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Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !

Clash of the Warriors & La Révolte

"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."

(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)


CREDITS

©PA Batty Epicode
©Les images utilisées appartiennent à leurs auteurs
©Les bannières ont été crées spécialement pour le forum Gotham City Rpg par Deimos Hellhammer
©Le contexte de ce forum est inspiré du Batverse, arrangé et rédigé par le Staff. Merci de respecter notre travail.



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 [MAIRIE] L'Âge des Héros

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MessageSujet: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyJeu 20 Juin - 18:03

HRPG : Voilà, tout le monde peut participer s'il a une identité vérifiable exempte de graves problèmes judiciaires et un costume de soirée ^^ N'hésitez pas à commenter les appelés, à faire vivre la soirée,apporter des témoignages si vous le voulez, ou bien en profiter pour développer vos propres affaires et des discussions parallèles, ou à essayer un attentat mais.. attention, je suis prête ^^'



Toutes les lumières de la mairie avaient été réglées au maximum.
Au centre de la ville, l'édifice le plus menacé du New Jersey se dévoilait, attirait, et semblait ramasser la lumière émise par toutes les ampoules tremblotantes, les appartements étroits, les réverbères aux vitres brisées des bas fonds de Gotham pour les soulever et les diriger vers le ciel, comme une provocation. La fontaine spectrale inondait le fief nocturne de la folie en Amérique et tout Burnley baignait dans son sillage, si bien qu'il aurait été difficile aux habitants du quartier de fermer un œil cette nuit. Ils étaient, de toute façon, pour les plus mondains, à la mairie. En effet, si l'hôtel de ville avait choisi d'être une torche dans la nuit, ce n'était pas seulement pour cette soirée et ce n'était pas seulement un constat de la facture d'électricité qu'ils allaient reçevoir le lendemain. Depuis un mois dèjà, c'est à dire quelques semaines après l'élection de Talia et la formation du gouvernement Head aux rênes de la ville, des affiches et des réseaux sociaux participaient au bouche à oreille organisé par les hautes sphères de Gotham et toute la société de la cité en était informée.

La Mairie organisait une soirée événement, et tout ceux qui le pouvaient y étaient conviés. Aussitôt, tout le gratin de la ville s'était remué sur son fauteil Louis XV et avait sorti costards et robes de soirée pour venir « célébrer Gotham et ses héros » comme le clamait les publicités municipales. Le thème de la soirée était clair : il s'agissait d'une cérémonie, très officielle bien qu'accompagnée d'une soirée mondaine, au cours de laquelle la nouvelle Maire récompenserait les plus importantes figures de Gotham, dans le but de réaffirmer la lutte contre la criminalité et d'en tirer les héros hors de l'ombre. En bref, ce soir, la lumière ne proviendrait pas seulement des reverbères, on cherchait à la faire entrer dans le cœur des Gothamites, pour qu'elle se promène à nouveau dans la ville et reprenne l'assaut d'un bastion de noirceur trop longtemps laissé en jachère. Et pour cela, la Mairie avait prévu les grands moyens. Petits fours, cupcakes de toutes les couleurs, gâteaux provenant de toutes les cultures culinaires, sablés au chocolat et bien sûr, alcools doux : champagnes, bières trappistes d'Orval et de Chimay : les invités n'auraient aucune raison de s'ennuyer entre deux discours et deux remises de médaille. Ils étaient aussi conviés à apporter des témoignages s'ils connaissaient personellement le héros célébré, et nul doute que toute la Mairie allait trembler et jaser à chaque fois qu'un nom serait prononcé. D'après le twitter officiel de la Mairie, une dizaine de Gothamites allaient reçevoir l'honneur municipal et la médaille attribuée avait reçu l'aval du gouvernement : elle aurait le prestige d'une Purple Heart, et en plus de l'honneur et de la survie mnémonique qu'elle assurerait, le bruit courait que la Mairie était prête à aider ses héros si les médaillés avaient soudain des problèmes d'ordres financiers ou techniques.

Pour autant, la récompense n'était pas seulement un tas d'argent et de reconnaissance gouvernementale. C'était surtout l'occasion pour la Mairie de faire des choix politiques, de déclarer ses choix et sa ligne de conduite en dévoilant ses alliés et surtout, l'occasion d'honorer ceux qui avaient agi, malgré l'inertie de l'autorité, qui avaient brillé malgré l'omniprésence de la nuit. Très poétique mais extrêmement difficile à expliquer lorsque tout le monde préférait se cacher. Pour la sécurité de la soirée, le grand jeu était de sortie. Si plusieurs voitures du GCPD étaient garées au millieu de la foule de véhicules des invités, la Ligue s'était aussi mise sur son trente et un, et participait avec la sécurité habituelle de l'hôtel de ville et des rescapés de l'Amaranth Inc à la surveillance de tout ce monde. Ubu, une oreillette dans les oreilles, son crâne chauve surplombant la foule d'une bonne trentaine de centimètres, faisait semblant de balbutier quelques mots d'anglais et hochaît vivement la tête à chaque question, si bien que plusieurs invités se pressaient autour du phénomène-vigile, et le prenaient en photo pour titrer «  J'ai trouvé Hodor IRL ! » ou « Hodor, engagé à la mairie, Summer is coming ? »

Talia apparut aux environs de vingt-deux heures. Son choix s'était porté sur une qipao intégrale au fond noir et aux motifs rouges. Elle avait laissé ses cheveux en cascade et ses derniers tombaient sur ses épaules et derrière lorsqu'elle traversa la salle en direction de l'estrade qui surplombait la salle principale de l'hôtel de ville. La salle luxueuse, l'ambiance mondaine, les gardes de la maîtresse de la Ligue habillés de façon très chic, mais l'époque n'était pas à la mondanité. Tout le monde savait que son discours n'aurait pas la même saveur que les petites olives piquées et les millésimes pétillants que les serveurs faisaient couler entre les invités. La Maire appela le silence et ce dernier traîna, discret mais efficace, frappant peu à peu tous les invités jusqu'à ce que le murmure des voix ne soit plus que de second plan. Alors, la cérémonie commença.


Gothamites, la Mairie vous souhaite une bonne soirée.


Depuis des semaines dèjà, je m'adresse à vous, via des conférences, via des inspections, et, depuis les prémices de l'élection municipale, les autres candidats comme moi même avons rappelé cette même vérité, que je constate à nouveau à chaque débat. Oui, Gotham va mal. Les temps sont durs. L'époque est sombre. Nous l'endurons tous les jours. Nous subissons les agissements de criminels et de malfaiteurs, d'hommes et de femmes malveillants et profiteurs. Ce n'est plus à répéter, nous le savons tous. Et la Mairie fait tout pour que cette vérité n'en soit plus une. Mais elle n'est pas seule. De tous temps, lorsque le monde a plongé dans la nuit, certains se sont révoltés contre la situation, et même si ce qui leur cachait le soleil semblait inaccessible, ils se sont battus pour le décrocher et, toujours, ont finalement réussi. A l'usure. Au nombre. Il ne faut pas que ces hommes disparaissent, il ne faut pas que ces voyants qui perçaient l'obscurité pour rester sur le bon sentier pensent que cette fois, il sera impossible de s'en sortir. Dans ce cas là, nous en serons perdus.


Mais cela ne risque pas d'arriver. Pas à Gotham. Pas dans une ville aussi habituée à se battre, une ville de lutteurs et de croyants. Une ville que je suis indiciblement fière de guider désormais. Nous connaissons tous cette métaphore nocturne, nous savons tous que les lumières se voient mieux dans le noir. Nous sommes tous prêts à suivre leur sillage blanc, mais...


Nous vivons dans une société très étrange. Rien ne va jamais. Le temps, les autres, la façon dont sont abordés la politique, les médias, les luttes sociales... Nous nous plaignons sans arrêt. Nous critiquons sans fin,comme si une conjuration gigantesque essayait de nous priver de nos libertés, comme si tout le monde nous en voulait, comme si chaque nouvelle œuvre d'art était désormais gangrenée par les apports commerciaux, comme si, et certains adorent à le répeter, tout était mieux avant. Il est désormais traditionnel, habituel, de se plaindre de tout et n'importe quoi, de détester tout le monde, et de se moquer de ses choix, de voir chacun de ses gestes comme un geste de haine. Bien sûr, personne n'est parfait. Mais les lumières qui nous ont guidé, les gens qui ont résisté, ceux qui ont permis de lever une Mairie prête à protéger Gotham,garder au GCPD un semblant de dignité,tous ceux qui ont lutté, allons nous eux aussi les priver de reconaissance et mâcher mollement leurs défauts et nos céréales, le matin, en les montrant à nos enfants à la télévision ? Rendre aux héros de Gotham ce qui leur appartient, se rappeler de la vérité et la réaffirmer une bonne fois pour toute, tout cela m'a paru essentiel lorsque j'ai préparé cette soirée, et c'est avec une grande fierté que je débute ce soir la célébration de l'Héroisme de la plus grande ville d'Amérique, je n'ai pas peur de le dire. Une ville si grande, si courageuse, qu'en seulement quelques siècles, elle a survécu et vaincu bien plus que beaucoup de ses consœurs, même sur le vieux continent.


Je voudrais commencer la célébration par deux récompenses spéciales. La première et la plus importante de cette cérémonie revient bien évidemment au peuple de Gotham. Malgré les coups, malgré les autorités corrompues, malgré le Joker, Erebius, Scarface, les Gothamites n'ont jamais plié, ils sont restés silencieux mais se sont battus dans l'ombre, levés dans la soumission, soutenus dans la mort, aimés dans l'obscurité, débattus dans l'endoctrinement. Otages tentant leurs vies pour s'échapper, journalistes démissionnant pour la vérité ou hommes et femmes serrant les poings sous l'adversité. Vous êtes ce qui fait de Gotham une ville si spéciale, vous êtes la raison de la lutte que la Mairie intente depuis maintenant plusieurs mois, vous êtes les véritables héros, les brasiers que les individus que nous allons remercier, étincelles mieux placées, ont allumé.


Je vous remercie et ne peut... que vous applaudir.

La Maire laissa passer ce moment d'autofelicité bienvenue, émaillé de quelques commentaires sarcastiques et de doigts se baladant sur les plateaux de petits fours, persuadés qu'un peuple aussi vaillant avait bien le droit de se restaurer avant de continuer :

Le second héros spécial de cette soirée l'a été plus longtemps que nous tous réunis. J'ai une vision assez marginale du temps,et pourtant, je ne peux que m'incliner devant la ténacité à toute épreuve de cet homme hors pair, ce martyr, un homme qui a connu la douleur, qui a connu le deuil, toutes les épreuves imaginables. J'ai eu la chance de travailler avec lui, pour la liberté de Gotham, alors que nous étions encore sous le poids d'une Autorité des plus louches et des pus restrictives. C'est un héro qui est reconnu ainsi parmi les siens, qui figure parmi les plus grandes figures de ces dernières années mais que, paradoxalement, nous oublions souvent. J'ai effectivement quelques divergences d'opinions avec lui, et il aime à se retirer et à rester dans l'ombre où il peut, où il pouvait puisqu'il savoure aujourd'hui un repos mérité, continuer sa lutte mais il est temps de l'en délivrer et d'enfin se rendre compte de toute la mesure de son aide, de toute la grandeur de son être.


J'appelle, pour commencer cette cérémonie, afin de recevoir les honneurs, l'ex Commissaire James Gordon !
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyDim 23 Juin - 13:12

Les rituels sociaux étaient dans le règne des hommes comme dans le règne animal, ce qui permettait à Drury de garder pied. On se rassemblait, chacun y allait de ses plus beaux atours et on gigotait, palabrait, bruissait pour ainsi dire jusqu'à ce qu'enfin chacun parte avec sa petite idée préconçue sur l'autre, bien que généralement il rentrait sans avoir la moindre idée sur les gens qu'il avait rencontré tandis que eux avaient de quoi alimenter une encyclopédie de remarques blessantes. Il ne voulait pas y aller, mais Cameron Van Cleer le devait.

Drury était arrivé au point culminant de son opération Colère de la Mite et il ne lui restait plus qu'à faire apparaître Cameron Van Cleer afin de s'assurer que cette double identité serve au mieux ses desseins. Il chantonnait joyeusement en faisant son nœud papillon, il avait pris goût à ces étranges accessoires inutiles et le frac le faisait toujours autant rire. Non mais sérieusement, qui pouvait prétendre à paraître sérieux avec deux protèges-cuisses qui pendaient derrière soit? Ces soirées ressemblaient plus à des banquises avec de la musique tellement il y avait de pingouin au mètre carré.

Son appartement était froid, il y passait tellement peu de temps qu'allumer le chauffage pour une nuit ne lui était pas venu à l'esprit; ces temps-ci il dormait soit dans sa moth-cave soit dans Old Gotham, à l'intérieur d'un immeuble devenu son QG temporaire. L'heure du verdict était venu. Il recula de quelques pas pour mieux observer son nœud papillon et poussa un petit soupir de satisfaction. Il commençait à prendre la main. Il vérifia ensuite que son portable était bien dans la poche de son veston. Bien, rien ne manquait, sauf l'envie. Il regarda l'heure et se laissa choir dans son fauteuil. Il savait qu'il s'ennuierait et devrait faire des petits courbettes en souriant. Il s'entraîna en regardant son miroir à pied. La crampe que provoqua sa tentative de "rire franc et sincère" le ravisa de retenter cette manœuvre dans la soirée. Il se contenterait du sourire poli et élégant. Il vérifia que sa petite moustache tenait bien, pas question de la laisser baigner dans le punch comme lors de son entraînement avec ses moths.

Ses deux boutons de manchettes en forme de mantes religieuses étaient des bijoux qu'il avait fait commander pour l'occasion et il s'amusait à présent à refléter la lumière avec les émeraudes qui les composaient. C'était clinquant et kitsch, mais il en avait assez de ne jamais profiter de sa fortune pour faire des choses qui lui plaisaient. Son chauffeur devrait bientôt arriver. Il avait acheté une limousine avec chauffeur pour l'occasion, ignorant que certaines boutiques en louaient.

Au dehors, Gotham vivait. Depuis la grande baie vitrée de son penthouse plongé dans le noir, Drury pouvait voir le ciel de cette cité illuminé de mille feux. C'étaient des projecteurs qui embellissaient le Palais de Justice, des néons de boîtes de Nuit, les immenses panneaux du Stadium sportif, la colonne éclatante de la Mairie, comment un insecte ne pouvait pas avoir envie de voler entre ses hautes tours et se frotter à toutes ses lumières? Il pourrait être avec ses seuls amis, ses chers et sympathiques moths qui avaient rejoint pour une soirée leurs petites familles et vaquaient à leurs occupation, mais non, ce soir il était seul. La vie de criminel n'était pas aussi simple que certains le prétendaient et la solitude est la porte de son enfer. Même le Joker avait son Harley Quinn, c'était dire. Black Mask il devait carrément numéroter les femmes qui l'accompagnaient, Le Ventriloque avait sa marionnette....

La sonnette émit sa petite mélodie. Killer Moth soupira, Drury le fit encore plus fort. Il prit sa veste, l'enfila, saisit son manteau, l'on prévoyait un retour tardif dans la fraîcheur d'une aube naissante. Il se retourna alors vers son miroir et le posa simplement sur ses épaules, sans enfiler les manches.

