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Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !

Clash of the Warriors & La Révolte

"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."

(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)


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©Les images utilisées appartiennent à leurs auteurs
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 Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)

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MessageSujet: Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)   Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque) EmptyMer 1 Mai - 17:00

Y'avait-il plus belle mécanique que celle des employés modèles qui vérifiaient leurs jauges et régulaient les dosages de produits chimiques? Du haut d'une passerelle, dans une tenue stérile, aux côtés de son fidèle Wilfried, Karl s'émerveillait de la perfection de ses nouvelles chaînes de production. Ces tuyaux brillants, ces bruits de vapeurs et d'échappement, ces légers déclics similaires aux rouages précis d'une horloge. Axis Chemical revenait des enfers comme un cadavre en putréfaction qui vient pour ronger l'Humanité. Corrosive, cette entreprise allait lentement étendre un Empire de Mort. Le Docteur Death n'avait d'autre but. Ce corps de métal et de béton respirait par sa volonté, il lui avait insufflé une nouvelle vie et elle la servirait jusqu'à la fin. La plupart des ouvriers ne craignaient pas le labeur, en des temps de crises l'on appréciait les valeurs sûres et le carnet de commande que Karl avait consciencieusement remplit était l'une d'entre elle. Wilfried regarda l'immense horloge qui découpait le temps, perché dans les hauteurs du vaste hangar. Il donna un coup de coude à son supérieur qui regardait se condenser un nuage rougeâtre dans une cuve.

- Il va bientôt être l'heure Herr Doktor.

Quittant une sublime rêverie sanglante, Karl hocha de la tête et descendit un escalier métallique blanc. Il n'entendaient même pas leur pas dans la cacophonie de bruit ambiant. Ce vrombissement assourdissant et perpétuel rendait l'ouïe aussi inutile qu'handicapante. Lorsque les portes du sas de sortie se fermèrent, le silence accabla les deux allemands. Wilfried se frotta les oreilles tandis que son supérieur ôtait sans un mot sa combinaison.

- Êtes-vous satisfaits des cadences? demanda-t-il finalement.

- Kurt a fait du très bon travail, répondit Karl. Herr Bane aura sa marchandise en temps et en heure.

- Vous lui faites confiance?

- La confiance n'a rien à faire ici,
rétorqua son supérieur. Ne comprends-tu pas? Il s'agit d'aider une folie meurtrière, rien de plus. Bane n'est pas réputé pour être un allié fidèle. Je ne m'attend pas à une alliance avec lui, de toute façon, nous n'avons pas grand chose à voir l'un avec l'autre. Il reconnaît mes talents, moi les siens, statu quo.

Dès qu'il eut terminé de remettre sa blouse noire, le dirigeant d'Axis Chemical prit la direction de son bureau pour se changer à nouveau et réapparaître sous sa peau de Docteur Death. Prudent grâce aux conseils de son subordonné, Karl ne mettrait son masque à gaz que dans le véhicule et à bonne distance de son périmètre. Ludwig avait pris le volant de la voiture, pour changer et Erwin avait rejoint Wilfried pour mener à bien une autre mission. Les temps changeaient et les conflits se réglaient généralement bien avant le premier coup de canon. L'on se chargeait d'avoir le maximum de soldats, les meilleurs canons et les meilleures armes, puis l'on exigeait et l'on exigeait jusqu'à ce que chaque belligérant, craignant d'être emporté dans les tourments d'une guerre qu'ils ne maîtriseraient pas, trouve un bon compromis. Les chef étaient devenus des politiques et les guerrier des exécutants, l'on avait civilisé le monde pour mieux le castrer.

Alors que les hautes cheminées d'Axis disparaissaient dans la nuit, Karl remit son masque en se bénissant de n'avoir heureusement aucune exigence, aucune réclamation, aucun désir autre que le déclenchement d'un conflit armé. Mais pour cela, il allait falloir qu'il dispose d'un arsenal suffisant. A Gotham les vendeurs d'armes ne manquaient pas, chaque pègre avait plus ou moins sa petite cellule de recèle d'arme, mais rien qui puisse satisfaire les désirs sanglants d'un groupe comme le Todeskorp. Non, Karl avait besoin d'un stock à la hauteur de son rêve démesuré, il voulait ce que nul n'avait, il désirait ce qui pourrait lui donner l'avantage et pour se faire, il allait devoir s'adresser au criminel qui connaissait le mieux ce monde: Le Ventriloque, alias Scarface.

Un pantin de bois coloré avec une mitrailleuse qui était devenu un chef du crime organisé. Cette seule phrase résumait l'état des champs de bataille qu'étaient les rues de la cité de Gotham. La main sur la poignée de sa mallette qui lui servirait à entamer les tractations, le Docteur imaginait ce qu'il pourrait faire de cet endroit. Les immeubles en pierre défilaient, leurs larges vitres reflétant tantôt les rues lugubres, tantôt l'intérieur de bureaux étriqués où deux secrétaires travaillaient pour engraisser la machinerie diabolique du capitalisme américain. Il imaginait les visages des honnêtes travailleurs recouvert de débris, leurs cheveux saturés de poussière, pleurer sur le cadavre d'un proche. Regretteraient-ils une soirée comme celle-ci où, les yeux plongés dans l'asphalte, ils ruminaient leurs sombres pensées? Regretteraient-ils leurs longues conversations au coin d'un bar, une bière mousseuse à la main, à pester sur leurs patrons?

Les gens ne mettaient aucun malheur en dimension, ils pleuraient sur leur sort alors que la destinée pouvait leur faire bien pire. Ils n'avaient qu'à faire comme Karl: marcher un peu dans les services de cancérologie, un paquet de cigarette à la main et admirer les résultats d'années de tabagismes avant d'entendre les moniteurs de surveillance cardiaque émettre leur long et si distinct bruit de mort. La voiture s'arrêta sur un parking quasiment désert. Karl sortit et observa les alentours. Ludwig fit de même. Une sorte de petit vent charriait les résidus poussiéreux d'une journée de passage intensif. Les lampadaires répandaient une lumière blafarde sur le sol grisâtre. Il n'y avait pas un bruit. L'arrière des immeubles alentours isolaient cet étrange lieu du reste de la vie urbaine. Ludwig vérifia que son arme était facile d'accès depuis son long manteau noir en feutre. Il portait au bras gauche un brassard frappé d'une tête de mort.

Karl s'avança dans la nuit en direction de l'entrée du bâtiment. Il surgit en compagnie de son camarade d'une petite ruelle. Les quelques racailles et bandits de secondes classes qui attendaient devant ses portes s'écartèrent sur le passage des deux individus. Ludwig poussa la porte et tomba sur une bande armée qui lui demanda de s'immobiliser. Le Docteur arriva derrière. L'inspection se fit calmement quoi qu'avec un silence accablant. Les hommes fixaient tantôt le masque de Karl tantôt les brassards, on demanda à ouvrir la mallette, il s'exécuta et dévoila des sachets de drogues pures et de l'argent. Ils se doutèrent qu'il ne venait pas pour regarder les danseuses ou boire un verre.

Celui qui semblait mener le petite groupe d'inspection les laissa un temps, ils se mirent sur le côté en attendant. Ce fut un agréable ballet de jeunes qui voulaient rentrer et se faisaient refouler pour un oui ou pour un non.

- (Êtes-vous sûr de ce que vous faites Herr Doktor?) demanda Ludwig dans son allemand le plus impeccable.

