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| Auteur | Message |
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| Sujet: Face to face [Zeus] Lun 11 Juin - 13:57 | |
| Ma première journée de boulot avait été ennuyeuse à mourir. Monsieur Zeus ayant été occupé une bonne partie de la journée, je m’étais vue confier la tâche ingrate de classer de la paperasse. Ça ne m’aurait pas dérangé, si ces papiers avaient pu donner lieu à des informations croustillantes. Mais que dalle. Vu que m’on m’avait traité sans grand intérêt, j’en ai profité pour faire le tour de l’étage - de fureter pour bien visualiser l’endroit et discuter avec la sécurité, qui s’était d’ailleurs montré bien bavard face à mon décolleté. Zeus est relativement pointilleux sur la sécurité de ses bâtiments. Ça ne va pas être aisé si j’entreprends de pénétrer par effraction dans l’un de ses entrepôts un de ces quatre.
Quoiqu’il en soit, la journée touchait à sa fin et j’avais regardé les employés vider peu à peu le bâtiment. Il en reste bien sûr qui, comme moi, donne du cœur à la tâche. Mieux vaut ne jamais décevoir Zeus non ? Mon bureau se trouvant tout prés de celui de mon patron, j’ose finalement me lever – une tasse de café à la main, pour m’approcher de la porte et toquer fermement.
Pas de réponse. Génial.
Je tourne la poignée et j’ouvre la porte pour me glisser à l’intérieur du bureau avant de refermer soigneusement derrière moi. Le bureau est vide, sans surprise. Je reste d’abord immobile à détailler les alentours, tentant de percevoir si une caméra de sécurité n’est pas perchée quelque part dans la pièce. Au premier abord, rien du tout. Le bureau est à l’image de son propriétaire. Raffiné. Je fais quelques pas d’abord lents vers le bureau, puis je le contourne pour pouvoir jeter un œil de plus prés. Petits papiers traînent par ci et par là. Je pose la tasse et j’entreprends de feuilleter du bout de l’index les quelques pages. Rien de bien palpitant à première vue. Mais qui cacherait des papiers compromettants ou des projets top secret dans son propre bureau à la vue de tous ?
J’émets un petit soupir, me laissant glisser sur le siège du grand manitou pour profiter du cuir avant de me redresser pour ouvrir les quelques tiroirs et y farfouiller à la va vite. Soudain, je perçois une voix, de l’autre côté de la porte – un quelque chose qui me dit que c’est l’patron qui revient dans son bureau et que je suis là, à savourer sa place. Je ferme le tiroir et me redresse, guidée par une brusque poussée d’adrénaline. Je me rends de l’autre côté du bureau, attrapant la tasse de café pour me tenir là quand Zeus ouvre la porte. Son regard tombe sur moi. J’y lis une légère contrariété – comme il a de quoi se demander ce que je fais dans son bureau alors que lui n’y est pas.
« Monsieur… » – Commencé-je d’une voix langoureuse, appuyée contre le bureau, espérant que mes jambes nues dont ma jupe descend aux cuisses sauront attirer son attention. « Je venais vous apporter un café. Nous n’avons pas beaucoup eu l’occasion de nous voir aujourd’hui. »
Je m’approche d’une démarche chaloupée pour planter mon regard dans le sien et lui faire profiter de la fragrance de mon parfum.
« A moins que vous ne désireriez autre chose. Un whisky peut-être ? » – J’hausse les sourcils, l’interrogeant d’un regard malicieux.
Je ne prie que pour une chose. Qu’il ne soit pas assez méfiant pour être insensible à mes charmes. |
| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Lun 11 Juin - 21:51 | |
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Enfin, la Thunder tower était sortie de terre. Les travaux avaient débuté il a cinq mois, peu après l’annonce que j’avais faite depuis Metropolis, et qui avertissait du changement prochain de siège social. Dès lors, mon équipe avait mis les bouchées doubles pour parvenir à l’inauguration sans retard, et ainsi respecter le délais très court que j’avais fixé. On avait fait des heures supplémentaires à la pelle, il y avait eu un ou deux accidents à déplorer, mais le patron avait été respecté dans les grandes lignes, et nous pouvions enfin ouvrir nos portes. L’ouverture de la Thunder tower précédait de quelques jours celle de la première usine d’Axis Chemicals à reprendre du service. Les lieux, où j’avais installé mes bureaux provisoires jusqu’à ce que je puisse emménager dans la Thunder tower, avaient été refaits à neuf, et d’énormes cuves avaient été installées, au mépris de la sécurité des ouvriers ; elles brasseraient les produits chimiques lorsque l’usine ouvrirait.
Le fait que j’annonce simultanément la création de la Thunder tower et la reprise de l’activité industrielle à Gotham avait soufflé un vent d’espoir dans les cœurs des Gothamites. J’avais déjà commencé le recrutement des ouvriers, les veinards, qui travailleraient dans mes nouvelles usines. Parmi la masse des chômeurs, certains, plus pugnaces - ou simplement qui avaient plus faim que les autres - étaient sortis du lot. La comptabilité m’avait indiqué que nos effectifs s’élèveraient à 700 ouvriers qualifiés. Avec l’aide des machines et des combinaisons spéciales qu’Olympus Industries avaient crée, les résultats, s’ils seraient déficitaires pour le premier semestre, ne tarderaient pas à décoller. Bientôt, je ferai d’énormes bénéfices. J’avais hâte.