- Ma la famillé qué cé bene, fit-il pour son reflet en ricanant.

Même la pègre avait une famille... Il prit ses gants blancs, sa canne et son haut-de-forme démodé pour ensuite quitter les lieux. Son chauffeur l'attendait sur le perron et sa longue limousine blanche l'attendait pour lui tout seul. L'individu en livré s'inclina poliment et lui tira la porte. Des centaines de badauds observaient le spectacle, parmi eux de jeunes héritières qui habitaient dans son immeuble hors de prix. Il ne les supportait pas. En un tel instant, il se sentait tel que ceux qu'il avait toujours honni. Il s'enfonça sur sa banquette confortable et observa droit devant lui alors que le chauffeur fermait la porte, faisant taire les commentaires du style: "Ne me dites pas que vous êtes seuls?" ou "Tu as vu cette voiture?". Il observa le ciel de la ville à travers la lucarne du toit. Il se sentait piégé. L'intercom sonna. Il décrocha le combiné qui se tenait près de lui.

- Où allons-nous monsieur Van Cleer?

- A la mairie mon brave
, fit-il en prenant sa peau de milliardaire.

Le véhicule se mit en marche. Il attacha sa ceinture comme à son habitude, même si les gens fortunés ne font jamais cela d'après Arnaud de Montargique. De l'autre coté des vitres teintées et renforcées, tout était silencieux, on entendait que la climatisation et le léger bruit du moteur, les klaxons étaient lointains, les visages cendreux. Les lumières de l'habitacle pouvaient être réglées avec des filtres et des emplacements étaient prévus pour y installer des bars et autres inutilités qui transformaient une voiture en boîte de nuit. Comme un enfant que l'on emmenait chez ses grands-parents atrocement ennuyeux, Drury colla sa tête contre la vitre et regardait sans observer la palette sombre des quartiers riches. La Mairie apparut alors. Il prit une profonde inspiration et se mit à sourire.

Hooon, il y a même des journalistes.

Son chauffeur joua des coudes pour arriver jusqu'à la porte alors que le milliardaire détachait sa ceinture et enfilait ses gants. Alors que la porte s'entrouvrait à peine et qu'une simple fente laissait surgir de la lumière, tous les sons s'engouffrèrent sans pitié, brouhaha de conversations, cris de photographes, commentaires de journalistes. Les flashs aveuglèrent presque Drury alors qu'il cherchait à rester dans son rôle. Il s'extirpa de sa banquette et enfila son chapeau. Il entendit les journalistes autour de lui.

"Mais c'est qui?"

"aucune idée, prend des photos on cherchera après!"

"Mais c'est Van Cleer!"

"Qui ça? "


Drury fit ce qu'il avait vu à la télévision des centaines de fois. Il salua très sobrement des mains et avança avec grandeur sur le perron. Il se prit les pieds dans une marche, manqua de tomber sous les regards de centaines de journalistes et se rattrapa avec sa canne. C'est fou comme un simple escalier semble long lorsque des milliers d'yeux vous observent. Arrivée en haut il pressa le pas pour rejoindre le Hall d'entrée et quitter ce couloir de la mort. A l'intérieur, tout avait été fait pour que l'on comprenne qu'une fête avait lieu. Gorilles en smoking avec assez d'appareils électroniques sur eux pour passer pour des cyborg, tables à nappes blanches qui supportaient tant de petits gâteaux que l'on aurait pu faire de l'hyper-tension artérielle rien qu'en les regardant, des banderoles, des tonnes de lumières et des plantes vertes placées stratégiquement pour verrouiller les espaces infranchissables.

Cameron Van Cleer souriait et une jeune femme vint pour lui prendre ses effets personnels en échange d'un ticket de vestiaire. L'ironie de l'organisation, on troque à une inconnue un haut-de-forme à 500 dollars et un manteau à 1000 contre un morceau de plastique brillant avec un numéro dessus. Le milliardaire s'avança dans la vaste salle principale où des gens qu'il ne connaissaient pas lui adressaient de très polis hochements de tête, il répondait de même et nota pour lui même de faire une séance de kinésithérapie lorsque la soirée serait terminé, sous l'hypothèse que son cou supporte toutes ses insipides salutations. Un serveur lui proposa un plateau avec des coupes de champagne. Il en prit une et le remercia. Le laquais fronça les sourcils, les remerciements étaient plutôt rares.

Naviguant au milieu des robes tantôt chic et informes et tantôt chic et dénudée, évitant de bousculer les hommes en costumes trois pièces, il cherchait à atteindre une zone relativement tranquille jusqu'à ce qu'un individu vienne l'alpaguer.

- Monsieur Van Cleer! fit-il avec une voix si flottante que l'on se demandait comme elle faisait pour ne pas être emportée par le vent.

Se retournant, Drury découvrit un visage qu'il ne reconnaissait pas. Il serra malgré tout la mains qu'on lui rendait.

- Monsieur Cartridge, vous vous souvenez? Je vous ai vendu mes anciens hangars à dirigeables.

C'était donc ça.

- Je ne me rappelle vraiment pas navré.

- Bien entendu, ce sont nos avocats qui ont réglé l'affaire, nous ne nous sommes jamais rencontré, mais j'avoue avoir été longtemps intrigué,
expliqua-t-il, je n'avais jamais croisé votre nom avant cette affaire et j'ai reconnu votre visage, oui, je vous ai vu lors de l'inauguration des rénovations de Old Gotham. J'ai été drôlement surpris, vous touchez à tout!

- J'aime être discret
, répondit laconiquement Drury qui aurait aimé pouvoir fuir dans un trou de souris.

L'individu lui offrit un sourire d'une blancheur qui ne laissait aucun doute sur l'aspect plastique de sa dentition. Une jeune femme qui devait avoir vingt ans de moins que lui s'accrocha à son bras.

- Vous êtes venu seul? demanda-t-il.

- Comme vous le voyez, fit-il le plus aimablement possible alors que ses zygomatiques commençaient à hurler de douleur.

- Vous savez, j'adore les soirées faites par la Mairie, expliqua-t-il de plus belle comme si cela intéressait son auditoire. Ils ont un caviar à vous faire tomber à la renverse.

- Ah oui, ha ha ha, se força-t-il, je ne suis pas un très grand consommateur d'ovaires fécondés de poisson hin hin hin...

Il ravala son dernier rire, voyant le regard que lui laissait la pimbêche qui faisait sac à main. Heureusement, Talia Head, prit la parole. Son discours fut sobre, comme toute sa personne. C'était surprenant, il y avait chez elle une force de conviction très étrange, elle avait toujours l'air amicale et souriante, mais forte et inébranlable. Elle donnait l'impression d'être un rosier, comme celui que sa mère entretenait lorsqu'il était plus jeune, de belles roses gorgées de vie, mais des épines qui les protégeaient et qui faisaient partie intégrante de sa beauté. Il en était de même chez cette femme. Cameron glissa sa canne sous son aisselle pour applaudir, embrochant le dos d'un serveur au passage. A côté de lui, Cartridge y allait de ses petits commentaires.

- Un peu fade ce discours non? Je trouve qu'il lui manque quelque chose?

- Au discours?

- Non, à mademoiselle Head.


Mais Drury n'eut pas le temps de rétorquer que déjà la Maire appelait le "second héros" de la soirée: James Gordon. Sans grande conviction Cameron applaudit à nouveau.

- Gordon est un grand homme, commenta Cartridge, je l'aurais bien vu devenir maire.

- Si c'était un grand homme la ville ne serait pas aussi rongée par le crime, commenta Cameron Van Cleer.

- Il a fait beaucoup, insista-t-il.

- Les gens font toujours beaucoup aux yeux de beaucoup de gens, reprit-il, mais est-ce suffisant?

Il remercierait son cher moth-photographe pour lui avoir prêté ce petit livre de citations.

- Je ne vous suit pas trop.

- Eh bien... hum... je.... fit-il en cherchant de quoi étoffé son idée volée. Regardez le Batman. Il a installé sur le toit du commissariat un Bat-signal si je ne me trompe. eh bien voilà! Vous rendez-vous compte qu'il a aidé un... un hors la loi, combien de...d'enquêtes et de... d'affaires privées a-t-il laissé entre les mains de ce fou furieux? Je vous le demande! Les gens se plaignent n'est-ce pas de... de... de la NSA, mais à un niveau plus proche de nous, le GCPD ne fait pas mieux!

Il prit une gorgée de cet ignoble breuvage que l'on appelait champagne pour ponctuer son argumentaire bancal, ce n'était vraiment pas bon. Il ne put réprimer totalement sa grimace. Ça brûlait et laisser un goût âcre dans le fond de la gorge, comment pouvait-on aimer ça, c'était comme de boire du détergent?

- Enfin, peut-être madame le maire nous fera l'honneur d'enfin se charger des justiciers comme cela se doit, fit-il en toussant.

Il se tourna ensuite vers l'estrade pour voir enfin l'ex-commissaire Gordon entrer sous le feu des projecteurs.
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyLun 24 Juin - 20:11

C'était une très longue journée pleine de rendez-vous et de réunions d'affaires, pas prête de se terminer. Alexander devait se mettre au courant de tous les événements passés à Gotham depuis son petit voyage de tour du monde. Le conseil d'administration avait passé la matinée à présenter les chiffres de Hightower Inc. Plusieurs rendez-vous avaient également eu lieu entre Trust et les managers des différentes filiales du groupe. Ces meetings étaient loin d'être intéressants et rallongeaient cette journée déjà chargée.

Aujourd'hui, le Trésorier de la Ligue compara les budgets du Léviathan et la Ligue des Ombres. Sans aucune surprise, le Léviathan dépensait bien plus que la Ligue. A vrai dire, le Mtamba, pays d'Afrique possédé par le Léviathant, était un véritable trou noir de dollars dans les finances de l'organisation. Ils dépensaient bien plus qu'ils ne gagnaient. Et pour cause, c'était un pays pauvre et l'armement coûtait cher comme la répression et le contrôle des médias. Gérer une population n'était pas si évident, et l'organisation a sans doute du relire une dizaine de fois 1984 de George Orwell afin de s'en inspirer pour contrôler le pays.

Talia s'était également armée chez le Ventriloque au vu des récentes dépenses. Le Léviathan pouvait se permettre un meilleur partenaire mais il est vrai que les douanes commençaient à devenir de plus en plus embêtants à ce sujet. Même les pourritures qu'ils avaient payés demandaient toujours plus d'argent. Il a donc fallu s'en débarrasser pour qu'ils évitent de parler. Alexander espérait seulement que la marionnette n'allait pas faire la même erreur maintenant qu'il avait le quasi-monopole. S'occuper de ce criminel ne serait pas bien compliqué mais les espions du Trésorier lui avait reporté qu'il avait de nombreux alliés et représentait l'une des principales forces criminelles de Gotham.

Gérer Hightower, la Ligue et le Léviathan en même temps relevait de la prouesse humaine. Heureusement, il put quitter les bureaux assez tôt pour superviser la fête de ce soir, à la Mairie. Non pas qu'il soit officiellement chargé d'organiser cette fête par Talia, mais Trust s'inquiétait vraiment de l'image que pouvait projeter les représentants de la Ligue des Ombres aux yeux du monde. Evidemment, il ne pouvait pas être à la Mairie avant la fête sans une excuse valable. C'est pourquoi, l'une de ses entreprises était chargée de la décoration du vieux bâtiment et de l'organisation du banquet, tandis qu'une autre était chargée de la sécurité. Ainsi, Trust se présentait comme un Président soucieux du travail d'une de ses filiales.

Parallèlement, Al Ghul devait s'occuper de son discours et la connaissant, l'homme d'affaire ne songea même pas à se proposer pour l'aider. Elle était bien plus douée que lui pour les discours. C'était une très bonne oratrice, plus que son père, et disposait d'un charisme assez rare. Un aura de charisme l'enveloppait presque.

Etant assez sévère, Alexander n'hésitait pas à critiquer les choix de décoration de ses subordonnés et à changer de traiteur au dernier moment pour obtenir un buffet plus impressionnant. Sa dernière action fut de licencier l'organisateur de la soirée pour le remplacer par son second. Ses paroles résonnèrent comme un orage de grêles dans les oreilles de ce dernier :


"Ne me décevez pas."

Et il le laissa entièrement les commandes pour rentrer chez lui et se préparer à la soirée.

Le retour jusqu'à son pavillon de Bristol en banlieue Gothamienne ne lui prit pas plus d'une demi-heure dans sa limousine. En revanche, sa femme Laura et ses enfants mirent plus de temps que prévu à se préparer. Son garde du corps, Ismaël, allait devoir écraser le champignon pour ne pas arriver en retard.

Il était fin prêt, habillé d'un costume sur mesure et d'un nœud papillon, Trust attendait a femme qui arriva en magnifique robe de soirée et ses deux enfants eux aussi en costume sur mesure et robe.

Exceptionnellement, le voyage jusqu'à la Marie se fit accompagné de deux gardes du corps supplémentaires. Le PDG de Hightower n'avait aucune envie de vivre une tragédie style "Wayne" cette soirée-là. Ce serait mauvais pour les affaires...

Hâte d'arriver à la soirée, il lança à Ismaël :


"Foncez et grillez les feux rouges. Je paierais les amendes...oh et pensez à me rappeler de commander un hélicoptère privé pour les prochaines fois."

La limousine noire fonça à toute allure à travers Gotham. Sa vitesse était limitée par le blindage pare-balles des vitres et des portes, Alexander était véritablement paranoïaque, plus quand sa famille était à bord. Et à l'arrivée, la petite famille Trust se fit accueillir par les journalistes et leurs appareils photos.

Il avait appris à ses deux enfants dès leur plus jeune âge à sourire, à faire coucou de la main et à faire très attention aux escaliers quand ils voyaient une caméra. L'image importait plus que tout et une chute d'escalier pouvait se traduire par une perte de 0.2 points à la bourse.

Le bâtiment était magnifique. Les lumières étaient toutes allumées, comme les projecteurs, éclairant presque à eux seuls le centre de Gotham. La sécurité était elle aussi à son maximum. Avec autant de caméras que de lampes, il n'aurait pas été intelligent de parier sur un attentat frappant le bâtiment cette soirée-là. Mais il fallait se préparer au pire, et Alexander avait fait venir les TYGERS en plus des hommes de Talia. Ceux-ci étaient postés en sniper un peu partout autour de la Mairie. Des stingers étaient également positionnés au cas où. Et pour clôturer le tout, l'Air Force avait été prévenue de ce rassemblement et était prête à intercepter tout avion ou hélicoptère ayant pour trajectoire la Mairie. Depuis les derniers attentats, la garde nationale n'était plus jamais assez prudente. Aucun aéronef n'arriverait jusqu'au centre ville.

Mais Talia avait aussi fait venir les meilleurs assassins de la Ligue pour s'assurer que cette soirée se passe sans encombre. Le GCPD était également là pour servir d'appui. Officiellement, c'étaient eux qui devaient se charger de la sécurité mais la Ligue était comme à son habitude, complètement invisible prête à sauter sur le premier suspect.