- (Il y a un temps pour parler de victoire et un temps pour s'en donner les moyens), répondit calmement Karl en regardant les alentours.
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MessageSujet: Re: Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)   Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque) EmptySam 4 Mai - 1:57

La soirée s'annonçait plutôt paisible aujourd'hui, à peu près comme toutes les soirées passées au club. L'après-midi du Ventriloque avait plutôt été agitée et pas qu'un peu. Une des premières sources de revenus de Scarface était la drogue, cette chose était si facile à produire et si addictive qu'elle rapportait des montagnes de billet au criminel. Cependant aujourd'hui l'arrivée de cadavres en provenance du Mexique n'avait pas été pour le mieux. Pourquoi des cadavres tout d'abord ? Tout simplement parce que personne n'irait ouvrir la panse d'un défunt pour aller voir ce qu'il y a dedans. Les douanes fouillaient les camions mais pas les morts, ce qui permettait de faire passer des kilos de poudre sous le nez des autorités de Gotham. Malgré tout, aujourd'hui, le pire était arrivé : un des camions avait eu un problème sur le trajet. Scarface se précipita sur les lieux, vers la frontière entre East End et Park Row dans le but de voir le désastre mais il ne trouva qu'un immigré rondouillard assis sur un trottoir, à côté d'un véhicule en feu. L'homme essaya tant bien que mal d'expliquer dans la langue commune que le véhicule avait eu un problème mécanique mais le pantin ne voulait pas en savoir plus. Il fit abattre sans remord le bougre et le jeta dans les flammes qui dégageaient une odeur de poudre à faire avoir une overdose par la respiration.

La mort du mexicain n'allait certes pas rendre la monnaie mais au moins cela soulageait la fureur ardente du mafioso, du moins pour quelques secondes. Rhino et Mugsy durent le traîner pour l'empêcher de commettre quelque chose d'irréparable. La marionnette était restée cependant une bonne demi-heure à pester et crier autour de la carcasse. Arnold se contentait de l'écouter d'une oreille tout en présentant une allure triste et compatissante pour ne pas subir de maltraitances. Au final le petit groupe s'en alla à l'arrivée des services de police, Scarface regardant une dernière fois derrière lui son argent partir en fumée, les risques du métier en quelques sortes...

Quelques heures après ce fâcheux incident, Arnold ressortit de sa pièce privée sans la marionnette au bras. La plupart des habitués du bâtiment le fixèrent, apparemment ça avait dû être un requiem d'insultes et de violences diverses et variées pour le pauvre Wesker. Mais il ne fallait pas se laisser aller, ce soir il y avait un rendez-vous avec un homme ayant besoin des précieux services du Ventriloque, cela changerait les idées de Scarface et l'apaiserait peut-être de sa mésaventure. Pour le moment, Arnold se contenta de se balader dans l'enceinte, un verre d'eau glacé à la main. Il fut cependant vite abordé par Mugsy, le brave homme se souciant énormément de l'état de santé de son patron. Tout le monde savait que Wesker se faisait vieux mais les gens avaient souvent pitié de ce que lui faisait subir son partenaire car tout le monde savait à quel point Arnold était un homme bon et amical, toujours prêt et dévoué à aider son prochain.

"Patron, vous allez bien ?" demanda Mugsy légèrement."
"Oh oui mon brave Mugsy, j'ai eu une longue discussion avec Monsieur Scarface mais il ne semble pas du tout avoir aimé la tournure des événements cette après-midi, il a mis énormément de temps à se calmer. Je le comprends cependant, quel malheur ! Toute cette cargaison gâchée, cela a dû le prendre au cœur, vous ne pensez pas ?" répondit le brave Arnold d'un ton attristé.
"Ne vous inquiétez pas, je comprends ce que pense le patron de toute cette histoire et je le comprends. Au prix où il paye cette marchandise, cette semaine ne va pas être très rentable. Si cela peut vous rassurer, j'ai envoyé des gars dans les bas-fonds de manière à voir si ce n'était pas un coup contre nous mais ils sont revenus bredouille. Il s'agit bel et bien d'un problème mécanique, on va devoir leur racheter des camions à ces mexicains, j'en ai bien peur."
"L'argent n'est plus un problème. Avec la réussite à Amusement Miles, nous avons augmenté nos bénéfices de presque vingt pour cent. C'est énorme. Cette perte sera rentabilisée dans moins de trois jours à mon avis, il faudrait que je regarde mon livre de compte pour en être sûr. Je ferai part à Monsieur Scarface du problème des véhicules, nous verrons si nous avons besoin de racheter des véhicules corrects. Je vous remercie encore une fois Mugsy, vous êtes d'un soutien inégalable."
"C'est toujours un plaisir Arnold, n'hésitez pas à venir me parler."

Le vieux Wesker se retourna pour mettre fin à la conversation et continua sa petite marche dans le club. Cela le relaxait énormément après autant d'agitation. Il s'arrêta plusieurs fois devant les tables de jeux pour regarder les hommes avides d'argent se lancer dans des parties inépuisables. Il se fit inviter à participer plus d'une fois à ces fameuses parties mais refusa toujours humblement, il n'était pas un bon joueur. Une fois son petit tour fait, il regarde habilement l'heure. Les invités ne sauraient tarder, il fallait les recevoir avec une meilleure allure que celle qu'il avait. Son air fatigué n'allait pas servir à la discussion, les gens n'aimaient pas discuter avec ce genre de personne après tout. Il tenait un tant soit peu à son apparence.

Arnold se dépêcha de retourner dans sa pièce privée et en profita pour se passer un peu d'eau sur le visage ainsi que préparer la bouteille d'alcool ainsi que les verres pour la discussion à venir. Il refit son nœud-papillon correctement et enleva les quelques plis de son costume. Une fois tout en ordre, il en profita pour lire quelques pages du journal disposé sur son bureau. Avec cet accident, il n'avait même pas eu le temps de lire les informations, hors il le faisait tous les jours à la même heure tel un automate. Au final, c'était toujours pareil avec le journal, on montrait aux citoyens de Gotham les bons côtés de la ville et on passait légèrement sur l'énorme vague de criminalité ayant cours. Même Arnold eut du dégoût pour les gens ayant écrit ce torchon. Alors qu'il jetait le document à la poubelle, une lourde main s'abattit trois fois contre la porte, dévoilant l'épais Rhino.

"Boss, ils sont là."
"Faites les venir dans la pièce. Merci Rhino."
"De rien boss."

Le Ventriloque se rua sur sa marionnette qu'il enfila rapidement sur son bras. Aussi vite, on put remarquer la grise mine de Scarface. Son attitude n'avait pas changé depuis des heures. Il ferait cependant un effort pour cette discussion avec son acheteur potentiel. Une fois bien disposé, Scarface fixa les deux hommes rentrant dans la pièce. Ils étaient d'une fière carrure, le premier portait un sombre masque de guerre tandis que l'autre arborait un fier brassard macabre. Parfait, au moins le mafioso ne tomberait pas dans une discussion à l'eau de rose, il n'était pas d'humeur.

"Bienvenue au clug mes fers amis." fit la marionnette. "Pour honorer le dégut de notre converfafion, je me permets de vous demander ce que vous voulez boire. J'ai auffi une autre furprise pour vous. Mon petit doigt m'a dit que vous étiez allemand, du moins mes renfeignements. J'ai donc défidé de vous faire écouter un fon digne de votre terre natale, fi vous me le permettez."

Arnold se leva brièvement et disposa un énorme disque sur son trente-trois tours. Une fois l’aiguille en place, il mit en marche l'appareil et se laissa bercer par la mélodie en retournant à sa place.