Je traversai le hall. La lumière jaillissait à travers les immenses baies vitrées, et éclairait une salle à taille dantesque, avec en son centre une fontaine entourée d’un fouillis végétal : des arbres tropicaux de diverses essences s’épanouissaient ici comme s’il s’eut agi de leur milieu de vie naturelle. Il ne manquait plus que quelques macaques pour compléter le tableau idyllique… à condition d’aime la nature. Je me dirigeai vers les ascenseurs de la tour Est. La Thunder tower avait la particularité d’être composée de deux bâtiments quasi-distincts, reliés entre eux par trois corridors formant la lettre « Z ».
Je croisai dans la cabine quelques employés, qui me saluèrent respectueusement. Ils s’écartèrent pour me laisser place, se collant aux murs comme si j’avais été un Solomon Grundy ou autre. Je réprimai un sourire. J’adorais la terreur que j’insufflais à mes subalternes. Jouissance de patron, pensai-je. L’ascenseur s’ébranla, et gravit les soixante étages qui me séparaient de mon bureau personnel. Arrivé à l’étage, j’empruntai un long couloir, qui me permettait de rejoindre mon bureau.
Je remarquai que la porte était entrebâillé. J’avais pourtant le souvenir de l’avoir fermée. Je tourne la poignet, et fait irruption dans la pièce. J’y découvre ma secrétaire, mademoiselle Wending, une tasse de café à la main, le visage légèrement empourprée. Elle me regarde, un peu décontenancé par mon arrivée soudaine, ce qui éveille ma méfiance. Que faisait-elle dans mon bureau ? Elle devait pourtant savoir que j’étais parti en rendez-vous. Je lui avais laissé un message. Et puis, elle avait tout un tas de paperasses à s’occuper. C’était impossible qu’elle eut déjà terminée.
« Que faites-vous là, Anne ? »
Ma voix était dure, tranchante, même. Elle avait beau esquisser un sourire charmeur et une pause lascive, ça ne prenait pas. Décidemment, cette jeune femme m’intriguait. Heureusement, il n’y avait pas de papiers importants dans mes tiroirs. Tout était en lieu sûr. Si j’avais transporté la majeure partie des dossiers à Gotham, j’en gardais en réserve dans un lieu tenu secret.
« Effectivement, nous nous sommes peu vus, aujourd’hui. Je pensais vous avoir donné du travail, d’ailleurs, autre que celui de me faire du café. Et je ne bois pas de café. Avez-vous oublié ? Cette tasse est purement décorative, c’est un cadeau de ma fille. »
Wending faisait trop d’erreurs. Son jeu était trouble.
« Un whisky fera l’affaire. »
Elle s’approcha de moi et son parfum envahit l’atmosphère. Jasmin noir. Une odeur fumée, comme celle que l’on trouvait dans les clubs de jazz. Difficile de résister à ces grands yeux, cette bouche exquise, sa chevelure de jais. Elle me troublait. Le mystère que je lisais dans son regard me laissait presque sans voix. Je la désirais, compris-je alors. Terriblement.
« Je connais tellement peu de choses sur vous, Anne. Racontez-moi un peu d’où vous venez. Qui sont vos parents. Si vous êtes mariée. Fiancée. Bref, racontez-moi votre vie. Je brûle d’en connaître d’avantage sur vous ».
Un nouveau test.
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| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Lun 11 Juin - 23:04 | |
| Le ton de mon patron n’est certes pas très accueillant, mais je compte bien enrober tout ça. Okay, je viens de me faire griller en beauté et en plus l’idée du café n’était manifestement pas la bonne. Me l’a-t’il vraiment dit ? Si c’est le cas, je dois avoir eu certaines absences. Quelle imprudence de ma part. Il opte finalement pour que je lui serve un whisky. Un petit sourire en coin étire mes lèvres et je me dirige vers le meuble sur lequel repose la bouteille.
« Excusez moi, monsieur, il m’arrive d’être distraite. Ça ne se reproduira plus. » – Je fais légèrement tournoyer le liquide ambré dans le verre avant de le lui porter.
C’est alors que Zeus s’enquit de connaître un peu plus sa secrétaire. Cet élan de curiosité de sa part me surprend quelque peu. Il faut dire que je pensais que monsieur Zeus aurait prit soin d’en savoir énormément sur moi avant de m’engager. Encore heureux que j’ai composé une vie fictive tout à fait plausible – autant que j’ai donné vie à cette identité qu’est Anne Wending, ayant même un appartement à son nom. Mes doigts s’entremêlent et caressent mon menton quand j’offre une réponse à mon interlocuteur.
« Et bien… Ma mère était médecin et mon père qui était ingénieur géophysicien s’était mis dans l’idée de faire le tour du monde. Alors, ils ont quitté Gotham lorsque j’avais vingt deux ans et profitent de ce que le monde peut leur apporter. Je suis fille unique - sans enfant, sans mari, ni fiancé. » – Je plisse les yeux, tentant de jouer l’air affecté mais réfréné. « Mais j’aime bien ça. Etre seule. »
Je fais quelques pas vers l’immense baie vitrée, admirant la vue de Gotham que ça m’en donne. J’incline légèrement la tête avant de reprendre.
« Et vous monsieur, vous avez donc une fille ? Quel âge a-t-elle ? Si je ne suis pas trop indiscrète bien sûr… » Je me mords la lèvre inférieure, signe d’une élégante culpabilité de laisser libre cours à ma curiosité.
Gotham City semble si paisible vue d’aussi haut. Personne ne soupçonnerait que dans ses rues regorgent crimes et atrocités. Que sait-il de Gotham lui ? Je chasse toute l’amertume de cette idée et je me retourne vers Zeus, lui offrant un demi-sourire et un regard intense.