Une scène avait été aménagée pour accueillir l'orchestre et à l'opposé se trouvait le buffet. Quand Alexander entra, l'orchestre commençait tout juste à jouer les Quatre Saisons de Vivaldi. C'était classique mais efficace pour bien débuter une soirée. Cinq minutes plus tard, l'homme de famille était redevenu l'homme d'affaire et commençait à discuter avec quelques autres directeurs et prendre du bon champagne. Il cherchait des yeux le nouveau commissaire. Ce dernier était forcément invité et le PDG se devait à se présenter à lui par politesse, surtout qu'ils risquaient à faire affaire plus tard. Le nouveau procureur serait également intéressant à rencontrer.

Une petite voix se fit soudainement entendre. C'était l'organisateur de la soirée. Ce dernier était avait la trentaine, un peu enrobé, peu sûr de lui et transpirait de partout.


- Alors Monsieur ? Comment trouvez-vous cette soirée ?

- Je vois que vous avez suivi mes conseils...

- Oui ! Nous avons mis les banderoles sur les côtés. Fit-il tout excité.

- Ah bien...bien...

- Et l'orchestre vous plaît ?

- Oui oui...

- Vous avez aussi goûté le buffet ? Tout neuf, tout frais !

- Oui...

- La Maire va pas tarder à arriver. Je suis tellement excité ! C'est mon premier vrai boulot.

- Et ce sera votre dernier boulot si vous ne la fermez pas. Allez plutôt voir en cuisine si tout se passe bien.

Le petit homme courba l'échine et repartit aussi vite qu'il était venu dans les cuisines.

Un silence se fit progressivement, laissant la Maire, qui était montée sur scène, commencer son discours. Celui-ci était superbe, bien qu'un poil trop long. Rapidement, elle donne la parole à l'ex-commissaire Gordon sous un tonnerre d'applaudissement et redescend dans le publique. Trust l'accueille chaleureusement avec une bise et un sourire, comme de vieux amis.


"Très beau discours Madame. Cette soirée s'annonce très bien partie, l'orchestre est excellent, comme le champagne !

Oh et si vous avez le temps, peut-être verrez-vous ma femme et mes deux petits diables. Le temps de partir déguster le champagne et les petits-fours, je les avais déjà perdu de vue...c'est pitoyable de ma part."

Bien évidemment, il ne pouvait pas lui parler des affaires de la Ligue et du Léviathan maintenant, mais cette soirée s'annonçait parfaite pour recueillir des partenariats avec d'autres groupes. Peut-être que Shreck allait-il se présenter ? En tout cas, son nom figurait sur la liste des invités mais c'était un homme très occupé depuis qu'il était devenu gouverneur, il avait sans doute mieux à faire.

Rapidement, le Trésorier de la Ligue laissa Talia continuer son discours en la saluant et en lui souhaitant une agréable soirée.

A force de vaguer à la recherche de petits fours et de champagne, il croisa Van Cleer et Cartrige. Ce dernier était connu comme étant l'un des plus grands fournisseurs de dirigeables de surveillance au GCPD après HighTower et Wayne Tech, mais de ce que Trust avait entendu, les affaires de Cartrige commençaient à piquer du nez et il dû se résoudre à revendre quelques uns de ses hangars. L'autre homme, Van Cleer, avait été aperçu dans quelques journaux mais Alexander ne savait pas vraiment dans quoi il travaillait. Quoiqu'il en soit, il tirait une mine abominable après avoir bu une gorgée de champagne.


"Le champagne n'est pas à votre goût ?" Plaisanta-t-il...bien sûr qu'il était au goût de tout le monde, et si ce n'était pas le cas, des licenciements allaient avoir lieu.

Je serra la main à Cartrige, une coupe de champagne dans l'autre main, tout en ignorant la call-girl qui l'accompagnait (oui la Ligue surveillait aussi les entreprises dites de "divertissement"). Le gros homme, l'air désagréablement surpris, déclara :

- Ravi de vous revoir Monsieur Trust ! Bon séjour en Asie et en Europe ?

- Excellent séjour en effet ! Mais ma terre natale me manquait...ainsi que le bon whisky et les cigares ! Répondit-il en mangeant un petit four au caviar.

- Les bonnes choses manquent toujours...oui, elles manquent toujours... fit-il d'un air triste et nostalgique.

- Oh, j'ai appris que Wayne vous avez arraché une belle part de marché, vraiment navré de l'apprendre. Bruce est peut-être un playboy au beau sourire, mais ses conseillers sont de véritables vautours.

- Aha...mais ce sera bientôt à votre tour de passer à la casserole Trust ! Dit-il d'un air exagérément amusé. Oh, mais permettez-moi de vous présenter mon sauveur, Monsieur Van Cleer a racheté mes hangars. Avec son argent, j'espère survivre un peu plus longtemps !

- Enchanté Monsieur Van Cleer ! Alexander Trust, Président de Hightower Inc. Comment trouvez vous cette soirée? A part le champagne...

Alors mon cher monsieur, vous faites quoi dans la vie ? Votre tête me dit quelque chose...dit-il tout en lui serrant la main.
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Mary Marvel
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Vous à Gotham : Ancien James Gordon, toujours là pour vous servir :)
Mary Marvel
MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyLun 24 Juin - 22:24

"Vous le méritez James…"

C'est ce qu'elle aurait pu lui dire… C'est ce que tous le monde va dire… Le mérite est bien tout ce qui lui reste.

Mais, elle n'était pas tous le monde, bien heureusement. Elle l'avait convaincu sans le couvrir de pommade.

"Vous allez redonner du cœur au ventre à nos troupes !"

Et pourquoi refuserait-il ?


Après un premier courrier auquel il n'avait pas répondu, il ne reçut pas moins que la visite de la Porte-parole de la Mairie pour s'inquiéter sur sa présence ou non à cette grande cérémonie.
Seulement une semaine après son retour à South Hinkley tout ce dont il avais besoin c'est qu'on la lui accorde : cette retraite. Le plus loin possible des bureaucrates et des politiciens.
Son éloge sur sa personne ne l'avait pas convaincu, l'enthousiasme de Barbara non plus, l'issue était déjà convenue, mais la visite éclair du Capitaine Sawyer avait fait son petit effet et il avait finalement accepté de venir.

Ce n'était pas la première fois qu'il était convié à ce genre de représentation. Ces spectacles organisés à grand renfort de paillettes et de dorures pour tous ceux qui vivent enfermés dans leur luxe virtuel, ceux qui contrôlent la cité et la gèrent à leur guise depuis leur bureau vernis. À coup de calcul et de belles phrases, ils veillent à enrichir leur petite personne et leurs amis sans oser jeter à œil aux milliers qui souffrent nuit et jour pour cela.
Il suffit pourtant de faire quelques pas, pas plus loin que dans Grammercy Row, pour se rendre compte du contraste entre abondance et misère.
James Gordon était né d'une famille d'ouvriers, des agriculteurs, et il ne pouvait compromettre  cet héritage de sa mémoire malgré sa brillante carrière.


À peine était-il entré dans l'hôtel de ville sur-éclairé, qu'il se sentait déjà mal à l'aise.
Impossible de faire marche arrière alors que Barbara le surveillait de prêt, accrochée à son épaule. Elle tenait à respecter l'étiquette, mais cette manière d'entrer lui donnait l'impression de paraître encore plus sénile qu'il ne l'était.
Après avoir disparu durant autant de temps, les trois quarts des personnes présentes l'avaient probablement cru mort. Du moins, c'était l'idée qu'il s'était rapidement fait en voyant les regards ronds qui l'observaient à présent comme une curiosité.
Il jeta un œil autour de lui et malgré ces visages familiers d'industriels et de politiciens reconnus, il se sentit plus seul qu'à son domicile. Barbara avait rapidement disparue dans la foule. Il chercha en vain la Capitaine Sawyer quand le directeur de la Banque centrale de Gotham l'aborda brusquement.

"Mr Gordon, quel plaisir de vous voir ! Cela faisait si longtemps.
Ma femme et moi avions peur que vous ne sortiez jamais de cet hôpital. Ah quelle terrible infortune de travailler si dure pour ne jamais pouvoir se reposer comme on le mérite."


"Mr Green, c'est un luxe dans cette ville sur lequel je ne comptais pas vraiment, pour tout vous avouer."

"Allons, allons, le cap est franchis ; réjouissez-vous ! Vous avez tenu bon jusqu'au bout et c'est pour cela que vous êtes ici. À vous la grande médaille !" s'écria le bonhomme avec un clin d'œil.

"Les médailles récompensent les soldats, Mr Green. Les nôtre sont tous les policiers de cette ville qui veillent et protègent ses habitants au péril de leur vie."

"Oui, je ne le sais que trop bien Mr Gordon. Je leur dois beaucoup d'économie." Conclu t'il avec un large sourire.
"Heu, je dois vous laisser, je rejoins ma femme. Je vous vois sur le podium, n'est-ce pas ?"

"Oui, oui, c'est ça…"


L'homme volumineux traversa la salle et disparu dans la foule amassée près des buffets.
Malgré tous les braquages et le système de sécurité hors de prix qu'il avait installé dans ses établissements, cet homme gardait sourire et fortune. Inutile d'être un singe savant pour comprendre que les banques se nourrissent de bien d'autres manières que de l'épargne des habitants conservés en petites coupures.

Ne sachant où s'assoire et désireux d'éviter un maximum de conversations de cette sorte, James se rendit sur le balcon qui longeait la façade Est de l'Hôtel de ville. L'air était supportable et le peuple moins dense. Le chant et l'agitation de Otisburg qui se ressentait depuis le sommet du Burnley le bercèrent quelques minutes avant qu'une main solide ne lui aggripe l'épaule.

"Jim ! C'est bientôt l'heure du discours d'ouverture de la Maire. On vous cherche partout, vous devez vous rendre en salle de réunion B.''

"Ah oui, et bonsoir en passant. Vous êtes splendide dans cette robe, Maggie."


"Ce n'est pas le moment de changer de sujet." répondit-elle en haussant les sourcilles.
"Vous n'allez pas les faire poireauter plus longtemps, je vous y conduis."

La Capitaine Maggie Sawyer l'emmena rapidement dans la grande salle vers une porte près de l'estrade gardée par un impressionnant vigile aussi généreusement vêtu que musclé.

Après avoir dû décliner son identité non sans maugréant légèrement, il pu entrer dans la pièce ou s'affairait de nombreuses personnes. Tout ce petit personnel devait travailler pour la Mairie, il ne reconnut que la Porte-parole et la Maire Talia Head qu'il voyait pour la première fois.

La beauté de cette femme le frappa. D'ordinaire, les politiciens hissés à ce rang dépassaient la quarantaine et leur visage aussi travaillé soit-il trahissait cet âge. Mais, cette femme-là, il était bien incapable d'en deviner les années, car un contraste étrange se devianit entre traits et regard.
Elle semblait irradier autour de ces êtres qui l'entouraient en bourdonnant comme des abeilles. Une galaxie de satellites autour d'une planète. Tous voués à la cause de leur Reine et de son allure digne et supérieure.
Shreck aurait dû se trouver à cette place, à ce moment même, mais il était pourtant impensable qu'il ait pu vaincre cette souveraine à la loyale.
Son état d'hypnose disparu quand elle se mis à se mouvoir pour sortir de la salle de réunion.

Une femme le pris alors à parti.
"Mr Gordon, ravie de vous rencontrer ! Je suis la maquilleuse de Mme Head. Vous avez très belle mine, mais voulez-vous un petit coup de pinceau ?"

"Non merci." répondit-il aussitôt sans se soucier de la politesse.

"Laissez-moi au moins prendre votre manteau et le mettre au vestiaire ?" demanda la femme.

"Oui, excusez-moi, je n'ai pas vu où se trouvait ce vestiaire."

"À l'entrée, à droite, c'est indiqué." répondit-elle aimablement, mais avec un soupçon d'inévitable condescendance, en prenant la veste marron qui avais plutôt triste allure entourée de tous ces beaux costumes.

Prenant alors conscience qu'il allait devoir discourir devant une partie de la ville dans moins de cinq minutes, James s'empressa de s'examiner devant la vitre d'un meuble d'expositions afin de rajuster sa cravate et le col de sa chemise de couleur crème.

"Mr Gordon, la cérémonie va commencer."

Sans un mot, l'ancien Commissaire entra à nouveau dans la grande salle où tous les regards étaient à présent tourné en direction de l'estrade vivement éclairée où se trouvait Talia Head, surplombant les visages ronds.
Un garde du corps lui présenta une chaise ou il pu s'assoire à l'ombre de la scène et écouter le discours d'ouverture de la Maire. Il fit son petit effet, mais ne dura pas longtemps avant que son nom ne soit prononcé avec des termes qu'il n'appréciait vraiment pas…
Mais, il n'était pas là pour polémiquer sur sa propre existence.

Se levant, il sortit une feuille de papier pliée en quatre de sa poche, monta les marches, fut illuminer à son tour et serra la main de la Maire qui lui souris tendrement. Le premier effet qu'elle lui fit ne pu s'installer à nouveau, car déjà il faisait face à tous Diamond District.

"Messieurs, Dames. C'est un honneur pour moi de me présenter devant vous en pareille circonstance."

"Je suis touché par le discours de Mme Head qui a donné cette première récompense spéciale à tout le peuple de cette ville."

"Mais, si tous la mérite, qui reste t'il ? Cette seconde récompense qui m'est offerte, fait de moi un être au dessus de tous ?
Non.
Je ne suis qu'un homme de ce peuple, un homme comme d'autres."

"Toute ma vie, je me suis tenu de respecter, voir plus de me battre pour des valeurs. Des valeurs de solidarité, de protection, de justice…"

"C'est ces valeurs que l'on doit récompenser ce soir."
"Ces hommes et ces femmes courageuses qui se sont battu ou se battent encore pour ces valeurs.
Policiers, hommes de loi, de lettre, journalistes, politiciens, etc. Cela va bien au delà de notre simple profession."

"Ceux qui osent fouler le pavé gris malgré le risque de tomber sur un homme qui lui a sombré dans l'appât du gain facile, la violence ou la folie.
Ceux qui refusent toute corruption malgré le risque de devenir la victime d'une pègre impitoyable qui tire sa force de la peur qu'elle espère provoquer en nous.
Ceux qui décident de protéger les autres, sans distinctions de couleurs ou de classes, au péril de leur vie en stoppant le crime ou en le dévoilant.
Qu'importe le fait qu'ils portent une casquette, une perruque ou un masque, tant qu'ils oeuvrent à sauver des vies sans en détruire."

"C'est ces hommes et ces femmes que nous nous devons tous, à ce moment-ci ou à chaque autres instants, de remercier. Ils ne deviennent des "héros" que si leurs actes éveillent en nous le besoin de nous battre nous aussi.
La peur se transmet plus vite que les maladies, mais le courage aussi. J'ai foi que lorsque ce second l'emportera sur la première, Gotham sera une ville plus juste, où chaque lendemain chantera.

"Je vous souhaite à tous, Messieurs, Dames, de continuer à être ou de devenir ces "héros"."

"Merci pour votre attention."