"Alors, que puis-je faire pour vous ?"
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MessageSujet: Re: Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)   Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque) EmptyDim 5 Mai - 18:58

Karl et Ludwig n'eurent pas longtemps à attendre dans le vestibule que déjà revenait le videur. Celui-ci les invita à le suivre au travers des lieux. L'intérieur du club était à l'image d'une Gotham qui cherchait la nouveauté et l'expérimentation. Fermement accroché à une décoration année 30, grandes années de la prohibition et donc de la montée en puissance du crime organisé dans ces vases cités, le lieu était noyé dans la fumée de tabac. Il y avait une avant-scène où quelques danseuses amusaient les bandits imbibés d'alcool fort au milieu d'autres dont les regards étaient dilatés par la drogue. Au bar étaient accoudés des loubards ou ce qui s'approchait le plus d'exécutants qui cuvaient leurs sinistres souvenirs en fixant le fond d'un verre vidé en une gorgée. Le barman observait tout ce beau monde de sa position privilégiée. Mais au moment où Karl tourna son masque vers lui, il trouva un autre point d'intérêt, l'on ne regardait pas souvent les gens qui rendaient visite à leur supérieur semblait-il.

Ludwig ne cachaient pas son dégoût en passant entre le bar et les tables où jouaient quelques criminels de moindre importance. Tout cela lui rappelait les cendres de sa mère-patrie. La Gotham souterraine montrait le vraie visage des vies qui grouillaient dans ses entrailles. Dans le fond, les cadres supérieurs et les ouvriers étaient les dorures d'une société qui agonisait. Lui aussi avait connu de longues soirées au coin d'une table crasseuse à brûler son système digestif avec de l'alcool qui aurait pu décaper toute la tuyauterie d'un immeuble de cent familles. Il se demandait si le Herr Doktor avait connu cela. Il paraissait si distant de telles considérations, voyait-il seulement, sentait-il le crime désespéré de certains de ces voyous?

En réalité, non. Karl ne voyait pas les gens dans toutes leurs complexités. Il concevait les cœurs et les cerveaux, les impulsions sensorielles qui agitaient chacun d'entre eux mais il ne comprenait pas les détails complexes de la psyché, il en était parfaitement incapable. Lorsqu'un Homme baissait la tête sur son jeu de carte, il ne songeait même pas que par là il cherchait à se concentrer pour ne pas faire apparaître sa main gagnante. Il pouvait sentir le désespoir, et il connaissait tous les tics qu'il impliquait, il savait que les gens oubliaient via la drogue, mais il ne pouvait pas assembler les quelques morceaux du puzzle qui poussaient les gens à se cacher avec leur carte de crédit dans un coin du bar pour se faire de très belles petites lignes poudreuses.

Enfin l'on atteignit la porte d'entrée du sanctuaire tant attendu. Lorsqu'ils pénétrèrent, ils furent accueillit très poliment par leur hôte, ce qui fit naître un sourire extrêmement satisfait sur le visage masqué du Herr Doktor, la soirée devrait être plus agréable que prévu par ce cher Wilfried resté à Axis Chemical. Il était d'un naturel tellement pessimiste. Karl tira une chaise pour lui tandis que Ludwig restait debout et récupérait la mallette pour la tenir en bonne garde. Le docteur écouta les paroles diplomate de Scarface et déboutonna son manteau pour faire apparaître son uniforme sinistre et ses médailles adorées.

Il se demanda alors à qui il devait réellement parler. D'un côté il y avait ce vieil homme débonnaire qui donnait l'impression d'être malade ou d'attendre une sorte de châtiment et de l'autre un pantin de taille modeste qui bougeait sa mâchoire de bois en rythme avec les paroles. Mieux valait qu'il en reste à ce qu'il savait, il avait réclamé un rendez-vous avec Scarface, on lui avait toujours parlé du gang du ventriloque, mais lui disant toujours "Il y a le caïd et sa marionnette". Aujourd'hui Karl pouvait distinguer qui avait quel rôle.

- Ludwig prendra de la vodka, fit-il en regardant le gangster de bois, mais je vous remercie, je ne prendrais rien de mon côté.

Le docteur n'était pas contre un verre de temps à autre, mais il fallait qu'il consomme à un bon intervalle avec ses prises de NKV, généralement 10 à 12 heures. Aussi allait-il pour cette fois-ci faire une croix sur l'alcool, d'autant plus qu'il ne se voyait pas dévoiler son visage. Son masque ne quitta pas le parrain de la pègre lorsqu'il proposa un peu de musique. Le Herr Doktor avait passé son existence noyé dans la musique électro, celle que les jeunesses d'une Allemagne brisée adorait. Mais il y eut quelque chose. Cette .... ce.... Le visage du Docteur se tourna vers l'origine de ces étranges sonorités. Il n'y avait pas de fioriture électronique, pas de son modulé avec une souris ni un clavier d'ordinateur, il y avait une formidable vibration. Cela ne commençait pas en vous secouant comme si l'on vous jetait contre un mur, il n'y avait pas de grésillement qui venaient brouiller vos oreilles avant de leur asséné une répétitive ritournelle. Il y avait, une ascension. Ces voix.... Ce n'étaient pas celles de blondes décolorées qui avaient enregistré trois sons que l'on hachait avant de les transformer mille fois. C'étaient des voix qui portaient la musique et la sublimait. Il sentit son être s'envoler avec ces voix, il sentit les cordes et les harmoniques faire vibrer son âme et son cœur pourtant si glacial à l'égard de la vie. Les violons un instant lui firent oublier tout ce qui se passait autour de lui. Il cessa à un moment qu'il ne put remettre d'écouter les propos des chants pour se laisser bercer par leurs mélodies. Son corps demeurait, mais son esprit était ailleurs...

Il y eut l'avant et l'après. Ludwig ne comprit pas immédiatement l'immobilité de son supérieur normalement expansif au possible. La gorge nouée, la main droite de Karl se leva pour arrêter le geste de son Totenmeister qui commençait à s'abaisser pour lui demander s'il allait bien. Un étrange frisson parcourut l'échine du Docteur Death et se répandit dans chacun de ses membres. Sa main trembla malgré lui et il sentit sous la matière poreuse de son masque naître le début d'une amie qu'il n'avait que trop longtemps ignorée. Une larme gonflait sur le coin de son œil droit et roula. Les larmes, il le savait étaient les accompagnatrice de la souffrance, elles servaient à.... à exprimer un surplus, les larmes de bonheur ne sont rien d'autres que des réflexes physiologique, mais...mais, celles-ci furent totalement différentes, elles n'avaient rien à voir avec la souffrance ou la joie. Cette musique.

Lorsque l'extrait de l'opéra s'acheva, Karl se rendit compte qu'il avait toujours la main levé et qu'un silence régnait. Il se redressa et posa la main sur la table qui le séparait de son hôte. Sa gorge était encore nouée et son corps se remettait en douceur de cette décharge extraordinaire. De toute sa vie il n'avait jamais savouré la musique, elle était au mieux un bruit de fond, mais certainement pas... cela. Il prit une profonde inspiration, il ne devait pas oublier pourquoi il était là. Mais il n'oublierait probablement pas non plus cette musique et ses si sublimes harmoniques. Il s'éclaircit la gorge pour se redonner un peu de contenance.

- Je suis... extrêmement touché par vos attentions Herr Scarface, commença-t-il. Je me suis permis de vous adresser ce rendez-vous après m'être laissé entendre que vous étiez un spécialiste en matière de vente d'armes. Qu'il me soit autorisé à aller quelque peu droit au but.

Il leva alors une main pour réclamer à son sous-fifre la fameuse liste qu'il avait soigneusement préparé. Ludwig s'exécuta et posa soigneusement le morceau de papier plié dans la paume du gant de son supérieur qui le déplia ensuite.