« Avez-vous ramené une femme à Gotham ? »
Une question osée, certes. Il faut dire que je me suis pas mal renseignée sur les amours de ce cher Zeus et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est un homme à femmes. Je ne sais pas trop jusqu’où je peux aller avec lui – et ne pas connaitre les limites est exactement le danger qui me fait frissonner dans ce genre de missions. |
| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Mar 12 Juin - 22:31 | |
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J’écoutais attentivement ma jolie secrétaire pondre son histoire. Elle jouait le jeu avec un naturel déconcertant, qui me fit presque croire en son honnêteté intellectuelle. Mais j’avais été leurré sur la marchandise plus d’une fois, dans le passé. Mes ex-femmes pouvaient en témoigner. Aucune n’avait finalement fait l’affaire, excepté Lacinia, peut-être. Mais l’athlète grecque n’avait pas supporté certains aspects de ma personnalité. J’avais tendance à rayonner, quitte à éclipser mes partenaires. Cela valait sur le terrain des affaires, comme dans ma vie privée. Je ne tolérais pas la faiblesse, qui plus est. On aurait pu me croire invivable, et peut-être l’étais-je. Mais c’était le juste prix pour me côtoyer, côtoyer le soleil.
Anne me conta sa vie, qu’on sentait romanesque. Ses parents, en voyage autour du monde, et elle, seule à Gotham, dans cette ville froide et rance, à la merci des criminels, et autres vils énergumènes. Elle était fille unique, sans enfants, sans époux ou compagnon, sans famille… Comme c’était approprié. Elle pouvait me raconter ce qu’elle voulait, il n’y avait pas moyen de vérifier si son histoire tenait la route. Comment retrouver les Wending, à travers le monde ? Allais-je dépenser de l’argent pour me renseigner sur ma secrétaire ? Bon, au moins était-elle seule, ce qui était loin de me déplaire. J’avais de plus en plus envie de cette jolie brune, au fur et à mesure que je la côtoyais. Résisterait-elle à mon appétit féroce ?
Elle aimait être seule, m’indiqua-t-elle. Tout de suite en la voyant, j’avais su qu’elle jouait la partie en solo. Tout dans son attitude témoignait de sa situation de femme seule. Les êtres solitaires émettent un rayonnement particulier, qui leur permet de se différencier de la masse. Ceux qui aiment être seuls ont généralement un instinct de survie très développé. Les solitaires s’en sortent plus que les autres, au moment des grandes décisions. J’étais un solitaire, quoiqu’en disent les tabloïds. C’était le meilleur moyen de tout contrôler. Je ne faisais confiance à personne.
« Vos parents ont bien de la chance de s’adonner à de tels voyages. Il faut profiter de sa retraite. Mais je vois que la solitude ne vous pèse pas trop… Ce doit être tout de même difficile de survivre seule dans cet univers de brute qu’est la finance et le business. Vous avez l’âme d’une louve solitaire ? »
Anne fit quelques pas en direction de la baie vitrée. Je vins me placer juste derrière elle et déposait ma main sur son épaule. Je donnais à mon geste une signification toute particulière, en lui caressant légèrement l’épaule. Je sentis sa peau chaude sous le tissu du chemisier. Une onde de chaleur m’envahit. Cette femme avait un charme magnétique. Soudain, Anne me questionna sur ma fille, et je sentis le charme se rompre intensément. Je retirai ma main avant de m’écarter d’elle.
« Ma fille… Elle s’appelle Médée. Elle a vingt-quatre ans. Elle est tout à fait charmante, le portrait de sa mère. »
Médée me haïssait. Depuis qu’elle avait été en âge de comprendre le monde des adultes, et qu’elle avait appris dans quelles circonstances troubles sa mère était morte, elle me vouait une haine tenace. Ça me brisait le cœur que mon unique enfant soit si obtus à ce sujet, alors que je m’étais expliqué sur cette histoire des dizaines et des dizaines de fois. Jamais elle ne m’avait cru. Elle me croyait responsable de la mort de sa mère. Depuis ses seize ans, elle refusait de m’adresser la parole. Maintenant qu’elle était indépendante, nous ne nous voyions plus guère. Je la faisais surveillé, pour la protéger. Elle avait emménagé à Metropolis il y a trois ans, et avait un petit-ami, du nom de Kurt Allan. Un étudiant en médecine, je crois. Elle aurait pu tomber plus mal. Nous nous étions croisés une fois, par mégarde, alors que nous visitions tout deux la tombe de sa mère. C’était il y a un an, à l’occasion de l’anniversaire de sa mort. Elle avait hoqueté de surprise en me découvrant là, et, sans dire un mot, avait rebroussé chemin. J’avais tenté de la rattraper, mais elle n’avait rien voulu savoir, et n’avait pas ralenti lorsqu’elle avait senti ma présence derrière elle.
Je détournai la tête, tandis qu’un voile de tristesse se posait sur mon regard. Anne alla d’une autre question. Si j’avais une femme à Gotham ? Qu’entendait-elle par là ? Qu’insinuez-t-elle, surtout, en me posant cette question, de manière si… judicieuse ? Je repris du poil de la bête, et m’approchai d’elle. Je lui saisis délicatement la nuque.
« Je n’ai personne, ma chère. Comme vous, je suis un solitaire ».
J’accentuai ma prise, caressant sa gorge du pouce.
