de la trempe des filles dont elle jouait le rôle pour l’instant. Aussi dangereux était-il, Escaponne n’était qu’un sous fifre qui se donnait de l’importance et la jeune femme avait fréquenté des hommes bien plus redoutables que lui. Mais Félicia resta dans son rôle et ne défia nullement le mafieux du regard, il pourrait être préjudiciable pour la suite de ce mettre ce dernier à dos.

Félicia reporta donc son attention sur le dénommé Miller. Ce dernier s’était rapidement ressaisit, le temps de son coup d’œil furtif vers Escaponne. Un autre sourire apparut sur le visage de la jeune femme, lorsque Miller lui fit comprendre qu’il serait mal venu de le prendre pour un imbécile et l’envoyer vers un piège. Devant la remarque concernant le fait qu’il n’imaginait pas un tueur du calibre de sa proie fréquenter un simple voyou, Félicia leva un sourcil d’incompréhension, ne semblant pas comprendre cette remarque.

"Je ne sais que vous dire, Monsieur Miller, Vicks est un rat qui possède beaucoup de relations et ce dans divers milieu, même au sein des forces de l’ordre. "

Puis faisant signe au barman qui s’était éloigné de s’approcher, Félicia répondit à une question que lui avait posé Miller.

"Vous pouvez m’appelez Félicia, quand à un possible piège, Monsieur Escaponne n’a aucune raison à faire cela, comme je vous l’ai dit votre cible n’est pas une de ses relations, de plus si il voulait vous éliminer, il n’userait pas d’une telle méthode".

Lorsque le barman arriva devant elle, la jeune femme lui demanda de lui servir un verre de vin, évitant ainsi de laisser transparaitre une quelconque réaction concernant la possible méthode.

"Vous désirez boire quelque chose, Monsieur Miller, je vous l’offre ?"

Félicia avait dit cela tout en affichant son sourire le plus amical et innocent, sans jamais détourné son regard ou montrer la moindre trace d’inconfort face au visage de Miller.

La jeune femme paraissait surprise par l’inquiétude de Miller, mais celui-ci ne souhaitait pas se faire avoir. La réponse de la jeune femme dissipa un peu cette inquiétude :

"Je ne sais que vous dire, Monsieur Miller, Vicks est un rat qui possède beaucoup de relations et ce dans divers milieu, même au sein des forces de l’ordre.
Vous pouvez m’appelez Félicia, quand à un possible piège, Monsieur Escaponne n’a aucune raison à faire cela, comme je vous l’ai dit votre cible n’est pas une de ses relations, de plus si il voulait vous éliminer, il n’userait pas d’une telle méthode".

« Il vaut mieux pour lui qu’il n’use jamais d’aucune méthode contre moi… » répondit BurnHead, en jetant un rapide regard vers la table où ce Escaponne était installé.

Il avait bien retenu le prénom de Félicia, car il avait l’étrange impression que ce n’était pas la dernière qu’il la voyait. Il avait le pressentiment qu’ils allaient se revoir dans de bien différentes dispositions, peut-être plus mauvaises… Il lui était déjà arrivé d’avoir cette impression bizarre et, même s’il lui est déjà arrivé d’avoir tort, il avait cependant eu plus souvent raison, et cela l’inquiétait.

Soudain Félicia le fit sortir de ses pensées.

"Vous désirez boire quelque chose, Monsieur Miller, je vous l’offre ?"

En gardant l’expression la plus impassible possible, il se rappelait de la dernière fois que l’on lui avait proposé un verre. Il se rappelait de rires, de bonne humeur, d’amitié… Tout ce qui lui était désormais bien lointain.

« Si c’est si gentiment proposé, je boirais bien un whisky, miss. » dit-il.

Il aurait bien voulu sourire, mais il n’y arrivait plus depuis bien longtemps. Il était devenu un homme sans joie, presque sans sentiments. Il avait un cœur de pierre, le cœur d’un bourreau. Et, dans sa nouvelle vie, cela lui convenait parfaitement.
Mais cette femme le tracassait vraiment, et il brûlait d’en savoir plus à son sujet, car elle semblait bien particulière. Il voulait cependant éviter d’éveiller les soupçons, et prit l’air le plus détendu possible :

« Depuis combien de temps êtes vous au service d’Escaponne ? »