Il hocha légèrement la tête, les yeux fermés, et alla se rassoire.
Il avait finalement improvisé et sans voulais un peu de n'avoir pas parlé d'avantage de la police de Gotham et surtout de son nouveau Commissaire. On pourra aisément le lui reprocher, mais il s'en fichait.
Il avait peu d'espoir que ses paroles changent d'un poil l'assemblée ce soir, mais au moins, les véritables "héros" étaient remerciés.
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyJeu 4 Juil - 20:36

Durant le léger laps de temps qui avait séparé la présentation de Talia de l'intervention du premier héros moustachu, la Maire s'était déplacée vers la tribune d'honneur, afin de laisser toute la place à Gordon, et de se rapprocher du public. Alors qu'elle rejoignait sa place, plusieurs proches de la Mairie et quelques membres de la Ligue vinrent donner rapport, conseils sur certains invités ou simples salutations. Parmi eux, Alexander Trust, éminence et trésorier de la Ligue et du Léviathan, essaya une énième fois de présenter ses enfants et sa femme. La régularité avec laquelle il parlait de sa famille en présence de Talia avait de quoi faire réfléchir : probablement essayait il de s'autoprouver qu'il était toujours un homme, qu'il avait des sentiments, et Talia, en tant que fille de Ra's Al Ghul, l'homme qui l'employait et l'avait fait devenir ainsi, représentait la partie sombre de lui même, la partie apathique entièrement dédiée à son métier et ses meurtres programmés. Ou peut être, tout simplement, était il tout heureux d'avoir réussi à se construire une identité civile avec cette femme et sa progéniture, et il en faisait éclater la fierté en en parlant encore une fois à la fille de Ra's et son employeuse. Dans tous les cas, Trust invoquait sa famille à chaque fois qu'il entrait en contact avec la Maire, mais elle n'avait toujours pas le temps d'aller jeter un oeil au cercle famillial qu'il s'était créé.

Autour de la tribune d'honneur, et dans tous les coins de l'hôtel de ville, champagne et rencontres intéressantes entre intéressés déliaient des langues et au fur et à mesure de l'avancée de la cérémonie, des fruits coulaient des différentes discussions et des affaires entamées par les invités de la soirée. C'était l'occasion pour la mondanité et la couche moyenne de Gotham de se mêler, de tenter sa chance, de rencontrer et d'apprendre d'eux même autant que des héros qu'ils entendaient discourir. Dèjà, par ailleurs, Gordon avait terminé son intervention et un silence appréciable liait les réflexions de tous les invités. James avait été plutôt réticent à venir et il n'avait apparemment - et peut être heuresement - pas reconnu la Maire mais l'inverse était faux. Elle le connaissait parfaitement, depuis dèjà longtemps et si son discours était court et précis, elle savait qu'il émergeait d'une expérience des plus réelles et des plus dérangeantes. Sa place de premier dans le processus cérémonial n'était pas due au hasard et Talia pensait qu'il méritait cette récompense depuis longtemps. Un homme aussi tenace que James Gordon n'aurait pas fait tâche dans la Ligue des Assassins...

Entre ce discours et le prochain héros, la Mairie avait décidé de laisser un court entract pour laisser le temps à la foule d'intégrer les messages et laisser à Talia le temps de changer ses discours, en cas d'urgence. Pendant ce moment de flottement et de discussions intenses, qu'elles soient en réaction au discours ou tout à fait alternatives, les murs si silencieux de l'Hôtel de Ville s'animèrent pour ambiancer la soirée avec Walk the Line du regretté Johny Cash et How do you like me now du groupe The Heavy. Talia, qui n'avait rien a changer et à préparer, en profita pour dialoguer un peu avec quelques "proches".

Enfin, l'heure vint pour les héros de Gotham de continuer leur défilé, et pour le voile de la reconnaissance de continuer à s'effacer. Luttant contre son sempiternel tic du rééquillibrage de cheveux, la Maire frappa à nouveau l'estrade en attendant le silence et l'attention.

- Quand ils marchent dans cette ville, certains, beaucoup heureusement, voient des hauts bâtiments aux courbures sombres, des familles chtoniennes de reverbères alanguis, des zones industrielles, résidentielles, portuaires, des déclinaisons américaines du rêve pavillonnaire.. D'autres voient, tout simplement, un champ de bataille. Pour eux, Gotham n'est qu'une tranchée, une zone de combat avec ses chefs de guerre, ses généraux, ses victimes, ses tueurs, ses batailles... Et ses héros. Des héros qui oeuvrent dans la lumière, des héros reconnus comme on en connaît tous, et d'autres, moins connus, des héros anonymes, des Joseph Grand chers à Camus. Des hommes indispensables, souvent motivés, mais aux rôles mineurs.

Parmi eux, et pour son intervention discrète dans la tentative d'évasion de l'hopîtal psychatrique survenue la semaine dernière, j'aimerais nommer ici J.Harper. Il a souvent la tête baissée et il reste pour tous nébuleux. Mais toute la ville lui est, même si elle ne le savait pas, reconnaissante. Il ne viendra probablement pas réclamer sa médaille, mais une d'entre elles lui est tout de même réservé. Et elle est méritée.


Il y eut une nouvelle pause alors que Talia attendait une improbable apparition du hackeur venu chercher sa médaille mais les miracles n'apparaissent souvent qu'à ceux qui les attendent, et aux croyants. L'immortelle n'apportait aucun espoir à cette improbabilité. Lorsque le temps d'attente raisonnable fut passé, elle reprit son allocution avant que la solennité de cette dernière ne se brise.

- Tant pis.

Sur les champs de bataille donc, il faut des généraux. Des stratèges, des meneurs d'hommes. Et des soldats. Des hommes qui se salissent les mains, des hommes qui ont la volonté de se battre, et qui, par leur talent, deviennent plus tard soit de simples survivants, soit des maîtres de l'art martial. Les meilleurs soldats. Les meilleurs héros, aussi. Les plus sollicités en tout cas. Pour sa participation au projet des justiciers d'état et son aide durant tout le mandat de mon prédécesseur, j'appelle ici celui qu'on connaît sous le pseudonyme de l'Artiste, dernier héros de l'ancienne mairie gothamite.


- Désolée pour la qualité de ce post, j'avais un peu la tête ailleurs ^^ -
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Andrew Blake/L'Artiste
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Vous à Gotham : Ancien commissaire de la ville. Possède une double identité en tant que justicier d'Etat sous le nom de l'Artiste et en tant que commissaire sous le nom d'Andrew Blake.
Citations : Chapeau, L'Artiste.
Andrew Blake/L'Artiste
MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyDim 7 Juil - 14:54

Il fallait croire que le sort s'acharnait sur les plus vieux à force d'être invité aux réunions barbantes et inutiles de la mairie. Encore une fois, c'était avec grand dégoût que Blake se devait de faire irruption dans une soirée mondaine réunissant tout le gratin de Gotham, quel joie ! Tout cela pour encore rencontrer des pleins aux as avec leur montre hors de prix au bras et leur costume le plus cher possible. Mais cette fois-ci, il était hors de question de rester plus de temps qu'il ne le fallait avec ces bourgeois. De toute manière, ce n'était pas le commissaire qu'on demandait mais bel et bien l'Artiste.

Cela faisait au moins un point positif, il ne serait pas obligé d'aller passer son costume à la blanchisserie chinoise de Chinatown cette fois-ci - de toute façon, il ne pouvait pas blairer les chinois. Il était dans l'ordre des choses de savoir que si on appelait le justicier d'Etat, il ne viendrait que dans l'habit dans lequel il exerce ses fonctions et non autre chose. Est-ce qu'Andrew rajouterait les armes à la panoplie ? Bonne question... Cela le démangeait de faire un carton parmi les invités présents mais il y avait encore trop de travail à faire dans cette maudite ville pour finir ses jours à Blackgate avec les nègres et les Mexicanos... Bref, trêve de racisme inutile et de pensées discriminatoires, l'heure était aux médailles.

Son appartement était dans un désordre monstre. Cela faisait une semaine qu'il avait interdit à la nettoyeuse de rentrer, il ne pouvait pas la supporter cette femme. Sa voix aiguë et son accent polonais faisaient presque saigner les oreilles, elle aurait dû faire justicière à y repenser celle-là. Ce fut donc entre les vêtements traînant au sol, accompagnés de verres vides, mégots de cigares et draps de lit jetés à même le sol, qu'Andrew entreprit le chemin jusqu'à sa garde-robe. Une fois arrivé, il donna un rapide coup de pied dans une des vestes à terre pour permettre au meuble de s'ouvrir puis alla appuyer sur le petit levier derrière la penderie. La façade en bois glissa lentement, dévoilant tout l'attirail de l'Artiste. Ni une ni deux, le vieux s'empressa d'empoigner son armure à deux mains ainsi que ses deux pistolets - il fallait quand même faire une impression - et se dirigea vers sa salle de bain. Il s'empressa de se récurer brièvement pour faire bonne figure puis ne s'attarda même pas à mettre quelques gouttes de parfum ou une autre bêtise du genre.

Il prit quand même le temps de passer un coup de produit sur son armure pour qu'elle soit resplendissante et en profita même pour repeindre quelques égratignures et griffes qu'elle avait. Une fois la tenue dans un état correct et plus qu'acceptable, autant dire qu'elle luisait de mille feux, il serra les sangles d'un geste fort puis rangea ses armes dans les étuis. Il ne put s'empêcher de regarder rapidement dans la glace de quoi il avait l'air, cela faisait presque un mois que l'Artiste était au repos. Si peu de temps et pourtant cela semblait une éternité, pauvre de lui.

Tout en mettant sa touche finale, son domino cachant une partie de son visage, il eut un moment nostalgique. La vie de commissaire n'était peut-être pas aussi intéressante qu'elle n'y paraissait à première vue. Certes, il y avait tout ce côté autoritaire qui donnait un sentiment de puissance mais à côté, il y avait aussi toute cette forme administrative ennuyeuse qui donnait presque l'envie de tout abandonner. Il paraissait si loin le temps où il avait arrêté Franck Morand, massacré les tarés dans le parc, combattu le Joker au Gratte-Ciel... La mélancolie n'était jamais une chose agréable à vrai dire, surtout quand on avait la soixantaine d'année. Le seul moyen qu'Andrew avait trouvé pour la faire passer, c'était un bon verre de whisky. Au moins les bouteilles restaient toujours là, dans leur réconfort alcoolisé. Cependant, il ne pouvait pas se permettre d'en consommer outre mesure aujourd'hui, arrivé saoul à une conférence n'était pas dans ses attributions du jour, même si cela ne le dérangeait pas.

Tout en se préparant à partir, Andrew ouvrit rapidement la petite boite sur le coin de sa table de salon. Il se dégota un bon cigare cubain et se l'alluma tout en regardant une dernière fois par les larges baies vitrées de son appartement. La ville s'éclairait de part en part, ne laissant aucune place à l'obscurité. Chose dérisoire quand on savait que la noirceur de la ville ne résidait que dans les citoyens qui la composaient.

"En avant." fit Blake tout en soufflant un large nuage de fumée.

Il essaya de feinter les regards inutiles, cela relevait du miracle mais personne en sept mois ne savait que l'Artiste habitait dans l'immeuble. Est-ce que les résidents étaient des singes ou tout simplement inattentifs, personne ne le savait. Une fois en bas, il prit rapidement sa voiture dans le garage mais ne se dirigea pas vers la mairie directement mais plutôt vers un hangar près des ports. Cela faisait presque deux semaines qu'il amenait des pièces du nouvel équipement pour le GCPD - offert par la maire en personne - et les entreposait dans un petit entrepôt qu'il louait pour presque rien. De toute façon, personne n'allait venir râler pour une dizaine d'armes manquantes... Enfin si, ils pourraient peut-être râler pour la Jeep qu'il avait piqué en douce pendant une nuit, mais personne ne savait que c'était lui alors il s'en foutait. Une fois devant le hangar, il se dépêcha de ranger sa Cadillac à l'intérieur pour changer de véhicule.

"Je vois que mon bébé est toujours en bon état." dit-il dans le silence du hangar tout en regardant sa Humvee.

Sa voix résonna quelques secondes dans tout le bâtiment avant de s'arrêter brusquement. Andrew passa rapidement sa main sur la carrosserie de l'engin, cela lui rappela ses souvenirs de guerre. Que c'était bon de pouvoir piloter de nouveau les choses qu'il avait piloté des années auparavant... C'était réconfortant. De plus, il l'avait repeint de la même couleur que lui, de noir et de rouge. Sur les portières, il avait collé des gros autocollants à l'effigie des Etats-Unis d'Amérique, en bon patriote qu'il était. Batman avec sa Batmobile, l'Artiste avec son Artistemobile. Certes les deux véhicules ne se ressemblaient pas du tout mais au moins, la carrure du Humvee en mettait plein la vue. Surtout avec le coffre énorme dans lequel on pouvait caser un bon râtelier d'armes. Assez d'extase pour le moment, le discours de la maire était dans une petite heure tout au plus et il espérait bien arriver à l'heure cette fois-ci.

La conduite était agréable, lui qui avait eu l'habitude de conduire ce genre de chose dans les plaines du Moyen-Orient, cela le dépaysait un peu de conduire ce véhicule sur les routes de Gotham. Cependant l'effet était au moins là, il faisait impression dans les rues de la ville, tous les yeux se braquaient sur lui dès qu'il passait. Une fois devant la Mairie, il gara son véhicule grossièrement sur le trottoir non-loin des journalistes puis descendit lourdement en s'accrochant à la portière. À peine au sol, les journalistes accoururent sur celui qui était nommé comme "Le meilleur Justicier de la ville".

"Regardez ! C'est l'Artiste" cria l'un d'entre eux en pointant du doigt le vieil homme.

"Il est à moi" répondit une femme en se dépêchant d'accourir vers le Justicier.

En quelques secondes, une marée de micro entoura Andrew à son grand désespoir alors que les flash dans appareils photos fusaient de partout. Son véhicule n'était pas épargné, apparemment les journaux auraient de quoi faire leur potin demain. Cependant pour le moment, il fallait réussir à sortir de cette foule de charognards, chose qui n'était pas aisée.

"Monsieur l'Artiste, je suis de Bien le Bonjour Gotham. J'ai une question pour vous : Depuis le départ de Maximilien Shreck, que ressentez-vous vis à vis de la nouvelle maire en charge ? Comment arrivez-vous à travailler pour quelqu'un qui voulait livrer les justiciers d'Etat à un vote populaire ?" demanda la première femme en face de lui, poussant son micro de plus en plus proche de la bouche du vieux.

"Je ne souhaite pas répondre à vos questions pour le moment. Laissez-moi passer, je suis pressé." bougonna Andrew.

"Vous ne pouvez pas laisser nos concitoyens dans une telle ignorance ! Répondez-moi, s'il vous plait !" rajouta la jeune femme qui poussait les nerfs du justicier à bout.

"Très bien. Madame la maire et moi nous entendons à merveille. Je fais mon travail, je fais le mien et tout va dans le meilleur des mondes. Si elle veut supprimer les justiciers d'Etat, je trouverai un autre moyen légal d'exercer la justice, cela vous va ?" répondit brutalement Blake tout en poussant les personnes ne face de lui pour passer.

"MONSIEUR L'ARTISTE ! Ici Josh de Gotham Network ! Que pensez-vous du nouveau commissaire Andrew Blake ?" enchaîna un jeune homme moustachu surgissant de la gauche.

"Foutez-moi la paix ! Le prochain qui se trouve en face de moi, je l'écrase. Compris ?" cria le justicier pour se faire de la place.