- Je me suis muni d'une liste exhaustive du matériel dont j'aurais le plus grand besoin et l'on m'a fait savoir que vous étiez un homme qui ne manquez jamais à votre parole, expliqua-t-il. J'aimerais avoir de votre part les conditions d'obtention de ces bijoux, ainsi que les moyens de paiements que vous acceptez pour me fournir vos services.

Il posa calmement la liste et la fit glisser jusqu'à la marionnette. Sur la liste apparaissait les éléments suivants:
  • 3 fusils d'assaut XM29 OICW (avec module lance-grenade)
  • 1 mortier type AMOS
  • 3 caisses de 36 grenades à main
  • Un fusil anti-char PGM Hécate II
  • 2 lance-flamme
  • 1 mitrailleuse type M249
  • 15 caisses de munitions pour fusils XM29 OICW
  • 45 obus pour mortier type AMOS
  • 3 caisses de munitions pour fusil PGM Hécate II
  • 5 caisses de munitions pour mitrailleuse M249


Karl attendit alors les premières réactions de son hôte.
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MessageSujet: Re: Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)   Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque) EmptyLun 6 Mai - 2:44

La musique adoucit les mœurs disait Aristote et pour une fois, un grec avait eu raison dans sa vie. Le docteur semblait se laisser bercer sur la douce mélodie en cours tout comme ce brave Arnold. Scarface quant à lui n'en avait que faire, il n'était pas là pour écouter une quelconque musique ou autre bêtise du genre, oh ça non. Ce qui intéressait le mafioso n'était que les affaires, tout le monde le savait dans Gotham. Mais pour une fois il ferait une exception, après tout c'était son partenaire qui lui avait recommandé ce brin de raffinerie pour accueillir son hôte et cela semblait porter ses fruits. Accordons un peu de crédit à ce crétin de Wesker, il n'a pas que des mauvaises idées au final mais il pourrait trouver quelque chose de plus rapide que cinq minutes de mélodies... Quelle perte de temps inutile, chaque note résonnait dans la tête de Scarface sans y trouver un chemin. Ça ou taper frénétiquement dans un tambour, c'était absolument pareil pour lui.

La marionnette tourna la tête une fois, puis un autre dans la direction inverse. Il fixa même l'homme à la valise en face de lui, qu'il la donne cette maudite boîte et qu'on en finisse maintenant au lieu de se faire des compliments entre criminels ! De plus, ce fameux Dr. Death comme il se faisait appeler semblait être en transe avec ce son. C'est à croire que le fanatisme des allemands n'a pas baissé depuis la seconde guerre mondiale on dirait... La prochaine fois pourquoi ne pas lui faire une choucroute en passant et apporter trois litres de bière pour remplir sa pansa de nazi ! Mais où va le monde maintenant ? Bref, l'attente justifierait peut-être le temps d'attente. Une fois le disque fini, Scarface poussa un léger soupir de soulagement et fixa le masque de son acheteur. Sa main levée en l'air tremblait, il avait pris de la drogue ? En tout cas, ce n'était pas celle du Ventriloque ! Ou du moins, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il la prenne au vu de l'expansion magistrale de son business.

La marionnette fixa quelques instants son partenaire et d'un geste serré du poing lui fit comprendre de servir sa boisson à l'homme. Le vieil homme, lui aussi bercé par la savoureuse mélodie, s'exécuta au plus vite et versa la délicieuse vodka dans un des quatre verres en face de lui. Il poussa légèrement la boisson vers le destinataire et lui sourit comme à l'habitude. Il déposa la bouteille d'alcool de marque, extrêmement cher, puis esquissa un autre sourire en direction de son patron qui le dévisageait d'un regard noir. Arnold fit semblant de feindre l'ignorance mais il savait pertinemment que le mafioso l'ordonnait de se servir un verre à lui aussi car cela ne se faisait pas de regarder quelqu'un boire seul. Du moins pas au Ventriloquist Club. Wesker s'exécuta à regret, il n'aimait pas boire de l'alcool fort et préférait bel et bien le vin. Force pour lui fut d'admettre qu'il devait se servir une liqueur et décida de prendre un verre de rhum tout en réitérant son sourire humble et gêné aux deux hommes en face de lui.

"Je fuis le meilleur revendeur d'armes de la ville, vous devriez le favoir mon fer ami ! Fela fait des années que je vends mes cargaisons dans toute fette maudite ville puante et pourrie !" clama Scarface, fier de lui. "Je peux vous fournir prefque tout fe qui exifte au monde, et qui plus est de la meilleure qualité ! Imbattagle ! Montrez-moi cette fameuse lifte que je voie ce que je peux faire pour vous."

Le pantin tira le papier vers lui et commença à l'analyser de haut en bas. À chaque ligne qu'il lisait, on pouvait voir sa bouche en bois s'articuler médiocrement pour montrer qu'il s'appliquait à la tâche. Arnold lui aussi en profita pour glisser un œil au-dessus de l'épaule de son partenaire pour savoir ce qu'un homme masqué tel que lui pouvait demander. Une belle liste d'armes se dévoila aux yeux des deux comparses, des armes basiques et sûrement faciles à avoir. En même temps, c'était rare d'avoir des demandes farfelues quand on se retrouvait face au grand Scarface ! Le mafioso arriva au bout de la liste et fit un long silence pendant quelques minutes. Une fois le délai passé, il releva sa tête et poussa la liste en face de lui tout en regardant le docteur. Arnold en profita pour sortir son carnet de comptes ainsi que son fameux stylo hors de prix puis déposa le tout sur un bord du meuble.

"Vous avez de la fanfe que je connaiffe du gratin parmi l'armée mon fer Docteur. F'est du gon matériel que vous me demandez là, j'aime quand les gens savent ce qu'ils veulent et la quantité qu'ils veulent. Vous m'épargnez ainfi la peine de devoir leur faire comprendre que je ne fuis pas un marchand de bas étage... De pluf, vous demandez des armes d'exfellente qualité fe qui me pouffe à croire que vous êtes un homme de goût et je le refpecte. En guise de bonne foi, je vais même vous faire une offre plus alléfante que fa."

Scarface claqua des doigts, d'un geste rapide, et pointa du bout de la main le stylo d'Arnold. Ce dernier s'empressa de s'en emparer et commença à noter à la page des rentabilités du jour tout ce que le client avait demandé. Mais il rajouta une possibilité à côté du mortier, le Ventriloque connaissait tout l'armement disponible et achetable à son revendeur, ce qui était une chose étonnante de la part d'un homme âgé tel que lui. Les mortiers pouvaient être utilisés à la main mais aussi fixé sur un véhicule. Les deux choix étaient possibles mais la vente d'un véhicule était beaucoup plus rentable pour le duo criminel qu'un simple mortier ainsi que ses munitions... Mais cela demandait beaucoup plus de préparatifs. La ville était certes rongée par la criminalité mais cela n'empêchait pas les flics de mettre leur nez où il ne fallait pas. Une fois la liste retranscrite dans le cahier ainsi que les prix à côté - encore une chose qu'Arnold savait par cœur- Scarface enchaîna.

"Vous n'êtes pas fans favoir que le mortier AMOF peut être fixé sur un véhicule glindé mon fer docteur. Moyennant finanfe, je peux vous faire parvenir le véhicule à votre quartier général mais fela demande une fertaine préparafion dont je m'occuperai personnellement."

Le Ventriloque sortit une carte de la ville et l'étala sur la table, les routes de Gotham clairement visibles aux yeux de tous les gens présents dans la pièce. De son petit doigt de bois, Scarface commença à montrer son plan pour l'acheminement du véhicule.