Miller accepta la boisson, mais ce dernier restait méfiant, signe d’intelligence. Félicia avait remarqué cette lueur dans le regard, que les professionnels de la violence ou de la mort avaient dans certaines circonstances. Et dans ce restaurant italien, repère de la Mafia et en compagnie d’une belle jeune femme qui l’intriguait Miller avait cette légère lueur dans le regard, il présentait quelque chose mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

Lorsqu’il commanda le whisky, Félicia fit un léger signe au barman, qui était toujours impressionné par cet homme au visage ravagé. Suivant le signe de la jeune femme, il servit le verre demandé, puis repartit dans son coin, aussi loin de Miller que lui permettaient sa fonction et le bar derrière lequel il se trouvait. Félicia avait lu dans son regard, qu’il risquait de revoir ce visage dans ses cauchemars durant une nuit ou deux.

« Depuis combien de temps êtes vous au service d’Escaponne ? »

La question fit sourire la jeune femme, plus qu’elle ne l’embarrassait. Elle appréciait la délicatesse avec laquelle elle avait été posée, tout comme elle appréciait la tentative de rendre cette question inoffensive ou sans intérêt. Félicia avait reçu une formation bien précise dans les faux semblants et la manipulation, ce qui lui permit de déceler la tentative de Miller. Ce fut toujours en souriant qu’elle répondit.

« J’apprécie la délicatesse dans votre question, monsieur Miller. »

Félicia prit le temps de boire une gorgée de son verre, avant de répondre.

« Cela ne fait pas longtemps que je suis au service de monsieur Escaponne à vrai dire, disons que je suis un cadeau. »

Félicia avait prononcé ces mots avec un sous-entendu concernant le service, un sous-entendu chargé d’une certaine sensualité. D’ailleurs la jeune femme décroisa et croisa une nouvelle fois ces jambes. Dans cette position, Escaponne pouvait admirer les jambes de Félicia de là où il se trouvait, même si il semblait que ce fut son garde du corps qui en profita le plus, Escaponne étant à sa dégustation de son assiette, même si le mouvement des jambes de Félicia ne lui avait pas échappé.

« Monsieur Miller quel genre de service pensez-vous que je rendre à monsieur Escaponne ? »

Félicia n’était nullement offusqué par l’idée de certains des services, qu’elle pourrait rendre à cet homme, que pourrait avoir l’homme en face d’elle. Elle avait même posé cette question avec un léger sourire taquin et amusé, chargé d’une certaine sensualité.

Felicia commanda donc les boissons au barman, qui ne cessait de jeter des regards furtifs sur Drake. Le pauvre homme semblait être toujours intimidé par Drake, qui, avec son visage détruit et sa carrure des plus imposantes, ressemblait réellement à une sorte de grand monstre.
Son interlocutrice répondit donc à la dernière question du chasseur :

« J’apprécie la délicatesse dans votre question, monsieur Miller. »

« Ha . » fit Drake, en essayant de faire passer cela pour un petit rire, sans grand succès.

« Cela ne fait pas longtemps que je suis au service de monsieur Escaponne à vrai dire, disons que je suis un cadeau. »

BurnHead but une longue gorgée de whisky, et se posa la question, dans sa tête : « Un cadeau, mais de la part de qui ? ». C’était en effet une bonne question. Car encore une fois, les petits sourires amusés et provocateurs faisaient preuve d’une certaine assurance, et devant Drake, il fallait être fort pour avoir de l’assurance. Il était donc dérangé, et il comptait bien fouiller un peu ses recherches lorsqu’il serait chez lui et qu’il aurait bouclé son contrat, car c’était avant tout pour cela qu’il était ici.

La jeune femme fit encore un geste assez provocateur pour poursuivre, encore avec ce sourire :

« Monsieur Miller quel genre de service pensez-vous que je rendre à monsieur Escaponne ? »

Drake avala encore une gorgée de whisky et répondit :

« Sûrement pas le genre de service que mérite un type comme votre boss. »

Il avait très bien choisi sa réponse, et, suite à celle-ci, il leva la tête et regarda Felicia droit dans les yeux sans rien dire. Quelque chose cloche. Il y a un truc qui ne va pas, mais quoi ?

