Le département de recherche n’eut aucun mal à créer un vaccin contre le virus d’Achilles, désormais appelé le AM1. Disposant de toutes les informations nécessaire, ils purent lancer la production industrielle en moins d’une journée. En parallèle, Daggetts Industries commença à faire ses stocks d’antiviraux. Son directeur fut extrêmement satisfait et enthousiasmé par le travail de Milo. Dès que le virus se serra suffisamment répandu, l’entreprise interviendra et protégera la population contre le fléau qu’elle avait lâché. En plus d’amasser d’importantes sommes, Roland Daggett verra sa popularité grimpée en flèche. Mais avant que ces espoirs ne deviennent un futur inévitable, il fallait donner à ce virus de beaux poumons pour se développer. Achilles eut alors l’idée de se rendre au Gotham Fever, boite de nuit soit disant branchée. Son choix s’est porté sur ce lieu de par son aspect stratégique, on y retrouvait en effet une masse compacte composée des jeunes de la classe moyenne et de quelques riches. De la sorte, toutes les strates de la population seraient touchées. Mais aussi de par son aspect symbolique : n’y avait-il pas meilleur endroit pour lancer une épidémie qu’un lieu qui portait dans son nom l’annonce de l’infection ? Il insista auprès de Monsieur Daggett pour répandre la maladie lui-même. Il voulait voir ces jeunes respirer à plein poumon l’air saturé de particule virale.

Achilles se vêtu donc de son blaser brun et s’équipa de son vaporisateur de virus, camouflé sous l’apparence d’un vaporisateur d’eau. Il eut le droit d’inaugurer la première dose du vaccin mis au point par Daggett Industries, au vu du fait qu’il serait lui-même directement exposé lors de l’épandage. Il se mit ensuite en route vers la boite de nuit, parcourant les rues sombres de Gotham. Il avait toujours été indifférent à cette ville, mais aujourd’hui elle prenait l’apparence d’un immense terrain d’expérimentation. Un petit groupe de trois jeunes gens était adossé à une maison, veste en cuir noir, piercing, tatouage tribal, visiblement peu fréquentable.

« Hé, face de rapace, t’a perdu ton nid ? Ahahahah »

Achilles ne put résister à l’injure, il détestait par-dessus tout qu’on critique son visage. Il perdit son sang-froid et commença à devenir rouge.

« Je te conseille de fermer ton bec, petite merde, ou c’est ton visage qui fondera sous l’acide »

« Oh, regardez. L’oiseau sort ses griffes. Ahahahah »

N’y tenant plus, il sortit rapidement un petit flacon de sa poche, qu’il jeta aux pieds des jeunes, libérant une liquide visqueux. L’espace d’un instant, le béton se liquéfia, les entrainant jusqu’à mi genou sous terre. Puis le béton redevint dur, les emprisonnant.

« Que… C’est quoi ce truc ! Vous êtes complétement fou ! Libérez-nous ! »

Achilles se serait bien occupé d’avantage d’eux, mais il avait une mission importante à accomplir, autant ne pas attirer l’attention sur soi pour l’instant. Il laissa ces jeunes attardés à leur triste sort, tentant de s’extirper en vain du béton. Il reprit son calme en marchant. Ce n’était pas la première fois qu’on riait de lui, mais ça lui faisait toujours le même effet. Heureusement, il arriva au quartier de Burnley, l’un des plus surs de la ville de par la présence du poste de police, il put remettre ses idées en place et se concentrer sur sa mission. La zone était encore animée, parcourue par quelques badauds et des patrouilles de police. Achille se dirigea rapidement vers le Gotham Fever. A l’intérieur, l’ambiance se faisait déjà sentir… et il détestait ça. Cette populace qui se pressait les uns contre les autres au son d’une musique étouffante, une masse grouillante désirant oublier le temps d’une soirée leur misérable vie. Tous riant et s’amusant, inconscient de ce qui allait se produire. Bientôt, il ne rirait plus. Oh ça non. Il alla s’assoir sur une banquette dans le fond de la boite de nuit, puis sortit son vaporisateur. Il le pointa vers la foule et commença à déverser son contenu. Il s’imaginait le virus se répandre dans la salle, aspiré par la respiration de tous ces gens, et allant se loger dans leur poumon. Une vision qui le réjouissait au plus haut point.

« Va, mon enfant, répand toi dans ces inconscients. Soit l’annonciateur des futures pestes qui balayeront cette ville. »

Tout c’était bien passé cette fois ci, pas de Batman pour le briser. Personne ne l’avait remarqué dans le coin où il s’était mis, trop absorbé par la musique. Il rentra tranquillement chez lui, pour une fois heureux.