"Gotham poffède un large réseau fouterrain. Je peux l'utiliser pour acheminer le véhicule jufque fez vous en toute fécurité. Les polifiers ainfi que les douaniers feront payés pour leur filenfe et les caméras de fécurités auront bizarrement un problème à enregiftrer le paffage du glindé. Toute la cargaison d'armes fera empilée à l'intérieur du véhicule. Je préfise qu'il fera conduit par deux de mes hommes de confianfe pour éviter tout malentendu. À vous de voir fi vous voulez une telle fose."

Une fois le speech fini, Arnold remballa la carte et la mit dans un des tiroirs du bureau. Il prit son cahier et montra le prix de l'équipement que le docteur avait demandé pour lui faire comprendre la valeur de ce qu'il demandait :

  • 3 fusils d'assaut XM29 OICW (avec module lance-grenade) : 12 000$/u
  • 1 mortier type AMOS : 860 000$/véhicule ou 74 000$/arme simple
  • 3 caisses de 36 grenades à main : 8 000$/u
  • Un fusil anti-char PGM Hécate II : 18 000$/u
  • 2 lance-flamme : 7 000$/u
  • 1 mitrailleuse type M249 : 10 000$/u
  • 15 caisses de munitions pour fusils XM29 OICW 3 000$/u
  • 45 obus pour mortier type AMOS : 9 000$/u
  • 3 caisses de munitions pour fusil PGM Hécate II : 4 500$/u
  • 5 caisses de munitions pour mitrailleuse M249 : 1 500$/u

Total : 1.433.000$ ou 651.000$

La marionnette regarda le regard avide d'argent la somme mirobolante à la clé de cet achat puis fixa de nouveau son acheteur, prêt à lui faire acheter le véhicule hors de prix.

"F'est un gros inveftiffement j'en conviens mais vous ne ferez pas défu. La qualité au prix le plus modéré, je vous le promets."

Scarface ordonna à Arnold de resservir un verre de vodka à l'homme de main puis reprit.

"Finon, j'aimerais auffi favoir pourquoi vous me demandez tout fefi ? F'est toujours intéreffant de voir fe que mes clients ont en tête. Comme on dit, le favoir f'est le pouvoir non ?"
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MessageSujet: Re: Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)   Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque) EmptyJeu 9 Mai - 20:14

Le capitalisme était une machinerie diaboliquement bien huilée, tout le monde sait pertinemment au fin fond de son être que l'argent ne se consomme pas mais on l'utilise et l'alimente chaque jour d'une puissance inavouable. Karl avait connu les revers d'un système qui avait tenté de s'opposer à cette étrange force avant d'y sombrer de tout son être. L'argent était un ennemi, mais du genre qu'il fallait garder près de soi et qu'il fallait prendre pour ce qu'il était: un moyen. Jamais il n'accepterait d'admettre qu'il puisse agir par appât du gain, ce qui l'intéressait c'était les portes que lui ouvraient les billets et les espèces sonnantes et trébuchantes. Le Ventriloque n'était pas un guerrier, il allait sur le champ de bataille mais l'état de son commerce était une priorité, cela se sentait et pour avoir un bon fournisseur il fallait que ce dernier ne conçoive pas le monde autrement que par l'étrange prisme du gain.

Il était de surcroît fascinant de voir avec quelle facilité la marionnette menait la discussion tout en laissant le vieil homme dans un rôle purement spectateur. Il aurait aimé ne pas faire la distinction entre les deux individus qu'il en aurait été incapable. Entendre cette voix autoritaire, incapable de prononcer certaines syllabes d'une gorge faite en bois tandis que l'homme véritable se murait dans une forteresse de silence rendait la scène absurde, mais grisante.

Ludwig se saisit sans un mot du verre qu'on lui tendait et but d'un trait son contenu, comme jadis sur les champs de bataille. Il gardait un temps le liquide dans sa bouche, lui faisait visiter le moindre centimètre carré de sa bouche et avalait ensuite le tout. Il n'y avait qu'ainsi que toute la saveur de la boisson pouvait se diffuser et libérer la quintessence de sa brûlure éthylique. Il reposa le verre sans un mot et écouta comme son supérieur le speech de l'étrange chef de gang. Il avait le mérite de servir une excellente vodka.

Il se vendait au sens propre, félicitant sa réussite de façon très directe. Il n'y allait pas par quatre chemin et cela assurait au moins au Docteur l'impression de parler avec un professionnel. Si tant est que l'on puisse définir le crime comme une profession à part entière. Karl hocha poliment la tête lorsque le Ventriloque le félicita de son bon goût pour l'armement. Il imaginait le nombre d'individus qui cherchaient à monter leurs petites affaires sans savoir réellement où mettre leurs moyens. Beaucoup trop de personnes se fixaient sur l'objectif plutôt que sur le chemin à mener pour l'atteindre, tant est si bien que les détails, si importants à la guerre, devenaient des obstacles fatals. Il imaginait ces gens s'applaudirent lors de la réception de leur cargaison d'arme avant de les prendre et d'aller arpenter les rues où de vrais professionnels des conflits armés venaient leur donner une leçon brève et définitive d'humilité.

Le Ventriloque parla d'une offre plus alléchante. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de conversation sur l'armement. La dernière fois remontait à un contrat qu'il devait signer pour sa section scientifique avec deux commerciaux d'une entreprise américaine dont le nom lui échappait. Et encore, il était beaucoup dire qu'il avait eu une conversation, il avait plus d'expérience que les deux imbéciles souriant qui venaient profiter du conflit pour repartir avec de juteux contrat et avait laissé au final deux colonels de l'armée régulière pour équiper ses hommes. Aujourd'hui il avait l'occasion d'enfin parler à un spécialiste.

- Ja, en effet, répondit-il brièvement. J'avoue que j'envisageais d'équiper moi-même le mortier sur un véhicule, j'ai l'équipe qu'il me faut pour mener à bien une telle manœuvre, mais si vous me proposez de ma faciliter la tâche, je ne vais pas refuser.

Il se pencha ensuite sur la carte qui s'étalait devant lui, suivant attentivement les explications du pantin de bois. Le Docteur nota que les moyens dont disposait l'individu étaient remarquables. La corruption n'était pas une arme dont Karl savait user, par manque d'expérience probablement. Né dans un univers où la traque et la délation étaient les piliers de l'existence, il ne pouvait comprendre que l'on puisse s'agenouiller pour une liasse d'argent au risque de voir débarquer la Stasi alors que l'on terminait de faire chauffer son lait matinal. Karl ne connaissait que quelques moyens pour parvenir à ses fins: faire appels à des professionnels comme le Ventriloque pour les tâches de logistiques et ensuite n'être en toute circonstance entouré que de fanatiques. Sitôt un noyau dur composé d'individu totalement voué à votre service et ne pensant que par procuration à travers vous, vous pouviez vous assurer de l'obéissance d'un groupe plus vaste, lui maintenu à vos côtés par la crainte de votre dictature personnifiée. Pour le moment il se contentait de former son noyau dur, mais sitôt les armes reçus il se chargerait de rassembler une équipe plus vaste. En attendant, les projets de son vendeur ouvrait un nouveau champs de possibilités. Si un homme... enfin, un chef de gang de cette trempe pouvait lui fournir un mortier mobile tout équipé, alors pourquoi s'arrêter à cela? L'idée germa dans un coin obscure de son esprit et il se promit de l'entretenir en temps voulus.

Le gant du docteur récupéra la liste complétée par la main du criminel, la souleva et évalua chaque prix. C'était en dessous de ses propres prévisions. Le large sourire qui illuminait son visage était fort judicieusement caché par son masque. Il était aux anges et ses projets devenaient en cette minute d'une réalité qu'il ne pouvait plus réfuter.