Félicia s’amusait, du moins prenait plaisir à cette petite discussion autour d’un verre. Toute personne qui rentrerait maintenant et les regardait, aurait l’impression de voir un couple entrain de savourer leur boisson. Mais ce spectateur aurait vite fait de remarquer le visage et l’attitude de cet homme face à la jeune femme et un mal à l’aise le prendrait certainement. Mais personne n’allait franchir la porte du restaurant, du moins pas un client.
L’invité d’Escaponne pourrait se montrer nerveux à la vue de Miller et se poser quelques questions. Cela pouvait être un avantage pour le Mafieux, il l’aimait bien faire naitre un certain malaise chez les gens avec qui il négociait. Mais pour l’instant il avait encore un peu de temps et savourait son repas, tout en se demandant qui était cet homme. Il n’y avait aucune inquiétude ou anxiété chez le mafieux, juste de la curiosité, mais il savait que Félicia répondrait à cette question.

Pendant qu’Escaponne savourait son repas, Félicia savourait son verre de vin et la compagnie de Miller. Sous son apparence de brute, elle ressentait chez ce dernier une certaine sensibilité. Certaines personnes devaient folles, lorsque leur monde s’écroulait et en voulaient à la terre entière, cherchant à se venger ou se cachant aux yeux des autres. Mais Félicia ne sentait pas cela chez Miller et c’était cela qui plaisait à la jeune femme.

« Sûrement pas le genre de service que mérite un type comme votre boss. »

La jeune femme fit les yeux noirs à Miller devant cette phrase, mais rapidement son regard devint rieur et amical.

« Mais tout homme mérite les services que je peux proposer, il suffit juste qu’il puisse se les payer, ou du moins qu’il connaisse quelqu’un qui le puisse. »

Puis buvant une autre gorgée de son verre de vin.

« Je ne juge pas les personnes sur leur apparence ou leur passé, toutes blessures ou cicatrices peuvent être refermées, soignées, par le bon geste, le bon service. »

Félicia ne semblait plus joué et son regard se montrait d’une grande sincérité. Puis il redevint celui que la jeune femme offrait à tous les hommes, aimable et souriant. Comment cet homme pouvait se douter que sous ces allusions, la jeune femme parlait, de blessures bien plus importantes que celles que tout homme pouvait avoir, de blessures que l’Homme causait à la terre et à son âme de par son comportement et ses préoccupations des plus basiques. Si il pouvait se douter que Félicia n’était pas que la jolie fille au bras d’un mafieux, comment pouvait-il se douter de ce qu’elle était en réalité.

La première réaction de Felicia était différente de celles qu’elle avait pu avoir depuis le début de la conversation. Elle eu pendant un petit instant un regard moins amusé et amical, ce qui montra que Drake avait vu juste en répondant de la sorte. Il ne voulait en aucun cas être offensant, mais disait juste ce qu’il pensait, et espérait déceler quelque chose en déclenchant une réaction différente, ce qui est très difficile. Il n’arrivait pas à trouver.

« Mais tout homme mérite les services que je peux proposer, il suffit juste qu’il puisse se les payer, ou du moins qu’il connaisse quelqu’un qui le puisse. Je ne juge pas les personnes sur leur apparence ou leur passé, toutes blessures ou cicatrices peuvent être refermées, soignées, par le bon geste, le bon service. »

La jeune femme se reprit et son regard redevint le regard aimable et confiant. Sa réponse à elle était quand même assez étrange. Drake trouva cette réponse trop indulgente, comme si elle cherchait à dire que tout le monde méritait d’être pardonné, que chacun avait droit de recevoir quelque chose, et Drake n’était pas du tout d’accord.

« Croyez moi, miss, il y a bien des gens qui mériterait tout autre chose que des excuses… Et autant vous dire que je sait de quoi je parle. Je n’ai pas envie de vous raconter ce qui me pousse à croire ceci mais j'ai en tête beaucoup d’exemples pour appuyer ce que je pense. »

A ces mots, la scène terrible du bain de sang dans l’appartement à Novosibirsk. Les responsables de cette horreur ne méritait aucune excuse, aucune compassion. Et si jamais il arrivait à BurnHead de les rencontrer de nouveau un jour, il ne serait d’aucune pitié et leur transmettrait en quelques minutes les souffrances que lui avait subies pendant des années.
Drake poursuivit donc :

« Vous voyez, mon… « métier » m’a appris beaucoup de choses à ce sujet. Je n’ai aucune remord à exécuter mes cibles, et la dernière chose que méritent ces personnes, ce sont des excuses. Bien sûr, je ne dit pas ça en voulant être offensant, miss. Et pour finir, je vais revenir à ce que vous disiez au départ. Tout homme mérite ce que vous avez à leur proposer si il a les moyens de payer ? L’argent fait bien des choses mais dans cette ville et dans bien d’autres endroits ailleurs, elle n’apporte pas forcément ce qu’il y a de meilleur. »

Drake avait encore une fois exprimé le fond de sa pensée, et cette fois, sans pour autant vouloir déclencher quelque chose. Mais le discours de Félicia lui avait paru trop « gentil », et il se demandait ce qu’elle pouvait bien penser derrière tout cela.