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| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Mer 13 Juin - 0:22 | |
| Zeus se montre crédule – du moins, c’est ce qu’il veut me faire croire. Difficile de savoir ce qu’a dans la tête ce joueur d’échecs. Mais s’il semble gober toute mon histoire, quand il ajoute que ça doit être difficile pour moi en tant que solitaire de me battre dans cet univers impitoyable qu’est la finance et le business, je ne peux réprimer un petit sourire. Suis-je vraiment à plaindre ? Ou peut-être cherche-t-il à se montrer compatissant ? Alors que je fais face à la baie vitrée, je sens la présence de l’homme juste derrière moi. Quand sa main puissante vient taquiner mon épaule avec douceur, ma langue se délie légèrement au sujet de sa fille. Je sens alors dans son geste une brusque réticence. Aurais-je touché un point sensible ? J’imagine à quel point il doit être un piètre père pour s’aimer soi-même avec autant d’intensité. Lorsqu’il parle de sa fille, sa main a retrouvé sa place le long de son corps et son ton semble moins mielleux. Médée. En tout cas, il faut croire que monsieur Zeus est fan de mythologie. Ça relève même du fantasme d’après ce que je peux voir.
Une tristesse fugace trouble un instant ses traits et le sujet ne semble guère lui plaire. Ou peut-être lui rappelle-t-il de douloureux souvenirs ? Quand ma question dévie légèrement sur sa situation amoureuse, je sens son intérêt revenir au galop. Mes yeux dans les siens, dans une proximité affriolante, j’accueille sa main jusqu’à ma nuque avec un léger frisson qui m’ébranle l’échine. Plutôt direct le bougre… Et plutôt en forme pour son âge semblerait-il. Il a quoi ? Vingt ans de plus que moi ? Ça ne m’a jamais posé de problèmes. Les hommes riches sont souvent ceux qui ont les poches les plus remplies.
D’aussi prés, je remarque que Zeus est plutôt séduisant et surtout habile pour manier la séduction. Le charme de l’homme mûr. De l’homme de pouvoir, assurément. Rien à voir avec Batman – bien que ça le soit avec Bruce Wayne… J’ai décidément toujours un problème lorsque je porte ce foutu masque.
Bien trop heureuse de le faire mariner, je m’approche légèrement, fixant ses lèvres un instant avant de sourire et de revenir à ses prunelles acier.
« Je pense que la solitude est la seule alternative pour évoluer professionnellement dans ce milieu. Vous êtes un battant, et un battant a rarement des faiblesses. » – Excepté peut-être celle de la frivolité n’est-ce pas ? Et la famille est faiblesse. C’est bien pour ça que vos rapports avec votre fille sont plutôt houleux aujourd’hui.
Je le couvre d’un doux regard malgré mes pensées mesquines et je me subtilise à son étreinte, le frôlant de prés avant de me diriger vers son bureau et venir m’appuyer tout contre dans une position élégante. Je le scrute avant de détourner le sujet de conversation.
« Mais dites-moi, avez-vous eu l’occasion de visiter Gotham et d’en rencontrer ses principaux actionnaires ? » – M’enquis-je avec un regard malicieux.
Je demande à voir une confrontation entre Bruce Wayne et Maximilian Zeus. A voir si l’homme saura délier sa langue à ce sujet. Quant à moi et ma situation face à mon « patron » - j’ose espérer qu’il aime jouer au chat et à la souris. Mais quelque chose me dit que Maximilian Zeus n’aime pas qu’on lui résiste, et pourrait prendre ça pour un challenge, qui sait ? |
| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Mer 13 Juin - 20:45 | |
| Wending jouait le jeu à merveille. Elle se laissait approcher, minaudait légèrement comme une gamine, et se permettait même de me faire mijoter comme si je n’étais qu’un vulgaire soupirant parmi tant d’autres. Une aussi jolie plante devait en avoir à la pelle, des soupirants. Elle avait du connaître beaucoup d’hommes, ça n’était pas possible autrement. Ou bien fallait-il que ceux qui succombaient à ses charmes soient des hommes de qualité, pour espérer gagner sa faveur. Oui, elle était surement du genre à sélectionner ses conquêtes comme une menthe religieuse choisit ses proies. L’idée me fit presque frémir, tout autant qu’elle m’excita. Anne cachait quelque chose, je l’avais compris dès notre première rencontre. Mais la part d’ombre qu’elle refusait de me dévoiler attisait ma curiosité. J’avais franchement envie d’apprendre à connaître cette jeune femme, lire dans son jeu et voir les cartes qu’elle avait. Une ambitieuse comme elle, il fallait la surveiller de près…
« Oui, la solitude… Chacun de nous est définitivement seul. Vous ne pouvez pas vous figurer à quel point. Lorsque vous êtes en haut, que vous avez un rang élevé dans la société, que vous êtes à la tête d’un géant qui brasse des milliards de dollars chaque année, il faut avoir la tête dure. La position est difficile à assumer. Intenable, parfois. Il faut beaucoup de sang-froid, et apprendre à se débarrasser de certains… poids. Pas de famille, pas d’amis, c’est la règle. Mais je ne vous apprends rien, pas vrai, Anne ? »
Je lui fis un clin d’œil. Elle comprenait, bien sûr. Il y avait en elle ce quelque chose qui me disait que son parcours avait été semé d’embûches, d’épreuves, et qu’elle avait su s’en tirer en la jouant en solo, en étant une prédatrice plutôt qu’une victime. Non, cette fille n’avait jamais été une victime, ou si elle l’avait été, elle avait fait en sorte de changer, de passer de la soumission à la force. Une inversion que je ne connaissais que trop bien.