- Voilà un prix qui m'apparaît comme plus qu'honnête, fit le Docteur en relisant le tout. Comprend-t-il la livraison des armes ou juste leur prix d'achat?

Puis vint la fatidique question, qu'allait-il en faire? Ludwig referma la main sur la poignée de la mallette, comment osait-il le demander à son supérieur?! Mais Karl se sentit d'humeur généreuse.

- Je compte les utiliser bien entendu, répliqua le criminel en plaisantant. Plus sérieusement j'envisage de raser un ou deux quartiers de Gotham en commençant par China Town et Grammercy Row. N'y voyez pas là une menace pour votre commerce, bien au contraire, j'envisage une petite guerre qui nécessitera de bons apports de la part de professionnels, comprenez que East End est une zone qui ne sera pas touchée par les conflits. Quant à pourquoi Grammercy Row et China Town, c'est très simple, le premier est sur la route du second et le second ressemble, soyons honnête, une criminalité de seconde classe. Ils sont tels une vermine qui se répand, comme les italiens et leur mafia! Avez-vous seulement écouté leurs misérables propagandes et leur honneur? Un code éthique et déontologique? Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre franchement. Ah! Il n'y a aucun honneur lorsque la guerre est là! Il n'y a que les alliances fondées sur l'utilité réciproque qui fonctionnent en de tels instants. Qu'importent leurs valeurs si ce n'est qu'elles nous faciliteront le travail au moment de faire le ménage!

Le ton du Docteur était monté. Il n'aimait pas se remémorer toutes les longues explications qu'on lui avait faite sur l'organisation des triades et sur la mafia italienne. Des enfants! Voilà ce qu'ils étaient! Ils s'imposaient des règles et des limites digne du Neandertal! C'était comme s'il décidait de ne massacrer des gens qu'entre 8H00 et 18H00, c'était absurde et complètement incohérent. Quiconque plongeait dans un côté de la vie devait le faire de tout son être et en suivant une ligne directrice claire et logique. Voilà le point qui faisait différer le Todeskorp d'une simple antenne du crime organisé, il était en accord avec lui-même. Il avait un but: la guerre. Peu importait les enfants, les femmes, les innocents, la Justice, la police, les obstacles, il avait à mener une guerre contre l'Humanité et il la ferait.

- Voyez-vous, je suis un expert pour tout ce qui touche les armes biochimique. Je ne sais pas si je suis le meilleur, mais je sais que c'est ma spécialité, ma passion même, j'ai voué ma vie entière à étudier les toxines et toutes les possibilités qu'elles offrent. Je m'en voudrais de ne pas l'associer à mon autre grand plaisir: la guerre, les conflits armés et tout ce qui les accompagnent: torrents de cadavres, pluie de sang et d'entrailles, poussière et ruines, désolation et désespoir! Vous êtes un vendeur d'arme, vous devez savoir le plaisir que l'on prend à entendre le sifflement d'un obus dans le ciel matinal, voir ses ennemis pulvérisés par le souffle d'une explosion, admirer la décrépitude humaine, abattre dans le dos les fuyards et les lâches, et enfin réduit au désespoir, admirer les camps se faire et se défaire en se poignardant dans le dos. Il n'y a rien de plus grisant que d'admirer les Hommes au bord du gouffre, là se révèlent les vrais caractères.

" Mais je m'égare n'est-ce pas? Oui, donc, au niveau du paiement.


Ludwig s'actionna comme un automate qui avait reçu une commande. Il posa la mallette devant son supérieur qui composa le code et l'ouvrit. Il la tourna de 90 degrés pour que chacun puisse voir son contenu. Il y avait une moitié remplit de billets et une autre de sachets de drogues.

- Voyez-vous, j'ai entamé mes recherches à Gotham grâce au financement d'une activité parallèle: la vente de drogue, activité qui aujourd'hui ne m'est plus indispensable et qui m'ennuie au plus haut point, même si elle m'a accordé une nuit particulièrement mémorable qui a réveillé en moi l'envie dévorante de la guerre. Voici donc ce que je vous propose: si le cœur vous en dit, je peux vous fournir une partie du paiement en drogue, que vous pouvez naturellement faire goûter par l'un de vos experts en la matière. J'ai pour crédo de toujours faire mon meilleur produit quoi qu'il puisse m'en coûter et j'ai encore un stock qui va potentiellement moisir au fin fond d'une cave. Cette drogue a pour particularité de pouvoir être grandement coupée sans en altérer les effets. Avec un kilo de celle-ci, vous pouvez obtenir, après coupe, une dizaine à vendre sans que cela devienne un produit de qualité moindre. Vos clients feront alors de délicieux rêves, je crois avoir toujours revu les consommateurs de cette dernière revenir, vous imaginez leur tête lorsque nous avons annoncé la fin de sa commercialisation.

Il ne put empêcher de rire en se souvenant d'un jeune particulièrement atteint qui s'était défenestré devant lui.

- Qu'en dites-vous? Vous sentez vous d'humeur à conclure un arrangement?
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MessageSujet: Re: Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)   Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque) EmptyDim 12 Mai - 1:53

Scarface était toujours extrêmement pragmatique pour ses décisions, la seule chose qui pouvait changer le regard sérieux de la marionnette était autre que l'argent, le bénéfique. Il avait toujours été attiré par ces liasses de billets, ces choses illégales qui valaient des valises remplies à ras bord, tout cela bien sûr pour se faire encore plus d'argent. Cercle vicieux sans fin, ce que l'on gagnait, on l'utilisait pour réinvestir dans un autre secteur de manière à augmenter encore plus la rentabilité de ce domaine. Au vu de la performance extraordinaire du marché de l'armement ces derniers temps, il était sûr et certain qu'il allait amplifier encore plus ses stocks de manière à attirer une clientèle encore plus variée. Le jeu de la finance était quelque chose de sournois car il y avait une chose très importante à retenir là-dedans : on peut choisir le jeu auquel on veut jouer, on peut même le changer en pleine partie, mais en aucun cas on ne peut changer les règles du jeu et un simple écart de conduite pouvait causer la chute de tout ce qui avait été entrepris jusqu'ici.

La nouvelle maire n'apportait rien de bon justement, ses réformes promettant monts et merveilles n'étaient que du pipeau aux oreilles du grand bandit qu'était Scarface mais cependant, même si le coq chante trop fort le matin, ce n'est pas une raison pour ne pas se réveiller. La plupart des fournitures offertes de bonne grâce par le Docteur iraient irrémédiablement dans l'augmentation des défenses et des protections que le Ventriloque possédait. Rien ne servait d'augmenter les rendements des milieux si tout pouvait tomber d'un moment à l'autre, c'était une perte de temps mais surtout une perte d'argent. Autant miser sur un futur paisible que sur un instant rentable après tout.

La marionnette écouta lentement le plan de son partenaire du soir, intéressant pour ainsi dire. Le mafioso n'était jamais extrêmement impliqué dans les guerres, récemment il avait fait l'honneur de se présenter à Amusement Mile en guise de bonne foi mais il préférait tirer les ficelles dans l'ombre. Bien souvent, on pouvait même comparer le Ventriloque à un charognard - sans pour autant lui dire en face, sauf si vous ne tenez pas à votre tête - du point de vue qu'il est toujours là pour profiter proies faciles. Si les bridés et les spaghettis venaient à s'en prendre plein la tête, le génie du crime en viendrait sans aucun doute à prendre une énorme partie de leur business dans la débandade. Sans pour autant laisser une émotion paraître, au fond de lui Scarface se frottait les mains avidement à l'idée de s'enrichir un peu plus. Encore plus, toujours plus, donnez-moi plus.