L’homme qui lui faisait face était vraiment quelqu’un d’intéressant et sa compagnie malgré son visage était assez agréable. Celle-ci la changeait de ce qu’elle avait habitude de supporter depuis qu’elle s’était mise au service de la Famille Mafieuse dont dépendait Escaponne. Un sourire satisfait remplaça, celui amical et moins sincère, la jeune femme appréciait vraiment ce moment.

« Vous voyez, mon… « métier » m’a appris beaucoup de choses à ce sujet. Je n’ai aucune remord à exécuter mes cibles, et la dernière chose que méritent ces personnes, ce sont des excuses. Bien sûr, je ne dit pas ça en voulant être offensant, miss. Et pour finir, je vais revenir à ce que vous disiez au départ. Tout homme mérite ce que vous avez à leur proposer si il a les moyens de payer ? L’argent fait bien des choses mais dans cette ville et dans bien d’autres endroits ailleurs, elle n’apporte pas forcément ce qu’il y a de meilleur. »

Tout en continuant de jouer de son charme, même si elle faisait cela de manière discrète, Félicia fit la moue lors de la dernière phrase de Miller. Tout autre que lui aurait été certains que la jeune femme avait été blessée par celle-ci, mais il se pouvait qu’elle jouait le rôle dans lequel la plupart des hommes imaginaient les femmes comme elle, belles et sexy.

« Prétendez-vous que je ne suis pas ce qui est de meilleur pour un Homme ? »

Avant qu’un possible embarras ne puisse naitre chez Miller, Félicia laissa échapper un petit rire moqueur. Tout dans l’attitude de la jeune femme à ce moment n’était que séduction, que cela soit dans le regard, la pose, le geste de sa main pour cacher ce rire.

« Excusez-moi, je ne voudrais pas vous offenser, ceci n’est pas mon intention. Pour répondre à votre affirmation, je dirais que tout dépend de là où l’on se place, mais je vous assure que je fais partit de ce que l’argent peut obtenir de meilleur. Même si l’argent n’est pas toujours ce qui me fais avancer ou qui permet d’obtenir mes services. »

Félicia avait dit cela dans un sourire à plusieurs milliers de degré, tout en fixant son regard dans celui de Miller et sans le détourner un instant. Ce dernier put y voir quelque chose d’indéfini, mais qui se rapprochait de la conviction, de la foi en quelque chose de plus grand que la jeune femme. Mais ce qu’il put voir dans le regard de Félicia disparut rapidement et il ne vit que séduction et sympathie. Tout en gardant une attitude sexy et décontractée, Félicia but une autre gorgée de vin.

« Ainsi vous êtes un tueur et ce depuis un petit moment déjà, vous ne vous êtes jamais demandé, par moment, si ceux qui vous payent ne mériteraient pas eux aussi de se trouver sur une photo comme celle que vous m’avez montré ? »

Félicia avait abordé cette question, avec la même légèreté que si elle avait interrogé un médecin sur son travail ou si elle avait parlé du beau temps et de la pluie.

Drake se doutait que sa remarque ne laisserait pas son interlocutrice sans réaction, et sa réponse ne se fit pas attendre…

« Prétendez-vous que je ne suis pas ce qui est de meilleur pour un Homme ? »

Cette réponse était assez audacieuse. Cette femme se considérait-elle donc elle même pour un idéal, pour quelqu’un qui était faite pour faire « baver » tous les hommes ? Cela était étrange venant d’une femme qui semblait avoir du caractère et une certaine intelligence. Peut-être avait-elle dit cela uniquement pour provoquer ? Cela dit, sa réponse était ce que l’on peut appeler une « question piège », à laquelle Drake devrait répondre particulièrement juste pour ne pas gâcher toute la conversation, ce qui lui empêcherait d’en savoir plus… Mais Felicia poursuivit sans attendre de réponse :

« Excusez-moi, je ne voudrais pas vous offenser, ceci n’est pas mon intention. Pour répondre à votre affirmation, je dirais que tout dépend de là où l’on se place, mais je vous assure que je fais partie de ce que l’argent peut obtenir de meilleur. Même si l’argent n’est pas toujours ce qui me fais avancer ou qui permet d’obtenir mes services. »