Anne me demanda ensuite si j’avais eu le temps d’entretenir quelques rapports avec les notables du coin, grands patrons et autres politiciens. Je me souvins du gala donné à l’hôtel de ville, il y avait quelques jours de cela. Mon entrevue avec Bruce Wayne me revint à la figure comme un boomerang. Ce sale petit con égoïste de Wayne avait faillit me faire sortir de mes gonds. Il s’en était fallu de peu pour que je ne lui décoche pas une bonne mandale… il l’aurait mérité. Il m’avait bien fait comprendre que j’étais sur son terrain de jeu, que Gotham était sa ville, et que je n’aurais pas le droit de faire ce que je voulais ici. Même si mes intentions étaient louables, le gamin avait en tête ses belles idées de justice et de droiture, et il m’avait mis en garde contre les « dangers » que Gotham pouvait me réserver. Comme si je n’y étais pas préparé…
« Et bien… Gotham regorge de notables en tout genre. J’en ai eu un aperçu au gala donné à l’hôtel de ville par monsieur le maire, il y a quelques jours. Des gens charmants, pour la plupart… Monsieur Wayne, en particulier, m’a fait très bonne impression. Dommage que je n’ai pu discuter économie avec lui. Dommage que Lucius Fox n’ait pas été présent. Fox est, parait-il, un excellent gestionnaire. Il dirige en grande parti Wayne Enterprises, vous savez. »
Je ne lui apprenais rien. Elle avait travaillé pour Fox, après tout.
« Ce Lucius Fox mériterait presque que je le débauche. Il pourrait m’être utile, pour Axis Chemicals. Enfin, s’il n’a pas peur de plonger les mains dans le cambouis. »
Je souris à ma secrétaire, tout en faisant mine de dégager une mèche de ses cheveux. Je la rabattis derrière son oreille, en laissant courir mes doigts le long de sa joue. Puis je retirai ma main, en plongeant mes yeux dans les siens.
« Vous savez, Anne. Vous m’avez menti. Et je n’aime pas ça. »
Je gardai un sourire de façade, et ne la quittait pas du regard.
« Pourquoi avoir menti, Anne ? Pourquoi ne pas m’avoir dit que vous aviez travaillé pour Lex Luthor ? »
J’avais découvert que Wending avait rencontré Luthor a plusieurs reprises, il y avait six mois, et qu’elle avait travaillé à LuthorCorp pendant à peine deux semaines, avant de disparaître des écrans radars. Qu’est-ce qu’elle avait fichu avec mon principal concurrent en matière de hautes technologies et de robotique avancée ? Si elle s’imaginait que j’allais ignoré ce « détail »… Elle s’était fichu le doigt dans l’œil !
J’approchai franchement mon visage du sien, et, même si mon visage restait parfaitement lisse, ne dévoilant en rien mes émotions, la manœuvre avait quelque chose de menaçant… et mettrait sans aucun doute Wending terriblement mal à l’aise.
« Alors, Anne… Qu’avez-vous trafiquoté avec Luthor ? Et quelles informations pouvez-vous me confier à son sujet ? »
Mon sourire disparut de mon visage, et mes yeux lancèrent des éclairs.
« Je veux tout savoir, Wending ! Tout. Pourquoi l’avoir rencontré il y a six mois ? Pourquoi n’êtes resté que deux semaines à LuthorCorp ? Pourquoi avez-vous démissionné d’un poste très bien payé d’assistante de direction ? Et pourquoi avez-vous choisi de rejoindre le principal concurrent de LuthorCorp, à savoir Olympus Industries ? »
Je fulminai, prêt à exploser.
« Vous avez intérêt à être convaincante, Wending… Nous sommes au soixantième étage… »
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| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Mer 13 Juin - 23:55 | |
| Son discours sonne étrangement théâtral. Se lançait-il vraiment des fleurs à longueur de temps cet homme là ? La Sélina que je ne suis ne désirerait qu’une chose – la lui boucler d’une manière ou d’une autre. Cependant, ça n’est pas le premier que je rencontre qui se trimballe un égo surdimensionné, et ça ne sera sûrement pas le dernier… Pas d’amis ? Oh ça j’en doute. On a toujours quelques hypocrites qui sont toujours là pour être usés et abusés. La manière qu’il a de finir ses phrases, posant une question rhétorique en prononçant soigneusement mon nom me fait un drôle d’effet.
Il daigne finalement répondre à ma question concernant les principaux actionnaires de Gotham. Le nom de Wayne arrive rapidement sur le tapis et j’écoute attentivement mon interlocuteur, réprimant le sourire qui ne demande qu’à s’afficher sur mon visage. Je cherche l’ironie dans ses propos – les requins se bouffent entre eux et Zeus n’est pas du genre à supporter plus important que lui. Il me parle alors de Lucius Fox, qui – je ne l’oublie pas – est sensé être mon ancien supérieur chez Wayne Enterprises.
« Oh, ce genre de choses ne l’effraie pas. Il est particulièrement calme et rusé. Il vous plairait, j’en suis certaine. » – A savoir si ce dernier pourrait le supporter ? J’en doute sincèrement.
Sa proximité me semble subitement étrange, allumant mon radar en m’informant que quelque chose cloche. Peut-être ce regard, un peu trop insistant. Même s’il garde le sourire, lorsqu’il remet en place une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, je ressens une désagréable sensation. Ses doigts caressent ma joue avant de rompre le contact. Ses yeux sont plantés dans les miens et c’est là que je distingue autre chose que la séduction et l’attirance. Il y a ce truc, de prédateur. C’est alors qu’il me pose une question – un quelque chose que je n’avais pas prévu dans notre petit entretien. Une phrase qui tombe comme un couperet et arrache un bond à mon cœur. Je suis surprise, puis circonspecte.
« En réalité, je ne vous ai pas menti monsieur vu que vous ne m’avez jamais posé la question… » – Mauvaise foi féminine ? Je ne quitte pas son regard qui s’est fait dur et inquiétant.