Arnold quant à lui restait là, son verre de rhum à la main. Il se cachait timidement derrière la petite carrure de son ami de toujours. Il n'aimait pas l'allure de l'homme en face de lui, son masque engendrait un sentiment de peur profond dans son cœur. On pouvait voir trop souvent pendant la discussion que le vieil homme baissait les yeux au sol, essayait de se changer les idées dès qu'il entendait les horribles plans du Docteur mais rien n'y faisait. Alors environ toutes les dix secondes, tel une horloge montée, il relevait le regard et souriait bêtement aux deux hommes pour montrer son respect envers leur projet. Les gouttes de sueur sur son front le trahissaient cependant. Durant tout le discours, il sortait son petit mouchoir blanc en soie et passait un long coup net sur son visage pour effacer tout le liquide coulant sur ses rides.

La marionnette cependant écoutait attentivement, il savourait chaque mot comme une bénédiction. Il était là en face de lui, l'homme qui allait mettre des bâtons dans les roues des familles mafieuses. Depuis trop longtemps elles causaient des problèmes au maître de la criminalité qu'était Scarface. Les vendettas, les meurtres de membres du gang étaient choses récurrentes dans cette ville. Chaque semaine, il fallait rayer des noms de la liste et en ajouter, c'était la loi du plus fort, la sélection naturelle de Gotham City.

"Au vu de fe que vous me proposez, je penfe que le trajet sera offert par la maison en guise de remerfiements pour vos afats." fit Scarface en tirant un paquet de drogue vers lui. "J'aime quand mes clients ont de la fuite dans les idées, fette ville est fi ennuyante fans des gens comme vous, mon fer Docteur."

Arnold sortit un léger couteau de sa poche et le donna à son fidèle patron. La poupée n'en fit ni une ni deux et coupa au milieu du sachet, la poudre blanche commençant à sortir comme de la poussière du plastique tranché. D'un petit geste, il trempa sa main en bois dans le tas de drogue et dirigea le membre vers sa bouche qui s'ouvrit lentement. La marionnette fit comme si il était en train de goûter la poudre, montrant ainsi qu'il était confiant par rapport aux paroles de son client. Ce qu'on ne voyait pas, c'était le verre d'Arnold délicatement déposé près du tas: verre qui fut rapidement ramassé par le vieil homme. Il profita du bas de sa glace pour recouvrir son doigt d’un léger substitut ayant accroché au verre puis le dirigea délicatement et doucement vers sa bouche pour le goûter. Essayant de faire le plus discret possible, juste après la légère ingurgitation de poudre, il s'empressa de finir son verre de rhum cul sec et sourit niaisement aux deux hommes. Une pratique bizarre mais qui servait bel et bien à conserver la schizophrénie du pauvre Arnold intacte et par la même occasion à vérifier la véracité des propos de ce cher Docteur.

La marionnette s'arrêta ensuite quelque instant et tira la valise vers lui en signe d'approbation du marché. Arnold en profita pour noter dans son cahier ce qui venait d'être convenu puis le referma lentement et remit le livre de comptes dans son tiroir attitré, esquissant un léger sourire de satisfaction en le redéposant. Une fois le tiroir fermé, il le verrouilla avec une petite clé en or qu'il cachait dans sa poche, ainsi tout était en sécurité.

"Foit, j'acfepte fe que vous me proposez Docteur. Votre produit est un des plus purs que je n'ai jamais vu, comme vous le dites. J'aime votre fafon de régler les foses Docteur, clair net et préfis. J'aimerais rencontrer pluf d'hommes de votre envergure pour être honnête."

S'enchaîna un tirage de valise de la part de la marionnette. Il fouilla quelques instants le contenu puis referma délicatement la chose en la disposant en bas de sa chaise, à sa droite.

"Fela me fait fourire que vous foyez un expert en biofimie et toutes fortes de faloperies deftinées à tuer des gens car vous ne femblez pas favoir fe qu'il y a dans ma drogue apparemment. Laiffez moi vous expliquer, fans me vanter car je vous juge extrêmement compétent. Ma drogue est un produit extrêmement addictif car dès la première ingefion, elle rend la victime complètement dépendante du produit, pour mon plus grand plaisir. Après deux ou trois mois de confommafion intenfe, le fujet commenfe à contracter une fièvre extrêmement mortelle qui le tue en quelques jours seulement. Et là vient la quefion : pourquoi tuer fes propres clients ? Et bien tout fimplement car la clientèle de fesse de venir et une perfonne pourrait très vite balanfer un de mes vendeurs aux flics dans un moment de désefpoir. Stratégie à la fois infaillible et implacable, figne d'une grande intelligenfe felon moi. Je vais vous donner un échantillon fi fela vous intéreffe. Ainfi nous aurons tous les deux partager notre camelote pour ainfi dire."

La marionnette sortit un petit paquet de la terrible "faiseuse de fièvre" d'une boite disposée non loin de lui puis poussa le paquet en direction du docteur. Il en ferait ce qu'il voulait, tant qu'il ne marchait pas sur le trafic du mafioso tout irait pour le mieux. Et puis il fallait parfois faire des cadeaux à ses clients, montrer une certaine générosité. Même si cela n'était pas du tout le genre de la maison, Scarface ne croyait pas à la gentillesse. Tout n'était que sauvagerie et violence dans ce monde, tout le monde le savait.

"Vous me réfauffez le coeur avec vos projets Docteur. Les Italiens, fes maudits ritals, font une plaie pour mon busineff depuis beaucoup trop de temps. De plus les bridés, japonais ou finois je m'en fous, f'amusent à massacrer mes hommes si ils approfent trop près de leur territoire. J'ai pendant longtemps fait l'effort de ne pas déclenfer de guerre avec eux, perte d'argent pour un quartier misérable. Mais je vous foutiens avec l'éthique que f'impose les familles ritales. On dirait qu'ils font touf frères et soeurs là-dedans, felon moi fa pue l'infefte, uh uh ! J'ai un prinfipe très fimple, un homme est un homme fi il meurt, j'envoie des fonds à fa famille pour qu'elle survive puis je l'enterre au fimetierre sans verfer une feule larme. Dix milles font prêts à prendre fa plafe après tout, n'est-fe pas ? Alors pourquoi f'emgêter à vouloir les garder plus que tout au monde ? Je vous jure, ils font pas faits comme nous mon gon Docteur !"

Scarface s'arrêta après cette phrase et appuya sur un petit bouton disposé sur son bureau. Une petite sonnerie se déclencha dans la pièce principale et bientôt Rhino ouvrit la porte de la pièce brusquement.

"Rhino, Arnold et toi vous allez ramener fes hommes avec les refpects f'il te plait. Tout de fuite. Et toi Arnold, laiffe-moi tranquille pour le moment. BOUGE IMBÉFILE !"

Le vieil homme se leva tout en laissant le mafioso inanimé sur la chaise puis fit un geste de la main amical vers les deux hommes, leur indiquant la sortie. Il prit une petite caisse à côté de lui et commença à guider les hommes, l'imposant Rhino à ses côtés, vers la sortie du bâtiment et une fois arrivé devant les portes de sortie se retourna gentiment.

"J'ai un cadeau pour vous Docteur. Bien que Scarface vous ait offert un échantillon de son produit, je préfère les choses plus raffinées à ma façon. Cette caisse contient un appareil ainsi que des disques de musiques classiques allemandes. J'ai trouvé cela bon de vous offrir cela. En plus vous aviez l'air si satisfait de la musique que j'ai faite passée, je ne pouvais me retenir de vous offrir cela."

Le vieil homme tendit la boite vers le Docteur, l'arrangement était clôturé une bonne fois pour toute.