Elle semblait assez déterminée et sûre d’elle. Drake la fixait droit dans les yeux sans ciller jusqu’au moment son téléphone portable se mit a vibrer. Drake regarda rapidement qui était en train de l’appeler. C’était Danny, sûrement pour donner des nouvelles sur sa tentative de faire monter la somme promise sur son contrat. Miller jugea qu’il serait très déplacé de répondre, et se dit qu’il rappelerait. Il retourna son regard vers Felicia, qui enchaîna :

« Ainsi vous êtes un tueur et ce depuis un petit moment déjà, vous ne vous êtes jamais demandé, par moment, si ceux qui vous payent ne mériteraient pas eux aussi de se trouver sur une photo comme celle que vous m’avez montré ? »

Cette question amusa beaucoup BurnHead, bien qu’il n’eu aucune envie de rire.

« Très bonne question, miss. Je dois dire que certains représentants se montrent assez ingrats et détestables. Je serait plus que motivé si un jour l’une de leur tronche se trouvait sur un de mes contrats, ce qui est, bien sûr, impensable. Mais je ne peut me permettre de faire quoi que ce soit, car je m’attirerait beaucoup, beaucoup d’ennuis. »

En disant ces mots, il repensa a un agent de police qui le déteste et le trouve beaucoup trop violent. Ce dernier a déjà tenté de faire passer BurnHead au rang de criminel, mais celui-ci se montre tellement efficace lors de l’exécution de ses contrats que le pauvre agent n’a jamais réussi.

Après ses paroles, Drake réfléchit. Il est vrai qu’il n’est pas très bien vu par le GCPD et peut-être devrait-il trouver un nouvel employeur, ou une nouvelle organisation qui lui permettrait de s’éloigner un peu de la police… C’est à réfléchir…

Là dessus Drake finit son verre et dit, tout en le posant :

« Merci pour le whisky, miss, il était… Très bon »

Sur ses deux derniers mots, il regarda le barman, qui sursauta.

Miller semblait avoir été surpris par la réponse de Félicia, lorsque celle-ci avait orienté sa réponse vers un domaine plus lié à son physique. La jeune femme avait obtenu la réaction qu’elle espérait, mais n’en montra rien. Le plus intéressant dans leur conversation, outre le comportement de Miller était l’éclaircissement qu’il venait de donner sur sa vision du monde, mais aussi sur sa véritable place dans la société de Gotham.

« Très bonne question, miss. Je dois dire que certains représentants se montrent assez ingrats et détestables. Je serait plus que motivé si un jour l’une de leur tronche se trouvait sur un de mes contrats, ce qui est, bien sûr, impensable. Mais je ne peut me permettre de faire quoi que ce soit, car je m’attirerait beaucoup, beaucoup d’ennuis. »

[color=green}« Vous êtes donc un chasseur de prime et non un simple tueur … »[/color]

Félicia garda un instant le silence, suite à sa remarque comme si elle essayait de placer cette nouvelle information parmi celles qu’elle avait déjà de Miller.
Si elle n’avait pas réagi lorsque le mobile de ce dernier avait sonné, ceci n’avait pas échappé à la jeune femme. Mais vu que Miller n’y avait pas répondu, ce dernier gagnait un peu plus d’estime de la part de la jeune femme. Félicia n’appréciait que peu ceux qui répondait à d’autres interlocuteurs alors qu’ils étaient déjà en train de s’entretenir avec elle. Surtout lorsque ce n’était pas elle qui avait fait la démarche pour engager une conversation, même si sur ce coup c’était elle qui avait devancé Miller et était allé à sa rencontre. Mais il était venu afin d’obtenir des informations et d’une certaine manière avait initié leur rencontre et la discussion qui en avait suivi.

« Merci pour le whisky, miss, il était… Très bon »

Cet appel téléphonique, semblait avoir mis fin d’une certaine manière à leur discussion. De toute façon, Félicia ne pouvait continuer celle-ci encore bien longtemps, l’invité d’Escaponne n’allait pas tarder à arriver. Ce fut avec un sourire sincère que la jeune pris ce remerciement et qu’elle répondit à Miller.

« Merci à vous pour cette parenthèse, nous aurons peut-être d’autres occasions de nous rencontrer. »

Puis posant son regard sur là où se trouvait le téléphone de Miller.

