J'ai tout entendu. J'ai tout écouté. J'ai tout vu. J'ai tout compris. Mes bottes ne résonnent pratiquement pas, alors que je me laisse tomber dans l'ombre, replié dans ma cape. Je ne suis pas aussi grand que Bruce. Mais voir Red Robin jaillir de l'ombre ne présage rien de bon pour aucun criminel.

J'observe rapidement les quelques malfrats présents avant d'intervenir. Deux hommes de mains classique de la pègre, des hommes de la famille Falcone. Équipé de l'arme classique des mafieux, un bon vieux flingues calibre 22. On fait difficilement moins caricatural.

La troisième personne est déjà bien plus intéressante. Elena Falcone. L'un des derniers membres de la famille Falcone encore actif. Carmine est de moins en moins actif avec l'age. Holiday est en taule. Sofia a disparu dans la nature. Se faisant passer pour une simple entrepreneuse, possédant un cabaret soit disant pour aider les jeunes talents féminins de Gotham, elle est en réalité gérante d'une des boites de prostitution les plus glauques et sordides de la ville, le Moulin Rose. Certains des étudiants de la Fac y vont de temps en temps, bien qu'ils refusent de l'admettre. C'est une provocation classique du campus.

Je sors de l'ombre, un bô à la main, un shuriken dans l'autre. Celui ci vole, avant de percuter l'un des hommes de mains au niveau de la tempe. Sans un mot, sans même un bruit, je me jette brutalement en avant. Mon bâton se déploie lorsque que j'appuie sur le bouton au R stylisée, et vient frapper le second homme en plein visage. Mon enchaînement se concrétise. Frappe au niveau du nerf du bras droit. Cela ne fait pas mal, mais il ne pourra plus se servir de son bras. Mon poing percute ensuite son plexus solaire. Puis le nerf mandibulaire. Un de moins. L'attaque est trop rapide pour qu'ils aient le temps de réagir, que ce soit eux ou leur patronne.

Une seconde après, j'active mon grappin, qui se plante dans l'épaule de l'héritière Falcone, et la ramène brutalement vers moi. La paume de ma main se place brutalement au niveau de son front, la faisant basculer au sol. Ma botte se plaque au niveau de sa gorge. Une très bonne action. Rapide, efficace, précise. Il est temps de la faire parler.

Mademoiselle Elena Falcone. Tu vas laisser partir cette fille, ne plus jamais l'importuner, avant que je ne te dépose au poste de police. Nous sommes d'accord ?

Mes hommes suivent la silhouette de la jeune femme leurs calibre en mains. Je n'aime pas regarder assisté aux meurtres, allez savoir pourquoi.
Alors que j'allume une ciguarette j’entends un soudain bruit de fracas à quelques mètres de moi. Un de mes hommes viens d'être attaqué puis le deuxièmes. Une silhouette rouge et noir les à maîtrisé et réduit à l'état de comateux en à peine quelques secondes.
Je recule sans savoir quoi faire, ni pensée ... pour la seconde fois de ma vie je suis seule, dépassée par les évènements et totalement vulnérable.
Enfin, je reconnais l'homme. Il s'agit du red Robin, une saloperie de Justicier ! je ne l'ai encore jamais rencontrer auparavant.
Paralysée et face à cet homme trop rapide je n'ai pas le temps de fuir. Il active un grappin qu'il plante dans mon épaule.
J'hurle sous la douleur avant qu'il me fasse chuter au sol, laissant ma tête traîné sur le goudron sale et humide de la ruelle sombre.
Pour la première fois de ma vie je m'imagine à la place de mes victimes, je ressent ce qu'il ressente, la peur qu'ils éprouvent. Je prends conscience que j'ai pris des risques inconsidérés ...

Mademoiselle Elena Falcone. Tu vas laisser partir cette fille, ne plus jamais l'importuner, avant que je ne te dépose au poste de police. Nous sommes d'accord ?

Je gémis sous la douleur et peine a le regardait face à tant de distance entre sont visage et le mien.

La police n'a rien contre moi ... me déposer là-bas n’avancera à rien du tout ...

Je tousse puis essaye d'attraper mon arme cachée dans ma botte.

La police n'a rien contre elle ? Un point pour elle. A la seconde où je l'aurais déposé au poste de police, elle aurait déjà corrompu quelques bons flics, serait passé sous la table, enfin, elle aurait fait le nécessaire pour s'en aller. D'une certaine façon, elle a parfaitement raison. Mais je n'aime pas ça. Et je ne vais pas lui faire du mal. Je ne sais pas encore quoi en faire.

Un mouvement étrange attire mon attention. Sa main se déplace lentement vers sa botte. Je me baisse brusquement, appliquant mon genou sur sa poitrine pour la bloquer au sol. Ma main attrape la sienne, étrangement douce au demeurant, pour l’empêcher de récupérer ce qu'elle cherche, d'une façon calme mais ferme. Elle doit avoir une arme dans sa botte. Une stratégie classique. Je dispose d'un shuriken dans la semelle de ma botte gauche.

Je ne sais pas réellement quoi faire. L'amener au poste de police n'aurait pas de réel intérêt. Attaquer le Moulin Rose et le démanteler une bonne fois pour toute serait une bonne idée, mais je ne dispose pas d'assez d'informations sur l'endroit pour le moment.

Je retire rapidement la pointe de grappin planté dans son épaule, et observe la plaie. Le sang coule, et ça doit être plutôt douloureux. Bon, j'vais simplement lui donner un avertissement avant de repartir. Je sors une petite compresse d'une de mes sacoches d'équipements, et l'applique sur la plaie. Cela doit clairement piquer.

Je me relève, et recule d'un pas avant de fixer la jeune femme. Ma voix est un petit peu plus calme qu'auparavant.

"Mademoiselle Falcone, je vous préviens simplement. Vous voyez ce que j'ai fait à vos hommes. Si je découvre que vous avez refait quoi que ce soit dans mon secteur, je vous retrouverais, et vous regretterez clairement de m'avoir vu. Me suis je bien fait comprendre ?"

Le message est clair. A la fois intimidant, menaçant, et pourtant simplement prévenant. Elle vient de comprendre qu'elle ne doit pas revenir sur mes plates bandes. J'espère qu'elle tiendra compte de mon avertissement. Sinon, elle finira brisée, attaché à un pont. Et je regretterais clairement de lui faire subir ça.