Il réussit finalement à entrer dans la mairie pour se diriger vers la petite fête qui avait lieu. Une fois à l'intérieur, il soupira à la vue de toute cette richesse qui festoyait verre de champagne à la main. Son entrée créa cependant un léger silence auprès des convives, apparemment la tenue d'Andrew ne convenait pas à tous les bourgeois en costard réunis pour l'occasion. Qu'importe, le Justicier continua sa marche jusqu'aux sièges tout en esquivant un des serveurs voulant lui proposer du champagne. Une fois assis, il en profita pour rester silencieux et écouter le discours de la maire et fut même étonner de voix son prédécesseur Gordon présent, lui qui était connu pour ne pas aimer se genre de chose. Le discours de l'ancien commissaire fut exemplaire, Andrew en profita même pour applaudir le vieil homme à la fin, un peu de respect était de mise.

L'homme qui suivait Gordon ne se présenta pas, un inconnu quelconque aux oreilles d'Andrew mais il fallait croire que c'était devenu à la mode d'hisser tous les ouvriers aux plus hauts rangs de la société, brave Talia. Et enfin ce fut le tour de l'Artiste, ce n'était pas trop tôt. L'énorme justicier se leva de sa chaise pour commencer sa lente marche vers les micros, il essayait de réfléchir à quels bobards il allait pouvoir sortir cette fois-ci. Une fois en haut, il salua rapidement la maire et s'empara de sa médaille. Ensuite, il prit place devant un des micros et racla sa gorge brièvement avant de commencer.

"Je tiens tout d'abord à remercier la mairie pour l'honneur qu'elle m'apporte aujourd'hui en me remettant cette médaille. C'est un signe de reconnaissance qui m'apporte énormément de réconfort dans l'exercice de mes fonctions.

Je tiens aussi à remercier tout le peuple gothamite ici présent pour leur participation à la réception qui a lieu aujourd'hui. Car c'est tout ensemble que nous arriverons à sortir cette ville du crime dans lequel elle baigne. Certes il y a les gens comme moi qui se salissent les mains tous les jours pour votre sécurité mais n'oublions pas non plus les autres personnes qui sont tout autant méritante que moi.

Comme Monsieur Gordon l'a dit avant moi, ce n'est pas lui ou moi qui assure la survie de notre ville mais bel et bien tout le monde. Autant ceux qui finance les œuvres caritatives, ceux qui donnent du travail aux gens ou ceux qui veillent à la reconstruction de notre belle ville. N'oublions pas que c'est tous ensemble que nous vaincrons le mal qui corrompt cette ville, main dans la main.

Je suis malheureusement désolé de la pauvreté de mon discours aujourd'hui, je ne suis pas un homme de parole comme beaucoup peuvent le savoir mais un homme d'action. Je suis cependant réconforté de voir que mes actions ne restent pas indifférentes aux yeux de notre chère maire ainsi que nos chers concitoyens. Et je serai encore heureux en faisant mon travail demain tout en sachant que la population de Gotham me soutient.

Messieurs et Mesdames, je vous remercie de tout ce que vous faites pour notre chère ville et je vous invite à continuer sur ce chemin et à ne pas sombrer dans les tentations malsaines qui recouvriront votre chemin. N'oubliez pas que la justice triomphe toujours, peu importe les moyens qu'elle utilise.

Bonne soirée."


Tout en lâchant le micro et en continuant de tenir sa médaille dans sa main. L'Artiste descendit rapidement de l'estrade pour sortir de la salle, son discours était fini et l'envie de partager encore plus de temps avec ces hypocrites le dégoûtait. Une fois dehors, il combattit une nouvelle fois les journalistes pour rejoindre son véhicule, en poussant deux ou trois au passage. Ensuite, il se redirigea vers son hangar tout en sifflotant. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire dans cette ville pour avoir l'air normal ?
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyLun 8 Juil - 22:39

Alors qu'ils étaient en peine discussion, comprenez que Drury écoutait en s'efforçant de se donner de bon conseil sur la tenue à prendre tandis que Cartridge parlait pour trois, le ballet des convives continuait, les serveurs glissaient telles de ballerines entre les chœurs de badinages, le tout sur fond de musique de mastication et de rire. Auprès Cartridge, la greluche en solde semblait s'ennuyer en sirotant son étrange cocktail dans lequel détrempaient des feuilles de menthes.

- ...et puis des gens ont racheté Axis Chemical vous savez, des scientifiques paraît-il....

Sourit, tiens-toi plus droit, s'ordonnait la mite du mal pour se donner de la constance. Il te regarde, incline un peu la tête pour dire que tu suis. Il vient de poser une question? Mince, il vient de s'arrêter. Qu'est-ce que... En réalité, l'insatiable vendeur de dirigeable n'avait en rien interrogé son distrait camarade. Cependant, une vraie question vint faire sursauter l'esprit peu alerte du criminel perdu dans un monde... criminel. La coupe qu'il tenait entre les mains vint s'écraser au sol. Un autre individu venait de lui demander si le champagne était à son goût, mais qui? Ses yeux firent le focus sur une nouvelle silhouette, toute aussi altière que les autres. Il vit que Cartridge riait malgré la maladresse du milliardaire. Cameron tenta de suivre le mouvement, au point où il en était il pouvait bien faire semblant de rire (ça l'empêcherait de pleurer). Il crut bon de faire à son tour une plaisanterie pour éviter de devenir le dindon de la farce, après tout, les gens riches devaient toujours avoir le dernier mot.  

- Il est à sa place, commenta-t-il en montrant le champagne qui faisait une petite tâche alors qu'un serveur ramassait les débris de coupes. Mieux par terre que dans une coupe ha-ha-ha...

Il se rendit compte que sa plaisanterie n'était pas aussi légère qu'il l'eut voulu. Il choisit finalement de se taire et tira sur les pans de son frac. Cartridge et le nouveau venu s'échangèrent quelques paroles, ce qui permit à la mite du mal d'enregistrer un nouveau nom: Alexander Trust ou Prust, il avait mal entendu, diantre. Et ce goût désagréable que laissait le champagne. Pouah. Il passait nerveusement sa langue sur son palais en espérant faire disparaître l'ignoble amertume de l'alcool, bien qu'il ne se faisait plus aucune illusion sur celle que laisserait la soirée. Les deux hommes parlèrent argent. Le monde était remplit de choses fascinantes, essentiellement à six pattes, mais ici, tout tournait autour de l'argent, de bijoux, de vêtements, de potins. Il poussa un soupir plus bruyant qu'il ne l'aurait voulu avant de détourner la tête. Il fallait faire bonne figure, il fallait faire bonne figure, se rappela-t-il. Il inspira et reprit son sourire poli. Par les cerques des mantoptères! Il allait devoir se payer un massage intégral du visage dès demain s'il voulait retrouver l'usage de ses muscles faciaux.

Tout à coup et sans même prévenir d'un coup de semonce, la conversation tourna ses voilures en direction de l'île tranquille et isolée de Van Cleerland, là où les baobabs avaient envie de dire "flûte" en voyant le fanion des vaisseaux marchants. Drury souleva les sourcils d'un air interrogateur alors que son nom était prononcé. Cartridge, le délicieux misérable, le présenta. Il serra instinctivement la main qu'on lui proposait et écoutait d'un air qui se voulait intéressé (mais qui hélas donnait plus l'impression qu'il attendait une condamnation à Mort) ce qu'on lui disait. Donc, il s'appelait Trust, il était de la.... enfin d'une entreprise de Gotham, ou tout du moins il l'imaginait vu qu'il n'avait pas retenu cette partie de son discours. Et cet inconnu posa une question, mais de quoi il se mêlait, il était de la police?

- Cette soirée est... commença-t-il en cherchant des adjectifs qui pouvaient convenir.

Tout ça l'embêtait joyeusement. Il dû faire quelques moulinets avec ses mains comme un écolier qui cherchait le dernier vers de sa récitation afin de faire venir  lui une salvatrice inspiration.

-... au diapason des espérances que je lui portais en venant ici. Ses lumières aveuglantes, ses banderoles... classiques et son... bah... sa boisson... merveilleusement... alcoolisée. Je suis.....hum... ravi? ça doit être le mot oui.... ravi.

Il ne regardait même plus son auditoire, en réalité il s'était perdu au fil de ses réflexions, fixant un point indéfinissable sur le sol devant lui. Il songeait au merveilleux documentaire sur les blattoptères qu'il ratait en ce moment même. Quoi qu'en y regardant de plus près, il était peut-être au bon endroit pour avoir un bel aperçu de ce que contenait de cet ordre. Il eut un rictus qui le reconnecta soudainement à la soirée. Il se souvint qu'Alexander lui avait posé une autre question. Ah oui, qu'est-ce qu'il faisait dans la vie?

- Je me déguise et j'arpente les rues de Gotham la nuit, expliqua-t-il.

Oups. Cartrdge explosa de son rire si factice qu'il pouvait facilement faire passer son dentier pour authentique.

- Hin hin hin, fit Cameron Van Cleer pour rattraper sa bévue druryesque. Je plaisante, je plaisante, je suis rentier. Oui, j'ai une grande fortune et comme il y a des gens dans cette ville qui ne vivent que pour toucher de près ou de loin des masses d'argents qu'ils ne peuvent qu'espérer...eh bien...ils gèrent la plupart de mes investissements et semblent prendre plaisir là où.... euh... ils prennent du plaisir... Vous savez, ma tête devrait moins vous dire de chose que ma bouche hin hin hin, hum... j'ai inauguré le début des travaux de rénovations de Old Gotham il y a de cela quelques mois, mais ça fait maintenant un certains temps, je n'ai même pas pu vérifier l'avancement des travaux moi-même pour vous dire. Et vous monsieur hum... Trust? Pardonnez-moi je n'ai pas la mémoire des noms. Que faites-vous de notre magnifique cité?

Il s'en moquait comme de sa première chemise, mais il valait mieux essayer d'être courtois, le temps d'une soirée, ça ne pourrait pas le tuer. Il se permit cependant de lever une main polie pour poser une dernière question à son hôte qui avait l'air de s'enquérir de bien des détails sur cette soirée.

- Sauriez-vous s'ils servent des boissons buva... non alcoolisée? Non pas que je n'apprécie pas comme à chacun de parfumer mon haleine jusqu'à ce que mes interlocuteurs puissent faire un coma éthylique hin hin hin...

Il devait définitivement abandonner les blagues pour la soirée.

- Enfin sauriez-vous? trancha-t-il.

Un serveur passa à proximité avec de petits verres pleins d'un liquide orangé qui ressemblait de loin à du jus de fruit. A la bonne heure. Il saisit un verre très aimablement et écouta le discours de James Gordon. Le discours d'un homme. Finalement le profil du commissaire était touchant, il n'avait rien à faire ici et ça se sentait. Il était là, dans un monde qui méritait qu'on lui passe les menottes mais qui disposait de tellement de clefs dorées qu'ils pouvaient tout ouvrir sans quitter smokings et bijoux. Le commissaire... plutôt l'ex-commissaire était un morceau de viande servit en pâture à une horde de vautours en costume trois pièces. Drury aurait dû lui crier "FUIS! COURT! PART LOIN DE CETTE VILLE!" et lui souhaiter de trouver un peu de repos là où sa moustache n'aurait pas à craindre pour ses poils. Mais non, cet homme était là, souriant, faisant un discours chargé d'une intense mélancolie. Drury aussi était perdu, il savait qu'une organisation tenait avant tout sur la force de ses membres et ses efforts constants. En quelques sorte il était le commissaire d'un crime en voie de disparition, ses ennemis se rendaient plus forts, plus agiles, plus puissants alors que lui voulait juste faire du crime comme on en faisait plus. Dépassé et déprimé, il n'eut même pas la force d'applaudir Gordon et regarda plutôt l'intérieur orangé de son verre. En cet instant il eut pitié du pauvre ex-policier en qui il voyait le triste reflet de sa misérable condition.        

- Toujours prolixe ce Gordon, commenta joyeusement Cartridge.

- Les grands discours sont réservés pour les petites gens, répéta Van Cleer en songeant à nouveau au livre de son moth-photographe.

Et le défilé continuait sur l'estrade. La Maire vint et félicita un dénommé John Siharper. Il ne savait même pas qui cela pouvait bien être, en même temps il ne savait pas grand chose de la vie gothamite. Enfin bon, toujours était-il que l'individu venait de superbement snobé la mairie. Cameron et Drury ne retinrent pas un petit gloussement amusé. ça valait bien une gorgée de jus de fruit.

- Monsieur Van Cleer, je crois que c'est du punch...

- Ne prononcez pas ce nom! s'emporta-t-il malgré lui.

Les terribles souvenirs de "Drury lanceur de punch qui tâche"(1) venaient de resurgir et de frapper de plein fouet le pauvre homme qui en oublia la mise en garde. Il porta le verre à ses lèvres et prit une gorgée alors que les sueurs froides séchaient dans son dos. Son cœur avait d'instinct augmenté son rythme, avait-on idée de prononcer de tels mots. Il valait mieux se concentrer sur la Mairie qui parlait d'un autre "héros" tsaa!

- L'Artiste....

Ses taquins souvenirs maintenant bien réveillés vinrent le bousculer de plus belle et il cracha toute sa boisson sans pouvoir savourer son puissant arôme de canne à sucre. Il toussa le plus discrètement possible alors que le pseudonyme lui restait au travers de la gorge. L'Artiste! Le psychopathe du GNN(2)! On le félicitait! Devant lui! Enfin, pas réellement devant lui, en réalité la seule chose qui lui faisait face était la jeune femme qui pleurait son corsage moucheté de perle de pun... de boisson alcoolisée au rhum. Drury n'y prit pas garde, trop perdu dans cette soirée qui tirait de plus en plus au grotesque. Mais comment... que... on donne une médaille à ce type? Ah les fourbes! Ah les misérables! A les... Le visage haineux encore animé par quelques toussotements, il croisa les regards de son entourage. Ah oui... sa réaction... Oui, de l'extérieur elle avait été quelque peu... disproportionnée. Il se redressa, ravala le sale goût qui s'était niché dans le fond de sa gorge et tenta une excuse malhabile.

- Je... je suis confondu... euh confus, je...vous m'enverrez la note du... du... pressing, fit-il à l'adresse de Cartridge qui essayait de nettoyer les dégâts avec une serviette.

Quelle idée de porter une robe blanche aussi. Enfin, elle n'avait de robe que le nom lorsque l'on voyait où elle s'arrêtait et où elle commençait. Drury tourna son visage vers l'estrade pour admirer la silhouette de l'un de ses ennemis qui se faisait féliciter comme un champion. Son discours ne fut pas très inspiré, en même temps qu'espérer de cette masse de muscles qui avait failli le tuer? Pauvre Halfie d'ailleurs. Il secoua la tête lorsque les applaudissements retentirent. Décidément, il rêvait éveillé! Il hallucinant en plein jour? On...on l'applaudissait, lui? Il serra les dents et applaudit pour la forme, le visage renfrogné comme s'il félicitait le diable d'avoir ruiné sa vie. Un homme prit dans un piège à loup n'avait pas pareille expression. Il n'aimait pas ce type, déjà parce qu'il faisait deux fois sa largeur, bon Croc aussi et lui il l'aimait bien, non en fait il ne l'aimait pas surtout parce qu'il avait le comportement d'un assassin et d'un criminel et que lui il récoltait des applaudissements alors que le moth-gang ne recevait que des bandages! Tout ça était injuste! Ville injuste! Vie injuste! Justice injuste! Il lui montrerait hin hin hin! à lui et à tout les autres!  