« Votre traque vous rappel, je suppose. De plus l’invité Monsieur Escaponne ne devrait pas tarder à arriver. »

Félicia laissa son verre sur le bar et se leva puis fit signe à Miller de la suivre vers la sortie. Lorsque le couple qu’il formait passa non loin de la table du Mafieux, ce dernier posa son regard sur Miller, un regard qui ne semblait rien montrer. Mais l’instinct du Chasseur de Prime ne le trompait pas, Escaponne le jugeait, tel un grand fauve face à un de ses semblables. Ce regard n’échappa pas à Félicia qui laissa apparaitre un léger sourire avant d’éloigner Miller, tout se plaçant de manière que Escaponne n’ai de vu que sur elle.
Arrivée devant la porte, Félicia posa une bise sur la joue de Miller en signe d’au revoir et lui chuchota à l’oreille.

« Faite attention à vous Monsieur Miller, votre proie est en chasse elle aussi. »

Puis elle se détourna de lui afin de rejoindre la table de son employeur. Ce dernier ne regardait plus Miller, son regard suivant le déplacement de la jeune femme.

[HRP: Merci pour le RP, très sympa]

« Vous êtes donc un chasseur de prime et non un simple tueur … »

Drake avait donné suffisamment d’informations à son propos pour que Felicia et Escaponne sachent quel type de personne il était, pour qu’ils le jugent à sa juste valeur. BurnHead ne souhaite en aucun cas que les mafieux ne le prennent pour un novice. Malheureusement, si Félicia savait des choses sur lui, elle n’avait pas dévoilé beaucoup d’éléments pour que Drake puisse la cerner… Il allait sûrement mener une petite enquête.
La jeune femme semblait avoir remarqué lorsque le téléphone de Drake avait sonné. Elle poursuivit :
« Merci à vous pour cette parenthèse, nous aurons peut-être d’autres occasions de nous rencontrer. Votre traque vous rappelle, je suppose. De plus l’invité Monsieur Escaponne ne devrait pas tarder à arriver. »

D’autres occasions de se rencontrer ? Mais dans quelles circonstances ? Amicales ou hostiles ? L’avenir le dira. BurnHead se rendit compte qu’il s’était tellement préoccupé au sujet de son interlocutrice que Valzitio lui était complètement sorti de la tête. Désormais, toutes ses pensées s’était rédirigées vers sa mission.
Félicia l’accompagna jusqu'à la sortie et ils passèrent près d’Escaponne, qui observait Drake de manière totalement normale, mais il se doutait qu’Escaponne profitait de cette proximité pour se forger un avis plus concret. Dans la jungle de Gotham, il faut toujours se positionner par rapport aux autres, les plus puissants particulièrement, qui veulent conserver leur orgueil et leur fierté. Arrivés à la sortie, Félicia fit le même geste que quelques minutes plus tôt. Elle lui déposa un baiser sur la joue et lui dit à l’oreille :

« Faites attention à vous Monsieur Miller, votre proie est en chasse elle aussi. »

Seulement sa proie ne sait pas qu’elle est elle-même chassée, et pas par n’importe qui. La jeune femme retourna auprès de son boss et Drake sortit du restaurant et traversa la rue. Il sortit son téléphone et appela Danny. Après quelques secondes d’attente, celui-ci répondit.

« Drake ? Où étais-tu, j’ai essayé de te joindre. »

« Je sais. J’étais… Occupé. il jeta un regard vers le restaurant. Tu as négocié pour ma récompense ? »

« J’ai fait de mon mieux, les responsables de tes contrats ne t’aiment pas beaucoup, et j’ai eu du mal à les convaincre… Alors j’ai dû… mentir un peu… »

BurnHead devint furieux, il sentait que Danny avait fait une bêtise.

« Qu’est-ce que tu as fait ? Tu as intérêt à être sûr de toi, Danny… »

« Euh… Je leur ai dit que tu avait déjà trouvé Valzitio, et que tu reviendrais avec la preuve avant ce soir… Désolé, vieux, je compte sur toi, je sais que t’es capable de boucler ça vite fait ! »

BurnHead ferma les yeux et soupira. Il était en colère mais Danny pensait bien faire, après tout.

« Combien, la prime ? »

« C’est monté à 950, impossible de faire plus. »

« Merci, Danny. »

Et il raccrocha. Il regarda l’heure, et constata que c’était faisable, à condition d’être vraiment efficace. Heureusement, il avait eu des infos, et il se décida de suite à se rendre vers les docks.

[HRP : merci à toi aussi pour ce premier RP, vraiment agréable et intéressant]

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