Il se rapproche dangereusement et mon visage n’est plus qu’à quelques centimètres du sien. Comment a-t’il su ? J’avais pourtant cru soigneusement effacer mes traces. Si j’ai bien rencontré Luthor pour convenir de ce rapprochement avec Olympus Industries, je ne me doutais pas que l’info pourrait sortir de LuthorCorp. Me voilà en position quelque peu bancale. Je soutiens le regard de mon « patron » même si la situation prend une tournure bien peu à mon aise. Il semble à deux doigts de m’étrangler. Ma respiration s’accélère légèrement et je recule un peu plus sous son insistance, rencontrant le bureau qui me bloque de tout mouvement. Sa dernière menace m’arrache un sourcillement.
« Monsieur, vous n’êtes pas sérieux ? » – Ma voix est parfaitement calme malgré la tension. Mais je tente de le convaincre, et ça se sent dans mon ton. « Je vous l’ai dit, je suis quelqu’un d’ambitieux, à la recherche de l’entreprise qui saura me satisfaire. Je n’ai plus aucun contact avec monsieur Luthor et pour cause, lui et moi ne nous sommes pas très bien entendus. »
Je fronce légèrement les sourcils avant de reprendre, lui adressant un regard volontairement interrogateur.
« Non, vous ne pensez pas que… Je suis là pour vous espionner tout de même ? » – Je secoue brièvement la tête, osant un petit sourire comme si l’idée était totalement stupide. « Monsieur Zeus. Si je vous avais dit lors de mon entretien que j’avais travaillé pour LuthorCorp, auriez-vous pensé m’embaucher ? Soyez franc – moi j’en doute. Et je voulais avoir une chance de vous rejoindre. Alors certes, j’ai omis de préciser ce détail, mais, je vous en prie, essayez juste de comprendre. »
Enflure. Va falloir que je trouve d’où provient cette fuite. Ça fout ma couverture en l’air et à regarder Zeus, j’y vois presque le futur meurtre qu’il pense à commettre. Il serait toutefois bien surpris de constater de quoi je suis capable. Mes mains s’appuient contre le bureau derrière moi et mes lèvres se joignent dans une moue dubitative avant que je n’ose reprendre.
« Est-ce que vous souhaitez me fouiller ou un truc du genre ? Pour être bien sûr que je ne possède pas de couteau pour vous poignarder dans le dos ? »
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| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Jeu 14 Juin - 14:51 | |
| Anne Wending jouait avec le feu. Je la sentis estomaquée lorsque j’abordai le sujet de sa rencontre avec Lex Luthor, mon cher concurrent de Metropolis. Il y avait de quoi être surpris, en effet. Alors que je me renseignais sur ma future employée, en bon paranoïaque que j’étais - qualité indispensable à mon métier -, j’avais découvert ses liens obscurs avec LuthorCorp. Wending avait rencontré Lex Luthor hors du cadre légal, un rendez-vous qui ne devait pas être marqué sur le carnet de sa secrétaire, assurément. Puis voilà que Wending était embauchée, deux jours plus tard, à titre formel, pour une durée très courte. C’était louche.
Je l’écoutais me servir son couplet sur la femme dynamique, indépendante, et forte, à la recherche de l’entreprise de ses rêves, dans laquelle elle pourrait s’épanouir et assouvir son ambition. C’était possible, bien sûr, qu’elle dise la vérité. Mais la façon dont elle avait été surprise témoignait du fait qu’il y avait anguille sous roche dans cette histoire. Ma source à LuthorCorp ne savait pas grand-chose sur Wending. Il n’était pas assez proche de Luthor pour glaner suffisamment d’informations. Il m’avait juste rapporter des entrevues suspectes, qui m’avait conduit à m’interroger sur les intentions de ma nouvelle employée. De l’espionnage industriel ? J’y avais songé, bien sûr. J’y avais moi-même recourru plus d’une fois par le passé, notamment auprès de LuthorCorp, que j’avais infiltré - ce qui était toujours d’actualité, d’ailleurs -. L’affaire avait fait grand bruit dans les médias, au début des années 2000, quand Luthor avait découvert que deux de ses employés avaient trahis ses secrets. Même si l’affaire s’était réglée à l’amiable, grâce à la signature d’un contrat juteux entre Olympus Industries et LuthorCorp, il restait entre nos deux entreprises un contentieux teinté de rivalité.
Mais je n’avais aucune preuve pour accuser Anne d’être une espionne. Et rien n’était moins sûr. C’était un coup de bluff que je lui faisais. Les seules informations dont je disposais, c’est qu’elle avait été proche de Lex, et qu’elle avait travaillé à LuthorCorp pendant une courte période. C’était bien peu. Je n’avais pour moi que mon intuition, et voilà ce qu’elle me disait : Wending était une ambitieuse, comme je l’avais compris très vite, avide de gravir les échelons, et prête à tout pour parvenir à ses fins. Elle était une solitaire, sans famille ni réels amis, elle avait mis sa vie privée entre parenthèses pour se consacrer uniquement à sa carrière. Elle rêvait du pouvoir. Sans doute était-elle parvenue à charmer Luthor, et peut-être même avaient-ils couché ensemble. En échange, Lex lui avait déniché un post à fonction dans sa boîte. Une promotion canapé, sommes toutes.
Anne m’expliqua que jamais je ne l’aurais embauché si j’avais su qu’elle avait travaillé aux côtés de Lex, alors qu’elle ne rêvait que de ça, que d’intégrer Olympus Industries.