- Les Justiciers d'État, pouffa-t-il pour réassurer sa prestance, relancer sur les rails de la réalité par ses plans irréalistes. On aurait dû réellement faire un référendum pour les biffer de nos mémoires. Je ne dis pas qu'ils n'ont pas été utiles en leur temps, mais... mais les temps changent. Qu'en pensez-vous monsieur... euh... Trust?
 
(1) Voir fiche du personnage
(2) Voir sujet au GNN: émission spéciale sécurité
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyDim 28 Juil - 0:52

[HRP: désolé pour le retard et la qualité du post, manque d'inspiration =/ [/HRP]

L'étrange Monsieur Van Cleer semblait vraiment mal à l'aise, il ne semblait rien apprécier de tout ce qui l'entourait. A le voir, on aurait dit qu'il n'avait rien à faire ici. Faisant de son mieux, il trébuchait sur ses phrases faussement "snobs" et s'efforçait vraiment à sortir des propos cohérents. L'alcool dans le champagne ne l'aidait visiblement pas. Il tenta vainement d'expliquer son métier de rentier et l'avancement des rénovations de Old Gotham puis renvoya la question à Alexander.

"Comme je vous l'ai dis, je suis Président de Hightower Inc. On fait un peu de tout : médecine, informatique, environnement, sécurité... oh mais peut-être que le secteur de la sécurité pourrait vous intéresser.

J'ai cru entendre que Old Gotham était devenu le territoire de Killer Moth, encore un de ces trop nombreux caïds à Gotham. L'une de nos filiales, pourrait assurer le bon déroulement des travaux qu'en dites-vous ?"

Alors que Trust discutait avec le joufflu Cartridge et l'énigmatique Van Cleer, l'ex-commissaire idéaliste James Gordon monta sur scène. L'homme ne semblait pas tout à fait enthousiaste à l'idée de venir à la Mairie pour faire son discours, il était même mal à l'aise. Talia avait dû s'y prendre de deux façons différentes pour le faire venir. Maintenant qu'il était à la retraite, il devait se dire qu'il ne devait plus rien à personne, et surtout pas aux politiciens qui avaient rechignés, au départ, à le nommer commissaire. Aujourd'hui, c'était un vétéran. Fatigué de toutes ces années à combattre le crime, fatigué de toute cette corruption, et fatigué de devoir en répondre aux politiques. Sa mine reflétait son état, c'est pourquoi Alexander avait ordonné  à la maquilleuse du Maire de passer un rapide coup de peigne au vieil homme, qu'il refusa encore ! C'était ça le problème de Gotham, ces fichus idéalistes incorruptibles, refusant tout ce qu'on leur proposait. Des vrais ingrats.

Le discours du vieux retraité était aussi modeste que lui. Il félicitait les vrais "héros" de cette ville. Ceux qui se levaient et se battaient contre le crime. Ces mêmes la que le GCPD devait interpeller à vue.


"Ne vous précipitez pas sur cette décision, prenez le temps d'y réfléchir. Je sais que vous allez prendre la bonne décision..."

Le rentier s'essaya ensuite à un domaine, très visiblement mal maîtrisé, pour esquiver la discussion : l'humour. Alexander souri poliment aux blagues de son peut-être futur client. Il avait déjà commencé à cerner le personnage. C'était un homme pas à l'aise du tout dans les soirées mondaines, probablement passé d'ancien pauvre à nouveau riche en un claquement de doigts, mais essayant tant bien que mal de se montrer snob et cultivé. C'était presque pathétique, mais le fait qu'il soit ici, ce soir, à la mairie montrait qu'il méritait sa place dans ce genre de soirée. Avec le temps, peut-être qu'il deviendra aussi bourgeois que la famille Cobblepot...

Trust fit venir un serveur d'un hochement de tête. L'homme présenta une panoplie de boissons à base de jus de fruits aussi haut en couleur que le Joker. Avant que le trésorier ne demande s'il s'agissait de boissons alcoolisées, le moth-bourgeois sauta sur le premier verre pour en boire une gorgée.

Dans le même temps, Gordon avait finit son discours qu'Alexander avait à peine écouté.  C'étaient toujours les mêmes rengaines de toute façon : "c'est grâce à vous que...", "grâce à la population", "j'y suis pour rien", "je n'ai fais que mon devoir", "c'était pour la ville" etc.
Il applaudit par courtoisie, curieux de connaître le prochain médaillé.

A son grand étonnement, la personne présentée par Talia, John Harper, était tout à fait inconnu pour Trust. Sûrement un de ces geeks en mal de sensations fortes totalement dénués d'intérêts.

Encore un nerd qui a trop lu de comic-books, pensa Alexander.

De petits applaudissements suivirent et Talia continua son speech en présentant l'Artiste. En voilà un choix intéressant. Le Trésorier de la Ligue en avait entendu parlé par Talia mais elle ne lui donna pas assez de détails pour qu'il puisse cerner parfaitement le justicier d'état.

Avant que le vieil homme décoré ne commence son discours, Van Cleer déversa toute sa boisson sur la jeune femme qui accompagnait Cartridge à la surprise de Trust qui éclata de rire. Ce type était un vrai numéro de cirque ! Il attrapa une serviette et la tendit au gros bonhomme pour qu'il puisse nettoyer sa prostituée.


"Doucement avec la boisson Van Cleer. Si vous n'arrivez pas à supporter l'alcool, il y a une table là-bas avec du soft." Dit-il en pointant du doigt la table en question.

"Pour reprendre la conversation, je pense que les justiciers d'état sont toujours nécessaires, aujourd'hui plus que jamais. La ville a besoin de visages à idolâtrer, et je préfère que nos citoyens prennent pour exemple un héro que l'Etat peut contrôler comme l'Artiste qu'un électron libre comme le Batman. La chauve souris n'a de compte à rendre à personne et peut se permettre n'importe quoi, alors que les justiciers d'Etat suivent la discipline que la Mairie leur impose."

Evidemment, quand il parlait de la Mairie, il pensait avant tout à la Ligue et à tous ses pantins qu'elle agitait devant les citoyens ébahis de stupidité.

La conversation prit un autre tournant quand la femme et les enfants de Trust les rejoignirent.


"Ah, Monsieur Van Cleer. Permettez de vous présenter Laura mon épouse et Alice et Junior, mes deux petits monstres. J'ai eu du mal à les convaincre de venir à cette fête mais je ne regrette rien ! Vous avez de la famille à Gotham ?"

Sa femme était rousse et était habillée d'une robe noire, tandis que les deux rejetons habillés de costumes sur mesure. L'aînée, Alice, était plus mature et plus sage que son petit frère Alexander Junior. Ce dernier fixa Van Cleer un long moment avant de sortir :

"Pwouaah il sent môôvais le monsieur..."

Silence gêné pour le Trésorier mais sa femme prit tout de suite la relève en grondant l'enfant.
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Mary Marvel
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Vous à Gotham : Ancien James Gordon, toujours là pour vous servir :)
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyLun 5 Aoû - 0:34

On applaudis généreusement ses propos, mais dans les regards que l'ancien Commissaire pouvait sonder, bien peu d'émotions était perceptible. La politesse s'accordait parfaitement avec l'hypocrisie.
A part la gourmandise, évidemment, auquel un certain nombre se hâtèrent de satisfaire durant les quelques secondes d'intervalles entre deux monologues. Présent à leur coté, tel un ami de longue date, les buffets furent assaillis avant que le silence ne se dépose dans la pièce sans nécessité à le demander.

La Maire repris pied sur l'estrade et continua son discours.

Un discours qui eu l'effet d'un déclic chez l'ancien Commissaire du GCPD. Les premières paroles de cette cérémonie auraient déjà pu en faire tout autant, mais James avait alors la tête dans son propre discours. Ce passage difficile passé, l'esprit apaisé, il prenait soudainement conscience de la scène qui se jouait.
Une scène où il endossait le rôle du parfait imbécile.


Deux visions de Gotham furent décrites par Mlle Head.

La première, comme elle le fit remarquer, convenait bien à cette assemblée qui ne parcourait la ville que par ses grands axes et ne l'abordait que sous une cartographie de zones économiques.
D'Est en Ouest, du Nord au Sud, leurs images ne devait pas s'aventurer au delà des boutiques colorées et des sombres usines. James en convenait.

La seconde, grandiloquente, sonnait comme une marque, la marque de Gotham, incessante et bourdonnante à ses oreilles comme les moustiques de chaque soir d'été.
Une vision plus fausse et pourtant plus réelle de l'image que tout homme se fait de Gotham.
La vile du Crime ! La guerre urbaine ! Au delà des titres gras des quotidiens, ces termes s'étaient imposé. Les mots avaient forgé la ville, plus que les faits, au bon plaisir de tous.
Car à la simple évocation de ce contexte sombre et chaotique, digne d'une fiction relativement banale, l'imagination de la foule bouillonnait.
James pouvait voir leurs yeux briller de fascination. La Maire elle même vibrait sur ses paroles. Un général militaire face à ses actionnaires.


James Gordon avait vu Gotham changer.
La mafia qui s'achètent à coup de billet vert le moindre grain de poussière qui pourrait se retrouver dans sa chaussure.
Les psychopathes, humain de corps, mais plus d'esprit, qui tirent dans la foule par pure plaisir.

Des individus qui doivent être jugés et enfermés selon le respect des lois américaines. Cela autant de fois qu'il le faut et aussi longtemps qu'il est possible.
Des individus hors-la-loi, oui, mais pas des ''ennemis''.

Maintenant, il regrettait deux fois plus d'avoir accepté de jouer dans cette scène.


Par sa présence, il approuvait les propos de cette politicienne et cette vision de Gotham :
Une ville en guerre contre le crime, où les policiers endossent le rôle de soldat.

Tout ce qu'il s'est efforcé de combattre avant son hospitalisation, les anciennes lubies de Shreck, aujourd'hui glorifiée par cette femme et par lui même...

Ses paroles résonnaient comme un vol honteux :
"Les médailles récompensent les soldats, Mr Green. Les nôtre sont tous les policiers de cette ville qui veillent et protègent ses habitants au péril de leur vie."

Lui même venait de voler ses valeurs...


D'un seul coup, la réalité de sa situation le frappait froidement.
Il n'était plus rien ici...  rien de plus qu'un épouvantail sans cervelle.


L'évocation de son nom le tira alors de sa torpeur.
L'Artiste se trouvait à la même place que lui cinq minutes auparavant. Cet homme, fer de lance d'une organisation de tueurs, équipé comme un mercenaire, invité de marque des pouvoirs publique et élevé en héros était son pair.

''nous vaincrons le mal...''

Se trouvait-il dans une mairie ou une église ?
Parlait-on de sécurité publique ou de guerre sainte ?

Il n'y tenait plus.
Tout ce qui l'entourait l'agressait.
La chaleur de la pièce le faisait suffoquait, pourtant il ressentait un froid violent lui lacérer le corps. Chaque visage portait des traits monstrueux et chaque objet de la rouille crasseuse.
Il se retrouvait dans ce ''manège''...


Le Justicier d'État passa rapidement devants lui. James lui emboita le pas.
Personne ne le retint, personne ne pouvait le retenir.

Il devait quitter ce cauchemar.


HRP : Assez confus désolé Smile comme l'état de Gordon...
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyLun 5 Aoû - 2:45

Je venais d'écoûter de nombreux discours bien barbants, du genre à vous faire plonger dans un profond sommeil plus sûrement que la Mort elle même. J'avais jamais aimé ces fêtes mondaines où tout le monde se bourrait le mou à coup de miel et de fiel. Trop d'hypocrisie ici. Trop de stupre. Bref, un lieu qui empâtait la bouche et qui écoeurait avec la même ingéniosité que le miel. Toutefois, j'avais entendu des rumeurs selon lesquelles le Commissa... l'ex-Commissaire James Gordon aurait été de la partie. En toute logique, je m'étais aussi invité. Revoir cet homme vrai après tant d'années allait me faire bien plaisir. Surtout qu'il m'avait bien marqué quand nous avions collaboré ensemble, certes peu. Mais je ne l'avais pas oublié. Oui c'est un de mes modèles, et je vous emmerde !!! La Police ne compte plus assez de hens comme lui, malheureusement. Cet esprit là a disparu avec le temps...
Ainsi, j'étais habillé en civil, veste noire, chemise blanche, cravate, et par-dessus tout ça, eh bien un manteau de cuir noir. Fallait croire que j'aimais bien ça. Je m'étais coiffé et correctement rasé, pour une fois. Pour une fois... Mon attirail était planqué chez moi, à l'abri de tous et toutes.

 - [MAIRIE] L'Âge des Héros Jeff-bridges

Bref, une fois la parlotte terminée, je vis Gordon emboîter le pas de l'Artiste, le Justicier dont Blake et tout le monde, d'ailleurs, parlaient. Ce serait pas mal de discuter avec lui, mais aujourd'hui, priorité aux connaissances, aussi ténues soient-elles. Ainsi, parmi la foule de gens et de micros qui barrait la sortie, j'attrapais le bras du vieil homme, sacjant que c'était le seul moyen d'attirer son attention. et attendit qu'il me regarde pour commencer à lui parler.

À son contact, je frémis. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas effleuré cet homme, et il émanait toujours de lui son autorité même s'il semblait perdu. Et troublé. Sans doutes ces fumiers de journalistes qui faisaient que leur boulot mais qui faisaient aussi chier leur monde.

*Comme tout le monde à Gotham.* pensais-je.

Physiquement, James Gordon avait tout de même vieilli, et semblait las. Mais bon, discuter un peu avec lui, entre anciens flics, ça ferait pas de mal, du moment que je reste discret sur Bloody Gun. Serait con que je largue tout devant lui, même si ça doit plus lui faire ni chaud ni froid.
Enfin, nos yeux se croisèrent et leur lassitude me frappa. Il devait en avoir marre de tout ce gratin hypocrite, égocentrique et mégalomane. Terrible pour tout le monde. Enfin, je lui dis:

- Monsieur, Johan Brisbane. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais on a bossé ensemble y a déjà une paire d'années. Un flic qui a perdu sa famille dans une vendetta. Probable que vous ayez oublié. Mais j'aurai bien aimé tailler le bout de gras avec vous entre anciens policiers. Si vous n'êtes pas trop débordé, évidemment...

Je gardais ma main tendue, pour serrer la sienne, en vrillant mes yeux dans les siens, comme pour le sonder. Je devais paraître bizarre dans toute cette foule, et tous les flics devaient lui avoir déjà tenu ce même discours. J'étais con, mais bien content.

Après tout, qui ne tente rien n'a rien, et puis fallait attiser la curiosité.
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Mary Marvel
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyMer 7 Aoû - 17:10

James était déterminé à rentrer chez lui le plus rapidement possible. D'un pas lourd, une marche violente, il se dirigeait vers la sortie après avoir vérifié qu'aucune de ses connaissances proches ne pouvait le retenir.
Il avait besoin d'une bonne douche.
Il se sentait aussi sale d'avoir passé deux heures dans ce lieu que s'il s'était trouvé dans un marécage de Floride. Les invitées faisant office de nuée de moustiques et les odeurs des cupcakes avaient des relents de souffre.

A la sortie, alors que les journalistes se tenaient prêt à lui sauter dessus comme une masse grouillante de sangsues, un homme lui retint le bras.