"La cargaison devrait arriver dans la semaine, n'ayez crainte." finit Arnold d'un ton assuré et humble.
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MessageSujet: Re: Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque)   Wie viel für Ihre Kriegswaffen? (PV Ventriloque) EmptyLun 13 Mai - 22:34

La schizophrénie du Ventriloque semblait à un stade particulièrement grave et c'est avec curiosité malsaine que Karl observa le manège de la dégustation de son produit. Réellement remarquable. Ludwig regarda comme à son accoutumé la scène avec un regard emprunt d'une distance maladive. Il voyait un vieil homme jouer à la poupée qui goûtait de la drogue comme l'on aurait bu le thé avec sa Barbie, c'en était trop pour lui. Il releva le visage et se décida à admirer avec intensité le grain du mur d'en face. Sa mâchoire se rigidifia, voir son chef ainsi réduit à négocier avec un pantin. Gotham n'avait que trop besoin d'une bonne guerre pour remettre ses pendules à l'heure.

Le Docteur Death hocha légèrement de la tête pour remercier les flatteries dosées de son hôte. Au moins il savait reconnaître une bonne drogue lorsqu'il en découvrait une (même si le tout avait été noyé dans l'alcool). L'on aurait presque pu avoir pitié de ce bonhomme débonnaire complètement dépassé par sa propre personnalité refoulée, Karl se demandait d'ailleurs si quelqu'un avait déjà cherché les fils qui pouvaient avoir été cousus au dos de l'individu.

Heureux que l'affaire se soit rapidement conclue, l'allemand ne put qu'être impressionné par le caractère de ce chef de gang que la suite de son discours lui permit de découvrir. Les affaires sont les affaires, tel aurait pu être le résumé de la philosophie du maître des lieux. Il était poli, mais pas outre mesure et présentait avec fierté son produit phare. Karl n'était pas un trafiquant d'exception, probablement ce qui lui avait valu de se morfondre dans la monotonie répétitive de la production/vente de drogue et autres "saloperies" comme le soulignait Scarface. Savoir que son nouveau fournisseur répandait à l'envie une drogue qui tuait à petit feu l'étonna quelque peu, la base de tout commerce est la fidélisation du client, mais pas chez lui, c'était fascinant. Il craignait donc les traîtres, paranoïa? prudence? Ses ennemis diraient le premier, ses amis le seconds, comme toujours. Pour l'heure Karl ramassait le sachet qu'il lui avait tendu. Il ne l'éventrerait pas immédiatement et attendrait d'être de retour dans Axis Chemical pour entreprendre quelques analyse. Mais les théories quant aux symptômes se bousculaient déjà dans son crâne, nul doute que sa drogue ne devait pas être assez raffinée pour que l'organisme de ses clients réagissent aussi violemment.

Il n'eut pas le temps de s'attarder sur l'étrange substance que Scarface était reparti sur une autre idée. L'organisation des autres gangs était impressionnante, ils se souciaient tous de leurs hommes de mains ou de leurs proches. Ce dernier admettait même envoyer des fonds aux familles des victimes. Une telle idée n'avait même pas effleuré l'esprit tortueux du Docteur. Si un Totenmeister venait à décéder, il regretterait au mieux ses compétences et laisserait le soin à ses lieutenants de s'occuper du nécessaire pour régler l'épineuse question de la dissimulation du cadavre. La vie semblait toujours être accompagnée par un irrépressible besoin de reconnaissance. Toutefois les deux hommes concordaient sur les hypothèses et les conclusions: un Homme est un Homme, un sept-milliardième de l'Humanité, autant dire que l'on retrouve toujours quelqu'un de désespérer pour le remplacer. Nul n'est unique en ce bas monde.

Le mafieux semblait d'ailleurs avoir une certaine rage contre les italiens, jalousie ou envie expansionniste, peut importait pour le Todeskorp, ce qui importait c'était qu'il n'aurait au moins pas le gang de la marionnette contre lui dans la guerre qu'il préparait. Ne jamais se trouver contre son vendeur d'arme, telle était une devise que les armées du monde entier avaient depuis longtemps assimilé.

- Je vous comprend parfaitement, commenta brièvement Karl. Et je vous rejoins, nos "ennemis" italiens sont d'un temps révolu et basé sur une conception archaïque du crime. Manque de discernement, appauvrissement génétique et consanguin sans aucun doute, ils ne font que se blottir dans leur auto-satisfaction passée. Leurs Empires sont à point pour s'effondrer, il ne faut qu'une petite étincelle pour que leurs territoires s'embrassent; de plus, ils sont fatigués de leur propres querelles internes, il ne sera pas dur de les faire tomber. D'ailleurs je vais vous avouer que si vous êtes intéressé, il vous sera possible de récupérer les territoires que nous auront dûment nettoyé. Je n'ai nulle envie de me retrouver à la tête de ceux-ci et sitôt mon travail terminé dans Gotham City, je pensais m'offrir une nouvelle petite campagne à Metropolis. J'aime les défis vous savez.

Puis Ludwig et lui furent invités à quitter les lieux. Le vieil homme s'auto-flagella avant de les accompagner. Karl fourra le sac de drogue dans son manteau et son homme de main ouvrit la marche, suivant avec attention les deux gardes du Ventriloque. Il faudrait un jour qu'il apprenne à son Totenmeister l'anglais de façon approfondie, lui qui refusait de quitter sa langue natale, il se rendait compte que cela lui porterait préjudice pour les années à venir. Alors qu'il s'attendait à quelques formules de politesse circonstanciées, le Docteur Death fut surpris de voir qu'on lui tendait une étrange valise. A l'entente des explication du vieil homme le visage du maître de la Mort s'illumina d'un nouveau sourire.

- Herr Wesker, je vous remercie de cette attention toute à votre honneur, déclara Karl en prenant délicatement la mallette. Je tiens à vous remercier, vous et monsieur Scarface pour cette accueil chaleureux et les égards avec lesquels vous nous avez traité. Soyez assurés que nous ne doutons pas que vous remplissiez avec professionnalisme votre part du contrat. Au plaisir de faire de nouveau affaire avec vous.

Il s'inclina respectueusement et emboîta le pas à son subordonné qui restait dubitatif sur tout ce qui venait de se passer. Lorsque les deux hommes quittèrent les lieux, il rencontrèrent un groupe de jeunes gens camés qui titubaient. Il fit un écart comprenant qu'à Gotham, qu'importe ton état, il y avait certains regard qui annonçait une Mort imminente.

- (Herr Doktor), fit Ludwig tandis qu'il fermait la portière de la voiture. (Croyez-vous qu'ils tiendront parole?)

- (Bien entendu, Scarface est un trafiquant qui n'a qu'une parole.)

- (Alors pourquoi ai-je eu l'impression d'en entendre deux?)


- (Il y a celui qui ordonne et celui qui obéit Ludwig), expliqua Karl. (L'un donne sa parole et l'autre tient les promesses. La réputation est un moteur extrêmement puissant qui rend la parole de l'un en béton et sa colère en acier. Si le vieil homme ne parvient pas à faire son travail, il se pourrait que la marionnette en vienne à lui tirer une balle dans la tête. Voilà pourquoi j'ai confiance.)

- (Cette ville est complètement folle), conclut le Totenmeister en repartant vers Axis Chemical.

Karl ouvrit la mallette que lui avait offert Arnold Wesker et admira l'appareil. Comment avait-il pu vivre sans découvrir ces merveilles?

- (A chacun sa guerre, à chacun ses combats.)


[HRP]Et voici qui clôture ma présence au Ventriloquist Club, merci pour ce sujet Wink Au plaisir.[/HRP]
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