« Peut-être que ça m’aurait paru suspicieux, en effet. » dis-je simplement, en reculant d’un pas pour la laisser respirer. « Mais voyez-vous, Anne, je ne supporte pas qu’on me mente. La relation entre un employé et son patron doit être une relation de confiance réciproque et j’étais prêt à vous faire confiance, si seulement vous m’aviez dit que vous aviez travaillé pour monsieur Luthor. Je vous assure que ça vous aurait épargné cette petite scène… »
A voir sa moue, son attitude face à moi, je compris que j’avais touché juste. J’avais surestimé la jeune femme, en essayant de deviner le mystère qu’il l’entourait, les secrets qu’elle cachait. En fait, ça n’avait rien de bien sorcier. Elle n’était qu’une petite arriviste prête à tout pour avoir un poste chez moi. Ce que j’avais discerné de mystérieux chez elle, c’était en fait du charme qu’elle me faisait… Elle tentait de me séduire pour s’assurer un avenir… Typique. J’eus envie d’éclater de rire. Il n’y avait plus de méprise possible.
Après un silence chargé en tension, je finis par déclarer calmement :
« Aucune fouille ne sera nécessaire. Je vous crois, Anne. Je vous crois. À vrai dire, je savais que vous n’aviez rien à caché. Vous avez travaillé pour mon principal concurrent, la belle affaire ? Ce sont des choses qui arrivent. »
Le désir avait repris le dessus, tandis que mes suspicions s’étaient envolées.
« Il m’arrive de tester mes employés de manière… disons… directe. Histoire de voir ce qu’ils ont dans le ventre. J’espère ne pas vous avoir effrayé, Anne. Et si c’est le cas, vous m’en voyez désolé. Vraiment. »
Maintenant qu’elle avait passé le test, Anne devait se sentir soulager. Et moi, j’étais content d’avoir réussi à instiller un peu de peur en elle ; mieux vaut être craint qu’aimé par ses sujets, après tout. Elle savait que je n’hésiterais pas à me débarrasser d’elle si elle faisait une autre erreur. Elle était prévenue. Ça n’enlevait rien au fait que je la désirai terriblement…
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| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Jeu 14 Juin - 19:53 | |
| Je guette la réaction de mon interlocuteur. Point positif, il ne se fait pas plus menaçant. Il semble même prêt à gober mes salades. Il me fait le petit laïus habituel de la relation de confiance entre un patron et son employé et j’hoche la tête, feignant une culpabilité certaine. Il m’affirme que si je l’avais informé de ce détail, il m’aurait épargné la scène – certes, mais m’aurait-il engagé ? Ça, j’en doute sincèrement. Quoiqu’il en soit, mon image de petite manipulatrice presque écervelée devait réellement faire son chemin. A la manière dont il me considère, avec ce regard là, je pense que Zeus commence à se dire qu’il contrôle tout. Qu’il me contrôle. Qu’il le croit, ça m’arrange. La chute n’en serait que plus douloureuse pour lui. Ce que je viens de comprendre, c’est que - comme tous les hommes d’affaires mégalomanes et frivoles - Zeus serait prêt à se débarrasser de moi sans grand scrupule. Enfin, je compte bien mon montrer assez charmante pour qu’il ait envie de se confier.
« Merci de votre compréhension, monsieur. » – Gentille petite Anne, terriblement confuse.
J’adore incarner des rôles – de toute sorte. Mais ce que je préfère, c’est quand je fais tomber le rideau, et que mes proies se rendent compte qu’ils se sont faits rouler dans la farine. Avec lui, je prendrai encore plus mon pied – parce qu’il le mérite. Voilà qu’il a repris un ton compatissant, s’excusant même de m’avoir effrayé. Je lui adresse un sourire mi-figue mi-raisin avant de plonger mes yeux dans les siens.
« Je comprends. Après tout, dans ce milieu, il faut sans cesse rester sur ses gardes. » – J’ébauche un petit sourire convenu, retrouvant mes aises pour remuer. Sûrement Zeus savoure-t-il l’idée de me tenir au garde à vous ?
Je m’écarte du bureau, entremêlant mes doigts avant de jeter un œil à mon patron.
« Monsieur, désireriez vous quelque chose avant que je ne parte me replonger dans la paperasse ? » – M’enquis-je, dorénavant des plus professionnelles – comme si ce mauvais épisode n’avait que refroidi mes ardeurs.
Chaque chose en son temps, et je sais que j’ai un minimum de pouvoir, d’influence sensuelle sur lui. Le problème que je me pose actuellement, c’est de savoir comment je pourrais accéder à ses archives sécurisées. A là où il cache tous ses petits secrets. Car c’est bien pour ça que je suis payée – dénicher les projets de Zeus et m’emparer de documents qui puissent intéresser son concurrent principal. |
| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Sam 16 Juin - 17:46 | |
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J’étais soulagé d’avoir percé ma secrétaire à jour. Elle ne devrait plus me poser de problèmes. Je l’avais recadré, et elle adoptait maintenant une attitude beaucoup plus modeste. Mon éclat aura servi au moins à cela. Je savais qui elle était, et elle savait que je savais. La pression psychologique était désormais de mon côté. Anne n’avait plus qu’à ravaler son arrogance, et m’obéir au doigt et à l’œil. Je sentais bien, de toute manière, que le message était passé. Là voilà confuse, presque brisée, sur le fil. Elle s’excusa platement de m’avoir menti, en brave petite fille qu’elle était devenue. Un sourire de satisfaction illumina mon visage jusqu’alors renfrogné. J’avais gagné. Je gagnais toujours.