Il se retourna prêt à esquiver la rencontre en deux phrases maximum, quand le visage qui lui faisait face l'intrigua. Ce n'était pas un journaliste, mais un homme âgé au regard dure et affable.

- Monsieur, Johan Brisbane. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais on a bossé ensemble y a déjà une paire d'années. Un flic qui a perdu sa famille dans une vendetta. Probable que vous ayez oublié. Mais j'aurai bien aimé tailler le bout de gras avec vous entre anciens policiers. Si vous n'êtes pas trop débordé, évidemment...

Johan... Johan Brisbane. Le nom résonna dans sa tête. Un ancien flic...
L'histoire tragique lui revint. Après cette épreuve, il avait coupé les ponts avec la police et fut imperméable à tout soutiens psychologique. Il n'avait eu aucunes nouvelles, mais le bonhomme avait su remonter la pente puisqu'il se tenait à présent chiquement vêtu dans ce décor doré.

« Mr Brisbane. Je me souviens oui. »


Il serra la main tendue. Une main rude qui avait bien travaillée dernièrement...

« Quel plaisir de vous voir en bonne forme. Vous étiez un admirable officier... cela fait combien de temps... Au moins plus de 10 ans ?... »

Il était alors à peine promu Commissaire, après avoir mis en place la très contestée ''Unité des Crimes Majeurs''. A cette époque, la mafia était aux abois et certains membres ne trouvaient pas d'autres moyens de s'exprimer en dehors de l'ombre que par une violence extrême. Une manière de faire face aux criminels fous qui brisaient les anciennes règles de conduites par des crimes monstrueux. Des crimes devenu banale aujourd'hui...

« Mais que faites-vous ici ? Vous vous êtes reconvertis ?... »

« Attendez... »


James jeta un coup d'œil aux vautours qui barraient toujours la sortie de l'espace insalubre.

« … si nous allions dehors. J'ai besoin d'air et passer seul cette porte va êtes une véritable épreuve. » dit-il en faisant un léger signe de tête en direction de la porte et des ses gardiens.
« S'ils ont un minimum de politesse, ils ne nous couperons pas la parole et nous pourrons sortir indemne. Vous voulez bien ?... »
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyMer 7 Aoû - 21:09

- Je veux bien, monsieur, mais ça m'étonnerait qu'ils aient de la politesse. Bien, parlons de...

Et c'est en abordant tous les thèmes possibles et imaginables que j'aidais l'ancien Commissaire James Gordon a sortir du bâtiment. Il fallait dire que ces journalistes timbrés ont tenté de nous arrêter, mais quelques regards bien noirs et appuyés avaient suffi à les faire reculer.

Enfin, nous étions dehors, à l'abri de toute cette vermine affamée de nouvelles. Plus agressifs, plus vivaces, ceux de Gotham étaient particulièrement redoutables, il fallait avouer. Mais c'était fini. Et Gordon restait pour discuter. La nuit était tombée sur la ville, et seuls les lampadaires éclairaient le trottoir, tant la lune était dissimulée derrière les nuages. Nos pas résonnaient étrangement sur le sol de béton.

- Oui, Commissaire. Vous y êtes presque. Ça va faire douze ans que j'ai quitté la police. Sans le malheureux accident, j'y serais encore...

Je me tenais légèrement voûté, les mains dans les poches, mon feutre attrapé au passage sur la tête. Je dois dire que je me sentais plutôt à l'aise en compagnie du vieil homme, qui lui aussi en avait vu des vertes et des pas mûres.
Le souvenir de l'opération finale qui avait pour but d'éliminer le chef du gang. Il y avait eu du sang, des éclairs, ou des coups de feu, je ne sais plus. Nous avions gagné, certes, mais de trop nombreux valeureux policiers étaient morts. Pour une simple capture... J'étais jeune et malgré ma grande participation, j'avais été retourné. Du passé. Qu'est ce que ça fait mal.

- Oui, j'ai repris un travail, toujours comme fonctionnaire. Je suis professeur d'Histoire à l'Université de Gotham. Sinon, quand à ma présence ici, je n'ai pas grand chose à dire hormis que je voulais vous voir. Je n'ai jamais aimé ces discours politiques, bien qu'ils soient nécessaires.

Pendant que nous marchions, nous passions à côté d'un café. Soudain, une envie de boire me prit, et j'indiquais alors la porte de la petite échoppe comme on en trouve plein aux États-Unis, et disais à mon compagnon:

- Venez, je vous invite à boire un café, ou autre chose si vous voulez...
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Mary Marvel
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Mary Marvel
MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyVen 9 Aoû - 15:17

Malheureux accident, le mot était faible...
Un euphémisme qui permettait de glisser sur le passé sans risque qu'il nous attrape. L'évoquer n'apporte que des regrets, de la culpabilité ou de la colère... assez peu de leçons.
James ne gardait que les bons souvenirs, les autres étaient enfermés, le plus loin possible de son esprit.

L'ancien flic lui dis rapidement ce qu'il faisait à présent. Il avait bien su rebondir, c'était positif. Ils n'étaient pas si nombreux, mais les vies brisées n'étaient pas belles à voir.
Et, ces images hantaient alors le Commissaire avant chaque entretiens d'embauche.

« A vous me rassurez. Un instant j'ai cru que vous ne vous soyez reconvertis dans je ne sais quelle multinationale de la pétrochimie qui bonifie avec talent la banlieue de Gotham... »

« Professeur d'histoire, donc. Un beau métier, tout à votre honneur.
La jeunesse de Gotham n'est pas pire que ses criminels j'espère ? »


Professeur d'histoire, ce profil lui correspondait peu.
Dans sa poignet de main, son allure robuste, son visage durcie et ses yeux perçants, l'homme qui marchait à ses cotés avait bien peu l'air d'un prof. A la rigueur, un prof aventurier, à la Indiana Jones.

A présent éloigné de l'agitation bourgeoise, il l'invita à s'installer dans un café.

« Moi qui rêvais d'un somnifère il y a quelques minutes, un café noir m'ira très bien finalement. »

Cette rencontre et cette marche lui avait fait du bien. Les pires pensées s'envolent vites comme toutes les autres, mais des spectres demeurent.
Ainsi, les questions remplaçaient les émotions, et il lui fallait les confier à son ancien collègue bien qu'il ne savait pas grand chose de lui. Entre policiers, James conservait toujours un respect et une confiance naturelle, malgré son premier ressentis et surtout ceux des autres. Cela avait souvent porté ses fruits, car la méfiance donne couramment naissance à ce qu'elle craint. D'autres fois, le revers fut amère, mais les statistiques jouaient en sa faveur.

Une fois bien installé dans ce petit café à la déco très ''sixties'' aux tons rouges et blancs, un café double posé sur la table noire brillante, il se permis d'aborder le sujet.

« Brisbane, bien que cette soirée ne fut pas une partie de plaisir pour moi, j'aimerais savoir ce que vous avez pensé de cette cérémonie et de mon discours. Vous pouvez tout me dire, allez-y... »
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptySam 10 Aoû - 3:42

Je me posais à une petite table, où l'ex-maire et Commissaire s'indtalla aussi. Il commanda un café alors que dehors, l'orage se mit à tonner, et l'eau du ciel à emplir les rues. Les goutelettes tombaient en tournoyant avant de s'écraser durement sur les vitres de Gotham, laissant leurs traînées aqueuses jusqu'au retour du soleil.
Lorsque le serveur me demanda ce que je souhaitais boire, je lui répondis calmement, en réfléchissant:

- Heu... Apportez moi donc... un whisky. J'ai bien besoin d'un petit remontant.

- Parfait monsieur. Autre chose ?

- Non, ça ira jeune homme, je vous remercie.

Puis, une fois le serveur partit faire part de nos commandes, je m'adossais avec plaisir à la chaise.
Il faisait bon, le chauffage était allumé, et entendre le tonnerre grésiller m'avait toujours procuré un grand plaisir. C'était revigorant !!! Enfin, je repensais un peu aux emmerdes que j'avais eu avant la soirée. Je m'étais farci six gars, mais y en a un qui m'a pas mal roué de coups de pied de biche. La gomme à effacer le sourire, comme je l'appelle. Heureusement que tous les bleus étaient sur le dos.
Un petit sourire aux lèvres, je marmonnais pour moi avant de répondre à mon compagnon:

- Ma foi, je sais pas si tous les jeunes sont meilleurs que les foutus criminels de Gotham, mais s'ils étaient tous aussi polis que le serveur, ce serait pas une mauvaise chose !!! m'exclamais-je en m'accoudant sur la table.

Je riais un peu, juste quelques secondes, avant de me taire et de claquer ma langue contre mon palais, démontrant une certaine impatience. Enfin, le jeune homme serviable revint avec les boissons, et je lui offrais un pourboire de cinq dollars.

- Pour ta poche. lui dis-je en fourrant le billet dans sa main.

C'était ça aussi l'héroïsme: être soi-même au quotidien, ne pas se laisser corrompre par la noirceur. C'est moins visible que la lutte contre le crime, mais tout aussi important. Et ça, y a peu de monde qui le sait, malheureusement. Ou qui veulent pas le savoir.
J'étais bien avec Gordon. Il émanait de lui une sorte de confiance ouverte. Je ne sais pas si c'est l'âge ou l'expérience, mais il semblait plus facile de déchiffrer ses expressions... Bref, alors que je sirotais ma boisson plutôt corsée, il me demanda de lui dire tout ce que j'avais pensé de cette soirée et de son discours, sans rien cacher. Eh bien j'allais le lui dire, oui.

- Bon, pour ětre honbête, monsieur Gordon, j'ai toujours détesté ce genre de discours adressés à la foule. Ça relève trop de l'interprétation personnelle des masses. Mais passons là dessus. Vous avez fait un beau discours, oui. Il a expliqué votre combat, ce en quoi vous croyez. J'ai retrouvé certaines de mes valeurs dedans. Mais le problème, c'est que ce ne sont que des mots. C'est cela que je reproche aux discours. Tous autant qu'ils sont. Je sais, ils permettent de galvaniser, de pousser à agir. Par contre, ils permettent de dire, mais pas de faire. Oui, mes idéaux sont naïfs, mais ça fait parfois du bien... Cependant, si vous voulez un résultat global, je vais dire que votre discours fut le rayon de soleil de cette soirée à mon goût épouvantable.
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Mary Marvel
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyMer 28 Aoû - 18:05

HRP : Désolé pour le retard.

« Brisbane, vous avez bien saisi ce qu'est l'enrobage de la langue de bois.
J'espère ne pas vous avoir paru en être un bon utilisateur. »


« Tout au long de ma carrière, je n'ai pas cherché à en dire d'avantage que ce dont je me sentais capable de faire. La chance m'a peut-être beaucoup servis sur ce point ; disons plutôt que j'ai eu une bonne étoile.. »

Il tourna la tête en direction de la vitre près de leur table. Les lampadaires oranges éclairaient une avenue bien vide où seulement une voiture passait toutes les minutes. Nulle vie, nulle ombre au dessus des barres grises du centre ville. Ils étaient occupés autre part...

Il but une gorgée avant de reprendre.

« Un rayon de soleil, vous dites ? Je vous remercie, c'était ce qui ma poussé finalement à venir : redonner de l'espoir. Mais je me suis fait avoir comme un bleu... »

« Qui avions nous dans cette salle à part des individus qui vivent sans craintes ?... bien nourris par l'économie et la politique, ils dépensent des sommes folles alors que Gotham, l'Amérique, est d'après ce qu'ils nous disent, en pleine crise... »

« Oui, je suis très déçu de ma propre bêtise. Non pas de mes mots, même si j'ai improvisé et j'en ai déjà oublié une bonne partis, mais de mon exhibition ce soir.
Un vieux soldat exposée sous les feux au même titre que l'Artiste, malgré tous le respect que j'ai pour lui, invité pour faire un numéro entre deux discours de générale.
J'avais refusé, une amie m'a convaincue et pourtant nous avons fait tous les deux un mauvais choix. »


Il étais curieux de savoir ce que Sawyer avais pensé de cette soirée, en espérant qu'elle avait un semblant de point de vu proche du sien. Bien que la Capitaine avait toujours eu une vision quelque peu militaire de la police de Gotham, il s'était employé durant des années à lui prouver le contraire... et dix années plus tard, il se sentait toujours bien seul.

« Je ne veux pas connaître vos opinions politiques, Brisbane, ni entamer un débat cette nuit, mais j'aimerais savoir. Pensez-vous que cette ville est vraiment en guerre ? Que criminels, policiers et justiciers doivent se battre de front ? Qu'il s'agit de notre unique voie maintenant ? »
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyJeu 29 Aoû - 0:36

- N'ayez crainte, mais vous êtes le pire utilisateur de la langue de bois que j'ai pu voir depuis de nombreuses années, monsieur !!!

Puis, je regardais dehors, et je ne vis que le néant. Les rues, très vides, où s'entassaient ordures, préservatifs usagés, et corps ensanglantés. Les rues jonchées d'idées noires qui rongent, rongent les habitants. Les rues, pleines de Policiers sans espoir de survie, sans formation adéquate. Voilà ce que je voyais au dehors, dans ces goulets d'étranglement aussi grands que des artères. Le monde devenait fou, et tout le monde s'en rendait compte. Mais personne n'agissait.

D'une goulée, j'aspirai la moitié du contenu de mon verre, en réprimant un frisson qui glissa tout doucement le long de ma colonne vertébrale, pour finir aggloméré au sol, rejoignant toutes les vibrations d'une ville vivante. Ou pas...

- Je sais bien que ces réunions mondaines sont là pour conforter les hautes sphères, pour leur donner des idées temporaires, qui dureront l'espace d'une soirée. Des bonnes idées, qui coûteraient de l'argent, mais qui seront oubliées juste après, en sortant du bâtiment, comme si, pour récupérer les clés de sa Bentley de collection, il fallait offrir ces possibilités de rendre le monde meilleur...

Puis, je levais le bras pour demander l'addition. Non pas que je voulais partir, mais plutôt ne pas oublier de payer. Oui, ça arrive, parfois. Et c'est jamais bon pour la réputation de laisser des ardoises pleines.

- Vous dites que votre amie a commis une erreur, mais je dis non. Puisque ça m'a permis de vous parler, et deuxièmement parce que vous avez pu donner de l'espoir. A moi, mais à d'autres aussi, j'en suis sûr. Je n'étais pas le seul ici à le penser, c'est certain.

Vous êtes un vieux soldat, mais c'est l'expérience qui découle de cela qui est écoutée et retenue. Mais si vous persistez à croire que c'était un numéro, permettez moi de dire qu'il était en tous points loupé. Car je ne l'ai pas ressenti ainsi.

Je ne supportais pas de voir James Gordon, un Incorruptible se rabaisser ainsi, en croyant que la seule chose qu'il pouvait encore faire, c'était jouer les hommes qui passent pour amuser le public. Non. Inadmissible. Je ne pouvais pas m'imaginer ça.
Mais avant que je ne puisse partir sur un discours fervent à propos de sa renommée passée, qui n'attendait que de resurgir, une question me fut posée. Que dis-je ? Une question... LA question. Fallait-il se battre ? Fallait-il partir en guerre contre nos ennemis, ceux de huit millions de personnes ici, et de milliards dans le monde. Je pris un air solennel, et répondit:

- Monsieur, si je devais suivre mon premier instinct, je dirai que oui, il faut partir en guerre pour abattre à la racine le Mal. Mais mon cerveau m'indique que non, car ce serait la porte à l'anarchie totale. Et c'est ce qu'il faut éviter. Nous devons prouver que nous sommes meilleurs que ces criminels qui nous assaillent sans relâche, jour et nuit, nuit et jour. Il ne faut pas choisir le moindre Mal pour annihiler le Mal. Car il n'y a pas de moindre Mal, pas de peste ou de choléra. Il y a le Cancer mortel, ou le Cancer Mortel.
Il faut donc lutter, patienter, et prouver que les plus forts, ce sont les Gothamites. Comme a dit un grand homme, Ich bin ein Gothamite !!! Ou quasi.
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Crime
Ra's Al Ghul
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptySam 31 Aoû - 11:12

19H 57
Cache du Démon

Il essuyait une véritable tornade de coups. Coups de pieds, coups de poings, uppercuts, tout l'arsenal du Maître de la Ligue y passait, même les vils et détestables coups de pieds circulaires. Mais il ne disait toujours rien, gardait le silence, même face aux techniques les plus douloureuses.

Sa résistance était impressionnante, bien meilleure que celle de tout les autres mais elle ne suffirait pas. Pas contre les assauts rageurs du Démon. Le visage de sa fille se superposa l'espace d'un instant avec celui de son adversaire. Talia, son enfant prodige. Une de ses meilleures œuvres. Mais elle l'avait trahi et le trahirait encore et toujours. Quelle déception.

Furieux, L'Immortel déchaîna toute sa haine contre le malheureux qui lui faisait face. Un tacle lui fit perdre l'équilibre mais le Maître le remit debout d'un geste brusque. Le poing fulgurant de celui-ci enfonça littéralement la cage thoracique de son partenaire d'entraînement avant de remonter et de lui broyer la mâchoire.

« Maître, arrêtez, vous allez le tuer. » La voix grave de Nils Sveinsson sonna comme le tonnerre dans une salle d'entraînement.  « De plus, l'heure approche et nous ne devons pas être en retard. Maître ? » Les yeux fous de Ra's Al Ghul, immobile, regardait fixement l'ex-boxeur qui commença à s'inquiéter. « Maître, ça ne va pas ? demanda l'homme d'une voix inquiète, y'a t-il un problème ? »

Ra's ferma lentement les yeux et les rouvrit, comme au sortir d'un rêve et parla :

« Allons-y. Montrons leur que le Démon est revenu. Je veux que tout soit exécuté comme je l'avais prévu. Prépare les hommes participant à l'opération et dis-leur que j'arrive. »

_____________________________________

21H 12
Hôtel de Ville

Dès la sortie de leur Cadillac, Myra, David, et un agent de la Ligue au service de Myra nommé Arno leur faisant office de garde du corps, gravirent rapidement l'escalier sous les flashs crépitants des journalistes pour se réfugier dans le hall. Ce soir, ils étaient les époux Quessol, propriétaires de la très controversée Quessol Oil World. A l'origine, seule Myra devait devait tenir ce rôle, mais mauvaise comédienne, elle avait préféré appeler David en renfort. Ce dernier, excellent acteur, pouvait se faire passer pour à peu près n'importe qui, du riche oisif au poivrot agressif. De plus, il inspirait confiance. Pas elle.

« Dave, Arno vient de me dire qu'il a vu Trust. Il te connaît ? » demanda Myra, inquiète à son ''mari''.

« Nope. Aucuns soucis à se faire de ce côté là, je passe tout le temps inaperçu. Toi, par contre, tu as déjà allumé la moitié des mecs de la salle avec ta robe, lui répondit David en souriant, ou sont les p'tits fours et le champagne ? »

« Dave, t'es pas là pour bouffer, merde, soit sérieux au moins deux minutes. Oh attends, regarde, Talia arrive. »

Attentifs, ils écoutèrent respectueusement les différents orateurs qui se succédèrent aux micros. Jusqu'au moment ou Arno vint les trouver, en sueur, une des manches de son costume déchiré.

« Il y a un souci, Arno ? » demanda la femme à son ''garde du corps''.

« Ça grouille d'agents de la Ligue et de d'autres mecs, on est en totale infériorité. J'ai en tué deux dans les toilettes mais j'ai vu Ubu et trois types se débarrasser de deux de nos hommes. »

« Hé Arno, comment tu as planqué les corps dans les toilettes ? L'apostropha David, curieux, et puis c'était qui les gars qui se sont fait neutralisés ? »

« J'ai enfoncé les cadavres dans une bouche d'aération. C'est sûr, maintenant, l'air passe moins bien. Il doit même y avoir quelques relents. Le duo, c'était les frères Lutafi. On fait quoi maintenant ? On était sensé attendre leur signal non ? »

Myra vint se planta devant lui et planta son regard d'acier dans celui de l'homme essoufflé.

« Arno, calme toi. On continue le plan. Je pense qu'on peut se passer de leur foutu signal.
Dave, colle Trust, incruste toi avec lui. Je veux que tout le monde soit en position dans vingts minutes c'est possible ? A part ces deux-là, il n'y a pas d'autres pertes ? »


« Non, lui répondit celui-ci, heureusement. Tout le monde est déjà en position depuis dix minutes. »

« On peut envoyer ''l'invitation'' alors, rétorqua la jeune femme, je déteste perdre mon temps. Fais encore un tour de salle pour confirmer et rejoins David au vestiaire dans cinq minutes. David ? »

« Pas de problèmes, je vais aller me venger sur les sushis en attendant, acquiesça l'espion du Démon en souriant, tu vas ou toi ? »

« Parler cours de la Bourse avec ce gros porc de Green, le fumier de banquier. »

« Bon courage ! lui lança David en la voyant s'éloigner, bon quand à moi...Suchis, suchis, suchis, venez à moi mes petits marmonna t-il le sourire aux lèvres en se dirigeant vers le buffet.

Quelques minutes plus tard, l'homme quitta cet agréable lieu et se dirigea vers le vestiaire.
Entièrement vide, un silence malsain flottant dans l'atmosphère, cela mit David sur ses gardes. Et à raison, puisqu'il vit une main dépasser d'un placard à la porte semi-fermée.
David se précipita vers elle et l'ouvrit d'un coup. Il contempla alors avec dégoût la scène s'offrant à lui : Arno gisait là, mort depuis peu. Mais quelque facétieux meurtrier avait décidé de faire du crime une œuvre d'art en l'accrochant à un cintre de bois.
« Merde, articula lentement David, faut accélérer la cadence. »

Ses mains expertes fouillèrent le malheureux défunt et définirent deux points importants :

Premier point, Arno n'avait plus ses équipements sur lui et on lui avait fauché son portable.
Deuxièmement, on lui avait brisé la nuque en faisant faire plusieurs tours à son cou.
Abominable. Aucuns sens esthétique. David repartit d'un pas vif vers le lieu des festivités, là ou il le savait, il serait plus en sécurité. Bon, d'abord avertir Myra.  

Elle était justement là, à deux pas de lui, en train de discuter tranquillement avec cet abruti de banquier. Il l'agrippa par l'épaule et la retourna violemment pour qu'elle lui fasse face.

« David ! Tu es dingue ou quoi ! »

Voyant des gens en train de les regarder, David choisit la parade parfaite : le baiser langoureux. Au moment ou il se séparèrent, il lui chuchota qu'Arno était mort et que le temps pressait. Elle l'enlaça, lui mordilla l'oreille et lui répondit qu'il fallait tout de suite envoyer ''l'invitation''. Ils se séparèrent alors et les présentations commencèrent.

« Mr Green voici mon mari, David Quessel, dit Myra, le rouge aux joues. »

« Mais je vois ça ! Enchanté monsieur, vraiment, s'exclama le gros homme en lui serrant la main. »

« Mais moi de même, lui répondit David, un air enthousiaste sur le visage, j'espère que nous ferons affaire ensemble, continua t-il avec un clin d'œil complice à l'adresse du banquier, mais pardonnez moi, j'ai un message important à envoyer, je reviens dans quelques secondes. »

L'homme s'écarta et tapa un SMS à la vitesse de l'éclair, l'envoya à son mystérieux expéditeur puis revint vers le banquier ventru.



_________________________________

A plusieurs rues de là, à l'arrière d'une camionnette, un homme cagoulé et vêtu entièrement de noir fit un signe de tête à Keith Xald, bras droit actuel du Démon, lequel dégaina immédiatement à son tour son téléphone :

« Nils ? Allez-y. »

________________________________

Quelques minutes plus tard, Ra's Al Ghul descendait d'une splendide Lincoln d'une blancheur immaculée en compagnie de quatre gardes du corps dont Nils Sveinsson, engoncé dans un immonde costume gris.

La salle principale était toujours bondée mais son arrivée ne passa pas inaperçue. Les sbires de la Ligue s'affolèrent, les journalistes à l'entrée aussi.

« Mais c'est qui ce type ? »
« Mince, c'est Ducard, je le croyais mort ! »

« Quoi ? Il s'était pas marié avec une de ses femmes de chambre ? »

« Nan, c'est pas celui-là. Zut, on a plus de visuel sur lui. »

Ra's scruta la salle dans son ensemble, vit Gaporo toujours en train de discuter avec Green et  Wiejdvidsky partir vers Trust, le Trésorier de la Ligue. Salopard d'opportuniste.

C'est d'un pas rapide qu'il se dirigea vers sa fille, entouré de ses hommes.
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MessageSujet: Re: [MAIRIE] L'Âge des Héros    - [MAIRIE] L'Âge des Héros EmptyMer 4 Sep - 21:05

L'on discuta encore et toujours. Le dénommé Trust se présenta pour la seconde fois, mais cette fois-ci Drury tenta de retenir le nom de son entreprise. L'Homme en question était bel et bien le reflet de la société que Cameron ne pouvait même pas supporter en peinture. L'individu, quoi que poli, glissa une "subtile" proposition, proposition qui était gênante. Les gens étaient au courant que Killer Moth ait élu domicile à Old Gotham? Il avait pourtant tout fait pour être discret, si l'on mettait les trois gros dirigeables de coté. Secoué par cette sinistre révélation, Cameron répondit par un sourire poli. Diantre, mettre une épine dans son propre pied n'était pas dans ses priorités immédiates. Heureusement le discours de Gordon coupa court à toute réponse et sitôt achevé, Trust permit au milliardaire emporté dans la tourmente d'une soirée absolument détestable de différer sa réponse.

- J'y réfléchirais,
répondit-il, lacunaire.

Ou pas. Mais tout s'enchaîna, le décolleté plein de boisson, la petite panique du groupe associée à celle de la mite qui avait temporairement reprit le contrôle du corps engoncé dans son costume de pingouin après sa déconvenue face à l'arrivée de L'Artiste. L'étrange PDG de la Hightower-machin-truc lui fit un reproche à peine voilé. Il devait répliquer en profitant de l'invitation de l'insupportable courtisan.

- ça ira, j'ai eu ma dose de déconvenues avec les boissons et le buffet de cette soirée, répliqua-t-il sèchement, encore outré par la présence de l'Artiste qui récupérait sa médaille.

Tsaa, il savait où il pouvait la mettre sa médaille? Dans la poche niark! Loin des regards! Et l'autre qui lança un refrain sur l'utilité des Justiciers d'Etat. Utile, pratique, commode, on parlait d'une lampe ou d'un tueur en puissance? Encore un type qui préférait voir des affiches plutôt que la vérité. Pour avoir risqué sa chitine contre ce malade mental, il pouvait sans aucun complexe lui répondre et il allait le faire! Le milliardaire ouvrit la bouche pour lui lancer une belle bravade, mais il se souvint qu'il était Cameron Van Cleer, aussi se contenta-t-il d'étirer un sourire crispé qui donnait l'impression qu'on lui avait marché sur le pied.

- Certes, articula-t-il comme si chaque lettre était une pelote d'épingles.

Puis vinrent de nouveaux invités, la femme et les enfants de Trust s'il fallait le croire hin hin hin. Qui était-il pour ne pas croire Trust? Hou hou hou. Le milliardaire, fier de ses pensées absurdes ricana pour rien en regardant l'épouse de l'homme d'affaire. Trust... croire... pffffwhin hin hin... Puis il se rendit compte que le gamin le plus petit l'observait. Et il l'observa en retour comme s'il eut regardé un chien errant. Drury haïssait les gosses encore plus que le tabasco.

- Hein? fit-il à l'adresse de Trust qui lui avait posé une question. Ah... euh, de la famille? Hum non, mon père est...

Mort. Le souvenir de cet homme qui avait toujours été là, expirant dans ses bras dans l'hôpital lui enfonça une lame glaciale dans le cœur. Sa gorge s'était nouée instantanément. Il n'en avait jamais parlé à personne et ne comptait pas en parler ce soir et surtout à cette sordide compagnie. Sa bouche toujours ouverte, aucun son ne parvenait à franchir ses cordes vocales. Ce fut la voix ignoble du garnement qui perça l'étrange rideau d'émotions.

Drury venait d'être insulté par un gosse... Le silence qui suivit fut lourd de sens et encore une fois, d'humiliation. C'était un enfant, tout le monde aurait pu avoir un petite rire pincé en se disant "ah ces enfants!", mais non, tous se tinrent coi alors que la mère faisait quelques réprimandes. Pas une excuse de la part de Trust, rien. Cameron était bien élevé et il ravala les souvenirs de Drury en même temps que la réplique qu'il aurait aimé lancer: "Costume et éducation sur mesure semble-t-il". Il devait faire bonne figure, il devait être l'image de l'immobilisme bourgeois. Il prit une profonde inspiration et fit comme Arnaud de Montargique, il biffa ce passage de sa soirée.

- Pour répondre à votre question, reprit-il en serrant les dents, non. Je n'ai pas de famille à exhiber en public.

En réalité, il en avait une: son Moth-gang, mais aller savoir pourquoi il préféra ne rien en dire. Ses chers moths étaient ses amis, ses confidents, ses seules relations dans le monde tant qu'à faire bonne mesure. Il avait quelques camarades chez les criminels.... enfin, un seul: Killer Croc et ce n'était pas le genre de gars que l'on invitait poliment à faire un billard, quoique, pourquoi pas? Cameron soupira profondément en regardant l'estrade calme depuis un bon moment, qu'il aimerait partir en courant, cela aurait été si simple, se tourner et fuir à toutes jambes! Au mieux tout le monde hausserait des épaules, au pire ils jaseraient mais loin de ses oreilles ils ne pourraient lui faire grand mal. Cameron tourna légèrement le visage pour essayer d'entrevoir la sortie, à la plce il découvrit un visage qui observait Alexander, enfin, il croyait... hin hin, cette blague le ferait toujours marrer.

- Une de vos connaissances j'imagine? demanda Drury en montrant une silhouette qui se découpait de la foule pour se diriger vers eux.

L'individu en question semblait sympathique, et pourtant son moth-sens le mit en alerte! Ah non, c'était son portable qui vibrait. Il tira de sa poche intérieur le petite boîtier, l'hygrométrie du vivarium de ses mantes religieuse avait atteint son taux idéal, voilà enfin une utilisation intelligente de la technologie! Il eut un petit sourire satisfait qui balayait quelques impressions désagréables de sa soirée.
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