« Bien, bien. Maintenant que nous avons sorti les squelettes du placard, il n’y a pas de raison que notre collaboration se passe mal. »
Anne acquiesça, évidemment. Que pouvait-elle faire d’autre ? J’aimais imposer mes choix aux autres, ne leur laisser pas d’autres alternatives que celle de m’obéir. Anne n’échapperait pas à la règle, comme tout mes employés, qui me craignaient et me respectaient pour ça. La jeune femme alla de sa petite formule toute faite, qu’elle déclama sans me quitter des yeux, avec une petite voix humble. Nous étions plongés dans un bassin plein de requins, elle et moi. Si l’on ne se métamorphosait pas rapidement en prédateur, on se faisait bouffer tout cru. Mais si l’on s’attaquait à un trop gros poisson ou à un autre prédateur, là, il y avait le même risque de se retrouver hors jeu. L’attitude adopter dans ses cas là était de se mettre sous la protection du plus fort en attendant son heure. C’était ce que Anne était en train d’apprendre. Enfin, bien sûr, elle n’aurait jamais son heure de gloire. Je ne tolérais pas qu’on me surpasse en quoique ce soit.
« Oui. Nous ne sommes jamais trop prudents dans ce milieu. Et il faut toujours être méfiant. C’est comme ça que le monde est fait. Construit sur des rapports de force, qui peuvent être renversé à tout moment ; il y a le choix des armes : trahison, manipulation, à votre bon plaisir… »
Anne me demanda ensuite si je désirais quelque chose avant qu’elle ne se remette au travail et quitte la pièce. J’aurais aimé lui dire que c’était elle que je désirais, à cet instant précis. Mais ç’aurait été prématuré. Un peu de patience, et elle serait à moi. Puis je m’en débarrasserai. Comme toutes les autres. Et puis elle n’était pas encore mure. Je l’avais déstabilisé aujourd’hui. Je lui laisserai un peu de temps pour se remettre de ses émotions. Ensuite je la mettrais tout simplement dans mon lit.
« Parlez moi de Lex » lui dis-je à la place.
« Après, je vous laisserai filer, c’est promis. Comment ce cher Lex vous a-t-il paru ? Quelle impression vous a-t-il faite ? »
Luthor était un concurrent sérieux et un ennemi personnel. L’homme était un monument d’arrogance. Pire que Wayne. Contrairement au playboy de Gotham, il était d’une intelligence redoutable, et adepte, autant que moi, des coups fourrés et des manœuvres dans l’ombre. Il était incapable de pitié et se comportait en vrai chef de guerre lorsqu’il s’agissait de torpiller la concurrence. La légalité n’était pour lui qu’une broutille. Mais sa mégalomanie et son arrogance avaient fait de lui la cible privilégié d’un certain Superman. Et l’homme d’affaire avait eu beaucoup de démêlés avec la justice, ce qui n’arrangeait rien à son image de marque.
J’avais appris au moins une chose de lui : ne jamais se trouver dans le collimateur d’un super-héros. J’espérais, et je ferrai tout pour, que Batman ne viendrait jamais fouiner dans mes affaires, ni l’un de ses joyeux drilles. Car contrairement à Superman, Batman n’avait plus peur de tuer.
[je te laisse conclure ]
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| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] Dim 17 Juin - 21:53 | |
| Je laisse le bon plaisir à Zeus de savourer sa petite victoire, taquinant l’idée de lui rendre quelques visites avec Catwoman pour lui mettre un peu de pression – parce que je suis mesquine et même si c’est dans mon rôle que de me plier, j’ai toujours un peu de mal à me défaire de mon orgueil de femme. Au sourire rayonnant de mon patron, je peux deviner qu’il croit sans problème avoir le dessus sur la situation. Lorsqu’il mentionne les rapports de force dans ce boulot et surtout les choix pour les renverser, je fais mine de ne pas m’attarder sur le sujet, hochant simplement la tête avec délicatesse.
Qu’il tente de m’humilier, comme les hommes de pouvoir aiment faire, et je le lui ferai payer au centuple. Oh, Anne est soumise et le restera le temps que sa couverture tienne – mais quand j’arbore le masque, alors plus rien ne m’arrête. Et ce que ça m’amuserait !
Alors que je m’attends à ce qu’il m’invite à prendre congé, ce dernier me demande de lui parler de Luthor. J’espérais qu’il m’épargnerait la question, mais en fin de compte, ça ne m’étonne pas du tout de lui. Les deux hommes se ressemblent assez en fin de compte, toujours à lorgner la pelouse du voisin.
Je m’incline légèrement vers lui, lui offrant un petit sourire avant de répondre sur un ton calme.
« Au premier abord, c’est un homme poli et plutôt sympathique. Charismatique. Très manipulateur avec ça. Vous savez, il suit plus ou moins les codes des hommes de son envergure. » – De là à faire l’allusion que ces deux là sont pareils. Sûrement comprendra-t-il le raccourci. « Mais c’est un respect de façade. Lui et moi n’avions pas la même vision de mon travail, c’est d’ailleurs pour ça que nous ne sommes pas entendus. »
Sûrement que Zeus se dit qu’il me prend autant pour une bonne poire que son concurrent. Quoiqu’il en soit, peut-être saurais-je semer une graine d’hésitation dans son crâne. Peut-être que je ferai flancher une petite seconde son assurance s’il comprend que je ne suis pas aussi inoffensive que ça. Je laisse flotter un sourire énigmatique sur mes lèvres avant d’incliner légèrement la tête devant mon patron.
« Passez une bonne fin de journée monsieur. Et n’hésitez pas à m’appeler si besoin. »
A peine la phrase prononcée que j’ai déjà tournée les talons, roulant des hanches en direction de la porte. Je me donne quelques semaines avant d’en connaitre plus sur là où Zeus cache ses petits secrets. J’ai déjà hâte – de lui faire goûter à l’amère défaite. [HJ : Merci pour ce topic ^^] |
| | | | Sujet: Re: Face to face [Zeus] | |
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